« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mardi 16 juin 2015

#ChallengeAZ : N comme nomination

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous ne le savez pas ce n’est pas très important, mais certains documents concernant Jules Assumel conservé aux Archives Départementales de l’Ain sont plus émouvant que d’autres.

C’est le cas, par exemple, des lettres officialisant les nominations de Jules en tant que garde des eaux et forêts.

Nomination par le Préfet © AD01

"République Française
Préfecture de l’Ain
Nous, Préfet de l’Ain, Chevalier de la Légion d’honneur,
Vu le code forestier (art. 92, 95, 96, 97 et 98) ;
Vu le décret du 25 mars 1852 [ ?] et la circulaire ministérielle du 3 mai suivant
Vu la présentation faite par M. le Conservateur des Forêts, à la date du 28 octobre 1905
Arrêtons :
Art. 1er Le sieur Assumel Lurdin Jules Joseph Eugène, cultivateur au Poizat et nommé garde forestier à Samognat, triage n°24 du cantonnement d’Oyonnax, en remplacement du sieur Mathieu dont la démission est acceptée.
Art. 2 Le traitement annuel de cet agent est fixé à la somme de cinq cents francs.
Art. 3 Avant d’entrer en fonction, le titulaire justifiera avoir prêté par-devant qui de droit le serment prescrit par la loi du 6 octobre 1791.
Art. 4 M. le Conservateur des forêts est chargé d’assurer l’exécution du présent arrêté
Bourg, le 31 octobre 1905
Le Préfet de l’Ain"

Bon d’accord, au début je pensais que ça serait une belle lettre sur papier à en-tête. L’exemplaire qui m’est parvenu ne correspond pas vraiment à celui que j’avais imaginé… (ou est-ce juste le brouillon de la lettre ?) mais finalement c’est tout aussi émouvant, moins formel.

Celle-ci est la première. Je dispose aussi des suivantes, lorsqu'il sera nommé dans d'autres communes, au gré de son évolution dans la carrière.

A noter : il est dit "cultivateur au Poizat" en ce mois d'octobre 1905, mais en juin il était "scieur aux Neyrolles" (selon l'acte de décès de sa première épouse). Le recensement de 1901 le confirme au Poizat et celui de 1906 aux Neyrolles. Bref, un ancêtre parfois difficile à localiser précisément...


Merci aux Archives Départementales de l’Ain pour cette trouvaille.
Source : état du personnel des eaux et forêts, état civil, recensement.


1 commentaire:

  1. La découverte de documents concernant nos ancêtres (autres que les naissance-mariage-décès) est à chaque fois une trouvaille émouvante :-) Et une chance formidable d'obtenir des renseignements sur ces aïeux qui restent parfois obscurs pour nous.

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