« Un soir, sur un chemin familier qui
m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette
terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent,
rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure.
J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous
sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et
dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles,
autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur
accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité,
n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce
murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie
de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
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