« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 15 avril 2022

#52Ancestors - 15 - Sébastien Gallaud

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 15 : Paléographie (êtes-vous sûr/sûre de l’orthographe ?)

 

Je suis la lointaine descendante d’une famille de Villêveque (49) – de plusieurs, en fait, mais nous nous intéresserons spécialement à celle-ci aujourd’hui. Je peux les suivre sur 5 ou 6 générations, entre le début du XVIIème siècle et 1766.

 

Pendant longtemps j’ai inscrit cette famille sous le nom de Galland. La première fois que je les rencontre, c’est en remontant les générations depuis la descendance, puis le mariage, de Jeanne Galland, épouse Saulnier. Au moment de ces recherches on est dans la première décennie du XXIème siècle : je consulte souvent un arbre en particulier sur Geneanet car nous entretenons de nombreux cousinages, celui de "jackyjoul". Grâce à ses informations, je remonte sans difficulté les générations des ascendants de Jeanne :

  • Jacques et sa femme Marie Joulain, ses parents
  • Jacques et sa femme Marie Belu, ses grands-parents
  • Vincent et sa femme Andrée Repussard, ses arrière-grands-parents
  • Sébastien et sa femme Marie Gilbert ses AAGP
  • Et un dernier ancêtre dont l’identité n’est pas connue (mais mon logiciel oblige à créer une fiche lorsque je veux créer des frères ou sœurs à un ancêtre, comme c’est le cas pour Sébastien et sa sœur au prénom plutôt rare de Phélice – ou Félice).

Bien sûr je n'oublie pas de vérifier toutes ces données (comme je l'ai expliqué dans l'article de la semaine dernière). De temps en temps Galland s'orthographie aussi Galand, ce que je prends soin de noter. Mais cette famille ne semble pas présenter de difficultés particulières. J'enregistre au passage un record de ma généalogie, médaille d'or : Jacques et Marie Belu son épouse ont l'un des plus grand nombre d'enfants dans une seule union trouvé à ce jour (17 enfants !). Je remarque qu'ils ont encore un enfant en 1701, l'année même où leur fils aîné Jacques se marie avec Marie Joulain (mes sosas 1278 et 1279).


Sur Geneanet, c'est une famille bien connue. A titre d'exemple, Sébastien et son épouse Marie Gilbert apparaissent dans environ 25 arbres en ligne.

 

Puis au fur et à mesure des années, je me suis aperçue que la famille Galland  apparaissait dans une dizaine d’autres arbres… sous l’orthographe Gallaud ! Ô surprise !

 

J’ai donc vérifié « mes » Galland. Et effectivement, il s’avère que les Galland sont des Gallaud ! A ma décharge, rien ne ressemble plus à un U qu’un N.

 

Galland ou Gallaud ? © AD49


J’ai donc modifié les 6 générations qui apparaissent dans mon arbre. De cette histoire je retiens qu’il faut multiplier les pistes de travail et rester ouvert à toute modification possible. Ce que l'on écrit à un moment donné n'est pas gravé dans le marbre car la généalogie est une quête perpétuelle, toujours en mouvement.

 

 

PS spécial à l’intention de Feuilles d’ardoise, ma multiple cousine : j’ai trouvé la date de décès de Jacques Gallaud fils - époux de Marie Belu - si ça t’intéresse… ;-)

 

 

 

vendredi 8 avril 2022

#52Ancestors - 14 - Ollive Videlo

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 14 : Vérifier votre généalogie



Je distingue deux sortes d’éléments dans ma base généalogique :

  • Les événements (dates et lieux)
  • Les notes

 

Je tiens de mes études d’histoire une certaine rigueur vis-à-vis des sources. C’est pourquoi tout ce qui est entré en tant qu’événement a été vérifié d’abord, c'est-à-dire que j’ai consulté une source fiable qui prouve la véracité dudit événement. Si je ne trouve pas cette source alors je rentre l’info dans mes notes mais pas dans les événements.

Ainsi pour Ollive Videlo : elle est originaire de Mûr de Bretagne (22). Je l’ai identifiée en remontant les générations par sa fille. Je sais qu’elle a été mariée à Morice Le Masson et qu’ils ont eu 6 enfants. Je connais son acte de décès (en 1690) et une année de naissance approximative.

Sur Geneanet ce couple donne 180 résultats, dont une soixantaine donnent une date de mariage. La majorité de ces arbres donne comme date le 10 mars 1645 à Mûr. Cette date est probable, compte tenu du fait que le premier enfant du couple a été trouvé en 1646. Mais l’acte n’a pas été trouvé à cette date (ni ailleurs) dans les registres. Très peu d’arbres en ligne donnent leur source. Quand ils le font, c’est pour donner le nom d’un autre arbre en ligne.

N’ayant pas la possibilité de me rendre dans les Côtes d’Amor, je dispose de peu de solutions pour confirmer ou infirmer cette date. Genearmor, base en ligne fruit d’un partenariat entre le département et le cercle généalogique, ne donne aucun résultat.

J’ai donc inscrit ce mariage possible dans la note conjugale, ainsi que l’état des recherches effectué sur ce mariage introuvable, mais rien dans les événements.

Je n’exporte et mets en ligne que les événements, de ce fait mon arbre en ligne est fiable (hors erreurs involontaires comme des erreurs de frappe…).

Cette façon de faire me permet d’éviter d’avoir une liste longue comme le bras de données à vérifier. Et c’est plus satisfaisant pour moi de me dire que mon arbre est solide.

 

Bon après, je ne suis pas une machine : je ne suis pas à l’abri d’erreurs non plus, erreurs de transcription, de frappe ou carrément de branche !

 

En fait, je vérifie régulièrement ma généalogie… sans m’en rendre compte vraiment.

 

A l’occasion de la rédaction d’un article, je fais toujours un tour sur Geneanet pour voir si je ne pourrais pas glaner quelques informations nouvelles sur la personne ou le couple étudié. C’est l’occasion de :

  • vérifier les informations déjà en ma possession.
  • préciser l’environnement familial : mariages et enfants des frères et sœurs par exemple, qui n’ont pas été collectés de façon systématique quand j’ai commencé la généalogie.
  • faire de nouvelles découvertes grâce aux arbres en lignes par exemple.

Et bien sûr les recherches préalables à la rédaction de l’article peuvent apporter de nouvelles informations que je peux ajouter dans mon logiciel.

 

Je révise aussi ma généalogie au fur et à mesure des nouvelles mises en lignes sur internet : un nouveau fonds, c’est l’occasion de nouvelles recherches. Et les nouvelles recherches sont une manière évidente de vérifier sa généalogie : en confrontant des nouveautés aux données anciennes on s’aperçoit vite si une erreur s’est glissée dans les informations déjà enregistrées.

 

En panne d’inspiration, je check parfois ma généalogie : je prends la liste des patronymes et une par une je vérifie les infos que je possède déjà et je tente d’en recueillir d’autres par la même occasion.



vendredi 1 avril 2022

#52Ancestors - 13 - François Le Maux

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 13 : Sœurs  



François Le Maux est l’aîné. Il a eu un frère et huit sœurs. Né en 1761 au Quilio (22), de Mathurin Le Maux et Marie Le Corre.

Dès l’année suivante il voit naître une première petite sœur, Anne Marie. Sans doute n’en n’a-t-il pas eu conscience, compte tenu de son jeune âge. Mais ils ont vécu leurs premières années ensemble.

En 1766 François a 5 ans. Je l’imagine penché au-dessus du berceau, curieux, observant sa nouvelle petite sœur, Marie Françoise. L’expérience a dû avoir un goût de nouveauté puisqu’il était trop jeune pour se souvenir de la précédente naissance. S’est-il senti « grand frère » ? Lui a-t-on déjà donné quelques responsabilités dans la garde et la protection de ses jeunes sœurs ? A-t-il gonflé le torse, empli de fierté, en disant aux visiteurs de la maisonnée « voici ma petite sœur » ? Ou peut-être a-t-il quelque peu déchanté devant les vagissements du bébé : « Pffff ! Elle pleure tout le temps, maman ! ».

Pour ses 7 ans, maman lui a promis une surprise. Impatient François passe en revue ce que ça pourrait être : un jouet, un nouveau costume ? Mais deux semaines avant son anniversaire, branle bas de combat dans la maison : la surprise arrive plus tôt que prévu. Malgré sa grande imagination, il ne s’attendait pas à ça : une autre petite sœur ! Yvonne Perrine est arrivée le 10 janvier 1768.

Mais cette arrivée dans le monde fut rapidement troublée car le 18 janvier Marie Françoise, deux ans, s’est éteinte. François avait un peu de mal à se souvenir, mais il lui semblait que l’atmosphère était différente après la naissance précédente… Bien sûr, le nouveau bébé réclamait des soins comme sa sœur aînée, mais la joie n’était pas vraiment là depuis le départ de Marie Françoise. Hélas le climat ne s’éclaircit pas, bien au contraire, car à la mi-février c’est Anne Marie qui partit à son tour. François n’avait plus de petite sœur. Enfin, il y avait le bébé, mais on ne pouvait pas jouer avec elle comme il le faisait avec Anne Marie.

Maman ne mit pas longtemps à fabriquer un nouveau bébé, se dit François en la voyant avec son gros ventre. C’est que, maintenant, il avait l’habitude : à chaque fois qu’elle se déplaçait avec lenteur et difficulté, qu’elle s’asseyait pour souffler un peu, il y avait eu un nouveau bébé à la maison ! Et il avait raison : en septembre 1769 naquit Suzanne. François fixait la nouvelle petite sœur avec attention. Il se demandait combien de temps il allait la garder celle-là. Parce que les petites sœurs avaient une fâcheuse tendance à mourir vite !

La vie ne tarda pas à donner raison à François : en 1770 Yvonne Perrine décéda à son tour. Ne restait que la petite Suzanne.

François avait 10 ans lorsqu’il vit de nouveau le ventre de sa mère s’arrondir l’année suivante. « Encore une petite sœur ! » se dit-il. Il se désintéressa rapidement de la chose. Encore une petite sœur… dont il faudra s’occuper ! « Pfff ! » C’est dans la chaleur de juillet que naquit un nouveau bébé. Oh ! Surprise : c’était un garçon ! Est-ce qu’un garçon est vraiment différent d’une fille ? se demanda François. Hélas, il ne se posa pas longtemps la question : avec les premiers froids le petit Yves s’éteint à son tour. « Zut ! »

François guetta discrètement le ventre de maman. Maintenant qu’il savait qu’elle pouvait faire des petits frères, il avait hâte de la voir s’arrondir à nouveau. Ce n’est que deux ans après la naissance d’Yves qu’il fut exaucé. En juillet 1772 naquit… Françoise ! Quoi ? Encore une petite sœur ? Mais ça devait être un petit frère ! François fut déçu.

François avait 13 ans quand Marie Françoise (la deuxième) vint au monde. Maman le prit à part et lui dit : « Tu es grand maintenant, tu vas pouvoir m’aider avec tes petites sœurs. » François n’était que moyennement emballé par l’idée. Il trouvait qu’il le faisait déjà et il était un peu déçu que maman ne s’en soit pas aperçue. Lorsque Marie Françoise s’éteint à son tour en février 1776, il se sentit un peu responsable. Mais il n’eut pas longtemps pour s’appesantir sur la question : en août maman donna naissance à Marguerite. Craignait-elle de la perdre elle aussi ? François s’interrogea mais ne put déchiffrer son visage.

Il récapitula : c’était sa septième sœur. Cinq n’avait pas vécue (plus le petit frère). Il jeta un coup d’œil à Suzanne : du haut de ses 7 ans, c’est la seule qui avait survécu. Mais elle était encore bien jeune, il ne fallait pas crier victoire trop tôt.

En 1780 François fêta ses 19 ans. C’était un homme à présent. Fin septembre sa mère donna naissance à une dernière petite sœur, prénommée Françoise. Il n’eut pas beaucoup de temps pour s’y attacher : moins d’un mois plus tard elle avait déjà quitté ce monde. Elle fut celle qui eut la vie la plus courte.

Suzanne et Marguerite furent les seules sœurs de François à atteindre l'âge adulte.

Trois ans plus tard, François se maria. Il se demanda si lui aussi allait devoir enterrer 7 enfants…