« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mercredi 27 novembre 2013

JF Borrat-Michaud, soldat 2ème classe (n°2)

Le 9 septembre 1916, JF Borrat-Michaud est donc affecté au 51ème BCA. Il est immatriculé sous le n°10578. 

Extrait fiche militaire JF Borrat-Michaud, AD74

Le 51ème B.C.A. est formé à Annecy, le 2 août 1914. Son effectif comprenait : 
  • 17 officiers ; 
  • 2 médecins ; 
  • 1 156 hommes de troupe ; 
  • 91 mulets. 
Son organisation terminée, il est dirigé sur le front dès le 22 août et débarqué à St-Dié le 25. Puis il combat à Dijon où il subit de terribles pertes (1 100 hommes blessés, tués ou disparus), en Belgique puis vers Arras (fin 1914). Le bataillon, ayant reçus des renforts, va combattre dans les Vosges (1915, 1916).   
Jean François rejoint ce bataillon en septembre 1916. Le 51ème reçoit l'ordre de rejoindre l'Italie fin septembre 1917. L'embarquement a lieu le 2 novembre à Chavanges. Le Bataillon arrive le 4 dans la région de Lonato Peschiera.
La division est désignée pour tenir le secteur de Mont Tomba (Monte Fenera, relevant la 17ème D.I. italienne). Le Bataillon se trouve à droite du secteur en réserve du 4ème groupe de Chasseurs.
Le secteur est soumis à un tir très violent de l’artillerie ennemie. Le Bataillon a perdu quelques hommes pendant les travaux d’organisation. Le 12 décembre 1917, il relève le 11ème C.A. en première ligne. Il reste jusqu’au 20 et passe en réserve de sous-secteur, ayant été relevé par le 11ème B.C.A. Il y a quelques tués et blessés par l’artillerie durant cette période. Le 26, il relève en première ligne le 12ème bataillon. 

Le 27, une instruction secrète du Général de Division fait connaître qu’une attaque, à laquelle prendra part le 51ème, aura lieu avant la fin de l’année. Les préparatifs en sont poussés rapidement.
L’attaque aura lieu le 30 décembre 1917, à 16h 05. A l’heure indiquée, les compagnies d’assaut sortent des tranchées et marchent sur leurs objectifs, derrière le barrage roulant. Vingt minutes après, tous les objectifs sont atteints. Le Bataillon capture 24 officiers et 550 hommes, ainsi que 2 canons de 77, 3 engins de tranchées et 16 mitrailleuses. Leurs pertes sont de 13 tués, 45 blessés dont 4 officiers. 
En résumé, le Bataillon a attaqué avec trois compagnies sur un front d’environ 1 000 mètres, une position composée de deux lignes de tranchées, réunies par des boyaux occupés par plus d’un bataillon ennemi et une vingtaine de mitrailleuses. Le nombre de prisonniers capturés est supérieur à l’effectif des troupes d’assaut. 
Ce magnifique fait d’armes a valu au 51ème Bataillon la citation à l’ordre de la Xème armée. [ ** ]

Citation à l'ordre de la Xème armée, coll. personnelle  

A noter : ces hauts faits d'armes sont cités dans les "journaux des marches et des opérations" du bataillon. Extraits : 
  •  Le 1er, 2 et 3 décembre sont décrits les itinéraires suivis par le bataillon, les bivouacs, les cantonnements. 
  • Le 27 décembre la rumeur d'une grande attaque parvient aux hommes.
  • Le 30 décembre l'attaque est minutieusement détaillée (voir l'article "pas à pas" de décembre 1917).
  • Le 3 janvier : "Repos. Travaux de propreté. Le bataillon a le regret d'apprendre la mort du sous lieutenant Bremand à l'hôpital. [ . . . ] Messages de félicitations de la brigade italienne. [ . . . ] Lavage du linge. Nettoyage des effets et des armes." 
  • Le 6 janvier : "Le lieutenant Roux présente au Général d'Infreville commandant le 31è CA et au Général Maistre commandant le Xème armée le matériel enlevé à l'ennemi par la 47ème Division à l'attaque du Monte Fenera." 
  • Le 19 janvier : "Le Général Fayolle, commandant supérieur des forces françaises en Italie passe en revue le Bataillon, à 16h, à Cartigliano. Il donne lecture de la citation du 51ème et décore son fanion." 
  • Il faut attendre le 1er février pour que soit retranscrite la Citation.  
On retrouve la citation dans un ouvrage intitulé "51ème Bataillon de chasseurs alpins" [*].
Jean-François, simple soldat, n'est jamais cité dans ces journaux. [***]

. . . Affaire à suivre . . .

(Sources : * Gallica  ** Ancestramil  *** Mémoire des hommes)


mardi 26 novembre 2013

JF Borrat-Michaud, soldat 2ème classe (n°1)

Le père de mon arrière-grand-père Jean-François Borrat-Michaud, Joseph Auguste, est né à Champéry en Suisse. Il effectue un saut de puce (et de vallée) et emménage à Samoëns (Haute-Savoie) où il épouse Antoinette Adélaïde Jay. Après quelques enfants fort peu réguliers (mais ça c'est une autre histoire : un autre jour peut-être . . . ), Jean-François naît le 26 juin 1894. il appartient donc à la classe 1914.

JF Borrat-Michaud, coll. personnelle

D'après sa fiche militaire, il a les cheveux roux et les yeux châtains (sic).
Il est affecté au 97ème régiment d'infanterie (immatriculé sous le numéro 7650) le 9 septembre 1914. Sa fiche précise qu'il est arrivé au corps ledit jour (ouf). Il y est nommé soldat de 2ème classe.

Dès le mois de janvier 1915, il change d'affectation : il rejoint un premier bataillon de chasseurs alpins. Sa naissance en haute montagne a dû faciliter sa nomination. Sur le cliché ci-dessus on reconnaît le costume militaire des chasseurs alpins : le large béret de laine noire (la "tarte") porté légèrement incliné, le numéro de son bataillon (le 51ème BCA) brodé sur le col, au-dessus du cor de chasse argent. A la boutonnière, la Croix de guerre. . . Mais là, je vais trop vite; revenons donc en 1915.

Ce premier bataillon porte le numéro 23.  Il est immatriculé sous le numéro 5624.
Ce Bataillon est envoyé dans les Vosges en 1915. Après un court repos à l'Est des Vosges (du 29 novembre au 8 décembre 1915), le Bataillon remonte sur les importantes positions du Kiosque et du "mamelon intermédiaire" à l'Est de Metzeral. Il organise une occupation difficile de points où le rapprochement, à quelques mètres à peine, des positions françaises et allemandes, exige une surveillance active et continue. Cette occupation est rendue d'autant plus pénible par le froid et la neige. Mais la mission est de "tenir" et malgré tout, le Bataillon "tient" avec cœur [ * ]. C'est au cours de cette opération que Jean François est blessé le 28 janvier 1916 à Metzeral (Haut Rhin). Il est évacué le lendemain, 29 janvier. Il a été blessé "en faisant bravement son devoir" selon sa fiche militaire.


 Extrait fiche militaire JF Borrat-Michaud, AD74

La nature de la blessure n'a pas été totalement déchiffrée : ". . . région claviculaire sans lésion osseuse". Celui qui a photographié cette fiche n'a malheureusement pas soulevé le papier apposé dessus (si quelqu'un y parvient, merci de me contacter).
Sa blessure a dû néanmoins être assez sérieuse car il ne rentre au dépôt commun qu'en juillet 1916.

Le 9 septembre 1916, il est affecté au 51ème BCA. . .

. . . Affaire à suivre . . .


[ * source : Gallica]

lundi 25 novembre 2013

Parce que c'est aussi une question de partage...

Déjà présente sur Geneanet sous l'identifiant mastie, vous pouvez retrouver mon arbre en ligne :
Lien vers Geneanet mastie


N'hésitez pas si vous avez des questions.
Bonne navigation...

dimanche 24 novembre 2013

Une généalogie animée

 Un aperçu de ce qui va venir...




A bientôt !