« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

Affichage des articles dont le libellé est Italie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Italie. Afficher tous les articles

lundi 30 avril 2018

#Centenaire1418 pas à pas : avril 1918

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois d’avril 1918 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er avril
Le médecin me l’a confirmé : je vais bientôt être renvoyé au front.

2 avril
Des visions me reviennent : les horreurs dont j’ai été témoins, les souffrances endurées, les tranchées, la pluie, la boue, le froid, le vacarme infernal des bombardements, les camarades qui tombent…

3 avril
Les infirmières de nuit tentent de calmer les angoisses des nuits interminables, les cris des blessés traumatisés. Ici on les appelle « le Bon Dieu ambulant » ! [1]

4 avril
Je vais bientôt quitter la salle commune. Je pense à ces gars qui sont dans la salle des grands blessés. Les infirmières en parlent avec respect et crainte. Quel sera l’avenir pour eux qui n’ont plus de bras, de jambe ou de visage… ?

5 avril
J’ai survécu à la bronchite ! Le départ est pour demain.

6 avril
Je remonte en première ligne. Je croise une file de blessés qui en reviennent. Ceux qui le peuvent marchent en se soutenant les uns les autres, les plus atteints sont brinquebalés dans des charrettes ou des civières improvisées. Je vois qu’en un mois rien n’a changé finalement…

7 avril
Je fais connaissance avec les gars de la 10ème, ma nouvelle compagnie. Ils pataugent dans la boue car l’eau a envahi tranchées et abris. Mais dès ce soir nous partons relever une division italienne. Relève de 18 à 22h, sans incident.

8 avril
Bref cantonnement à Campo Romignolo puis nous repartons dans la soirée à Préara, par les camions italiens.

9 avril
Préparatifs de départ. Nous devrons embarquer le 11 à la gare de Villaverla. Deux trains et demi y seront mis à notre disposition.

Carte Bertigo-Villaverla

10 avril
Ordre du jour de la 6e armée italienne : «  Dans quelques jours où la 47e Division Française s’est trouvé en ligne sur le front de la 6e armée, elle s’est signalée en prodiguant sans cesse son activité et sa valeur. Au moment où cette belle Division quitte la 6e armée je lui exprime toute mon admiration et toute ma reconnaissance. Je lui souhaite aussi au nom des camarades de la 6e armée italienne, gloire et honneur impérissables dans les luttes nouvelles qui l’attendent dans sa patrie. » Général Lucas Montuori

11 avril
Nous rentrons en France ! Préparatifs de départs.

12 avril
Embarquement dans plusieurs trains à Villaverla.

13 avril
Voyage en chemin de fer par Vicence, Novare, Milan, Turin, Modane, Chambéry, Bourg, Dijon, Montereau, Pontoise, Serqueux.

Carte Vicense-Serqueux

14 avril
Le train est passé à Chambéry, si près de mon pays ! Hélas pour moi je n’ai pas pu m’y arrêter. Quel dommage... Adieu l’Italie. Jamais je n’oublierai les combats du Monte Tomba, de la vallée de la Piave et tous les camarades qui sont tombés sur ces terres.

15 avril
Certains débarquent dans l’Oise (Fouilloy, Abancourt), d’autres dans la Somme (Formerie).

16 avril
Nous nous retrouvons tous au cantonnement de Meigneux au Nord-Ouest de Sainte Segrée. Nous voilà de retour dans la Somme !

17 avril
Étape par voie de terre de Meigneux à Courcelles sous Moyencourt (Somme). Départ à 7h20. Itinéraire : Poix, Croixrault. Arrivée au cantonnement à 12h.

Carte Meigneux-Courcelles

18 avril
Conférence du Général de Division.

19 avril
Distribution des nouveaux masques.

20 avril
Étape par voie de terre de Courcelles à Guignemicourt. Départ à 6h15. Itinéraire : Quevauvillers, Clairy. Arrivée au cantonnement à 12h. On marche sous une pluie fine, sur une route défoncée par les convois. [2]

Carte Courcelles-Guignemicourt

21 avril
Repos. Conférence aux cadres sur l’emploi tactique des chars d’assaut.

22 avril
Travaux de réfection des routes. Instruction par compagnie. Conférence aux cadres sur l’hypérite (sic). On dirait une autre guerre : masques à gaz, chars d’assaut… : que de changements depuis le début du conflit.

23 avril
Le bataillon fait mouvement par voie de terre sur Villers-Bocage où nous cantonnons. Départ à 12h15. Itinéraire : Renancourt, Longpré lès Amiens, Poulainville. Arrivée à 19h30. L’Etat-Major du Corps Australien cantonne dans le même village.

Carte Guignemicourt-Villers

24 avril
Repos. Installation au cantonnement. Travaux de propreté.

25 avril
Instruction par compagnie. M. de Fabry-Fabregues est le Commandant en chef du bataillon. Le lieutenant Barthe commande notre compagnie. Le bataillon est composé de 1234 soldats, les officiers et 263 chevaux.

26 avril
Instruction par compagnie.

27 avril
Instruction par compagnie.

28 avril
Repos.

29 avril
Instruction par compagnie. Ici il n’y a plus rien. Plus de nature. Plus de vivants. [3]

Somme, 1916 © Gallica

30 avril
Instruction par compagnie.


[1] Inspiré de Souvenirs d’une infirmière de Julie Crémieux
[2] Inspiré de « Ils rêvaient des dimanches » de Ch. Signol
[3] Document LPC « 14-18 le sport à l’épreuve du feu »



samedi 31 mars 2018

#Centenaire1418 pas à pas : mars 1918

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de mars 1918 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er mars
Je suis évacué vers l’intérieur.

2 mars
Je suis dans les vapes la plupart du temps. Seules les quintes de toux me réveillent et me soulèvent de mon lit comme la terre autour d’un cratère lors d’une explosion d’obus.

3 mars
Entre deux phases de sommeil, j’aperçois les fameuses infirmières !

Infirmières © lefigaro.fr

4 mars
J’apprends que les mauvaises conditions de vie des soldats sont la cause de nombreuses bronchites.

5 mars
Un nouveau blessé du bataillon est arrivé : il m’a dit que je vais louper la revue du Roi d’Italie ! Il va remettre la médaille de la Valeur Militaire Italienne au commandant de Fabry-Fabrègues.

6 mars
Les hôpitaux de l’arrière sont installés à la hâte dans différents locaux : écoles, couvents, châteaux, hôtels, ou simple demeure quand il n’y a plus que ça…  Mais dans les brumes de la fièvre je n’arrive pas vraiment à identifier l’usage premier de « mon » hôpital !

7 mars
Je vois passer d’un pas pressé médecins, chirurgiens, aumôniers. Et au milieu les infirmières, bien sûr.

8 mars
Tous les jours arrivent de nouveaux blessés : fractures à réduire, contagions à circoncire, blessures à panser. C’est une autre sorte de champ de bataille ici.

9 mars
Certains crient, d’autres sont silencieux, habités par les visions de luttes, fatigues, sang et boue.

10 mars
Ici il y a les vivants et puis les morts : nos camarades déchiquetés sur les champs de bataille rôdent entre nos lits. Est-ce la mémoire ou la fièvre ?

11 mars
On devine les batailles à l’afflux de blessés qui arrivent d’un coup. Quand il y en a trop, le manque se fait sentir : pansements, médicaments, médecins même se raréfient.

12 mars
Tous les jours des lits se libèrent, mais ce n’est pas toujours une bonne nouvelle : certains repartent au front, d’autres nous quittent les pieds devant…

13 mars
La population locale nous aide, en portant à l’hôpital de fortune où nous sommes des draps, des couvertures, des marmites, des sceaux, du pain, des légumes, etc… [1]

14 mars
Lors des grandes batailles les médecins sont débordés : un seul doit voir plusieurs centaines de blessés. Il n’a pas le temps de finir son examen qu’on l’entraîne vers un autre lit. La mortalité est effrayante. [1]

15 mars
Parfois personne n’a le temps de changer les pansements : souillés de terre ou de sang, ils dégagent une odeur nauséabonde. [1]

16 mars
Il paraît que la Bataillon a reçu une citation pour avoir protégé les villages et la population et qu’on est « acquitté de notre mission avec un zèle et une habileté au-dessus de tout éloge ».

17 mars
Les services religieux font le plein, même auprès de ceux qui, avant guerre, avaient tendance à un certain laisser-aller religieux : prières, invocations, vœux pieux, tout est bon pour s’attirer la protection divine. [1]

Les blessés sortent de la chapelle de l’hôpital, 1915 © Léon Jouhaud

18 mars
De pieuses dames visiteuses viennent voir les blessés, distribuant médailles, gâteaux ou tabac. D’autres s’investissent davantage et deviennent infirmières… [1]

19 mars
Certaines mauvaises langues affirment que c’est le costume qui a attiré les femmes vers cette activité d’infirmière, mais leur bonne volonté et leur charité étaient souvent leur première motivation. Je rends hommage à leur dévouement. [1]

20 mars
Le sous lieutenant Castet, évacué pour maladie, me donne des nouvelles du bataillon qui se prépare à remonter en ligne.

21 mars
Maman écrit : la vie est de plus en plus chère. Les prix ont augmenté d’une manière folle.

Vie chère, 1918 © Gallica

22 mars
Certains médecins sont parfois navrés de leur impuissance devant des blessures horribles. [1]

23 mars
Bravement, ces infirmières improvisées triomphèrent de leur répugnance du début et apprirent à ne pas se froisser du langage parfois cru des Poilus blessés ! [1]

Aux bons soins de dames charitables, 1915 © Léon Jouhaud

24 mars
L’anarchie dans les hôpitaux des débuts de la guerre s’est peu à peu calmée : l’organisation, les soins, les médecins et infirmières se sont nettement professionnalisés. [1]

25 mars
On alterne des jours où il ne se passe presque rien et d’autres où des trains déversent soudain 500 blessés !

26 mars
Au début, je pensais que les toubibs étaient des planqués à l’arrière. Aujourd’hui je constate la tâche essentielle et harassante qu’ils effectuent chaque jour.

27 mars
Je tousse de moins en moins : si je ne suis pas encore guéri, c’est quand même une bonne nouvelle…

28 mars
Les valides peuvent aller clopin-clopant faire leur toilette le matin, leurs serviettes sur le bras, le savon en main. Pour les autres, les infirmières faisaient leurs soins avec une cuvette d’eau, allant de lit en lit. [2]

29 mars
Parfois, oubliant ce qui nous avait amené là, nous jouions comme des enfants, nous aspergeant d’eau lors de la toilette, riant et chantant. Le retour de la salle commune nous ramenait bien vite à la réalité, hélas.

30 mars
Les anciens initient les bleus aux habitudes de la salle commune : ne pas fumer, ne pas jouer de l’argent à des jeux de hasard ou aux cartes, ne pas jeter des papiers par terre, etc… [2]

Hôpital © voyageurs-du-temps.fr

31 mars
Après le déjeuner un serviteur a fait tomber une pile d’assiettes dont l’une s’est brisée avec fracas. Beaucoup ont tressailli et tremblé croyant entendre d’autres bruits, ceux du temps du front… [2]


[1] Inspiré de "Souvenirs de guerre" de Léon Jouhaud.
[2] Inspiré de "Souvenirs d’une infirmière" de Julie Crémieux


mercredi 28 février 2018

#Centenaire1418 pas à pas : février 1918

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de février 1918 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er février
On nous donne lecture de la citation du 51e Bataillon à l’Ordre de l’Armée : «  Ordre de la Xe Armée n°325. Le Général commandant la Xe Armée cite à l’ordre de l’armée le 51e bataillon de chasseurs : après être venus s’installer en face de l’ennemi sur une position difficile qu’il a dû organiser sous un bombardement violent et continu, s’est élancé brillamment à l’attaque sous les ordres du Commandant de Fabry Fabrègues, le 30 décembre 1917. A enlevé tous ses objectifs, faisant 550 prisonniers, prenant 2 canons, 4 mortiers, 16 mitrailleuses et un matériel important. » QG, le 18 janvier 1918, le Général commandant la Xe Armée, signé Maistre.

Citation ordre Xème armée

2 février
Reconnaissance des positions italiennes dans la région Est de l’Asiago.

3 février
Repos.

4 février
On repart !

5 février
Préparatifs de départ.

6 février
Le mouvement est retardé.

7 février
Une somme de 100 francs et une lettre de félicitation du Général commandant l’artillerie a été attribuée à la compagnie de mitrailleuses qui a abattu dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier un avion ennemi.

8 février
On fait mouvement sur Thiene. Nouveau cantonnement du bataillon. Départ de Cartigliano à 7h. Itinéraire : pont de bateaux de Nove, S. Romano, Schiavon, Fosse, Mason Vicentino, Breganze, Thiene. Arrivée à 15h.
Carte Cartigliano-Thiene

9 février
Installation dans les cantonnements.

10 février
Repos.

11 février
Exercices. Marche par compagnie.

12 février
Ordre de bataillon n°186. Le sous-lieutenant Gautherot est affecté à notre compagnie.

13 février 
Exercices divers. Évolutions de compagnie et de bataillon.
J’ai froid. Je commence à tousser.

14 février 
La fatigue s’est accumulée, sans que je m’en aperçoive.
Je tousse de plus en plus. Cela me fatigue beaucoup.

15 février 
Exercices de cadres sur le fonctionnement des liaisons.
Ma respiration se fait sifflante. Marius Bosc, un camarade originaire de Saint-Etienne, qui a été infirmier, dit qu’elle ressemble à une tombée d’obus ! Il essaye de me soulager comme il peut…

16 février 
Revue du 4ème groupe par le Lieutenant Colonel Quinat. Remise de décorations.

17 février 
Repos. Je suis épuisé.

18 février 
Marche militaire. Je crache mes poumons tous les 10 mètres.

19 février 
Le froid n’arrange pas les choses. Je ne vais toujours pas mieux.

20 février 
La fièvre ne me lâche plus. J’ai si chaud qu’on se croirait en plein été !
La tête me tourne.

21 février 
Reconnaissance de cadres dans la région de Mare (secteur de Lusiana).

22 février 
Chaque quinte de toux me laboure comme une salve de 75 sur le no man’s land.
Je tiens à peine debout.

23 février
Je respire de plus en plus difficilement.

24 février
Le lieutenant de notre Compagnie, Martin, est nommé à titre définitif. Le bataillon fera mouvement demain, le 4e groupe allant occuper les cantonnements du 5e groupe. Préparatifs de départ.

25 février
Le bataillon quittera Thiene demain pour se rendre à Preara à la place du 14e Bataillon.

26 février
Mouvement de Thiene à Preara.
Heureusement l’étape du jour est courte. Je n’en peux déjà plus.
Carte Thiene-Preara

27 février
Installation dans les cantonnements. Très affaibli, je vais voir le toubib : « C’est terminé pour vous Borrat-Michaud ! A force de tousser comme ça vous allez nous faire repérer par nos ennemis ! On vous envoie vous soigner à l’arrière. Allez, oust ! ».
J’apprends en même en temps mon changement d’affectation à la 10ème Cie, mais ce n’est pas tout de suite que je verrai mes nouveaux camarades : je suis évacué du front et envoyé à l’hôpital.

28 février
Je suis évacué dans un hôpital de fortune en arrière-ligne. Un médecin m’examine rapidement et lâche un rapide : « Infiammazione e gonfiore dei dotti polmonari ». Je ne suis pas sûr de comprendre : je me tourne vers mon voisin de lit. « Bronchite » me répond-il. « Quelle chance tu as : tu vas voir de belles infirmières italiennes ! »


mercredi 31 janvier 2018

#Centenaire1418 pas à pas : janvier 1918

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de janvier 1918 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er janvier
Nous cantonnons à Castelcucco.

2 janvier
Repos. Travaux de propreté. Ordre de bataillon n°177.

3 janvier
Le Bataillon a le regret d’apprendre la mort du s/lieutenant Bremand à l’hôpital de Casella. Ordre de bataillon n°178. Ordre général de la 47e DI n°94. Messages de félicitation de la brigade italienne. Lavage du linge. Nettoyage des effets et des armes.

4 janvier
Ordre général n°101 du GQG. Ordre général n°1 du Commandement supérieur des forces françaises d’Italie. Ordre général de la Xème Armée. Télégraphe de félicitations de la IVeme Armée italienne.

5 janvier
Le Bataillon fait mouvement sur Cartigliano. Départ à 13h. Itinéraire Pagnano, Oné, Casani, Cassola. Arrivée à 20h30. Cantonnement. Télégramme de félicitations de la 29e  et la 17e DI italiennes.
Carte Castelcucco-Castigilano

6 janvier
Repos. Le matériel enlevé à l’ennemi par la 47e Division lors de l’attaque de Monfenera est présenté au Général Maistre commandant de la Xème Armée.

7 janvier
Installation dans les cantonnements.

8 janvier
Aménagement des cantonnements.

9 janvier
Aucune note pour ce jour.

10 janvier
Aucune note pour ce jour.

11 janvier
Exercices divers.

12 janvier
Aucune note pour ce jour.

13 janvier
Ordre de bataillon n°18.

14 janvier
Remise en main. Institution de spécialités.

15 janvier
Reconnaissance des emplacements d’alerte du bataillon.

16 janvier
Instruction des spécialités.

17 janvier
Marche militaire.

18 janvier
Instruction des spécialités. Exercice de défilé. Ordre de bataillon n°181.

19 janvier
Ordres de bataillon n°182, 183,184 (nominations).
Le Général Fayolle, commandant supérieur des forces françaises en Italie, passe en revue le bataillon, à 16h à Cartigliano. Il donne lecture de la citation à l’ordre de l’armée du 51ème et décore son fanion.
Général Fayolle © polytechnique.edu

20 janvier
Repos. J’apprends que j’aurais un papier où mon nom figurera sur la citation du 51ème : c’est ma mère qui va être fière !

21 janvier
Instruction, exercices physiques.

22 janvier
Exercices de détails et de spécialité.

23 janvier
Arrivée de renforts : 2 officiers, 5 sergents, 8 caporaux, 37 chasseurs.

24 janvier
Ordre de bataillon n°185.

25 janvier
Reconnaissance des chemins d’accès et des organisations des Mont Campesana et Mont Caina.

26 janvier
Exercice de cadres sur le fonctionnement des liaisons (décalage horaire). Reconnaissance du Monte Campolongo.

27 janvier
Repos. Arrivée de nouveaux renforts : 3 sergents, 1 caporal, 13 chasseurs.

28 janvier
Exercices.

29 janvier
Reconnaissance du chef de bataillon, de l’officier de renseignements, des commandants de compagnies sur la ligne de crête Monte Alto - Monte Busa (Nord de Marostica).
Carte Marostica

30 janvier
Exercices

31 janvier
Reconnaissance de compagnie.