« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 3 juin 2016

#ChallengeAZ : C comme Croquer le marmot



CROQUER LE MARMOT

Signification

Attendre longtemps, en se morfondant.

C © coloriage-educatif.com

Origine

Il n'a jamais été question ici, bien sûr, de la dégustation d'un enfant.

Avant d'évoquer les nombreuses suppositions plus ou moins farfelues qui ont été faites, nous allons d'abord présenter l'origine qui a maintenant les faveurs des lexicographes, la plus probable, proposée par Pierre Guiraud :
Au XVIe siècle, date d'apparition de l'expression, alors que les sonneries électriques n'existaient pas encore, les portes ou leurs montants étaient équipées de clochettes ou de heurtoirs. Ces derniers, depuis le Moyen Âge, avaient le nom de marmot, parce qu'ils portaient souvent une figurine un peu grotesque comme l'était la tête des marmots, terme qui au même siècle voulait dire singe. Il ne faut pas oublier qu'à la même époque, croquer signifiait frapper. En effet, un croque-note était un mauvais musicien, par exemple, et le jeu de croquet tire son nom du verbe avec cette acception.

Alors croquer le marmot voulait simplement dire « frapper le heurtoir d'une porte » devant laquelle on pouvait attendre très longtemps et frapper sans relâche si elle restait désespérément close.

Parmi les nombreuses autres explications qui ont fleuri au fil du temps voici un résumé des principales :
- Les peintres attendaient leurs clients en dessinant (en croquant) des petits enfants sur les murs des pièces où ils attendaient ;
- Marmotter voulait dire « claquer des mâchoires ». L'expression serait alors une signification comme « grogner (sous-entendu claquer des dents) lors d'une longue attente » ;
- Le marmot désignant aussi un tisonnier, l'expression s'appliquerait alors à quelqu'un qui, attendant longuement à proximité d'une cheminée, s'occuperait en attisant le feu à l'aide de cet instrument également appelé marmouset.





jeudi 2 juin 2016

#ChallengeAZ : B comme Bon sang ne saurait mentir

BON SANG NE SAURAIT MENTIR

Signification

Les qualités ou les défauts des parents se retrouvent chez les enfants.
Ce qu'un parent a fait, son enfant le fera.


B © dondusangcazotte.over-blog.fr

Origine


Ce proverbe date du XIVe siècle (mais il existait sous une autre forme dès le XIIe, alors que, métaphoriquement, le "sang" couvrait déjà la notion de "famille").

Dans son acception actuelle, il peut avoir un côté dangereux car il autorise implicitement le jugement d'une personne d'après ce que ses parents sont ou font (ainsi, un fils de délinquant ne peut être lui-même qu'un délinquant, par exemple).



mercredi 1 juin 2016

#ChallengeAZ : A comme Avoir un cadavre dans le placard

AVOIR UN CADAVRE DANS LE PLACARD

Signification


Avoir dans son passé un scandale, une affaire peu avouable que l'on ne tient pas à divulguer.


A © 3xrien.over-blog.fr

Origine


Le cadavre symbolise ici le lourd secret qu'il ne faut surtout pas ressortir au grand jour, qu'il ne faut pas "déterrer" alors qu'il est dans un endroit, le placard, où il pourrait être inopinément mais facilement découvert. Il peut aussi bien s'agir d'un sombre secret de famille, par exemple, que d'une casserole que traîne un politique en campagne.


Cette expression est une copie pure et simple de l'anglais "a skeleton in the closet" dont l'origine réelle n'est pas connue mais qui a été popularisée en 1845 par le romancier britannique William Makepeace Thackeray, auteur entre autres des "Mémoires de Barry Lyndon" portées à l'écran par Stanley Kubrick.