« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mercredi 8 juin 2016

#ChallengeAZ : G comme Garder l’église au milieu du village


GARDER L’ÉGLISE AU MILIEU DU VILLAGE 



Signification  


Faire preuve de grande précision ou s’attacher aux convenances. 



G (Florentin la Capelle) © genealogie-rouergue.org


Origine 


Expression régionale alsacienne qui cherche à traduire le respect des traditions. Pourtant elle ne serait pas spécifique à la France et existe chez d’autres pays européens mais ne traduit toujours pas la même idée. En effet, en Belgique, elle prendrait le sens de garder la tête froide et en Suisse, elle va chercher à décrire quelque chose avec la plus grande précision possible.

Le choix de l’église est clair puisque selon les valeurs établies dans  toutes les villes, il est d’usage que l’église soit placée au milieu du village et que les maisons soient construites autour d’elle. De ce fait, remettre l’église sur la place du village est un retour aux valeurs traditionnelles établies après que l’on ait constaté que ces valeurs ont été bafouées.

En français, on trouve une expression synonyme : Mettre les points sur les i.




mardi 7 juin 2016

#ChallengeAZ : F comme Faut pas pousser mémé dans les orties


FAUT PAS POUSSER MÉMÉ DANS LES ORTIES

Signification

Il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites.
Il ne faut pas avoir un comportement asocial avec quelqu'un.


F © sophielambda.com

Origine

L'origine de l'expression de base "faut pas pousser" pour "il ne faut pas exagérer" semble tout aussi inconnue que sa période d'apparition.
L'ajout de la mémé est là pour en renforcer le sens. Son côté cocasse en rend l'utilisation plus fréquente que "faut pas pousser le bouchon trop loin" qui a exactement la même signification.


lundi 6 juin 2016

#ChallengeAZ : E comme Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ?

EST-CE QUE JE TE DEMANDE SI TA GRAND-MERE FAIT DU VELO ?

Signification

Je ne t'ai rien demandé, mêle-toi de tes affaires !

E © blog.bubble-globe.fr
Origine

Cette question hautement existentielle viendrait d'une rengaine des années 1930 qui aurait servi de modèle aux questions ironiques ayant la signification sus-mentionnée (dans la chanson, elle se prolongeait d'ailleurs par d'autres questions toutes aussi graves : "si ta p'tite sœur est grande, si ton p'tit frère va bien au pot...").



samedi 4 juin 2016

#ChallengeAZ : D comme (Le) denier de la veuve



(LE) DENIER DE LA VEUVE

Signification

1. L'obole donnée par un pauvre
2. Les maigres ressources d'un pauvre


D © forumfr.com

Origine
 
Le mot denier nous vient du latin denarius qui désignait une « pièce d'argent valant dix as ». S'appliquant à une monnaie française précise au XIe siècle, il a ensuite servi à nommer des monnaies de valeurs diverses, et ce jusqu'au XIXe siècle.
Ce mot a également d'autres acceptions en liaison avec les textiles ou la finance.

Quant à la veuve, elle nous vient, vers la fin du XVIIe siècle, d'un texte des Évangiles, qu'on trouve aussi bien chez Marc que chez Luc :
« Jésus était assis face au Trésor, il regardait la foule mettre de la petite monnaie dans le Trésor, et beaucoup de riches en mettaient abondamment. Survint une pauvre veuve qui y mit deux piécettes, soit un quart d'as. Alors il appela ses disciples et leur dit : "En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis dans le Trésor. Car tous ceux-là ont mis de leur superflu mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre." »

Voilà qui explique l'origine du premier sens de l'expression.

Puis, cette signification a glissé de ce qu'offre le pauvre vers ce qu'il possède, c'est-à-dire pas grand-chose.

Il ne faut pas confondre notre locution avec le denier de Saint-Pierre ou le denier du culte (anciennement denier du clergé) qui sont des contributions volontaires offertes par les catholiques à la papauté ou à la paroisse, respectivement. Si le premier aide les finances du Vatican, le second sert normalement à payer les prêtres, ainsi que les laïcs travaillant pour l'Église.


vendredi 3 juin 2016

#ChallengeAZ : C comme Croquer le marmot



CROQUER LE MARMOT

Signification

Attendre longtemps, en se morfondant.

C © coloriage-educatif.com

Origine

Il n'a jamais été question ici, bien sûr, de la dégustation d'un enfant.

Avant d'évoquer les nombreuses suppositions plus ou moins farfelues qui ont été faites, nous allons d'abord présenter l'origine qui a maintenant les faveurs des lexicographes, la plus probable, proposée par Pierre Guiraud :
Au XVIe siècle, date d'apparition de l'expression, alors que les sonneries électriques n'existaient pas encore, les portes ou leurs montants étaient équipées de clochettes ou de heurtoirs. Ces derniers, depuis le Moyen Âge, avaient le nom de marmot, parce qu'ils portaient souvent une figurine un peu grotesque comme l'était la tête des marmots, terme qui au même siècle voulait dire singe. Il ne faut pas oublier qu'à la même époque, croquer signifiait frapper. En effet, un croque-note était un mauvais musicien, par exemple, et le jeu de croquet tire son nom du verbe avec cette acception.

Alors croquer le marmot voulait simplement dire « frapper le heurtoir d'une porte » devant laquelle on pouvait attendre très longtemps et frapper sans relâche si elle restait désespérément close.

Parmi les nombreuses autres explications qui ont fleuri au fil du temps voici un résumé des principales :
- Les peintres attendaient leurs clients en dessinant (en croquant) des petits enfants sur les murs des pièces où ils attendaient ;
- Marmotter voulait dire « claquer des mâchoires ». L'expression serait alors une signification comme « grogner (sous-entendu claquer des dents) lors d'une longue attente » ;
- Le marmot désignant aussi un tisonnier, l'expression s'appliquerait alors à quelqu'un qui, attendant longuement à proximité d'une cheminée, s'occuperait en attisant le feu à l'aide de cet instrument également appelé marmouset.