Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
lundi 1 juin 2015
#ChallengeAZ : A comme Assumel-Lurdin
dimanche 31 mai 2015
#Centenaire1418 pas à pas : mai 1915
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
1er mai
Matin : exercice de combat de la Compagnie, déploiement, attaque d’une position, sous le feu de l’Infanterie ou de l’artillerie.
Soir : exercices de détails.
2 mai
3 mai
4 mai
Séjour à Granges.
Matin : service en campagne. Soir : exercice de détail.
Ordre de Bataillon n°39 : mutations.
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur."
JohnMcCrae a écrit «Au champ d’honneur» il y a 100 ans, le 3 mai 1915 au cours de la Deuxième bataille d’Ypres
On nous a promis du réconfort :
"Un quart de pinard tous les jours pour soutenir le moral des troupes" qu'il a dit le capitaine !
Le courrier arrive. Le sait-il, ce soldat, qu'il porte dans sa sacoche le bien le plus précieux du champ de bataille ?
[ 2 ] Dans le JMO du 23ème BCA
vendredi 22 mai 2015
Villevêque, d'hier à aujourd'hui
38 branches différentes de mon arbre y ont vécu, soit environ 450 personnes. L'ancêtre le plus lointain y est né vers 1570; le dernier l'a quitté en 1891. J'y ai recensé 545 événements (dans le jargon généalogique, cela désigne les naissances, mariages et décès). Le premier acte trouvé date de 1617 : je n'ai pas pu remonter plus loin parce que... il n'y pas de registre antérieur à 1616 !
Autrement dit près de quatre siècles d'histoire.
Ces ancêtres exerçaient des professions agricoles en majorité (définitions à consulter sur le lexique de généalogie) :
- laboureurs, cultivateurs, métayers, fermiers, marchands et/ou marchands fermiers, closiers, propriétaire
- vignerons,
- poulailler
- drapier
- tissier en toile
- tailleurs d'habits
- maréchal en œuvres blanches
- couvreur d'ardoise
- charpentiers
- boulanger
- syndic, procureur marguillier
La plus longue lignée villevêquoise est celle des Saulnier : 6 générations, depuis les années 1600 jusqu'à la Révolution; suivies de deux autres générations avec changement de patronyme (mariage par les femmes), jusqu'en 1813.
Aujourd'hui Villevêque compte un peu mois de 3 000 habitants (1 600 en moyenne au XIXème). Située sur la rive gauche du Loir, elle doit son origine à la résidence des évêques d'Angers, surplombant la ville. Forteresse élevée au XIIème siècle, elle perd son aspect défensif au milieu du XVème pour devenir une agréable résidence.
Aujourd'hui elle abrite la collection de Daniel Duclaux, industriel et amateur d'art éclairé qui a réuni des pièces du Moyen-Age et de la Renaissance. Son épouse a légué le château et la collection à la ville d'Angers. On peut y voir des tapisseries, des émaux limousins, des céramiques, une riche bibliothèque, etc... [ 1 ]
Mes ancêtres ont donc dû connaître :
- la peste de 1640, probablement comme Aubry Magdelaine "morte de contagion" le 28/09/1640. Son époux, Ouvrard Pierre, est lui-même décédé le 8 dudit mois (la cause du décès n'étant pas précisée).
- la reconstruction de l'église dans les années 1770
- la consécration de l'ancien autel en 1684
- la rédaction des cahiers de doléances à la Révolution, comme Courtin Antoine dont on reconnaît la signature au bas du document.
Il est amusant de constater que, si les échanges et les rencontres sont nombreux avec la paroisse voisine de Corzé (12 branches cumulent des événements à la fois à Corzé et à Villevêque), ils sont beaucoup plus rares avec Soucelles (2 branches seulement), autre paroisse voisine, mais située en rive droite : le passage du Loir devait donc être beaucoup plus rare que les échanges rive gauche.
Mes ancêtres habitaient le bourg ou des lieux-dits, comme Craon, La Joulainerie, Les Humeaux, Reugnier et surtout l'Hôpitaux (le plus souvent cité).
S'il n'est pas toujours facile d'imaginer la paroisse du XVIème siècle, par manque de source précise, on peut en revanche faire quelques comparaisons avec son état du XIXème. En effet, pour cette période, il existe plusieurs cartes postales qui nous permettent de "voir" le Villevêque qu'a connu une partie de mes ancêtres. Et, si l'on excepte les inévitables quartiers de pavillons qui fleurissent de nos jours à proximité des grandes villes, on peut s'apercevoir que le centre bourg n'a pas beaucoup changé.
Tâchons de mettre nos pas dans les leurs...
- La Rue Principale : cœur du village, où se tenaient probablement les foires autrefois, comme la foire de la Pentecôte.
On reconnaît très facilement la grande bâtisse blanche qui ferme la place et le bâti sur la gauche qui n'a guère changé, notamment la grande maison dont l'emprise au sol est un peu de biais.
- La Rue Neuve: on donnait souvent ce type de nom aux artères percées lors d'une période d'expansion de la cité, signe de vitalité économique.
- La Grande Rue : nom donné à l'artère principale, bien sûr, et souvent la plus commerçante.
- Les moulins : Il y avait trois moulins à Villevêque dépendant du domaine propre de l’Évêché : le Moulin de Froment, le Grand Moulin, nommé ainsi car il possédait deux roues situé à proximité d'une porte marinière (aujourd'hui disparue) permettant la navigation sur le Loir et enfin le Moulin de Guichet, à l'emplacement du port actuel et détruit depuis. Les activités des moulins de Villevêque étaient surtout céréalières, il y avait également un moulin à foulon ainsi que des meules à papier et huile.[ 2 ]
- L'église : L’église St Pierre présente une nef unique du début du XIème siècle. Elle est couverte d’une voûte de lambris datée de 1771. La porte sud a été refaite au XIXème. Un beau et haut clocher fut accolé à la nef à la fin du XIème : trois étages dont deux décorés de fausses arcades, le troisième à baies géminées (doubles). Le chœur à chevet plat et à fenêtres ogivales est du XIIIème. L'église était entourée par une galerie extérieure sur deux côtés, au sud et à l’ouest, qui servait de porche à l’entrée principale et de lieu de rassemblement pour la "communauté des habitants" avant la Révolution. Celle-ci fut détruite en 1903 par le curé Budan avec l’accord de la municipalité de l’époque, afin d’en utiliser les matériaux pour la reconstruction des sacristies et la restauration du chœur. [ 1 ]
Cette église qui a vu le baptême de tant de mes ancêtres...
Villevêque aujourd'hui :
Peut-être qu'un jour j'irai moi aussi à Villevêque...
[ 1 ] Source : villeveque.fr
[ 2 ] Source : moulindevilleveque.fr
vendredi 15 mai 2015
#ChallengeAZ : des sources pour une vie
Et puisque je suis joueuse, et pour ma deuxième participation au ChallengeAZ, j’ai décidé d’ajouter une difficulté supplémentaire ! Comme si le défi du Challenge n’était pas suffisant en soi, j’en remets une couche. J’ai ajouté un fil conducteur (et même un double fil conducteur) : explorer la vie de Jules Assumel Lurdin à travers les sources ; ou comment exploiter un faisceau de sources pour éclairer la vie d’un aïeul.
Donc ça donnera à peu près ça :
[ 1 ] Pour les autres voyez le système de numération en généalogie.
Merci à toutes ces institutions qui mettent en ligne des informations nous permettant de retrouver ainsi notre mémoire perdue.
Clin d’œil à S. de Groodt dont je me suis inspirée pour les entames de ce Challenge.
vendredi 8 mai 2015
#Généathème : M comme militaire
Jean Maurice est donc né en 1785 à Champéry, dans le Valais suisse (dizain [ 2 ] de Monthey). En tapant son patronyme dans le moteur de recherche de Geneanet, un article de Louiselle Gally de Riedmatten est ressorti [ 3 ]. D'après cette source, Jean Maurice est enregistré comme soldat valaisan au service de l'empereur Napoléon, sous le nom de Borrat (comme son frère aîné Jean Louis né en 1783). Cet ouvrage recense les soldats du Bataillon valaisan qui ont pu être identifiés dans les registres baptismaux (hors officiers).
En 1798, le Valais (région bilingue de Suisse à la fois de langue française et allemande) est occupé par l'armée française. En 1802 il devient une "République libre et indépendante", sous le protectorat des républiques française, cisalpine et helvétique; sa capitale est Sion. Dès cette époque, Napoléon pense à recruter des Valaisans, qui viendraient renforcer l'Armée française. Ce n'est en fait qu'en Octobre 1805 (16 Vendémiaire an 14) qu'une Capitulation (c'est-à-dire un contrat) est signée entre l'Empire français et la République suisse pour fournir un Bataillon d'environ 660 hommes, que l'on réunirait à Turin.
Mais le Valais est assez pauvre (en particulier de dizain de Monthey qui se trouve dans une grande détresse économique) et fournit déjà des hommes à d'autres unités suisses en Europe : le recrutement s'avère difficile. Les recruteurs utilisent alors tous les moyens pour remplir leurs contingents : l’enrôlement se fait parfois "sur un verre de vin", quand ce n'est pas sur des méthodes plus radicales encore (mise aux fers ou au secret); on considère que près de la moitié des recrues est enrôlée sous la contrainte. Cependant cela ne suffit pas : les effectifs sont alors réduits à cinq Compagnies de 83 hommes chacune. Et c'est finalement à Gênes, un an plus tard, que l'on commence à voir arriver par petits groupes des contingents de Valaisans.
La formation du Bataillon s'y déroule de septembre à novembre 1806. Jean Maurice s'y engage le 13 novembre 1806, sous le n° de matricule 144, à l'âge de 21 ans. Le Bataillon est formé à la fin du mois de novembre, sous le commandement de Charles de Bons (nommé dès le 10 juillet 1806).
L'uniforme est composé d'un habit de drap rouge foncé, avec un collet, revers et parements blancs. La doublure, la veste et les culottes sont également de couleur blanche. Le rouge était une des couleurs traditionnelles des troupes suisses au service français, et le rouge et le blanc celles de la République valaisanne. Des boutons jaunes émaillent l'uniforme, gravés des mots Bataillon valaisan au centre et Empire français sur le contour. L'uniforme est complété par un shako français de feutre noir (couvre-chef en forme de cône tronqué avec une visière) à bande du haut, bourdalou (tresse) et renforts en V de cuir noir orné d’un aigle de laiton. L'équipement et l'armement seront identiques à ceux des soldats de l'infanterie de ligne française.
Le Bataillon est, évidemment, composé uniquement de Valaisans. Les engagés doivent être âgés au minimum de 18 ans et au maximum de 40. La taille minimum requise est de 1,68 m (5 pieds 2 pouces). Aucune infirmité n'est tolérée. L'hygiène buccale est aussi contrôlée. Ils prennent un engagement de 4 ans. A l'issue, ils pourront quitter le Bataillon ou en contracter un nouveau. Le prix d'engagement est de 180 francs par recrue.
Ces troupes servent une puissance étrangère, tout en restant soumises à la juridiction de l’État d'origine : ils ont donc un statut assez proche de l'immunité diplomatique, avec leur propre justice, leur liberté de culte et leurs propres officiers (contrairement aux mercenaires, par exemple).
Selon l'article de Louiselle de Riedmatten, Jean Maurice est dit baptisé à Val d'Illiez (ville distante de moins de 4 km). A noter : aucune recrue ne déclare être de Champéry (d'ailleurs elle affirme qu'il n'existe plus de registre de baptême entre 1782 et 1786). Cependant, après vérification, les sources ne sont pas révélées très fiables : le soldat pouvait ainsi donner comme lieu de naissance le chef-lieu du dizain et avoir été en réalité baptisé dans une autre paroisse. 16 recrues originaires de Val d'Illiez s'engagent dans le Bataillon (selon l'estimation, il y a entre 11 et 12% de la population du dizain de Monthey nés entre 1782 et 1786 qui s'engagent).
Le 29 mai 1808, le Bataillon quitte Gênes pour Perpignan. Il y arrive le 13 juillet. Mais il n'y reste pas puisqu'il prend aussitôt la direction de l'Espagne. Il y est incorporé dans l'armée de Catalogne, au 7ème Corps.
Lors du siège de Gérone le Bataillon perd un tiers de ses effectifs. Les batailles se succèdent : Bascara (11 avril 1809), La Jonquière (octobre 1810). Pierre Blanc devient le nouveau chef de corps en février 1810. Peu de sources décrivent précisément la vie de corps, selon Louiselle Gally de Riedmatten, et encore moins s'intéressent à la vie de ces soldats, de leurs origines et de leur destin à l'armée (hormis les "rolles ou revues de compagnies" qui recensent les soldats, lorsqu'ils existent ou ont été conservés; ce qui n'est pas toujours le cas).
De fait, difficile de savoir pourquoi Jean Maurice s'est engagé : emprise de l'alcool, après une dispute avec les parents ou la petite amie, échapper au mariage ou aux ennuis judiciaires, ou encore motif économique (subvenir à ses besoins ou à ceux de sa famille, fuir la misère du pays...), envie d'être soldat, de voir du pays ?
Fin 1810, alors que le Bataillon est cantonné à La Jonquière, les soldats apprennent qu'ils font désormais partie intégrante de l'Empire français et qu'ils doivent prêter serment de fidélité à l'Empereur. Le Valais vient en effet d'être annexé à l'Empire, formant le nouveau département du Simplon (par décret du 12 novembre 1810). Ce département existera jusqu'en 1813 seulement. Devenu français, une troupe étrangère n'a plus lieu d'être : le Bataillon valaisan est dissous le 16 septembre 1811 et intégré au 11ème régiment d'infanterie légère nouvellement créé. Il quitte l'Espagne à destination de l'Allemagne.
On ne sait pas à quelle date Jean Maurice quitte le Bataillon. Est-il parti à la fin de son engagement de 4 ans ? On constate toutefois que 21 % des enrôlés ont été congédiés avant le délai légal, pour inaptitude, blessure ou plus rarement pour conduite morale douteuse. D'autres sont rayés du contrôle des troupes, prisonniers ou déserteurs. On estime que, en fait, la durée moyenne passée au corps est d'un an et huit mois seulement (chiffre à relativiser, car la mort d'un grand nombre de soldats - 40% de l'ensemble du Bataillon en 5 ans - fait baisser considérablement cette durée). Rares sont ceux qui ont prolongé leur contrat. La brève période d'engagement suggère sans doute que le service dans le Bataillon valaisan n'est pas envisagé comme une carrière militaire à suivre, mais plutôt comme une étape de courte durée, une expérience momentanée. De retour on pays on "reprend le cours de sa vie", son métier (ou celui de son père).
Une chose est sûre, Jean Maurice se marie à Val d'Illiez le 3 décembre 1811 avec Milleret Patience. Soit il est rentré de façon temporaire, soit de façon définitive. Sa fille Marie Justine naît le 14 novembre 1814 à Champéry. Elle est la mère de Joseph Auguste (le père n'est pas connu).
J'ignore tout du reste de sa vie, sinon qu'il s'éteint à Champéry le 8 décembre 1848.
[ 1 ] Il est le grand-père de Joseph Auguste, celui qui a franchi la frontière et s'est installé en Haute-Savoie. C'est donc l'arrière-grand-père de Jean François Borrat-Michaud, autre soldat bien connu de ma généalogie dont je suis le parcours pas à pas lors de la Grande Guerre.
[ 2 ] Dizain : division territoriale du Valais, en quelque sorte l'ancêtre du district actuel.
[ 3 ] Article paru dans Vallesia (le bulletin annuel de la Bibliothèque et des Archives cantonales du Valais, des Musées de Valère et de la Majorie)
jeudi 30 avril 2015
#Centenaire1418 pas à pas : avril 1915
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
1er avril
Séjour à la Bresse.
Ordre de Bataillon n°19 : nouvelles promotions.
Avec l’inaction, reviennent les visions de corps déchiquetés, les bruits de canonnades, la peine des amis disparus…
Je ne sais pas ce qui est le pire : le feu ? Les camarades qui ne sont plus là ? L’attente avant d’y retourner ?
Serai-je capable de remonter au front ?
2 avril
Séjour à la Bresse.
Le bataillon va quitter la Bresse pour gagner par étape Granges. Étape : 26 km.
Ordre de Bataillon n°20 et 21 : nouvelles nominations et citations.
4 avril
Jour de Pâques. Repos pour tout le monde. Les cantonnements sont déconsignés toute la journée.
Ordres de Bataillon n°22 et 23 : nouvelles nominations.
Notre cher et regretté Fabry a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
5 avril
Séjour à Granges.
Matin : école de section, rang serré. Soir : exercices de tir.
Ordre de Bataillon n°24 : promotions et mutations.
6 avril
Séjour à Granges.
Matin : travaux de propreté, revue. Soir : exercice sur le tir, rang serré.
… sa satisfaction pour l’endurance et la vaillance dont elles n’ont cessé de faire preuve depuis le début de cette rude campagne.
"Soldats de la VIIème Armée, je prends le commandement aujourd’hui. Je connais votre dévouement, votre ténacité, votre bravoure.
Je compte que vous en donnerez de nouvelles preuves. Votre récompense sera la Victoire définitive de Notre France. Signé de Maud’huy"
Ordre général n°2 : le Colonel Lacapelle a pris à la date du 7 avril le Commandement de la 4ème Brigade de Chasseurs.
"Chasseurs, malgré les épreuves d’une dure campagne d’hiver et de combats incessants, j’ai pu constituer avec joie que vous étiez toujours l’élite de notre armée.
Sur tous les visages on voit la fierté d’être chasseur, l’énergie et la volonté de vaincre.
Vos bataillons donnent une impression de rigueur morale et physique, de force offensive qui ne demandent qu’à s’employer pour assurer la victoire.
Les rudes combats du Reichackerkopf n’ont en rien affaibli le moral de la 4ème Brigade. Il est intact et elle saura le prouver.
Employons le repos momentané qui nous est accordé pour renforcer la cohésion indispensable de nos unités, développer nos aptitudes au combat et au tir. Que tous, Chefs et chasseurs unis dans un même sentiment du devoir s’efforcent de développer la camaraderie de combat, basé sur une confiance et une amitié réciproque. Que tous élèvent leur cœur par la volonté de vaincre coûte que coûte, d’avancer et de joindre à la baïonnette cet ennemi qui vous a surnommé "les diables bleus" qui vous redoute et auquel vous ferez bientôt repasser le Rhin.
Chasseurs de la 4ème brigade, la France peut compter sur vous.
Je suis fier de vous commander.
Signé Lacapelle"
10 avril
16 avril
Séjour à Granges.
Matin : revues, travaux de propreté. Soir : manœuvre de Bataillon sur la route de Le Tholy jusqu’à Champ de Luxel.
Ordre de Bataillon n°31 : nominations de 81 chasseurs qui se sont illustrés pendant les combats de mars.
Séjour à Granges.
Matin : tir au stand, école de section. Soir : marche d’approche sous le feu de l’artillerie, puis sous les feux combinés de l’artillerie et de l’infanterie.
22 avril
Séjour à Granges.
Matin : marche sur route d’une vingtaine de kilomètres (Bruyères aller-retour). Soir : tir au stand, école de compagnie.
Ordre de Bataillon n°32 : Cassation du caporal Prat pour négligences répétées dans le service et indiscipline.
23 avril
Séjour à Granges.
Une manœuvre à double action avec le 24ème Bataillon de Chasseurs devait avoir lieu aujourd’hui, renvoyée par suite du mauvais temps.