Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées en notes. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas directement Jean François.
Sa fiche militaire indique une période "Intérieur" après sa mobilisation et avant d'aller "Aux armées". J'en déduis que c'est la période où il fait ses classes.
Tous les éléments détaillant l'instruction militaire sont issus de "L'infanterie en un volume, Manuel d'instruction militaire" (Librairie Chapelot, 1914) trouvé sur Gallica.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
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1er octobre :
- Après la journée d'exercices, la vie à la caserne est plutôt tranquille.
2 octobre :
- Après la journée d'exercices, la vie à la caserne est plutôt tranquille.
Caserne Chambéry, Actuacity
2 octobre :
- On s’exerce aux mouvements élémentaires sur des mannequins :
déplacements, attaques, parades, emploi de la baïonnette et de la crosse.
- Plus on devient habile, plus les points d’attaque sur le
mannequin se resserrent et deviennent précis.
3 octobre :
4 octobre :
3 octobre :
- Attaque. Parade. Attaque. Parade. De plus en plus vite.
D’abord en terrain plat, puis en terrains variés.
4 octobre :
- Le dimanche, nous avons repos. On part un peu en goguette
avec les copains, ça nous fait sortir de la caserne !
5 octobre :
5 octobre :
- Y a un gars, Jean Emile [ 1 ], il arrive pas à tenir sa place dans
la formation en ligne sur deux rangs qu’on a apprise aujourd’hui.
- Il est jamais correctement aligné sur les autres. Ça énerve
drôlement l’instructeur.
- Il a dit que tant que tout le monde n’y arriverai pas ce
soir, on restera là à recommencer. Pff !
Il fait déjà nuit. On n’en peut plus.
6 octobre :
6 octobre :
- Quand on demande aux gradés de la caserne des nouvelles du
front, ils répondent toujours que tout va bien !
- Pourtant, les gars du 97è qui sont au front nous glissent
que les tranchées sont violemment canonnées et les pertes quasi quotidiennes.
7 octobre :
7 octobre :
- Raoul, l’étudiant de Cluny, a du mal avec les exercices
physiques, surtout s’agenouiller, se coucher et se relever rapidement.
- On l’aide de notre mieux.
8 octobre :
8 octobre :
- Aujourd’hui la section au combat. Le chef a étudié la zone
d’attaque sur la carte du capitaine, a vérifié les armes et donné ses ordres.
- C’est parti.
9 octobre :
9 octobre :
- J’aime les exercices de marche d’approche. Même lourdement
chargé, les longues marches dans la nature sont toujours un plaisir pour moi.
10 octobre :
10 octobre :
- Le soir venu, dans la chambrée, je révise les formations de
marche d’approche sur mon manuel :
en triangle, en tête de porc, en losange…
11 octobre :
11 octobre :
- Cette nuit, des exercices très difficiles, dans le noir et
le froid. Désiré et moi sommes devenus très proches. A la vie à la mort !
12 octobre :
12 octobre :
- Lors des opérations extérieures, on nous fait marcher en
différentes unités, chacune à distance respectable.
- Et cela pour éviter les influences morales (peur, panique)
et matérielles (feu ennemi).
13 octobre :
13 octobre :
- Lorsque nous marchons en opération, le chef de section nous
apprend à nous « mouler » sur le terrain, comme il dit.
14 octobre :
14 octobre :
- En l’absence de cheminement naturel, on nous apprend à
marcher en colonne de demi-section, en file indienne.
15 octobre :
16 octobre :
17 octobre :
18 octobre :
15 octobre :
- Le feu est conduit par le chef de section, d’après les
indications données par le capitaine.
16 octobre :
- Série d’exercices où le chef de section détermine de « faire ouvrir » ou « faire cesser le feu », à sa volonté.
Manœuvres militaires 1913, Gallica
17 octobre :
- On nous martèle le message selon lequel une troupe qui
n’obéit pas strictement aux ordres donnés s’expose à subir un échec grave.
18 octobre :
- Message du jour :
Pour que le feu soit efficace il faut réunir 3 conditions : surprise,
rapidité, intensité.
19 octobre :
20 octobre :
19 octobre :
- Le feu s’exécute le plus généralement par rafales, courtes,
subites et violentes. Plus exceptionnellement il s’effectue par slaves.
- La nature du feu est donnée par le chef de section.
20 octobre :
- Les différents feux sont :
le feu à cartouche comptées, le feu à volonté, le feu à répétition, le feu à
slaves.
21 octobre :
- Et ceci afin que la troupe ne reste pas désarmée.
22 octobre :
23 octobre :
21 octobre :
- Le chef de section proportionne la consommation des munitions.
- Et ceci afin que la troupe ne reste pas désarmée.
22 octobre :
- Une bonne infanterie ne doit s’attacher à ne tirer de loin
que dans les occasions favorables.
23 octobre :
- Lorsque le combat par le feu est commencé, le soldat charge
son fusil de lui-même après avoir pris position.
- Il attend pour tirer l’indication de la nature du feu et le
commandement de « feu ! ».
24 octobre :
25 octobre :
26 octobre :
24 octobre :
- Sauf nouveau commandement, le soldat doit conserver la
nature du feu et le but visé précédemment.
25 octobre :
- Le feu doit être suspendu ou cesser immédiatement au
commandement du chef de section.
26 octobre :
- Tout soldat qui a entendu le commandement de « Cessez le feu » ou celui de « Déchargez » a le devoir strict de le
répéter à ses voisins.
27 octobre :
28 octobre :
27 octobre :
- A courte distance de l’ennemi, le chef entraîne sa section
aux cris de « en
avant ». « En avant » est répété par tous.
- Les soldats prennent le pas de course et abordent l’ennemi à
la baïonnette.
28 octobre :
- Une section ne doit jamais abandonner le terrain dont la
défense lui est confiée.
- Seule l’autorité supérieure peut prescrire un mouvement de
repli.
29 octobre :
30 octobre :
29 octobre :
- La section se regroupe au commandement de « ralliement ». Les ralliements sont d’un
usage très fréquent au combat.
- Les soldats doivent se regrouper vivement, en ordre et
silence, et sans souci de leur place normale.
30 octobre :
- L’infanterie conquiert et conserve le terrain. Elle chasse
définitivement l’ennemi de ses positions.
- C’est à elle qu’incombe la tâche la plus rude mais aussi la
plus glorieuse de la bataille.
31 octobre :
31 octobre :
- Les exercices sur le terrain se succèdent.
[ 1 ] Il s'agit de Jean Emile Berger, incorporé au 97è RI depuis le 6 septembre 1914.