« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

jeudi 31 août 2017

#Centenaire1418 pas à pas : août 1917

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois d'août 1917 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
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1er août
Plusieurs changements d’affectation dont 28 chasseurs des classes anciennes qui passent au 4e Bataillon territorial de chasseurs.

2 août
Aucune note pour ce jour.

3 août
Aucune note pour ce jour.

4 août
Ordre de bataillon n°164.

5 août
Le Capitaine Montvigner-Monnet prend le commandement de la 7e Compagnie.

6 août
Aucune note pour ce jour.

7 août
Ordre de bataillon n°165.

8 août
Aucune note pour ce jour.

9 août
Aucune note pour ce jour.

10 août
Aucune note pour ce jour.

11 août
A partir de ce jour chaque samedi les chefs de corps désigneront 12 hommes pour passer au Dépôt Divisionnaire. Ils seront choisis parmi ceux ayant le plus long séjour au front, ce qui permettra un roulement de personnel.

12 août
Ordre de bataillon n°166.

13/18 août
Aucune note.

19 août
Le Général Pétain, accompagné du Général américains Pershing, passe en revue la 47e DI.


Pétain et Pershing passant en revue les chasseurs alpins, 1917 © ebay.fr


20 août
Aucune note pour ce jour.

21 août
Je suis cité à l’ordre du bataillon n°167, par décision du 18/8/1917 en tant que « bon chasseur, brave et courageux ».

La citation comprend le rappel de ma blessure reçue à Metzeral en janvier 1916 « en faisant bravement son devoir »!
Ma mère sera fière...

22/27 août
Aucune note

28 août
Ordre général n°73 : adieux du Général de Pouydraguin à la 47e DI qu’il quitte pour prendre le commandement du 18e CA.

Armau de Pouydraguin, Gaston, Petit Journal, 27 août 1916 © commons.wikimedia.org

29 août
Aucune note pour ce jour

30 août
Ordre général n7°4 : prise de commandement de la 47e DI par le Général Dillemann.

Général Dillemann © 151ril.com

Ordre de bataillon n°168

31 août
Le Général Dillemann passe en revue la 47e Di. 4 aspirants viennent du 11e BCP.

vendredi 25 août 2017

#Généathème : l'album énigmatique

Roman – Paru dans la collection Série généalogique, première édition 2043.

La journée avait commencé comme d’habitude : check des mails, messages sur les réseaux sociaux, vérification des dossiers clients… J’avais préparé des litres de boisson énergisante pour la tâche qui m’était dévolue aujourd’hui : rechercher un acte de naissance dans les registres parisiens.

Depuis mes débuts dans le métier, la technique avait fait beaucoup de progrès avec la mutualisation des métadonnées régionales et internationales… Sauf quelques régions qui résistaient encore, comme le « Grand Paris » (ce qui correspond à une douzaine des anciens départements, la mégalopole s'étant considérablement étendue ces dernières décennies), qui voulaient garder « leurs trésors » pour eux seuls. Comme si la diffusion et le partage étaient un vol caractérisé. Du coup, je me retrouvais à chercher un acte, depuis la troisième journée déjà, et je n’avais que compulsé que deux années et demi pour un seul arrondissement parisien. Si je ne le trouvais pas aujourd'hui je devrais passer à d’autres arrondissements, au hasard : j’en aurai pour des années de vaines recherches à ce train-là !

Tiens les vaines recherches, ça me rappelle ce vieil album de photos qu’une cliente m’avait apporté au début de ma carrière : elle l’avait trouvé dans un lot acheté chez un brocanteur. Elle voulait le rendre à son propriétaire légitime, mais l’album n’était pas légendé et elle n’avait aucune piste pour le retrouver. Elle me l’avait confié et j’avais commencé les recherches. Au premier abord, c’était l’album d’une vie. Des photos qui montrent le temps qui s’écoule : les jeunes fiancés qui se fréquentent, le mariage, l’arrivée successive des enfants, le vieillissement de la génération précédente, les vacances, les communions, les scouts, et puis les fiançailles des enfants devenus grands. Le cycle de la vie. Mais pas de nom. J’avais passé tellement de temps sur cet album que je le connaissais par cœur. A force, j’y ai vu aussi ces éléments plus ou moins invisibles : les lieux d’habitation, les modes vestimentaires, les rites religieux, le niveau social, etc…

Ou une certaine sensibilité artistique du photographe (le père sans doute), qui transparaît au fil des pages, dans les mises en scènes par exemple :

La jeune mariée dans ce qui est sans doute son premier appartement d’épouse © Coll. personnelle

Notez le jeu dans le reflet du miroir permettant de voir le visage de l’épouse.

Les deux filles adolescentes © Coll. personnelle

Un beau cadrage : une grotte enveloppante et maternelle pour deux belles jeunes filles…

Mais malgré de patientes recherches je n’avais jamais pu identifier l’auteur de l’album. Il était resté là, dans un coin de mon bureau. La cliente n’était jamais reparue. De temps en temps l’album m’appelait… comme aujourd'hui. 

Je mets un moment à le retrouver, mais il est bien là. Je caresse la couverture de faux cuir vert. C’est en fait un ensemble de feuillets de carton sur lesquels sont collées les photos, relié par un lacet de cuir désormais élimé. La reliure en est si étroite que les photos du bord intérieur sont difficilement visibles en totalité, mais le nœud était si serré qu’on ne pouvait le défaire sans trancher le lien ; et je n’avais jamais pu m’y résoudre.

Cela faisait longtemps que je ne l’avais plus ouvert. Mais maintenant, avec les technologies nouvelles, je pourrais peut-être faire une nouvelle tentative. On avait fait des progrès en la matière depuis mon premier ordinateur TO7 ! Désormais on pouvait lancer des recherches automatiques et attendre que ça « match », comme dans les séries policières du début des années 2000 : reconnaissance faciale, triangulation d’un lieu grâce à sa silhouette, la position du soleil, etc…

Tant pis ! Adieu les roboratifs registres parisiens : je veux savoir moi aussi qui sont les gens sur les photos. Je lance la recherche automatique. Pendant que l’ordinateur travail je résume ce que je sais déjà : un couple dans les années 1930, d’après leurs vêtements - il y a plus d’un siècle déjà ! – leur mariage, leurs sept enfants qui se ressemblent tellement qu’on dirait des septuplés. Je me rappelle mes premières recherches : je tentais de les différencier en me basant sur leurs vêtements, avant de m’apercevoir que lorsque l’un grandissait, le suivant récupérait ses habits. Raté !

Bien sûr l’habitude que les parents avait prise d’aligner leurs enfants dans l’ordre de naissance facilitait l’identification (n°1, n°2, n°3…).

n°1 © Coll. personnelle

n°1, n°2 © Coll. personnelle

n°1, n°2, n°3 © Coll. personnelle

n°1, n°2, n°3, n°4 © Coll. personnelle

n°1, n°2, n°3, n°4, n°5 © Coll. personnelle

n°1, n°2, n°3, n°4, n°5, n°6 © Coll. personnelle

n°1, n°2, n°3, n°4, n°5, n°6, n°7 © Coll. personnelle     

Mais quand ils sont « mélangés », c’est tout autre chose ! Et puis il y a les vacances à la mer... et les maillots de bain en laine !


n°6 © Coll. personnelle   

Et ensuite l’adolescence, les yéyés…

Soudain, une sonnerie retenti, me sortant de ma nostalgie : match ! Des lieux sont reconnus : la grotte de Lourdes, le domaine du Hutreau près d’Angers, le château de Chambord, La Guérinière sur l’île de Noirmoutier (aujourd'hui engloutie par la montée des eaux), la Loire. Bon honnêtement j’en avais déjà reconnus certains, mais pas La Guérinière.
Second match ! Grâce à une photo de l’aîné des enfants en uniforme militaire, le lien est établi via les fiches matricules. Miracle de la technologie nouvelle. L’aîné des fils étant connu, il suffit en quelques clics de retrouver le reste de la famille. Confirmation de l’identité des enfants avec les registres des communiants, puis ceux des jeannettes et des scouts qui correspondent aux photos de l'album. Les parents, grands-parents sont aussi facilement identifiables grâce aux bases de données biométriques.

Je continue à pianoter sur mon clavier tactile inclus dans ma table de travail. Hélas les registres de décès me confirment ce que je pressentais : la plupart des membres de cette famille marche dans le Monde d’Après. Mais il reste un fils encore vivant, un vieil homme aujourd’hui âgé de 95 ans. Je retrouve facilement son domicile et me rend chez lui avec le précieux album. Je ne sais pas trop comment il va m’accueillir.

D’abord réservé, il devient rapidement ému quand il reconnaît l’objet que je suis venue lui apporter. Malgré son grand âge, sa mémoire est sans faille. Ce carnet vert rectangulaire est pour lui comme une à machine à voyager dans le temps, et jusqu’à une époque qu’il n’a pas connu lui-même :
- La rencontre de ses parents lors d’un pèlerinage à Lourdes,
- Leur mariage en 1935,
- Les naissances successives de leurs sept enfants, entre 1937 et 1949 (il est le n°6),
- Les vacances à La Guérinière,
- La première voiture de la famille,
- Le terrain acheté par la famille à Mûrs Érigné, près d'Angers (ex-Maine et Loire) qu’il a fallu défricher et où il faisait bon prendre du repos devant le cabanon construit au bout du terrain,
- La caravane et son auvent qui emportait toute la famille en vacances,
- La maison de la rue Blandeau à Angers et son jardin garni de roses car « ma mère les aimait tant »…



La famille © Coll. personnelle
Au centre la mère, à gauche la tante paternelle, à droite ses beaux-parents
autour les sept enfants. La photo est prise par le père. 

Je lui laisse l’album avec plaisir. Somme toute la journée s’est terminée mieux qu’elle ne s’annonçait. Enfin, demain je devrais quand même me coltiner les registres parisiens. Mais demain est un autre jour…


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Sources : ma (très) grande imagination (émaillée de vérités historiques) et l'album de la famille Astié, mes grands-parents (où figurent aussi mes oncles et tantes, mon père bien sûr, mes arrière-grands-parents et la "tante Henriette"), dont les clichés datent des années 1930 à 1970.


samedi 19 août 2017

#RDVAncestral : le vieillard

En ce mois de janvier 1758, je me rends à La Celle sur Morin (Seine et Marne actuelle), dans la demeure de Nicolas Fouchy, vigneron de cette paroisse. L’avant-veille son fils, aussi prénommé Nicolas, a épousé Marie Jeanne Thomeret.

L’ancien est alité près de l’âtre. Le vieil âge, mais aussi ses capacités physiques diminuées, ne lui permettent plus guère de se déplacer hors de la cuisine. Il me demande si j’étais à la noce et comment cela s’est passé.
- Parce que tu vois, hélas, à cause de ma vieillesse et de mon infirmité je n’ai pas pu me rendre à la paroisse voisine assister à la noce. J’ai néanmoins fait part de mon consentement ; ma chère épouse, Françoise Didier n’étant plus là pour parler en notre nom.
Je le rassure sur ce point : tout s’est bien passé. La cérémonie a eu lieu en l’église Guérard, la paroisse de fait de Nicolas fils (La Celle s/Morin restant sa paroisse de droit), après des fiançailles « en la manière acoutumée » et la publication des bans réglementaires. Son consentement a bien été transmis, mais afin que tout soit fait dans les règles, le curé de Guérard va se déplacer lui-même pour s’assurer qu’il l’a bien donné. D’ailleurs, il ne devait plus tarder maintenant.

Nous bavardons un moment, lorsqu’un petit groupe de personnes toque à la porte : mené par le curé de Guérard, il y a là aussi le clerc paroissial de Guérard François Moinet, Nicolas et Jacques Vion, vignerons, Jean Louis Gondart, laboureur, tous demeurant à La Celle. Les hommes s’installent autour de la table pendant que le curé sort un gros registre, une plume et de l’encre. Il commence la rédaction de l’acte : « je soussigné Curé de Guerard certifie que je me suis transporté au lieu et domicile de Nicolas Fouchy vigneron demeurant à la Celle. »
Il regarde Nicolas :
- Nous somme bien en votre domicile ?
- Oui, acquiesce le vieil homme.
- Bon ! Je continue : ledit Nicolas Fouchy « m’a confirmé le consentement quil a donné en présence des temoins mentionné en l’acte de Mariage entre Nicolas Fouchy son fils et Marie Jeanne Thomeret ».
Il regard à nouveau Nicolas :
- Vous avez bien consenti ?
- Oui.
- Bon ! Ledit Fouchy père « ma déclaré que sylle n’a pas paru audit Mariage son Grand age et son Infirmité l’en ont empêché ».
- C’est la vérité ?
- Oui.
- Bon ! Et il a « déclaré encorre quil a consenty et y consent. » C’est la vérité ?
- Oui, oui, bougonne le patriarche qui fatigue de ces consentements à répétition.
Le curé nomme et couche sur le papier les témoins présents. Il les appelle un par un et chacun se doit de répondre présent.
Nicolas n’écoute que d’une oreille cette litanie répétitive.
- « … et ont signé le present acte excepté ledit Nicolas fouchy père dudit marié qui a déclaré ne savoir signé de ce interpellé. » C’est la vérité : vous ne pouvez pas signer ?
- Ben non ! Comme je viens de vous le dire. Mon fils, lui, sait, mais moi…
- Bon, bon, bon ! Je termine. Ah ! la date ! J’ai failli oublier : « le dix neuf janvier 1758 ». Maintenant messieurs, signez au bas de l’acte s’il vous plaît.
Chacun à leur tour ils prennent la plume et apposent leurs signatures.
- Bon ! Je vais vous relire tout cela, pour être bien sûr que cela soit la vérité pleine et entière.
Et le curé de reprendre la lecture de l’acte en entier.

Consentement au Mariage de Nicolas Fouchy, 1758 © AD77

Nicolas est trop fatigué maintenant. Pendant la lecture monocorde du curé, ses pensées s’envolent : vers cette noces à la quelle il n’a pas pu assister, sa tendre épouse trop tôt disparue, ses enfants qui le quittent aujourd’hui et pour qui il a eu de la tendresse… et bien sûr les douleurs de la vieillesse. Lui qui a toujours eu une vie active, dans les vignes.

Je vois dans son regard s’exprimer les regrets que lui ont apportés ces infirmités, l’empêchant de faire son vin, comme il l’a toujours fait. Son fils a quitté la maison, la paroisse, mais aussi le métier et s’est fait charretier. Il aurait bien aimé que son Nicolas reprenne la vigne à son tour, mais les jeunes n’en font qu’à leur tête. Enfin, s’il est heureux, c’est déjà ça. La petite Marie Jeanne est fille de vigneron, alors peut-être qu’un jour il reviendra dans le métier.

Je pose doucement ma main sur le bras de Nicolas, pour le ramener à la réalité : le curé a terminé sa relecture et s’apprête à partir. Il faut dire au revoir à toute la troupe.
Une fois le calme revenu dans la maison, Nicolas se tourne vers moi :
- Eh ben ! Tout ce raffut pour confirmer ce que j’avais déjà dit ! Pfff… Mais ils veulent m’achever ou quoi ?

Je lui souris et remonte sa couverture qui avait glissé de ses genoux. Je m’en vais sur la pointe des pieds, le laissant trouver un sommeil réparateur. Je sais que cette petite séance, si répétitive et ennuyeuse qu’elle lui soit apparue, ne l’achèvera pas : Nicolas vivra encore un an et demi avant de quitter ce monde. Le curé de La Celle, qui rédigera son acte de décès en juin 1760, mentionnera que Nicolas était « agé d’environ quatre vingt neuf ans ».


dimanche 6 août 2017

Pris sous la poussière

J'ai pris de mauvaises habitudes : à force de dépouiller des sources diverses (fiches militaires, recensement, actes notariaux...), j'ai donné corps à mes ancêtres. Une poêle à frire un peu "uzée", un habit de noce neuf, des terres à labourer... Ces mentions donnent chaire au squelette d'un arbre qui, autrefois (quand j'ai commencé ma généalogie), ne comportait que - au mieux - les trois actes qui rythment la vie : baptême, mariage, sépulture. Depuis, il faut bien l'avouer, je ne peux difficilement m'en passer.

L'autre jour, je "feuilletais" mon arbre à la recherche d'une mention insolite, d'un événement qui pourrait donner matière à un article.
Et plus je furetais de branche en branche, plus les informations recueillies se raréfiaient : plus d'acte notarié d'abord, mais aussi des fiches de plus en plus courtes. Ce sont souvent les métiers qui disparaissent en premier : j'ignore alors si mes ancêtres sont de simples laboureurs ou de riches notaires. Et puis la paroisse d'origine qui reste obscure. Et enfin le nom qui m'échappe.

Le curé est moins bavard, les registres ont disparus : les raisons sont multiples à cette désertification progressive. Mais force est de constater que mon arbre se couvre de poussière. La poussière du temps. La poussière de l'oubli.

Arbre qui disparaît via sergeychubarov.ru

Combien sont-ils concernés ? Des centaines, des milliers peut-être...
Ils me font penser à ces corps momifiés par les cendres à Pompéi : on distingue leur silhouette, leur position, mais la poussière s'est déposée sur ces ancêtres, créant à la fois une gaine protectrice les fixant pour l'éternité mais brouillant leur image.

Les ai-je perdu à jamais ou parviendrai-je à les sortir de l'ombre un jour ? L'avenir le dira...