Anne Julienne était l’aînée
de trois enfants. Née à Candé (Maine et Loire) en 1796, elle est suivie de
Michelle Jeanne (née en 1798) et Mathurin (né en 1801). Mon ancêtre Anne Marie,
aussi née à Candé (950 habitants en 1800), devait entretenir des relations étroites
avec les cousins de son père, si l’on fie aux généreux legs qu’elle a reçus.
D’ailleurs, l’époux de
Michelle, Antoine Sibaut, était concierge du Duc de Talleyrand à Saint-Patrice
(Indre et Loire) : c’est sans doute grâce à ce couple qu’Anne Marie s’est
retrouvée là-bas aussi (à une centaine de kilomètres à l’ouest de son lieu de
naissance). Elle y a rencontré Alexandre Rols, domestique au château, puis
concierge lui-même, qu’elle a épousé en 1856. Comme on le verra plus bas, elle
devait avoir gardé aussi des liens avec Anne Julienne, bien que celle-ci vivait
110 km plus au nord, à Bonnétable, dans la Sarthe.
Le père des enfants
Briand était jardinier à Candé. Il ne possédait pas de biens immeubles et ses
effets mobiliers ont été évalués à 527 francs lors de son décès, soit un niveau
de vie assez modeste. Par comparaison, en 1820 le travailleur rural non nourri
gagne à l'année, en moyenne, 350 francs, l'ouvrier urbain de province 540
francs (chiffres à prendre avec précaution tant sont grandes les disparités
régionales et les statistiques telles qu’on les connaît aujourd’hui
inexistantes). Une étude estime qu’un homme est aisé dès lors qu’il
« gagne entre 600 et 1 000 francs par an, mais taxe de misère un gain
annuel de 300 francs »*. Michelle était femme de charge. Mathurin, son
frère, était tailleur de pierre. Tous les deux ne laissent aucun bien en
succession (Mathurin est même nanti d’un certificat d’indigence). Or Anne
Julienne était rentière ! Comment a-t-elle atteint ce niveau de vie ?
Mystère. Si le document cité en début
d’article la dit propriétaire, ce n’était pas vrai (elle ne possédait aucun
immeuble), mais rentière oui. Dans les tables de succession, la valeur de son mobilier était évaluée à 31 359 francs. Rien à voir avec le niveau de vie de sa famille.
De même, j’ignore pourquoi
elle a emménagé à Bonnétable (distant d’un peu moins de 150 km au nord de
Candé). Je l’y découvre en 1846. Dans le recensement de 1861. Elle a alors 65
ans, vit sans doute au domicile qu’elle occupera jusqu’à la fin de sa vie, est
célibataire et déjà qualifiée de rentière. Quelle a été sa vie avant ça ?
Difficile à dire. Comme elle ne s’est jamais mariée, aucun acte d’état civil ne
permet de la suivre et de connaître ses domiciles ou emplois. Je sais juste
qu’elle était instruite car, si elle n’est pas mentionnée parmi les témoins, on
reconnaît sa signature au bas de l’acte de mariage de sa sœur Michelle en 1839
à Saint Patrice.
Comme expliqué ci-dessus, à
Bonnétable Anne Julienne n’était pas propriétaire de son logement : elle
louait à un M. Moreul, vicaire, une maison située à l’angle des rues St Sulpice
et Mazagran. Lors de la succession elle lui devait 230 francs pour ses loyers,
mais le montant mensuel n’est pas indiqué.
Ni sa sœur et son beau-frère, ni son frère, ni elle-même
n’ont eu de descendance. Sans ascendant ni descendant direct, et par conséquent
sans héritier à réserve [= ou héritiers réservataires, c'est-à-dire ceux
qui reçoivent obligatoirement une part
de l’héritage du défunt] lorsqu’arrive
son décès, le notaire et les exécuteurs testamentaires d’Anne Julienne vont
devoir faire de nombreuses recherches pour régler sa succession.
Sachant cet état de
fait, Anne Julienne avait anticipé, autant que faire ce peut, cette situation.
Cinq mois avant son décès, elle avait dressé son testament devant notaire. Elle
commence par détailler le type d’enterrement qu’elle souhaite : « je veux un
enterrement de 3e classe et que le jour de mon enterrement soit célébré une
messe à mon intention, mon corps présent à l'église ; que dans l'année de
mon décès il soit dit 1500 messes basses pour le repos de mon âme et celles des
membres de ma famille ; qu'il soit célébré un annuel à mon intention et à
celle des membres de ma famille, c'est-à-dire une messe chantée chaque semaine,
à partir du jour de mon décès et pendant un an dans l'église de
Bonnétable ». Elle se soucie aussi de ses héritiers.
Elle prévoit de léguer « à [ses] parents côté paternel
une somme de 11 000 francs qui leur sera payé dans les 6 mois de mon décès […],
à [ses] cousins et cousines germains du côté maternel une somme de 500 francs ».
Anne Julienne a dû suivre un peu l’évolution de sa famille
élargie, même si de temps en temps elle peine un peu à savoir où en est chacun.
Elle sait ainsi que du côté paternel elle a des petites cousines nommées Loie « qui sont au nombre de
six ». A chacune d’elles, par égale portion, elle lègue la somme de 833,33
francs (soit un total de 5 000 francs pour les six). Anne Julienne est
prévoyante : « dans le cas où, soit dans ce moment soit à l’époque de
mon décès, quelques unes de mes petites cousines Loie seraient décédées,
j’entends que leurs enfants recueillent la part qu’auraient eu leur
auteur. » Cela signifie aussi qu’elle ne sait pas si les petites cousines
sont encore vivantes ou non.
Elle pense aussi à ses petits cousins ou petites cousines Patourel « que je ne connais pas
et qui, je crois, demeurent aux environ de Candé (Maine et Loire) ». Elle
leur lègue 5 000 francs, à répartir par égale portion. De la même manière, s’il
y a des décès dans cette génération, ce seront leurs enfants qui recueilleront
la succession.
A sa petite
cousine Clavary « demeurant à la Rochelle, rue des Prêtres n°8, une somme de
mille francs ». Cette fois l’identification est plus claire : on a
une adresse précise. Sans doute entretenaient-elles une correspondance ou des
relations quelconques. Le legs est plus élevé aussi : elles devaient
être plus proches.
A ses cousins/cousines germains maternels elle donne la
somme de 500 francs chacun. On voit encore la prévoyance d’un décès dans cette
génération germaine et le legs qui échouera aux enfants du décédé. Toutefois
une nuance est apportée ici : « cependant si mon cousin Noel Puissant
était mort avant moi, j’entends que son plus jeune enfant Auguste Puissant ait
les 500 francs à l’exclusion de ses frères et sœurs. » Ambiance. Je ne
sais pas ce qu’ont fait ces deux enfants, toujours est-il que ledit Noël
survivra à sa cousine et c’est donc lui qui touchera le legs.
Enfin viennent les dispositions particulières prises pour
mes ancêtres directes : « Je donne à ma cousine femme Puissant [Anne Marie Sebeault] et à la femme de
Charles Puissant sa belle-fille [Marie Joséphine Chevalier] à part égale
portion tous les habits, linges, hardes et bijoux composant ma garde robe et
les malles, coffres et cartons nécessaires pour emporter ces effets. Je ne veux
pas qu'il soit vendu le moindre objet de ma garde robe. On donnera aux pauvres
ceux que mes légataires ne voudraient pas. Je donne à ma cousine femme Puissant 3 paires de draps qu'elle choisira
parmi ceux que je possèderai à mon décès. Je lui laisse en souvenir et en
reconnaissance des bons procédés et des attentions qu'elle a toujours eu pour
moi. Je donne à Maria Puissant ma petite
cousine le petit tableau qui représente le château de Roche Cote. Je veux
que les legs ci-dessus soient exempts de tous frais et droits quelconques
(lesquels seront payés par ma succession). » Maria Puissant est probablement
Anne Marie Puissant (mon ancêtre directe) puisqu’elle lui donne le tableau
représentant le château de Rochecotte, à Saint Patrice, demeure de la famille
de Talleyrand, où elle a travaillé.
Enfin, elle prévoit de donner « au bureau de bienfaisance
de Bonnétable tout ce qui, après délivrance et paiement des dons et legs
ci-dessus, frais et droits, restera dans ma succession ». Anne Julienne n’a visiblement pas oublié ses
jeunes années de misère.
Anne Julienne a aussi désigné deux exécuteurs
testamentaires, choisis parmi ses relations : Mme Vilain veuve Letouzé,
rentière demeurant à Bonnétable, et M. Millet, homme de confiance de M. le Comte
de la Rochefoucauld Duc de Bisaccia maintenant rentier, ayant demeuré au
château et actuellement même ville Grande Rue. Le tout passé devant Me Bois,
notaire audit Bonnétable.
Bref, si Anne Julienne a pris ses dispositions, elles
restent un peu floues. Aussi après son décès, survenu le 5 janvier 1870, le
notaire et les exécuteurs testamentaires vont avoir du travail pour pouvoir
régler sa succession.
Première étape : les scellés. Aussitôt après le décès,
ils sont « apposés au domicile mortuaire de Mlle Briand ». Ensuite
l’inventaire après décès : il commence le 31 janvier, à la requête des
exécuteurs testamentaires. Lors de cette « première vacation il fut
seulement procédé à la prisée du mobilier » qui est évalué à 1 334 francs,
y compris la garde robe de la défunte. Ce mobilier a été vendu aux enchères
publiques, sauf les objets légués spécialement par testament, rapportant un
total de 1 707 francs.
Ensuite, commence un travail laborieux pour le
notaire : identifier les héritiers. Éloignement géographique, implexe,
décès en cascade, la tâche est ardue.
J’ai moi-même eu le plus grand mal à les identifier. Ainsi,
les petites cousines Loie « qui
sont au nombre de six » voient leur patronyme orthographié tantôt Loie,
tantôt Loye ou Louays. Elles sont dispersées entre Maine et Loire et Loire
Atlantique. Et parmi elles certaines sont déjà décédées avant même le testament
d’Anne Julienne, d’autres après son décès en 1870. Il faut donc identifier les
héritiers des héritières décédées. Même chose pour les Patourel/Pastourelle.
Le notaire le précise : « après des recherches
très difficiles qui ont nécessité au notaire et à M. Millet un voyage dans les
départements de Maine et Loire et de Loire Inférieure [actuelle Loire
Atlantique], les légataires de Mlle Briand ainsi que tous ceux qui peuvent
prétendre à des droits sur sa succession sont actuellement connus. »
Ils sont,
pour la branche paternelle :
1) Mlle Clavary, devenue épouse Barrault, cousine issue de
germaine.
2) La branche Loie :
- Renée étant décédée, ce sont ses fils Pierre et Félix
Muret qui héritent. Cependant Félix n’a pas de domicile connu : on ignore
où il se trouve.
- Angélique, veuve Robert.
- Julienne, épouse Goupil.
- Jeanne étant décédée en 1864, ce sont ses fils mineurs
Jean et Pierre Lequeu, sous tutelle de leur père ; leur sœur Jeanne
devrait aussi hériter, mais elle est déjà décédée : ce sont ses filles,
Jeanne et Joséphine Lerouil, filles mineures sous la tutelle de leur père qui
reçoivent le legs Briand. Elles sont cousines au 7ème degré de la
défunte.
- Marie, épouse Neveu.
- Joséphine étant décédée en 1859, ce sont ses enfants
Joséphine, Philomène et Jean Aubert (les deux derniers mineurs sous la tutelle
de leur père) qui héritent.
3) La branche Patourel :
- Marie Renée veuve Fénard.
- Julien Patourel.
- Louise, décédée en 1851, ce sont ses enfants qui
deviennent héritiers : Julien Jean, Pierre Jean, Louis René Legras,
enfants de Julien Legras.
- Rose Julienne, décédée en 1865, cède la place à ses
enfants Marie Julienne, Jean Baptiste Eugène et Rose Désirée Legras, enfants
mineurs sous la tutelle de leur père (Julien Legras, qui a épousé
successivement les deux sœurs Patourel).
- Jeanne Marie (née Jeanne Renée Pastourelle) épouse Nourry.
- Renée épouse Guérin.
- Pierre étant décédé en 1869, ce sont ses 6 enfants qui
héritent (Pierre, Marie Jeanne, Désirée Louise, Jeanne Emilie, Jean Marie et
Eugénie Marie, les 5 derniers encore mineurs sous la tutelle de leur oncle).
Soit 29 personnes pour la lignée paternelle.
Pour la branche maternelle :
1) Noel Joseph Puissant, cousin germain (né Chaillou, enfant
naturel de Cécile, reconnu par Noel Puissant lors de son mariage avec ladite
Cécile l’année suivant
2) Louis René Puissant, frère germain du précédent.
3) Charles Puissant étant décédé, le legs est transmis à Marie
Puissant [Marie Anne, en fait], épouse Rols, son frère Charles et sa sœur
Augustine ; ces trois enfants sont cousins au 5ème degré de la
défunte.
4) Elisabeth Martin épouse Vincent, cousine germaine.
5) Jacques Grange, cousin germain de la défunte par sa mère
étant décédé, l’héritage échut à ses deux enfants François et Jacques,
troisième du nom.
6) Prosper Chaillou, aussi cousin germain.
Tous descendants de feus René Chaillous et Anne Huilière
[Lhuillier] grands-parents de la défunte. Soit 9 personnes pour la lignée
maternelle (auxquelles il faut ajouter Anne Marie Sebault femme Puissant et
Marie Chevalier épouse Puissant sa belle fille qui ont reçu un legs particulier
lors du testament, comme on l’a vu plus haut).
Héritiers d'Anne Julienne Briand
Des indices nous laissent à penser que Marie Anne Puissant s’occupait
particulièrement d’Anne Julienne : le legs de son vivant de divers effets
mobiliers et de la somme de 3000 francs, la déduction faite sur la créance Rols
de la somme de 321 francs « qui lui étaient dus pour ses soins et
déboursés ». De même sa mère est récompensée « en souvenir et en
reconnaissance des bons procédés et des attentions qu'elle a toujours eu pour [Anne
Julienne]. »
Pour retrouver toutes ces personnes il a fallu aller à La
Rochelle (Charente Maritime), Cheillé (Indre et Loire), St Léger des Bois,
Bécon, Freigné, Candé, Denée, Vritz et Angers (Maine et Loire), St Sulpice des
Landes, Grand Auverné, Mésanger, Teillé, Mouzeil, St Mars la Jaille et Nantes (Loire
Atlantique), Paris.
Carte des domiciles des héritiers
Tous les héritiers/héritières ne pouvant se déplacer en
personne, il a fallu ensuite faire des procurations : Me Billot notaires à
Nantes, Me Roffay notaire à Bécon, Me Caron notaire à Candé, Me Echasseriaux
notaire à la Rochelle, Me Fontenaux notaire à Angers. Ces procurations ont été
transmises par M. Dangin, clerc de notaire à Bonnétable et M. Pean libraire à
Bonnétable, qui ont fait déposer les documents officiels à Me Bois notaire à
Bonnétable, responsable de la succession Briand.
Toutes ces procurations sont données par les héritiers ci-dessus
nommés comme habiles à se dire héritiers de Mlle Briand.
L’inventaire après décès a été terminé entre le 23 et le 25
septembre 1871. Ont été recensés et estimés :
- les papiers et renseignements (une seule cote, le testament),
- les immeubles (néant),
- les créances actives (total : 19 825 francs), dont
une créance de 8 200 francs due (et remboursée) par mon ancêtre Alexandre Rols.
Il est dit dans ce document qu’il est « ci devant commis de banque
actuellement marchand de vin ». Si vous avez lu l’histoire de l’épicerie de
la rue de la Roë vous vous rappelez qu’Alexandre était employé à la Banque de France
d’Angers avant de devenir épicier. Peut-être qu’Anne Julienne a prêté une certaine
somme à Alexandre pour lancer son commerce ? D’où la créance ?
- les valeurs au porteur (21 obligations du Chemin de
fer du Nord, d’Orléans et de l’Est et un titre de rente sur l’État romain, pour
une valeur de 9 411 francs, trois obligations de 1000 francs chacune de
l’emprunt royal du Portugal mais ces obligations, dont les intérêts n’ont pas
été payés depuis 1834, devaient être considérées comme étant de nulle valeur),
- les délivrances de legs : il a été rendu compte
des paiements faits aux héritiers paternels et maternels,
- les immeubles tenus à loyers : dû à M. Moreul
pour la maison occupée par la défunte, 230 fcs,
- les pièces relatives à la succession de Mad. Cebeaux [Michelle Jeanne Briand épouse Sibaut, la sœur
de la défunte] : liasse contenant 25 pièces. Ces pièces ne présentant
aujourd’hui aucune opportunité il n’en est parlé ici que pour ordre,
- l’argent comptant : ladite Briand possédait au
moment de son décès la somme de 121 francs,
- les créances actives : elles totalisent 29 896
francs,
- les dettes : 19 692 francs,
- les droits de mutation : 3065 francs.
Extrait de la succession Briand © AD72 via FDA72
Le 27 septembre 1871,
par devant Me Bois, ont comparu :
1° Mme veuve Letouzé et M.Millet, en qualité d'exécuteurs
testamentaires
2° Me Dangin, clerc de notaire agissant comme mandataire au
nom des héritiers paternels
3° M. Pean libraire marchand agissant comme mandataire au
nom des héritiers maternels
Ils ont fait part des comptes dépendant de la succession
d’Anne Julienne Briand. Tous les légataires de Mlle Briand étant (enfin) connus,
les exécuteurs testamentaires leur ont payé le montant des legs particulier à
eux fait par ladite demoiselle, pour un total de 13 583 francs.
Ils présentent ensuite les recettes liées à ladite
succession (vente de mobilier, créances dues et rentes viagères), pour un total
de 24 784 francs.
Puis les dépenses : frais funéraires et messes,
porteurs de cierges, personne chargée d'envoyer les invitations à
l'enterrement, couronne, cercueil, luminaire, sépulture, place au cimetière,
grand'messe et messes basses, transport au corps, denier de la domestique,
entretient de la tombe par le fossoyeur, engagement à la propagation de la foi
par le curé de Bonnétable, frais de dernière maladie, scellés, état des lieux,
assurance, dettes diverses (blanchisserie, horloger, réparations au domicile à
la charge de la locataire). A cela s’ajoutent les frais de recherche des
héritiers et voyages, frais de délivrance d’extraits d’état civil, de legs et
de procuration, frais de testament, frais d'inventaire et de tableau
généalogique, frais divers, frais de correspondance. Sans oublier les droits de
mutation. Les legs (payés aux héritiers et aux exécuteurs testamentaires, selon
les dernières directives de la défunte). Total
des dépenses : 23 082 francs.
Après la balance des recettes moins les dépenses, il se
trouve un reliquat actif de 1 701
francs.
Sont signalées quelques sommes restant à recouvrer dans
ladite succession Briand et legs restant à acquitter : somme due sur la
vente mobilière, reliquat de créance, titres de l’emprunt royal du Portugal,
mais considérés comme étant de nulle valeur. Et à acquitter : le legs de 416
francs revenant à M. Felix Muret aujourd’hui sans domicile connu. Enfin, le
legs fait au bureau de bienfaisance (reliquat actif), prévu par le testament de
la défunte, est accepté par les parties.
Dont acte, fait et passé à Bonnétable le 27 septembre 1871.
C’est ainsi que se clôt la difficile succession d’Anne
Julienne Briand, 20 mois après le décès de celle-ci.
Je remercie Christelle, du Fil d’Ariane de la Sarthe, qui a
réalisé les 125 photos de cette succession peu ordinaire.
* Paul Paillat : Les salaires et la condition ouvrière
en France à l'aube du machinisme (1815-1830)