« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 28 février 2015

#Centenaire1418 pas à pas : février 1915

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de février 1915 sont réunis ici. 

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
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1er février
Travaux de tranchées.

2 février
Travaux de tranchées.

3 février
Des reconnaissances sont exécutées pour déterminer la nature et la praticabilité de la Tête de chien jusqu’au ballon de Guebwiller.

4 février
Travaux de tranchées.
Soldats construisant une tranchée, 1916, Gallica

5 février
Les mêmes reconnaissances que le 3 février sont exécutées.
Travaux de tranchées.

6 février
Travaux de tranchées.

7 février
Travaux de tranchées.
Le soir, nous rentrons au cantonnement.
Cantonnement à Wesserling, coll. Stamm-Binder

8 février
Travaux de tranchées.
De temps en temps un ordre du Bataillon modifie les affectations ou nomme des chasseurs au grade supérieur.

9 février
Des reconnaissances sont exécutées de Oderen jusqu’au Laudun Pee
et sur tous les chemins et sentiers entre la vallée de la Thür, de Krüt [Kruth] à Ranspach
et la crête : Breifürst, Drekhopf, Hundekopf.

10 février
Travaux de tranchées.

11 février
Le Général de Division devant visiter les cantonnements, le Bataillon a été rassemblé à 12h30 dans la cour de l’usine.
Tenue de campagne complète.
A 14h aux sons de la Marseillaise le Président de la République a fait son entrée.
Il était accompagné de M. Millerand, ministre de la guerre, et de plusieurs Généraux.
Défilé du 23ème BCA devant les Généraux, 11 février 1915, coll. Stamm-Binder

Après avoir passé devant le front du Bataillon, le Président a décoré des officiers et le directeur de l’usine de Wesserling.
Le Bataillon est ensuite rentré dans ses cantonnements, après avoir défilé devant M. Poincaré aux sons d’Alsace et Lorraine.

12 février
Après la visite présidentielle d’hier, on retourne à nos travaux de tranchées.

13 février
Des reconnaissances sont exécutées pour déterminer la nature et la praticabilité de la Haute Vallée de la Thür.
Par suite du départ du 6ème Bataillon pour les tranchées, le 23ème Bataillon est placé en cantonnement d’alerte.

14 février
Le Bataillon se tient prêt à prendre les armes au premier signal.

15 février
Le Bataillon reste en cantonnement d’alerte.
Nous cantonnons toujours à Wesserling.
Wesserling, éditions Alsatia

16 février
Le bataillon est replacé en réserve de la 4ème Brigade.
Il doit se tenir prêt à partir au 1er signal les 18, 20, 22, 24 février, etc.
Les autres jours 17, 19, 21, 23, etc. le Bataillon reprendra les travaux d’organisation de la 2ème ligne de défense de la Vallée de la Thür.

17  février
Travaux de tranchées.

18 février
Travaux de tranchées.

19 février
Travaux de tranchées.

20 février
"A partir du 22 février 1915 le 23ème Bataillon devra avoir, par modification aux instructions précédemment données
et sur l’ordre du Général commandant la DAV, 3 Cies aux travaux d’organisation de la 2ème ligne de défense de la Vallée de la Thür
3 compagnies prêtes à être alertées en tout temps."

21 février
Travaux de tranchées.

22 février
Travaux de tranchées.

23 février
Le Bataillon a reçu l’ordre téléphonique de se tenir prêt à partir à 12 heures.
Il s’est embarqué en automobile direction Gerardmer par Wesserling, Bussang, Le Thillot, Saulxures, Vagney, Le Tholy, Gerardmer.
Arrivée prévue à Gerardmer à 18 heures.
Gerardmer, convoi des chasseurs alpins, Delcampe

Le Bataillon doit être transporté au col de la Schlucht en 8 trains (19h30, 20h30, 21h30… etc).
En attendant d’être embarquées les unités du Bataillon dès leur arrivée à Gerardmer se rendront à la caserne du 152è Régiment de ligne.
Nous pourrons nous y reposer et manger une soupe chaude.

24 février
Le Bataillon à la descente du train s’est reformé provisoirement à Segmatt.
A 11h30 le Bataillon s’est porté vers la ferme du Gaschney.
On attend de nouveaux ordres.
Carte trajet Wesserling-Le Gaschney

Bivouac dans les bois du Gaschney.

25 février
Mêmes emplacements que la veille. Les compagnies aménagent leurs abris.
Le commandant Fabry nous fait porter l’Ordre de Bataillon n°6 :
"Aux Chasseurs du 23ème Bataillon. Après de longs jours de repos le moment est venu de souffrir et de vous battre.
Vous supporterez gaiement toutes les épreuves et vous vous battrez courageusement.
Le 23ème Bataillon doit être cité pour sa bravoure et sa ténacité ; il ne saurait connaître aucune défaillance.
Toujours vous penserez au beau refrain de nos concerts.
En avant, serrons les rangs ! Jamais vous ne reculerez !"

26 février
Le Bataillon relève les 11ème et 12ème Bataillons de Chasseurs.
Avant-poste à l’Altmattkopf et au Sillakerkopf.

27 février
Séjour au Gaschney.
Le Gaschney, camp Nicolas, 1915, Delcampe

Organisations diverses. Construction d’abris pour mulets, de réfectoires.

28 février
La 4ème compagnie va en première ligne tandis que nous, la 5ème, et la 11ème compagnie, restons en deuxième ligne.


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