« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

jeudi 31 juillet 2014

#Centenaire1418 pas à pas : juillet 1914

Pour commémorer le centenaire de la guerre 14/18, j'ai décidé de suivre pas à pas mon arrière-grand-père Jean François Borrat-Michaud au cours de ces années de conflit.

Jean François Borrat-Michaud est né en 1894 à Samöens (Haute-Savoie). 


Jean François Borrat-Michaud, vers 1917 ou 1918, coll. personnelle

Son père, Joseph Auguste, est né à Champéry (Suisse) en 1863. Installé à Samoëns sans doute dans la décennie 1880, en tant que cultivateur, il épouse Antoinette Adélaïde Jay en 1893. Lors de ce mariage, ils reconnaissent la fille d'Antoinette, Félicie Césarine (née en 1881) et la fille de Joseph, Marie Louise (née en 1892). Un autre enfant viendra agrandir la famille : Armand, né vers 1905.

Arbre généalogique Jean François Borrat-Michaud
 
Alors que Jean François a tout juste 20 ans, la Première Guerre Mondiale éclate. 

Nous avions déjà parlé de lui sur ce blog (ici, et ). Mais cette fois c'est une façon différente de lui rendre hommage, en le suivant pas à pas.

Revivez avec moi, au jour le jour, son parcours tout au long du conflit de la Première Guerre Mondiale sur son compte Twitter @jfbm1418 ( * ). Ou, si vous préférez la version blog, les tweets du mois seront regroupés dans des articles récapitulatifs mensuels.

Ce "live tweet 14/18" a commencé le 29 juillet 2014/1914 :

- Je m'appelle Jean François et je vais bientôt connaître 4 années peu communes, qui me marqueront à vie.

- J’ai tout juste 20 ans : né le 26 juin 1894, j’ai fêté mon anniversaire en famille le mois dernier.

- J'ai grandi à l'ombre du Criou (la montagne), dans le bourg de Samoëns en Haute-Savoie
Église de Samoëns et, en arrière-plan, le Criou © Delcampe

30 juillet :

- Papa a rapporté le Petit Journal. Ils en parlent encore ce matin : la tension est palpable. Aurons-nous la guerre ?
Le Petit Journal, 30 juillet 1914, © Gallica

- Je reviens de la place de l’église : sous le Gros Tilleul, on ne parle que du discours de Jaurès, longuement applaudi hier.

- Après une journée de labeur dans les parcelles hautes, de retour à la maison, nous apprenons la mobilisation générale en Russie.

31 juillet :

- Rentré en catastrophe à Samoëns, reverrais-je un jour le faubourg St Martin et le troquet où j’étais garçon de café ?
Paris, rue du Faubourg Saint martin, © Delcampe

- Et les jolis yeux bleus de Lisette ?

- Le temps est lourd : les pays d'Europe décrètent la mobilisation générale les uns après les autres; avec allégresse ou frayeur c'est selon.

- Nous venons d’apprendre que Jaurès a été assassiné ! Stupeur générale. Le conflit semble maintenant inévitable.


( * ) Pour mémoire, Twitter est un réseau social sur lequel on s'exprime en courts messages (140 caractères maximum); on peut aussi joindre des photos ou des vidéos. C'est pour cela que les messages de Jean François sont très courts.

1 commentaire:

  1. Super façon originale de suivre le parcours de ton arrière-grand-père.
    Cela permet de bien se mettre à la place de ses hommes partis au combat.
    J'attends la suite avec impatience ...

    Aurélie

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