Il existe en France une
tradition ancienne d'abandon organisé d'enfants nouveau-nés, pour donner une
alternative aux avortements, prohibés par l'Église catholique. On peut faire
remonter cette pratique à l'époque de Vincent de Paul qui introduisit l'usage du
tour, sorte de tourniquet placé dans le mur d'un hospice. La génitrice y
déposait l'enfant puis sonnait une cloche. À ce signal de l'autre côté du mur,
quelqu'un faisait basculer le tour et recueillait le nourrisson. En créant
l'œuvre des Enfants trouvés en 1638, saint Vincent de Paul eut pour objectif de
lutter contre les infanticides, les avortements ou les expositions.
Le système d'abandon dans le
tour a été supprimé par une loi de qui instaura le système du « bureau ouvert » (ouvert jour
et nuit pour laisser à la femme la possibilité de déposer secrètement un enfant
sans décliner son identité, tout en lui indiquant les conséquences de l'abandon
et en lui proposant des secours).
La tradition d'aide à la
maternité secrète amena le gouvernement de Vichy à adopter le décret-loi du 2
septembre 1941 sur la protection de la naissance. Celui-ci organisait
l'accouchement anonyme et la prise en charge gratuite de la femme enceinte
pendant le mois qui précède et le mois qui suit l'accouchement dans tout établissement
hospitalier public susceptible de lui donner les soins que comporte son
état.
Ce texte fut abrogé puis
repris par des décrets des années 1950, avant d'être modifié en 1986 puis par
la loi du 8 janvier 1993 et enfin par la loi du 22 janvier 2002, pour devenir
l'article 47 du Code de la famille et de l'aide sociale puis l'actuel article
L222-6 du Code de l'action sociale et des familles.
Un
vieux, on sait ce que c'est, même si l'âge à partir duquel on le devient reste
imprécis.
On peut assez logiquement supposer qu'un vieux est marié avec une vieille.
Mais s'agit-il bien de la vieille du vieux dont il est question dans cette
expression ?
Eh bien s'il n'y a aucun doute sur le "vieux", il est certain que la "vieille"
ne désigne pas ici sa moitié.
Cette locution, qui date du XIXe siècle, est en effet une version courte de
"un vieux de la vieille garde", car c'est bien de soldats d'une garde
qu'il est question ici.
Mais quelle garde (car la France en a connu de nombreuses) ? Il s'agit en
fait de la garde impériale créée par Napoléon Ier en 1804. Composée d'environ
100 000 hommes, c'était une troupe d'élite divisée en une vieille, une moyenne
et une jeune garde.
Vous souvenez-vous de Waterloo et de son fameux "la garde meurt mais ne se
rend pas", attribué à Cambronne ? Eh bien c'était à propos de cette
garde-là que cette phrase avait été prononcée.
Une fois l'empereur déchu, les anciens qui racontaient leurs exploits aux plus
jeunes étaient appelés "les vieux de la vieille (garde)".
Avec le temps, ces soldats ayant été oubliés, les vieux de la vieille a
fini par désigner des vétérans ayant beaucoup d'expérience dans leur profession
ou un domaine particulier.