Billet rédigé à partir des articles du Challenge AZ 2014 : que leurs auteurs soient remerciés pour leur participation involontaire (et qu’ils me pardonnent pour les quelques libertés que j’ai prises, tordant parfois un patronyme pour le transformer en nom commun : nécessité de service ! * ).
Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
lundi 30 juin 2014
#ChallengeAZ : Z comme Merci à tous...
Billet rédigé à partir des articles du Challenge AZ 2014 : que leurs auteurs soient remerciés pour leur participation involontaire (et qu’ils me pardonnent pour les quelques libertés que j’ai prises, tordant parfois un patronyme pour le transformer en nom commun : nécessité de service ! * ).
samedi 28 juin 2014
#ChallengeAZ : Y comme Y'a un problème...
- Deschesnay Perrine est née en avril 1704, tandis que ses parents se sont mariés en novembre de l'année précédente (soit cinq mois seulement avant sa naissance). Son mari Hervé Pierre, est lui-même né en mai (1714) tandis que ses parents ne se sont mariés qu'en février (soit trois mois avant sa naissance) !
- Honoré Lejard a épousé en première noce Marie Bienvenue en 1867. Il épouse ensuite Louise Châtelain le 7 janvier 1883, alors que sa première épouse n'est décédée que trois mois plus tôt, en octobre 1882. Un fils naît de cette seconde union (qualifiée de "légitime") seulement deux mois après le mariage et cinq mois après le décès de la première épouse, en mars 1883 ! Ce fils est le frère de mon ancêtre Louise Joséphine.
- Pinot Martin fait un second mariage, en avril 1715, après le décès de sa première épouse Nouchet Catherine (décédée en février 1714); une fille naît de cette seconde union en juin 1715 (soit deux mois après les noces). Martin est alors âgé de 59 ans, son épouse est de 20 ans sa cadette.
- Coutand François et Cousseau Renée se marient le 12 novembre 1736 et leur premier fils Pierre naît le 22 décembre de la même année, soit un mois et demi après les noces.
- Bertrand François et Boissinot Modeste déclarent deux naissances à un mois d'intervalle : le 21 thermidor an 11 et le 5ème jour complémentaire an 11, soit le 9 août 1803 pour le premier et le 22 septembre 1803 pour le second ! Le premier de ces enfants est mon ancêtre Marie Françoise.
- Chaillous Cécile, épouse de Puisant Noël, est la mère d’un fils, né quelques mois avant son mariage, né de père inconnu, mais prénommé Noël... Ce fils est le frère de mon ancêtre Charles Prosper.
- Lors de leur mariage, Borrat-Michaud Joseph Auguste et Jay Antoinette Adélaïde (en 1893) demandent à reconnaître et légitimer deux filles, née en 1881 pour la première (dite "enfant naturel de Jay Antoinette") et 1892 pour la seconde (dite "enfant illégitime de Borrat-Michaud Joseph").
vendredi 27 juin 2014
#ChallengeAZ : X comme Xxx, cet inconnu
Ou bien encore d’autres généanautes ont été plus clairvoyants et nous donnent la clé pour percer le mystère. Mais parfois on trouve autant de versions du même nom que d'arbres généalogiques en ligne. Du coup, le choix est difficile, voire impossible : pourquoi adopter telle version plutôt qu'une autre ? Alors, en attendant de trouver un acte plus lisible que les autres, je garde le Xxx.
Au début j'avais centré mes recherches sur mes ancêtres directs. Puis, petit à petit, j'ai élargi à tous les enfants de mes ancêtres (enfin, tous ceux que j'ai trouvé). De ce fait, je vois les patronymes plus souvent écrits, et parfois par une autre main lorsque le rédacteur de l'acte change avec les années; ce qui permet de temps en temps de déchiffrer les noms inconnus.
Enfin, quatre personnes cumulent le Xxx à la fois dans le nom et le prénom : ce sont toujours des premières épouses non nommées dans l'acte de second mariage de l'époux. Exemple : "Jean Fonteny veuf de la paroisse de Cerizay". Comme il fallait bien mettre quelque chose dans la case ajoutée dans le logiciel de généalogie, j'ai opté pour le double Xxx. Pour celles-là, je n'ai pas beaucoup d'espoir de trouver leur véritable nom et leur état de "Xxx" risque de se prolonger un certain temps.
A ce jour, on compte 18 Xxx comme patronymes et 15 Xxx comme prénoms (dans ma généalogie directe; 61 Xxx prénoms si on prend en compte la généalogie complète, avec tous les enfants).
La plupart des Xxx utilisés en tant que nom de famille sont des femmes, ce qui n'est pas étonnant : les noms d'épouses étant plus souvent négligés que ceux des hommes.
jeudi 26 juin 2014
#ChallengeAZ : W comme www.murmuresdancetres.blogspot.fr
Ne trouvant pas, à l'époque, comment éditer un CD-Rom depuis chez soi, j'ai commencé à faire un site internet. Au fur et à mesure sont venues s’ajouter les pages sur les mariages, les photos, les lieux que mes ancêtres ont connus... Et puis la capacité autorisée - gratuite - du site a atteint ses limites maximum.
C’est alors que j’ai découvert le Challenge AZ 2013 dans la seconde quinzaine d’avril ; et de là, les nombreux blogs de généalogie qui émaillent la toile. L’idée d’en ouvrir un à mon tour s’est lentement, mais sûrement, insinuée. Et c’est en novembre 2013 que j'ai inauguré mon blog Murmures d’ancêtres.
Les réseaux sociaux permettent aujourd'hui d'échanger, de diffuser, de débloquer aussi parfois... C'est une autre façon de mettre en valeur sa généalogie, de la partager. Parce que la généalogie c'est aussi une question de partage.
Aujourd’hui ce n’est plus seulement l’état civil, mais aussi, les actes notariés, les archives militaires, les recensements en ligne... qui permettent d’appréhender d’une façon différente la vie de nos ancêtres. On peut compléter le décor, ajouter de la chaire au squelette que l'on a bâti avec les actes d'état civil.
mercredi 25 juin 2014
#ChallengeAZ : V comme vigneron, forcément
Mais comme c'était l'objet du Généathème de mars, je n'en reparlerai pas ici (voir l'article M comme métier). D’une manière générale, ce sont des métiers liés au travail de la terre qui sont majoritaires : laboureurs, cultivateurs, métayers, journaliers, bêcheurs…
- les marchands (une cinquantaine d'individus) ; mais un certain nombre d’entre eux sont tantôt qualifiés de marchands, marchands fermiers, marchands puis vignerons (ou inversement) : la plupart restent donc liés aux métiers de la terre. Seuls quelques uns (8 personnes) échappent à cette tendance car la nature de la "marchandise" nous est connue : marchand boulanger, marchand de toile, marchand tanneur, marchand meunier. Seulement 19 de ces marchands signent leurs actes d’état civil.
- les "sans" : la mention "sans profession" recouvre des situations très variables selon les époques et les régions. La personne ne travaille effectivement pas; elle exerce la profession de son époux mais comme c'est une femme son métier n'est pas déclaré; elle est "mère au foyer"; cette mention équivaut aussi parfois à la retraite.
- les domestiques.
- les ménagères; mais selon les époques, ce terme désigne aussi un métier de la terre : lorsque l'agriculteur dispose d'une grande surface de terres, qu'il est riche, il est qualifié "ménager", c'est à dire chef de maison. L'épouse est donc la ménagère.
- les tisserands.
- les propriétaires (qui sont souvent des propriétaires terriens), qualifié ainsi souvent en fin de vie, lorsque la personne a pu, après une dure vie de labeur, acheter une terre.
Beaucoup plus rares dans ma généalogie, on compte 62 métiers différents exercés par une seule personne parmi nos ancêtres. Certains sont peu ou mal connus : les définitions ont été empruntées à D. Chatry, les métiers de nos ancêtres ( * ). Quelques exemples :
- Métiers de la santé :
- Apothicaire (Bénavent Jean, à Conques, XVIIème). Celui qui prépare et qui vend les remèdes pour les malades : pharmacien.
- Maître apothicaire (Bel François, à Taninges, XVIIIème)
- Couvreur d'ardoise (Courballay Guillaume, à Villevêque, 1672)
- Maître charpentier (Bouchard Antoine, à Durtal, 1731)
- Chapelier (Astié Augustin, à Conques, 1805/1821)
- Drapier (Bodet Jean, à Villevêque, 1619)
- Tissier en toile (Vallée René, à Brain sur l'Authion, 1669). Personne qui fabrique des tissus de lin, de chanvre.
- Maître cordonnier (Chaney Claude, à Cerdon, 1680)
- Mercière (Bregeon Clémentine, à Châtillon)
- Sarger (Raouls Jean, à Conques, avant 1744). Ou serger : ouvrier fabriquant des étoffes ou tissus de laine, de la serge.
- Tailleuse (Coutand Marianne, à La Pommeraie, 1840)
- Charron (Brard Mathurin, à Jarzé, 1697). Fabricant de chars, charrettes, tombereaux, brouettes et autres moyens de transport.
- Cordier (Bédier Jacques, à Faremoutiers, 1703)
- Vacheron (Gros Joseph, à Chezery, 1721). Définition pas trouvée.
- Employé dans la brigade (Puissant Marin, à Candé, 1740/1742)
- Gendarme à pied à la résidence d'Ajaccio (Astié Pierre Jean, à Ajaccio, 1851)
- Procureur de fabrique (Bieslin Jean, à Pellouailles, 1707). Personne chargé des intérêts matériels de la communauté religieuse du village.
- Receveur de l’enregistrement (Martin Pierre-Jean, à Conques, 1815, 1833). Personne qui fournit les renseignements pour l'établissement des titres de propriété des biens immeubles et la rédaction des déclarations de succession.
- Instituteur / instituteur primaire / institutrice (Berrod Jean-François, à Montanges, 1844, et Mérignat, 1853 / Roy Flora, à Châtillon sur Sèvre, 1924)
- Nourrice d'enfants (Pillet Marie, au Plessis Grammoire, 1866)
- Blanchisseuse (Béroud Roze, au Poizat, 1839)
- Cuisinière (Le Floch Ursule, à Tigeaux, 1900)
- Lingère (Galerne Marie, à Loudéac, 1868/1874)
- Employé de la Banque de France (Rols Alexandre, à Angers, 1868)
- Marchand boulanger (Nourry Pierre, à Candé 1753)
- Représentant de commerce (Borrat-Michaud André, à Angers, 1946)
- Marinier (Macréau Henri Lucien, à Mortcerf, 1720). Marin d'eau douce, c'est à dire naviguant sur rivières et canaux, généralement sur une péniche assurant le transport des marchandises.
- Pêcheur (Le Tessier François, à Ménil, 1702)
- Pontonnier (Le Tessier Jean, à Ménil, 1704). Personne percevant les droits de pontonage payés par ceux qui traversent une rivière soit sur un pont soit dans un bac.
- Aubergiste (Prost Joseph Marie, à Martignat, 1838). Personne tenant maison où l'on loge et ou l'on donne à manger.
- Cabaretier (Pillet Jacques, à Ingrandes s/Loire, 1810). Personne tenant maison où l'on donne à boire et à manger pour de l'argent.
- Farinier (Jarousseau Pierre, à Rochetrejoux, 1738). Marchand qui vend de la farine.
- Coutelier (Puissant Charles, à Candé, 1856)
- Déménageur (Borrat-Michaud Jean François, à Eaubonne, 1920)
- Maître maréchal (Mathieu Mermillon Pierre, à Montanges, 1685)
- Ouvrière lapidaire (Gros Marie, à Condamine, 1916). Ouvrière taillant toutes sortes de pierres précieuses.
- Rentière (Maire Marie-Sophie, à Groissiat, 1855)
- Botteleur (Le Floch Vincent Marie, à Loudéac, 1901). Ouvrier métallurgiste chargé de mettre en bottes les barres (ou verges) de fer pour la vente; les verges de fer étant ensuite utilisées par les cloutiers, entre autres.
On compte cinq métiers exercés de père en fils ou belle-mère/bru :
- Praticien (Regourd Pierre et Etienne, en Rouergue). Médecin. Il épouse une fille d'apothicaire (Bénavent Marie, à Conques, en 1672)
- Concierge des prisons (Puissant Marin et son fils Joseph, à Candé, de 1745 à 1783). Le père a d’abord été « employé dans la brigade ».
- Cordonnier (Puissant Urbain et Pierre, à Morannes, 1663)
- Filandière (Le Mauff Suzanne et sa bru Le Goff Marie Louise, à Loudéac, en 1808 et 1843). Fileuse de lin : Femme travaillant les filasses de lin avec un rouet de manière à en produire des fils qui sont ensuite mis en pelote.
- Maréchal en œuvres blanches (Clavier Pierre et son fils Gabriel, à Saint Sylvain, en 1700 et 1701). Taillandier (forgeron) ne fabriquant que des outils tranchants.
( * ) Sauf le receveur de l'enregistrement.
mardi 24 juin 2014
#ChallengeAZ : U comme Usson
On trouve également des patronymes présents à la fois du côté paternel et maternel, comme les Robin.
Si on englobe la totalité de ma généalogie, les résultats diffèrent un peu.
Environ un tiers des patronymes restent mystérieux (leur étymologie n'a pas été trouvée).
- On a parlé du R de Astié (cf. article du challenge A comme Astié).
- Le changement est parfois phonétique : Halary > Alary.
- D’autres fois il évolue véritablement : Angeard > Anjard > Enjard > Jard > Jar > Legeard > Lejard. Ces évolutions compliquent le travail de recherche, notamment lorsque l'individu déménage.
- Les noms s’ajoutent au fur et à mesure des générations : Assumel devient ensuite Assumel Lurdin, Alhumbert devient Alhumbert Blanc...
- Au contraire, au cours des générations on perd parfois le second nom : Mathieu Verney devient Mathieu, Berrod Rochais devient Berrod...
- Les « dit » (les surnoms) sont nombreux. Ainsi on voit un "Assumel dit Lurdin" (qui deviendra ensuite Assumel Lurdin), "Jean Buffard dit Bon garçon" (1689) ou son père "Jean Bon garçon dit Buffard" (1707), "Jean Vualliat dit Cougniat" (1698), "Peytier Jean dit la pierre" (1706)... Alombert Etienne est qualifié, dans son acte de décès, en 1780, de « petit homme des granges du poisat hameau de ladite paroisse [Lalleyriat] ».
- ceux qui désignent une particularité physique : Lebeau, Petit, Gros
- ceux qui désignent un lieu : Desboys, Fontaine, Deslandes, Deschamps
- ceux qui désignent un métier : Verdier, Vigneron, Le Maçon, Cordier
- ceux qui rappellent le règne animal : Loiseau, Lecocq, Pigeon
- ceux qui rappellent les liens avec la sphère seigneuriale : Lecuyer, Châtelain, Chasteaux, Roy, Chevallier
- Ceux qui sont des prénoms : Gérard, Antoine, Robert
Bon, bien sûr, on choisi pas son (ses) nom(s) de famille. Et le nom ne présage en rien de la personne elle-même... Mais je dois avouer que c'est avec un peu de soulagement que j'ai constaté qu’il n’y a pas de patronyme ridicule ou insultant dans ma généalogie : je suis ainsi tombée dans les registres, au cours de mes recherches, sur des Clochard ou, mieux encore (si l'on peut dire), des Connard; heureusement sans lien de parenté. Ni de mariage hasardeux : je me souviens de cette histoire racontée par mes parents : deux de leurs connaissances se sont mariés, Mlle Cochon a épousé M. Sallé, et ils ont emménagé rue des Longs Boyaux ! Véridique !
lundi 23 juin 2014
#ChallengeAZ : T comme tombe, dernière demeure
- celui de Saint-Amand-sur-Sèvre (79) où subsiste la tombe de Gabard Célestin Félix, mon AAGP décédé en cette commune en 1924,
- celui d’Angers où quatre tombes ont été identifiées : le couple Astié Daniel et Assumel-Lurdin Marcelle (mes GP, décédés en 2001 et 2013) et celle des parents de Daniel, Augustin et Lejard Louise (AGP paternels décédés respectivement en 1974 et 1970), le couple Gabard Joseph et Roy Flora (AGP maternels décédés en 1965 et 1996), et celle de Borrat-Michaud André et Bregeon Clémentine, la grand-mère de son épouse réunis dans le même caveau (GP et AAGM décédés en 1963 et 1953).
J'ai eu la chance, pendant longtemps, de ne pas être confrontée à la mort de proches. Pas de deuil. Pas de visite au cimetière.
Alors, avec ces excursions un peu particulières (pour des vacances), en un instant ils sont là, ces aïeux disparus. Ils sortent de cette espèce de vie virtuelle où ils sont tous : un nom sur une liste, une ligne dans un registre... Là sous nos yeux. Concrètement.
D’autant plus présent lorsqu’une photo figure sur la pierre grise, comme c’est le cas pour Célestin.
Pour les autres cimetières visités, nos ancêtres ont quitté ces régions vers 1870 pour les Astié (Aveyron), vers 1895 pour les Borrat-Michaud (Haute-Savoie), vers 1875 pour les Le Floch (Bretagne). Il est difficile de retrouver (et surtout d’identifier) des tombes aussi anciennes.
( * ) Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet des plaques de porcelaine qui ornent les tombes en Limousin (et parfois plus loin aussi), je vous recommande l'excellent ouvrage de JM. Ferrer et Ph. Grandcoing : "Des funérailles de porcelaine" (éd. Culture et patrimoine en Limousin)