« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mercredi 23 novembre 2022

T comme TABRELET

      - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 63 patronymes de ma généalogie commençant par T, le hasard a désigné les TABRELET, et parmi eux Pierre TABRELET, sosa n°814, Xème génération.


  • Etat civil

Pierre TABRELET serait en 1661 (si l’on se fie à son acte de décès : des lacunes des registres ne nous permettent pas de le vérifier) à Morzine (Haute-Savoie). En 1693 il épouse Marie BAUD, la fille d’un notaire de Morzine. Elle lui donne 9 enfants. Il meurt à l’âge (probable) de 75 ans.

 

  • Environnement familial

Ses parents ont eu 5 enfants. En raison des lacunes des registres, j’ignore son rang dans la fratrie. Sa mère est décédée en 1692 et son père sans doute une dizaine d’années plus tôt, alors que Pierre devait avoir une vingtaine d’années.

Un seul de ses grands-parents est identifié, le père de sa mère (dit décédé avant 1684) mais j’ignore tout de lui.

Quatre de ses enfants s’installent en Alsace (l’un d’eux est dit marchand). Selon les Chroniques de Morzine "À cette époque de troubles et de disette, l'indigence obligea un grand nombre de particuliers à se rendre à l'étranger, surtout en Alsace, pour s'y livrer au commerce et y trouver de quoi nourrir la famille qu'on rejoignait pendant la mauvaise saison. Cette émigration [est] temporaire pour les uns, définitive pour les autres. [...]  Vers 1660, un quart de la population de Morzine partit définitivement en Alsace, profitant de mesures fiscales offertes par Louis XIV." L'émigration des enfants Tabrelet appartient sans doute à ce mouvement, inscrit dans la durée.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Pierre apparaît dans la consigne des mâles de Morzine pour l’année 1713. La consigne des mâles est un recensement des individus masculins en vue d’une conscription militaire. C'est la cas pour celle du Faucigny ordonnée par sa Victor-Amédée II de Savoie en 1713. N’y figurent bien sûr que les hommes, mais leur parenté, âge, situation familiale, lieu d’habitation et/ou profession peuvent y être précisés. Dans ce document Jacques est dit marié, avec trois fils. Les âges de chacun sont précisés, ainsi que leurs situations maritales.

Pierre apparaît dans plusieurs actes notariés :

- Association avec son beau-frère (du côté de sa femme) en 1701 pour l’usage de leur four.
- Accord avec sa sœur suite au procès les opposant concernant l’héritage de leurs parents, en 1715.
- J’ai aussi trouvé 4 testaments et 1 codicille : le
premier rédigé en février 1693 (soit deux mois avant son mariage) ; « considérant l'infirmité de son corps et la maladie dont il est détenu de laquelle il se craint et doute de mourir » il fait une donation
(des terres) en faveur du vicariat de Morzine « à condition cependant que le Révérend […] sera obligé […] de célébrer annuellement et à perpétuité pour le repos de l'âme dudit donateur et de ses prédécesseurs défunts deux grandes messes ». Ce premier testament est intéressant car il nous apprend que Pierre était mourant à 32 ans, juste avant son mariage. Cela soulève beaucoup de questions : le couple se fréquentait-il longtemps avant la noce ? Qu’en était-il de l’état d’esprit de Marie devant la maladie de Pierre ? Pierre est-il resté longtemps malade ? Et accessoirement est-ce que les messes ont été dites ? 
Dans les testaments des années 1729/1733 apparaissent les legs à ses enfants.
En 1733 ils les remercie pour l’assistance qu’ils ont apporté à « Marie Baud leurdite mere dans la longue maladie dont elle fut detenue avant son deces » - ce qui m’indique que l’épouse de Pierre est décédée avant 1733 car je n’ai pas trouvé son décès dans les registres paroissiaux (lacunes de registres de décès 1711/1731), et peut-être même avant 1729 car elle ne reçoit pas de legs dans le testament de cette année-là. En 1733 il nomme ses héritiers "Amed, Jeanne et lesdites Claudine, Jeanne Marie [mon ancêtre directe] et Josephte ses biens aymés enfans qui l'ont toujours servis et assistés de tout leur pouvoir a l'exclusion des auttres sus nommés [Jean François, Joseph, Jeanne Marguerite, Marie] qui ne luy ont jamais fait aucune assistance n'y rien fourny", temoignant de "son contentement des soins de ceux de ses enfants qui l'assistent sur ses vieux jours pendant que les autres travaillent pour eux et font leurs profits particulliers dans les paÿs estrangers". Les enfants exclus de l’héritage sont ceux qui sont dits installés en Alsace en 1764. Ambiance...
Le codicille apporte quelques précisions quant au cheptel mais ne révolutionne pas ses précédents testaments.
Cependant il est curieusement date du lendemain de son décès ! 

Pierre  apparaît sur les mappes sardes (plan parcellaire réalisés de 1728 à 1738 dans le duché de Savoie en vue de collecter l’impôt) : il possède 41 parcelles, dont 3 maisons, granges, terres, broussaille, et marais (Total : 53 223 m²).

Il ne sait pas signer.

Il est né sous le règne Charles Emmanuel II duc de Savoie et prince de Piémont. La Savoie fait des allers et retour entre royaume de France, sous le règne de Louis XIV (1690/1696, 1703/1713), et la Savoie indépendante (1696/1703, 1713/1730).

 

  • A chercher

Il existe un homonymes : les deux sont nommés Pierre TABERLET, les deux sont fils de François, l’un est surnommé des Nants (il habite la maison des Nants, c’est notre ancêtre), l’autre est dit TABERLET MASSON. Vérifier que les documents trouvés concernent bien notre ancêtre.

 

 

 

mardi 22 novembre 2022

S comme SOULARD

     - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 48 patronymes de ma généalogie commençant par S, le hasard a désigné les SOULARD, et parmi eux Jeanne SOULARD, sosa n°503, IXème génération.


  • Etat civil

Jeanne est née en 1757 aux Epesses (Vendée). A 16 ans elle épouse Louis RAMPILLON, 29 ans. Ensemble ils auront 7 enfants. Ils s’installent à Saint Amand sue Sèvre (Deux-Sèvres) où ils sont cultivateurs. En 1812 elle enterre son mari. Elle lui survit 12 ans. Elle meurt à 67 ans dans la ferme familiale.

 

  • Environnement familial

Jeanne est l’aînée d’une fratrie de 6 enfants. Je descends d’elle mais aussi de sa sœur Marie Anne née 6 ans après elle. Son père était cultivateur. Il meurt peu après sa mère, respectivement en 1802 et 1801.

Elle a connu 3 de ses grands-parents, mais deux d’entre eux sont décédés lorsqu’elle était petite. Seule sa grand-mère paternelle a vécu un peu plus longtemps (elle est décédée lorsque Jeanne avait 17 ans). Elle était d’une famille aisée, dite « Dame » lors de son mariage.

Elle a marié plusieurs de ses enfants et connu nombre de ses petits-enfants. Elle n'a enterré aucun de ses 7 enfants, tous morts après son propre décès (ce qui fait plaisir à savoir au généalogiste trop souvent confrontée à la mort en bas âge de ses collatéraux).

 

  • Sources généalogiques complémentaires

SOULARD : Au Moyen Age le mot n'a pas encore le sens d’ivrogne. Il désigne cependant une personne ayant très bien mangé (et sans doute aussi bien bu !). Vient du latin satullus (= rassasié).

Elle est née sous le règne de Louis XV, a vécu les troubles de la Révolution et des guerres de Vendée, s’est éteinte sous la Restauration.

Pas trouvée sur les listes de recensement de St Amand (pas de table antérieure à 1836).

Pas trouvée dans les registres d'ordre des comptes hypothécaires de Fontenay le Comte.

Pas trouvée sur les tables de décès de Châtillon (lacunes 1816/1894).

Elle est désignée héritière de son mari en 1812, qui lui laisse un héritage évalué à 600 francs.

Elle apparaît sur les tables de successions de Châtillon et registres des mutations : elle lègue ses effets à son fils évalués à 387 francs.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne dans les Deux Sèvres.

Jeanne est née trop tôt pour apparaître dans les cadastres.

 

  • A chercher

Pas de trace de Mathurin Soulard, frère de Jeanne : chercher s’il a participé aux combats en Vendée.

 

 

 

lundi 21 novembre 2022

R comme ROBIN

    - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 105 patronymes commençant par R, le hasard a désigné les ROBIN, et parmi eux Jeanne ROBIN, sosa n°247, VIIIème génération.


  • Etat civil

Jeanne ROBIN est née aux Epesses (Vendée) en 1780. A 23 ans elle épouse François COUTAND, qui est alors métayers à St Michel Mont Mercure. Ensemble ils auront 7 enfants, dont un mort en bas âge. Ils déménagent au grès des baux de fermes : Saint Amand s/Sèvre (Deux-Sèvres), Pouzauges, La Pommeraie. Jeanne y meure à l’âge de 60 ans en 1840.

 

  • Environnement familial

Jeanne est la 6ème d’une fratrie de 8. 2 de ses sœurs sont mortes en bas âges. Son père a exercé plusieurs professions : tisserand, laboureur, bordier, marchand. Il meurt alors que Jeanne n’avait que 9 ans. Il était lettré et avait une belle signature. Il avait hérité de sa mère une ferme située à Mallièvre qu’il met en fermage en 1765. Sa mère avait elle aussi hérité de son père une ferme, située au Petit Bourg des Herbiers, mise en fermage en 1778. Je ne sais pas ce que sont devenues ces fermes par la suite. Lors de son décès en 1822, elle légua à ses enfants plusieurs rentes.

Jeanne n’a pas connu ses grands-parents, tous décédés avant sa naissance.

Elle marie trois de ses enfants et a connu ses trois premiers petits-enfants.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

ROBIN : Très fréquent, c'est un diminutif de Robert (nom de personne d'origine germanique, Hrodberht ; de hrod = gloire + berht = brillant) porté dans toute la France, mais surtout en Vendée.

Elle vit sous les règnes de Louis XVI puis connait la Révolution, les troubles de la guerre de Vendée et s’éteint sous la Monarchie de Juillet.

En 1807 est dissoute la communauté fondée avec son mari, leur fille aînée Marie Françoise et le gendre Mathurin TREILLARD, Jeanne et son mari François COUTAND ; chacun des couples y étant pour un tiers.

Elle apparaît dans les listes de recensement de St Michel Mont Mercure en 1820. Elle habite à Laurière avec son époux et 6 de leurs enfants. Je ne trouve plus la famille par la suite, même en 1836 à Pouzauges où, pourtant, sa présence est attestée en 1833 et octobre 1836.

Jeanne apparaît dans les registres de succession de Pouzauges. Ses héritiers sont François et Pierre COUTAND (selon tables), François son époux et Pierre, Etienne, Marie, Marie Anne, Jeanne, tous enfants de ladite Jeanne ROBIN (selon registre de mutation). Il est noté le n°582 du sommier douteux. Sur ce sommier sont consignés l'existence de droits impayés ou fraudés (mais ces registres ne sont pas conservés aux archives). Quand le contrôleur a réuni les preuves de l'exigibilité d'un droit ou lorsque le contrevenant se reconnaissait débiteur de l'impôt, l'article était annulé et reporté sur le "sommier des droits certains". A l'inverse, si la réclamation est non fondée ou s'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour engager des poursuites, l'article était annulé.

La valeur du mobilier, argent, rentes et créances déclarée est de 27 francs; pas d'immeuble.
Selon la déclaration faite le 22 mai 1841 par François son époux, la succession est composée du mobilier propre, à savoir :
1) un lit composé de son bois, paillasse, coëte, traversin, matelas, estimé à 20 francs.
2) un coffre estimé à 3 francs.
3) deux draps estimés à 4 francs.
Immeubles : néant.

Sa famille n’a pas été trouvée sur le cadastre de Pouzauges (dressé en 1841). Son mari étant déclaré bordier à son décès en 1843, peut-être n’apparaît-il pas parmi les propriétaires.

 

  • A chercher

Qu’est devenu son fils Etienne, dit domestique à Mortagne en 1840 (je n’en sais pas plus).