Je vais
parler de personnes aux noms et/ou prénoms similaires, je vais donc faire en sorte d'être la plus claire possible pour que vous puissiez comprendre mon cheminement. Il s'agit de :
- François Fortin et André Fortin (sans qu’un lien de
parenté n’ait été trouvé entre eux).
- Marguerite Merlet et sa fille Marguerite Coeffard (qu’on
surnommera La Jeune pour la différencier de sa mère).
- André Fortin et André Fortin, le parrain et le filleul
(qu’on surnommera bébé André pour le différencier de son parrain, qui est aussi
son cousin par alliance).
Résumons:
Le couple Merlet Jean et Jaunereau Françoise, mariés en
1682, ont 8 enfants. Parmi eux on compte notamment Marguerite et Louise.
Louise épouse
François Fortin (en secondes noces). La date n’est pas connue (entre 1722 et
1724 semble-t-il). De leur union naîtront sept enfant, notamment André Fortin
en 1734. C’est lui « bébé André » dont j'ai raconté la naissance dans l'article de décembre.
Marguerite épouse
Jacques Coeffard. De leur union naîtra notamment Marguerite « La Jeune » qui épousera André Fortin ; Malheureusement des lacunes dans les registres
paroissiaux nous privent de la date de leur mariage. Tous les deux seront les
parrain et marraine de bébé André né en 1734 (le cousin de Marguerite la Jeune, vous me suivez ?).
On trouve les membres de cette famille dans différentes paroisses, voisines les
unes des autres, mais dans trois départements distincts : Saint Hilaire de
Mortagne et Evrunes (en Vendée), Cholet, le May sur Evre, La Tessoualle et
Saint Christophe du Bois (en Maine et Loire), Le Puy Saint Bonnet (autrefois
dans les Deux-Sèvres, aujourd’hui associée à Cholet, les limites des deux
départements ont donc été modifiées à cette occasion, en 1973). Certaines de
ces paroisses ont aujourd'hui disparues, absorbées par d’autres.
Territoire d'investigation © GoogleMaps
Lors de ce fameux RDVAncestral, j’ai donc raconté le baptême de bébé André. Son acte de
naissance, trouvé dans les registres de Cholet (paroisse de St Pierre) est ainsi libellé : "Le 30 janvier 1734 par moy vicaire
soubsigne a ete suplée les ceremonies de baptême a un enfant né du jour
precedent dans la cour de la trembay de leglise mere de françois fortin
laboureur et de louise merlet baptisé à la maison par la sage femme à cause du
danger de mort ledit enfant a été nommé André par André Fortin son parrain et
marguerite coeffard sa marraine qui ont declaré ne savoir signer."
A partir de ces quelques lignes, j’ai imaginé l’histoire d’une
naissance fragile et d’un baptême par la sage-femme. Pour tout vous avouer,
j’ai complètement raté mon exercice, car en fait je désirais aborder la
rencontre de Marguerite La Jeune et d’André Fortin son (futur ?) mari.
Mais de toute évidence je suis passée complètement à côté car, à ma grande
surprise, beaucoup parmi vous ont surtout retenu l’histoire de la naissance de bébé
André et, s’ils ont été touchés par mon récit, ils se sont surtout
inquiétés du sort du bébé et pas du tout de ses parraine et marraine. Mais
bon, tant pis !
En décembre, j’avais fait une rapide enquête mais n’avait point
retrouvé la trace postérieure du bébé. Devant l’émoi provoqué par ce billet,
j’ai donc repris mon enquête.
J’ai commencé par chercher les actes concernant les proches de bébé André.
J’ai trouvé 8 actes de mariages (un pour son frère François, un pour sa
sœur Marie Hélène, trois pour son frère Jean et deux pour son « frère de
mère », c'est-à-dire un demi-frère utérin né d’un premier lit de sa mère).
André n’apparaît dans aucun d’entre eux
parmi les témoins. Pas davantage dans les actes de décès de ses parents, en
1763 (tous les deux décédés à deux jours d’intervalle) alors qu'il serait théoriquement âgé de 29 ans.
Par ailleurs, j’ai retrouvé très peu d’actes concernant le couple Fortin/Coeffard
et leurs enfants : ils vivaient au Puy Saint Bonnet, où il n’y a pas
d’acte en ligne antérieur à l’An IX. D’ailleurs, les quelques mentions trouvées
le sont la plupart du temps… dans les registres des paroisses voisines ! Ainsi
les naissance des enfants du couple sont connues grâce au registres de Cholet,
où il sont dits « baptisés au Puy Saint Bonnet ». Parmi ces raretés, bébé
André n’apparaît pas non plus.
D’un premier abord, on peut penser que le petit André est décédé
avant les mariages de ses frères et sœurs, c'est-à-dire au moins avant 1751 (donc avant ses 17 ans). Ou est-il simplement trop jeune pour être cité parmi les témoins ?
Il me reste un dernier test : la méthode escargot. Chercher dans
tous les registres où la famille est connue, c'est-à-dire :
- Cholet (trois paroisses, avec une préférence pour Saint-Pierre dont
ils dépendent), où sont nés ses frères et sœurs,
- Saint Hilaire de Mortagne où sont nés plusieurs de ses oncles et
tantes,
- Le May sur Evre, où est décédée sa grand-mère et où demeure sa tante
Marguerite lors de son mariage,
- Saint- Christophe du Bois, où ont eu lieu la plupart des mariages de
sa fratrie,
J’ai d’abord privilégié l’année 1734 puisque bébé André a un petit
frère qui naît seulement 19 mois après lui : l’écart entre ces deux
naissances n’est pas extraordinaire mais révèle peut-être un indice sur la
possible brièveté de la vie de bébé André.
J’ai commencé par compulser les registres de Cholet Saint Pierre, puisque c’est la paroisse de la demeure familiale
de bébé André depuis les années 1720 (mariage des parents) jusqu’en 1737
(naissance du dernier enfant de la famille). Il n’apparaît pas sur l’excellent
moteur de recherche des archives municipales. Cependant, des actes sont parfois
libellés de cette façon : « est décédé un petit enfant de
machin » : je ne sais pas comment ces actes ont été indexés. Mais si
je trouve en septembre 1734 « est décédé un petit enfant de françois
fortin âgé de 8 mois ou environ » je peux supposer qu’il s’agit de bébé
André. Hélas ces recherches ont été vaines.
Je ne l’ai pas trouvé non plus à St
Christophe du Bois où la plupart de ses frères et sœurs se marient, ni au May sur Evre.
Les recherches continuent, mais l’hypothèse de la mort précoce de bébé André est donc, pour l’instant, favorisée.
A celles et ceux qui se sont ému(e)s de son sort, je ne peux
malheureusement pas vous renseigner précisément, même si je ne suis guère
optimiste. Si quelqu’un croise sa route, n’hésitez pas à me faire signe !