« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 4 juin 2016

#ChallengeAZ : D comme (Le) denier de la veuve



(LE) DENIER DE LA VEUVE

Signification

1. L'obole donnée par un pauvre
2. Les maigres ressources d'un pauvre


D © forumfr.com

Origine
 
Le mot denier nous vient du latin denarius qui désignait une « pièce d'argent valant dix as ». S'appliquant à une monnaie française précise au XIe siècle, il a ensuite servi à nommer des monnaies de valeurs diverses, et ce jusqu'au XIXe siècle.
Ce mot a également d'autres acceptions en liaison avec les textiles ou la finance.

Quant à la veuve, elle nous vient, vers la fin du XVIIe siècle, d'un texte des Évangiles, qu'on trouve aussi bien chez Marc que chez Luc :
« Jésus était assis face au Trésor, il regardait la foule mettre de la petite monnaie dans le Trésor, et beaucoup de riches en mettaient abondamment. Survint une pauvre veuve qui y mit deux piécettes, soit un quart d'as. Alors il appela ses disciples et leur dit : "En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis dans le Trésor. Car tous ceux-là ont mis de leur superflu mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre." »

Voilà qui explique l'origine du premier sens de l'expression.

Puis, cette signification a glissé de ce qu'offre le pauvre vers ce qu'il possède, c'est-à-dire pas grand-chose.

Il ne faut pas confondre notre locution avec le denier de Saint-Pierre ou le denier du culte (anciennement denier du clergé) qui sont des contributions volontaires offertes par les catholiques à la papauté ou à la paroisse, respectivement. Si le premier aide les finances du Vatican, le second sert normalement à payer les prêtres, ainsi que les laïcs travaillant pour l'Église.


vendredi 3 juin 2016

#ChallengeAZ : C comme Croquer le marmot



CROQUER LE MARMOT

Signification

Attendre longtemps, en se morfondant.

C © coloriage-educatif.com

Origine

Il n'a jamais été question ici, bien sûr, de la dégustation d'un enfant.

Avant d'évoquer les nombreuses suppositions plus ou moins farfelues qui ont été faites, nous allons d'abord présenter l'origine qui a maintenant les faveurs des lexicographes, la plus probable, proposée par Pierre Guiraud :
Au XVIe siècle, date d'apparition de l'expression, alors que les sonneries électriques n'existaient pas encore, les portes ou leurs montants étaient équipées de clochettes ou de heurtoirs. Ces derniers, depuis le Moyen Âge, avaient le nom de marmot, parce qu'ils portaient souvent une figurine un peu grotesque comme l'était la tête des marmots, terme qui au même siècle voulait dire singe. Il ne faut pas oublier qu'à la même époque, croquer signifiait frapper. En effet, un croque-note était un mauvais musicien, par exemple, et le jeu de croquet tire son nom du verbe avec cette acception.

Alors croquer le marmot voulait simplement dire « frapper le heurtoir d'une porte » devant laquelle on pouvait attendre très longtemps et frapper sans relâche si elle restait désespérément close.

Parmi les nombreuses autres explications qui ont fleuri au fil du temps voici un résumé des principales :
- Les peintres attendaient leurs clients en dessinant (en croquant) des petits enfants sur les murs des pièces où ils attendaient ;
- Marmotter voulait dire « claquer des mâchoires ». L'expression serait alors une signification comme « grogner (sous-entendu claquer des dents) lors d'une longue attente » ;
- Le marmot désignant aussi un tisonnier, l'expression s'appliquerait alors à quelqu'un qui, attendant longuement à proximité d'une cheminée, s'occuperait en attisant le feu à l'aide de cet instrument également appelé marmouset.





jeudi 2 juin 2016

#ChallengeAZ : B comme Bon sang ne saurait mentir

BON SANG NE SAURAIT MENTIR

Signification

Les qualités ou les défauts des parents se retrouvent chez les enfants.
Ce qu'un parent a fait, son enfant le fera.


B © dondusangcazotte.over-blog.fr

Origine


Ce proverbe date du XIVe siècle (mais il existait sous une autre forme dès le XIIe, alors que, métaphoriquement, le "sang" couvrait déjà la notion de "famille").

Dans son acception actuelle, il peut avoir un côté dangereux car il autorise implicitement le jugement d'une personne d'après ce que ses parents sont ou font (ainsi, un fils de délinquant ne peut être lui-même qu'un délinquant, par exemple).