L’Armistice signé le 11 novembre 1918 est un soulagement pour tous : « la guerre est finie ! ». Cependant… elle n’est pas véritablement finie ! Si les combats ont cessé, cela ne signifie pas pour autant la fin de la guerre et le retour immédiat des hommes. Ce n’est pas encore le temps de la fin des épreuves.
Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
samedi 24 novembre 2018
#ChallengeAZ : U comme ultimes obligations
L’Armistice signé le 11 novembre 1918 est un soulagement pour tous : « la guerre est finie ! ». Cependant… elle n’est pas véritablement finie ! Si les combats ont cessé, cela ne signifie pas pour autant la fin de la guerre et le retour immédiat des hommes. Ce n’est pas encore le temps de la fin des épreuves.
vendredi 23 novembre 2018
#ChallengeAZ : T comme tocsin
Pendant de nombreux siècles, nos ancêtres ont vécu au rythme des cloches des églises. Elles sonnaient les heures du jour, les temps de l’année (fêtes liturgiques) ou les événements de la vie (et de la mort). Elles servaient aussi de moyens de communications, alertant les populations en cas d’incendie, d’inondation ou de catastrophes diverses.
- Le tintement : tintement des heures, angélus, tocsin, glas.
- Le carillon : carillonnement avec clavier manuel à bâton frappé (en anglais carillon), manuel par cordes (Russie, nord de l'Italie, Grèce) ou, de nos jours carillonnement électrique ou électronique automatisé.
- La volée : volée de messe, volée de mariage, volée d'utilisation civile (midi par exemple).
jeudi 22 novembre 2018
#ChallengeAZ : S comme Samoëns
Samoëns est la ville d’origine de Jean-François. Elle est située en Haute-Savoie. Son nom aurait une origine médiévale signifiant "les sept monts" (de sat, "sept", et de moens, "monts ou alpages"), rappelant les 7 sommets qui entouraient le village ; C'est pourquoi ses habitants se nomment les septimontains et les septimontaines.
En 1659, les frahans (nom donné aux tailleurs de pierre) étaient si nombreux à Samoëns et leur savoir-faire si réputé, qu'ils se sont regroupés au sein d'une confrérie très célèbre. Celle-ci menait des actions philanthropiques, prenait soin des malades, formait de jeunes apprentis et avait sa propre école de dessin qui abritait une importante bibliothèque. Les membres de la confrérie des maçons et des tailleurs de pierre de Samoëns étaient si réputés qu’ils furent appelés sur les plus grands chantiers : par Vauban pour ses fortifications, puis par Bonaparte pour les canaux de Saint Quentin, et même jusqu’en Pologne ou en Louisiane. Pour communiquer et pour ne pas se faire comprendre des autres, ils utilisaient un dialecte bien à eux : "le mourmé". Des témoignages de leur talent subsistent partout sur l'architecture du village.
mercredi 21 novembre 2018
#ChallengeAZ : R comme registre matricule
C’est le document de base qui renseigne sur le parcours militaire d’un homme, qu’il soit soldat ou ajourné.
Certaines parties se passent de commentaire, d’autres font l’objet d’une explication si nécessaire. Les catégories sont les suivantes :
mardi 20 novembre 2018
#ChallengeAZ : Q comme querelle
Est-ce une simple querelle qui a provoqué la Première Guerre Mondiale ? Sûrement pas. Si, au moment des faits, la situation pouvait apparaître simple (l’assassinat de l’archiduc austro-hongrois par un nationaliste serbe), elle est en fait beaucoup plus complexe.
Rapidement cet assassinat n’apparaît pas comme un acte localisé, les Autrichiens souhaitant « régler le problème serbe » notamment grâce au soutient du Reich. En Allemagne, certaines voix se font entendre, pour un règlement définitif de la dispute entre ses voisins. En effet, ils pensent que les autres nations ne réagiront probablement pas : la France est préoccupée par des questions de politique intérieure et la Grande-Bretagne doit gérer ses problèmes avec l’Irlande ; seule la Russie pourrait être tentée d’intervenir, mais elle ne semble pas en mesure de soutenir une guerre contre les puissances centrales européennes.
L’Autriche-Hongrie envoie donc un texte rédigé de telle façon que c’est plutôt un ultimatum que reçoit le gouvernement de Belgrade. Et son refus entraînerait, de facto, une intervention contre la Serbie. Ce texte n'accuse pas la Serbie d'être responsable de l'attentat, mais simplement d'avoir rompu les accords de 1909, qui l'obligeaient à « des rapports de bon voisinage » avec son voisin septentrional, en laissant se développer sur son territoire des courants nationalistes. Par ailleurs le texte exige que des policiers austro-hongrois doivent pouvoir mener des investigations sur le territoire serbe pour enquêter sur le meurtre, ce qui représente une négation du gouvernement et des pouvoirs serbes. Cet ultimatum est adressé le 22 juillet 1914, avec une réponse attendue dans les 48 heures. Si la plupart des revendications austro-hongroises peuvent être acceptées, ce dernier point est refusé catégoriquement par Belgrade. Les relations diplomatiques sont alors rompues.
Cette dernière déclare officiellement la guerre le 1er août à la Russie, le 2 au royaume de Belgique et le 3 à la France. Les mobilisations générales se déclarent en cascade dans tous ces pays. Face à l’invasion du Luxembourg et de la Belgique, le 4 août c’est la Grande-Bretagne déclare la guerre au Reich, comme elle s’y était engagée si celui-ci intervenait de façon directe dans le conflit.
lundi 19 novembre 2018
#ChallengeAZ : P comme photo
Je possède une seule photo de Jean-François datant de cette période de guerre. Très abîmée, je l’ai restaurée comme j’ai pu.
- sa demi-sœur Félicie, seule rescapée de deux paires de jumelles nées en 1881 et 1889 de père(s) inconnu(s) ;
- son autre sœur Marie-Louise née un an avant le mariage de ses parents (toutes deux légitimées lors dudit mariage) ;
- ses parents Joseph et Adélaïde ;
- et un petit garçon, probablement Armand, mais qui reste entouré de mystère – frère ou neveu ? - (qui fera très certainement l’objet d’un billet un jour prochain).
Quand aux deux sœurs, je ne sais pas laquelle est laquelle mais je dirais que Félicie est à droite sur la photo et Marie-Louise à gauche : mes retouches ne sont pas parfaites mais je pense que celle de gauche ressemble davantage à Jean-François.
samedi 17 novembre 2018
#ChallengeAZ : O comme ordres
Après avoir suivi pas à pas mon arrière-grand-père pendant toute la guerre, après avoir compulsé tous ces documents donnant un aperçu de ce que cela pouvait être (et un sans doute un faible aperçu), je me pose souvent la question suivante : comment ces hommes pouvaient-ils obéir aux ordres ?
Lorsqu’on est monté une fois au front, baïonnette au canon, traversant le no man’s land dans un déluge de feu, de flamme, de terre, sous le vacarme des bombardements, les corps déchiquetés des camarades, pour des charges totalement inutiles ; comment pouvaient-in y retourner ?
Mais la nature particulière du conflit entraîne toutefois rapidement un durcissement des modalités d’action de la justice militaire : les sentences de mort peuvent être appliquées sans attendre l’avis du Président de la République, puis des conseils de guerre spéciaux à trois juges sont institués pour juger, suivant une procédure simplifiée et sans possibilité de recours, les auteurs de crimes pris en flagrant délit.
Pourtant certains soldats se sont quand même rebellés. Mais ils ont été fusillés pour l’exemple aussitôt ; de peur que la rébellion se propage sans doute. Mais l’exemple a-t-il servi ? Jean-François a été témoin, au cours de sa première année de combat, d’un événement de ce type : le soldat Marsaleix, ayant abandonné son poste le 21 octobre 1915 au matin, une compagnie s’est lancée à ses trousses, le soupçonnant de vouloir passer à l’ennemi. Était-ce véritablement son intention ? Surpris par une des sentinelles du bataillon, il l’a tuée à bout portant de deux coups de fusil. Réflexe ? Peur ? Intention de donner la mort ? Finalement pris en fin d’après-midi un conseil de guerre se réuni à 23h et le condamne à mort : il est exécuté à 7h30 le lendemain matin. Ayant devancé l’appel, il n’avait pas encore fêté ses 19 ans. Sans doute était-il simplement terrorisé.