« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

dimanche 12 janvier 2014

#Généathème : un acacia

Si mon arbre généalogique était un arbre (sic), ce serait un acacia !


Acacia, PhotoPin

Un acacia : un arbre plein plein d'épines !!! Mais aussi de jolies fleurs, et si les piquants ne vous font pas peur, vous pouvez découvrir le miel*.

Certaines de ces épines ont été dépassées, d'autre non.

Quelques épines, devenues fleurs (ou bourgeons) :

- les archives pas en ligne. Aujourd'hui, la plupart des départements ont mis leurs archives en ligne. quel bond on a pu faire grâce à cela, en quelques années. Bon, restent les archives partiellement en ligne, genre il y a toutes les paroisses/communes du département SAUF les trois qui m’intéressent (pourquoi ? mais pourquoi la Haute-Savoie ?). Je remarque d'ailleurs la grande qualité des archives en ligne du Maine et Loire : qualité de la visionneuse, indexation par année, variété des archives en lignes (bon il ne reste plus que les recensements et succession, mais cela va sans doute venir) . . . De ce fait, c'est la branche la plus développée de ma généalogie. A contrario, les Côtes d'Armor : temps d'affichage très long, indexation par lot et non par année (il faut déjà passer un temps considérable à trouver l'année qui nous intéresse) . . . Donc, je ne connais pas beaucoup "mes" Bretons.

- mes ancêtres suisses. Impossible de consulter les archives suisses depuis la France. L'Association Valaisanne d'Etude Généalogique (AVEG) m'a transmis ses relevés et m'a permis d’appréhender un peu cette branche, mais je n'ai pas vu les actes, alors je suis un peu frustrée.

- la transcription d'actes. Il arrive régulièrement de buter sur un mot, un nom, une formule. La dernière en date "le toit à boure" (cf. fil twitter). Parfois la situation se débloque, d'autres non.

- les "oublis" des curés. Cf. le dernier billet sur ce blog "on joue aux devinettes ?".

- le cas Lejard. Lejard Louise est la grand-mère de mon père. Sa famille est originaire de l'Anjou. Des champions du déménagement : à chaque événement (naissance, mariage, décès), la paroisse est différente. La plupart ont été retrouvés, après beaucoup de persévérance, mais il me manque encore trois actes de naissance. Des actes qui disparaissent : par exemple, Lejard Louis : son acte de mariage indique qu'il est né à Pontigné le 21 août 1770, mais il n'y a pas d'acte à cette date. Enfin, pour couronner le tout, le nom évolue : Lejard, Le Jar, Anjard, Enjard, Angeard.

Une épine, encore :

- l'épine qui m'occupe en ce moment est le dossier militaire de mon ancêtre Astié Augustin. Il est né le 25 janvier 1888 à Angers. Il s'est marié le 5 août 912 à Angers (avec Lejard Louise). Ils ont leur unique enfant à Angers le 12 juin 1913. Enfin, il meurt à Angers le 24 décembre 1974.

Famille Astié, coll. personnelle

Par ailleurs, dans l'album de photo familial, on trouve le cliché ci-dessus. Il confirme que mon AGP a bien été militaire. Il aurait été envoyé dans les Dardanelles : son patron, Bessonneau, ayant emmené avec lui tous ses ouvriers là-bas (selon la légende) - l'usine Bessonneau à Angers fabriquait des hangars d'avion démontables (pour en savoir plus sur ce sujet, cliquez ici). 

Mais sa fiche militaire n'a pas été trouvée aux archives d'Angers. Après de patientes explorations (notamment des archives militaires de ses frères), je m'aperçois que la famille a habité Ivry s/Seine. Selon la tradition orale familiale, d'ailleurs, son père "rechercha par ses propres moyens, à pied, à trouver du travail dans la région parisienne". 

Aux archives de Paris (pour l'ancien département de la Seine où se trouvait Ivry), je trouve bien un Astié dans la classe 1908, mais la page du registre est déchirée : le prénom et le numéro de matricule ont disparu. 

 
Extrait table alphabétique, AD75

Habitant trop loin, j'ai essayé de faire appel au cercle généalogique local, sans succès ( il n'y a plus de bénévole pour l'entraide). Puis directement les archives, idem.

Sur les conseils de Sophie Boudarel, j'ai posté un message sur le forum G'Entraide. Une certaine Nanou m'a signalé qu'elle allait voir aux AD et qu'elle me tiendrait informée des résultats (message du 17 décembre 2013). Depuis j'attends ce que je ne peux faire à distance. Espérons que Nanou, ou une autre bonne âme volontaire, soit mon ange gardien et transforme mon épine en fleur . . .

Mise à jour du 15 mars 2014 :

Nanou m'a confirmé la page déchirée du registre que j'avais vu en ligne. Il y a 11 registres pour l'année 1908, dans ce bureau de recrutement . . .
G. Mairet, bénévole du Fil d'Ariane, aussi contacté, m'a expliqué que ces 11 volumes ne pouvaient pas tous être consultés car certaines fiches de registres ne peuvent pas être communiquées. 
Il a, par ailleurs, trouvé mon AGP dans les tableaux de recensement militaire de la ville d'Ivry (canton de Sceaux de l’époque) en côte D1R1 765, mais sans mention de son matricule militaire.
Que ces bénévoles soient remerciés de leur temps et de leur recherches, même si pour moi les résultats sont (forcément) décevants.

Sans numéro de matricule, la recherche est impossible.

L'épine reste une épine.

A moins que quelqu'un ait une autre idée pour trouver un numéro de matricule ?

Mise à jour du 1er septembre 2014 :

Une simple coup de fil. Il a suffit d'un simple coup de fil, tout à fait innocent. J'ai appelé les Archives Départementales pour savoir s'il existait quelque part une copie des tables alphabétiques afin de relancer mes recherches. Et là, je gentil archiviste que j'ai au téléphone - mon sauveur - me dit que, si je le souhaite, il peut rechercher pour moi directement dans les registres matricules. Ah ? bah oui alors !

Quelques jours plus tard je reçoit un mail m'indiquant que la fiche de mon AGP a bien été retrouvée et que je pourrais en recevoir une copie (contre la modique somme de 3,30 € ). Je m'empresse de faire un chèque et aujourd'hui la lettre miraculeuse est dans ma boîte postale : une énigme de plusieurs années est résolue. Un seul regret : la qualité toute relative de la copie : quelques mentions restent malheureusement illisibles.

Je sais - enfin - que mon AGP :
  • a intégré le 10ème Bataillon de Chasseurs alpins le 17 octobre 1909.
  • a été envoyé dans la disponibilité en 1911.
  • a reçu un certificat de bonne conduite.
  • a rejoint la 22ème COA (Commis et Ouvriers militaires d'Administration) le 15 août 1914.
  • est passé au 2ème groupe d'aviation le 15 septembre 1915.
  • est passé au 3ème groupe d'aviation par réorganisation le 1er janvier 1917.
  • a été nommé caporal le 20 mai 1917.
  • est passé au 1er groupe d'aviation le 7 novembre 1917.
  • a été mis en congé illimité de démobilisation le 20 mars 1919. 
Et plusieurs autres informations :
  • il est père d'un enfant et a eu trois frères tués au combat.
  • a été réformé temporairement et proposé pour une pension temporaire d'invalidité de 10 % par décision de la commission de réforme d'Angers du 24 février 1920 pour séquelles légères de paludisme aigu, foie gros débordant les fausses côtes.
  • maintenu réformé temporaire avec invalidité temporaire de 15% par la commission de réforme d'Angers du 28 décembre 1922 pour séquelles de paludisme; accès se produisant tous les mois environ; foie légèrement débordant; rate non percutable [? lecture difficile].
  • réformé temporaire renouvelé, pension temporaire 15% par la commission de réforme de Tours du 29 janvier 1924 pour reliquat de paludisme.
  • pension temporaire 15% par la commission de réforme de Tours du 20 mai 1925 pour séquelles légère de paludisme. 
  • pension de 365 francs par arrêté du 25 août 1925.

Ce qui explique l'adoption par la Nation de mon grand-père, son fils unique, pour motif d'invalidité à 15% (cf. l'article à ce sujet sur ce blog).

Bon, il reste une énigme : l'histoire des Dardanelles. Je vais maintenant me pencher sur ses différentes affectations pour voir si je peux en savoir plus. Affaire à suivre...


En tout cas, à force de patience, l'épine est devenu une rose...



* A ce propos, le miel d'acacia que l'on connaît chez nous ne vient pas de l'acacia mais du robinier, dit "faux acacia". Et c'est amusant parce que Robin est depuis peu le patronyme le plus présent dans ma généalogie. Mon arbre est un acacia, vrai ou faux...

dimanche 5 janvier 2014

On joue aux devinettes ?

C'était peut-être évident à l'époque, mais pour nous, plusieurs siècles plus tard, c'est parfois compliqué de suivre le fil : dans un certain nombre d'actes, le rédacteur prend quelques libertés avec l'identité des personnes concernées.

Ainsi il m'est arrivé plusieurs fois de trouver des actes dans lesquels la personne concernée n'est pas nommée. Bien sûr, cela concerne toujours des femmes (comme par hasard . . . ) : elles sont alors dites "femme de . . . ".


 Décès Ferrant Loysse, 1639, Bauné (AD49)

"Enterrée la femme de Laurent Toullon âgée de soixante douze ans ou environ"

En 1631, deux actes se suivent dans les registres de Pellouailles :


 Décès Bougard André, 1631, Pellouailles (AD49)

 
 Décès Viau Françoise, 1631, Pellouailles (AD49)

"Le troisième jour de juillet fut ensepulturé dans le cimetière de Pellouailles le corps du deffunt André Bougard par moy souls signé"
"La semaine (?) suivante fut ensepulturé la femme dudit Bougard et trois de ses enfants dans ledit cimetière par moy souls signé."

A nouveau l'identité de l'épouse n'est pas précisée, ni celle des trois enfants malheureusement décédés en même temps; ni la date précise : cela se complique.

Mais la palme revient sans conteste au curé de Saint Sylvain d'Anjou :


Acte de mariage de Baussay Jean et Le Gaigneux Françoise, 1640, Saint Sylvain d'Anjou (AD49)


"Le samedy dernier jour de juin 1640 ont espousés en l'église de St Sylvain sur les six ou sept heures du matin [...] Jean Baussé fils de Pierre Baussay et Claude Balluin ses père et mère d'une part et   [manque l'épouse et sa parentèle] ". 

Il s'est arrêté en pleine phrase !

Que s'est-il passé ? Le curé est parti déjeuner et il a oublié de finir son travail en revenant l'après-midi ? Ou bien n'a-t-il même pas pris la peine de s’enquérir de l'identité de celle qu'il a mariée le matin même ? 

Alors, moi je veux bien jouer aux devinettes, mais il y a des limites.


mercredi 1 janvier 2014

Voeux venus des âges lointains

Incroyable ! au détour d'un vieux registre (daté de 1728), j'ai trouvé ces vœux tout droit venus du passé . . .



Je vous les transmets à mon tour et vous souhaite une année émaillée de généapépites et heureuses généatrouvailles.

mardi 24 décembre 2013

Avent généalogique

Pour ceux qui n'auraient pas suivi toutes les gourmandises journalières publiées sur Twitter pendant ce mois de décembre, les voici réunies ici :

Calendrier de l'avent, Photo Pin

1 : c'est UN arbre, et c'est le commencement de tout . . .
2 : c'est le nombre de pays où je trouve des ancêtres dans ma généalogie (la France et la Suisse).
3 : c'est le nombre de Helipx (prénom féminin) dans ma généalogie - mais je ne sais même pas comment ça se prononce !
4 +100=104 (je sais je triche) c'est l'âge de Mathurine Le Floc (sosa 7033) selon son acte de décès.
5 : c'est le nombre de siècles de ma généalogie (sans celui-ci) : Henri IV, Molière, Le Titien, Versailles, la Révolution, la première guerre mondiale . . .
6 : c'est le nombre de semaines entre le mariage de Coutand François/Cousseau Renée et la naissance de leur fils Pierre.
7 c'est le nombre de décès dans la famille Daburon en moins d'un mois en 1626 à Bauné alors que la peste sévit . . .
8 : c'est le nombre de naissances maximum pour un même jour calendaire (le 12 juin et 17 décembre à égalité).
9 : c'est le nombre maximum de décès par an pendant la Révolution (1789/1800), sans rapport apparent avec la période.
10 : c'est le nombre de "propriétaires" dans ma généalogie.
11 : c'est le nombre de métiers exclusivement féminins dans ma généalogie (blanchisseuse, fille de peine, mercière . . . ).
12 : c'est le numéro de département à l'origine de tout : l'Aveyron.
13 : c'est l'âge de plusieurs mariées de ma généalogie (le record c'est 12, mais c'était déjà pris !).
14 : c'est le nombre d'enfants pour le couple Le Boucher/Pillet à Jarzé (49) entre 1656 et 1676 (record non battu).
15 : c'est le nombre de générations dans ma généalogie retrouvées à ce jour.
16 : c'est le siècle où j'ai retrouvé les documents les plus anciens.
17 : c'est le pourcentage d'ancêtres prénommées Marie dans ma généalogie.
18 : c'est le nombre de sources différentes utilisées (registres Baptême-Mariage-Sépulture, cahier de doléance, testaments, contrats de mariage, recensements, cartes de Cassini, etc . . . ).
19 : c'est l'année (1919) où mon arrière-grand-père est revenu de la 1ère guerre mondiale. Pourquoi si tard ? C'est encore un mystère.
20 : c'est le pourcentage de signatures féminines parmi toutes les signatures d'ancêtres retrouvées à ce jour.
21: c'est l'âge de décès le plus jeune dans ma généalogie directe (Barbot Marie sosa 75), décédée "dans son domicile".
22 : c'est le pourcentage de vignerons parmi mes ancêtres.
23 : c'est le nombre de départements où je trouve des ancêtres en France.
24 : c'est à peu près le nombre d'heures (par jour, bien sûr ! ) pendant lesquelles je pense généalogie. Ah ! passion quand tu nous tiens . . .
 

vendredi 20 décembre 2013

Capable d'enseigner

Mon arrière-grand-mère maternelle Flora Roy est née en 1900 tout rond, à Saint-Amand-sur-Sèvre (79). Son histoire est presque un roman et mériterait un article à part entière. Aujourd'hui néanmoins je vais me concentrer sur un document qui m'est parvenu : son brevet de capacité pour l'enseignement primaire.

BCEP, coll. personnelle

Aux termes de l'article Ier de la loi du 16 juin 1881, nul ne peut, en France, exercer les fonctions d'instituteur ou d'institutrice, dans une école publique ou libre, sans être pourvu du brevet de capacité pour l'enseignement primaire.
Il existe deux brevets de capacité pour l'enseignement primaire : le brevet élémentaire et le brevet supérieur. Le premier se passait à 16 ans, le second à 18.
Le premier est le seul titre requis pour enseigner dans un établissement quelconque d'enseignement primaire public ou privé.
Le second confère aux maîtres et maîtresses qui en sont pourvus certains privilèges, tels que la nomination aux fonctions d'adjoint ou d'adjointe dans les écoles primaire, etc...

Les intitulés concernant cet examen sont si savoureux, que je ne résiste pas à vous les livrer [et à les commenter . . . ].

L'examen comprend trois séries d'épreuves :

Epreuves de la première série. —  

1° Une dictée d'orthographe d'une page environ, choisie dans nos meilleurs auteurs. [J'adore cette expression]
Des questions (cinq au maximum) relatives à l'intelligence du texte (définition du sens d'un mot, d'une expression ou d'une phrase ; analyse d'un mot ou d'une proposition). Il est accordé une demi-heure aux candidats pour revoir la dictée et pour répondre par écrit aux questions posées.
Chacune des deux parties de l'épreuve est cotée de 0 à 10 ;
2° Un exercice de composition française (lettre ou récit d'un genre très simple, explication d'un proverbe, d'une maxime, d'un précepte de morale ou d'éducation). 
Durée de l'épreuve : deux heures ;
3° Une question d'arithmétique et de système métrique, et la solution raisonnée d'un problème comprenant l'application des quatre règles (nombres entiers, fractions, mesure des surfaces et des volumes simples). [Hum, hum . . . ça fait rêver la littéraire que je suis]
Durée de l'épreuve : deux heures. 

Epreuves de la deuxième série. — 

Les aspirants doivent : 
 1° Faire une page d'écriture à main posée, comprenant une ligne en gros dans chacun des trois principaux genres (cursive, bâtarde et ronde), une ligne de cursive en moyen, quatre lignes de cursive en fin. 
Durée de l'épreuve : trois quarts d'heure ;
2° Exécuter à main levée un croquis côté d'un objet usuel de forme très simple (plan, coupe, élévation). 
Durée de l'épreuve : une heure et demie ;
3° Exécuter les exercices les plus élémentaires de gymnastique prévus par le programme des écoles primaires. 
Durée de l'épreuve : dix minutes au maximum. 

Les aspirantes doivent : [les épreuves pour les garçons et pour les filles sont donc différentes : bonjour le sexisme]
1° Faire une page d'écriture à main posée, comprenant une ligne en gros dans chacun des trois principaux genres (cursive, bâtarde et ronde), une ligne de cursive en moyen, quatre lignes de cursive en fin. 
Durée de l'épreuve : trois quarts d'heure ;
2° Exécuter un dessin au trait d'après un objet usuel. 
Durée de l'épreuve : une heure ;
3° Exécuter, sous la surveillance de dames désignées à cet effet par le recteur, les travaux à l'aiguille prescrits par l'article 1er de la loi du 28 mars 1882. 
Durée de l'épreuve : une heure. [Ah, Ah, Ah, on comprend les épreuves différentes]
 
Epreuves de la troisième série.

1° Lecture expliquée ; la lecture se fera dans un recueil de morceaux choisis en prose et en vers ; des questions seront adressées aux candidats sur le sens des mots, la liaison des idées, la construction et la grammaire ;
2° Questions d'arithmétique et de système métrique ;
3° Questions sur les éléments de l'histoire nationale et de l'instruction civique ; sur la géographie de la France avec tracé au tableau noir ;
4° Questions et exercices très élémentaires de solfège ;
5° Questions sur les notions les plus élémentaires des sciences physiques et naturelles et sur les matières de l'enseignement agricole.
Dix minutes au maximum sont consacrées à chacune de ces épreuves.

Nous rappelons aux candidats que :

ART. 1 et 2 : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l'entrée dans une administration publique ou l'acquisition d'un diplôme délivré par l'Etat constitue un délit. — Quiconque se sera rendu coupable d'un délit de cette nature, notamment en livrant à un tiers ou en communiquant sciemment avant l'examen ou le concours, à quelqu'une des parties intéressées, le texte ou le sujet de 1 épreuve, ou bien en faisant usage de pièces fausses, telles que diplômes, certificats, extraits de naissance ou autres, ou bien en substituant une tierce personne au véritable candidat, sera condamné à un emprisonnement de un mois à trois ans et à une amende de 100 francs à 10 000 francs, ou à l'une de ces peines seulement. *

 [Gloups !]

Je ne sais pas, hélas, quels étaient les intitulés exacts des épreuves que Flora a passées. Mais rien qu'au travers de ces quelques lignes on sent bien une autre époque (et je ne reviendrai même pas sur les travaux d'aiguilles).

Enfin, au cas où vous auriez été distrait pendant cette lecture de cet article (et surtout si vous n'avez pas examiné le brevet à la loupe), je vous rappelle que Flora a obtenu son brevet d'enseignement alors qu'elle n'était âgée que de 15 ans tout juste (tout de même). Elle a dû bénéficier d'une dispense pour pouvoir passer son examen.
Autre temps, autre époque.

Cet examen lui permis d'être institutrice primaire. Elle exerça notamment au pensionna du Sacré Cœur (avant de rejoindre son mari à la boucherie conjugale, changeant ainsi complètement de voie).

Flora Roy, 1918, coll. personnelle

C'était mon arrière-grand-mère (on l'appelait la "petite mamie") et je l'ai connue.

(*Source : inrp.fr)

lundi 16 décembre 2013

Bénédiction de cloche

Dans la série "vie quotidienne de nos ancêtres", voici un événement important dans la vie d'une paroisse : la bénédiction des cloches de l'église paroissiale.
Nous sommes ici à Andard (Maine et Loire) en 1692, où on procède à la "bénédiction de la petite cloche" :

Extrait des registres paroissiaux d'Andard, AD49


"Le septième jour de janvier mil six cent quatre vingt douze la
benediction de la petite cloche de cette paroisse a esté faite par mgr Jean
macé docteur en théologie chanoine de l'église St mainbeuf de la ville d'angers
la quelle a esté nommée Renée Lucresse par mgr Louis avril Sr des monceaux
conseiller de Roy Lieutenant civil et criminel de l'élection et grenier a sel
dangers et dame Renée Joullain veuf deffunt monsgr millon [ . . . ] Sr de
Luaudier, ont estés presents mgr urbain quiquaire curé de Couné mgr
michel Ramboux vicaire de Brain et maurice dupont cappelain dudit Brain
mgr mathurin Ravalery marchand droguiste tous demeurants dans la ville
dangers fors lesdits Ramboux et dupont demeurants paroisse de Brain"


Certains de nos ancêtres ont dû connaître cette bénédiction, comme Flon Pierre, vigneron à Andard (décédé en 1707), Guespin Marguerite (décédée en 1709), sa fille Houdouin Jeanne (décédée en 1703), sa petite-fille Lecuier Jeanne (née en 1685).

Cette cloche n'existe plus aujourd'hui : elle a été refondue en 1758 (selon Célestin Port, Dictionnaire historique de Maine et Loire), avec l'autre cloche.

jeudi 12 décembre 2013

1570

1570 est la date de l'acte le plus ancien retrouvé à ce jour. Il s'agit de l'acte de naissance de Ryondel Jean, à Samoëns (collatéral de mon ascendance maternelle).

Acte de naissance de Ryondel Jean, 1570, coll. personnelle

Cet acte est en latin : il y est prénommé Johanes. Il est le fils de Louis, habitant le village de Vallon, et . . . Pernette ? (s'il y a des latinistes, je suis preneuse d'une traduction).
Il fait partie de la 13ème génération (la 12ème au-dessus de moi, ce qui n'est pas le record en terme de génération . . . ).

En 1570, Jean Ryondel est né :

  • A l'époque moderne, qui s'étend de la fin du Moyen-Age (1492, découverte de l'Amérique), à la Révolution française. C'est la naissance du capitalisme, de l'humanisme et de l'État-Nation. 
  • Sous le règne du roi Charles IX, roi de France de 1560 à 1574 (branche des Valois). Sous son règne, le royaume est déchiré par les guerres de religion, malgré tous les efforts déployés par sa mère Catherine de Médicis pour les empêcher. Il déboucha sur le massacre de la Saint-Barthélemy. 

  • La colonisation américaine se poursuit, après sa récente découverte par Christophe Colomb. Le protestantisme se développe, entraînant les guerres de religion.

  • La Renaissance, née en Italie, poursuit son développement.

  • En architecture, c'est l'époque de Palladio (villa Rotonda), Pierre Lescot (aile du Louvre) . . .

  • C'est aussi l'époque de Pierre de Ronsard (1524/1585), Montaigne (1533/1592), Cervantès (1547/1616), Shakespeare (1564/1615), Michel-Ange (1475/1564), Le Titien (1488/1576), Ambroise Paré (1509/1590) . . .

Est-ce que Jean a connu ou entendu parler de ces grands noms, ces grands événements ? Nous ne le saurons jamais.

A noter: Samoëns fait aujourd'hui partie du département français de la Haute-Savoie. Mais jusqu'en 1860 ce territoire dépendait de la Maison de Savoie, État indépendant depuis le XIème siècle. Le département de la Haute-Savoie est créé suite au traité de Turin (1860), le réunissant définitivement à la France.