« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 8 août 2014

Et il n'y a pas d'âge pour transmettre ses découvertes

Il y a quelques temps, j'expliquais qu'il n'était jamais trop tôt pour commencer la généalogie.

Aujourd'hui je déclare qu'il n'y a pas d'âge pour transmettre ses découvertes !

Cette fois, je ne m'adresse plus à mes jeunes neveux/nièces, mais à la génération de mon père. Pour son anniversaire j'ai créé un livre sur sa famille. Ce n'est pas un roman familial, c'est plutôt un document visuel.
Je l'ai réalisé grâce à un site éditeur d'albums photos.

Livre de famille, couverture, coll. personnelle

J'ai choisi le format, le nombre de pages, la couverture. J'ai ensuite réalisé les pages intérieures selon mes envies.

 Livre de famille, pages intérieures, coll. personnelle

Très facile à réaliser :
  • Il suffit d'ajouter un bloc de texte et de rédiger ce que vous souhaitez (un copié-collé est aussi possible, si vous avez déjà rédigé ces informations ailleurs). On peut bien sûr modifier la police, le corps, etc. comme on veut. On place le bloc de texte à l'endroit souhaité. Et on peut même modifier son orientation pour lui donner un air penché qui apporte une dynamique à la page.
  • Ensuite, même chose pour les images : photos de personnes, de lieux, ou tout document iconographique souhaité. L'éditeur vous indique si la résolution de la photo est suffisante pour donner un bon rendu à l'impression. 
  • Pour créer une unité, j'ai rajouté les bandes de couleurs.

Une double-page par génération.

Une fois que le document convient, il suffit de passer commande et d'attendre son colis.

A l'origine, ce livre était prévu pour mon père, mais tant qu'à faire, je l'ai aussi proposé à mes oncles et tantes et l'ai fait éditer en plusieurs exemplaires. Et c'est comme ça qu'ils furent enchantés de recevoir un livre racontant l'histoire de leur famille.

Et c'est ainsi un bon moyen de transmettre ses découvertes généalogiques.




jeudi 31 juillet 2014

#Centenaire1418 pas à pas : juillet 1914

Pour commémorer le centenaire de la guerre 14/18, j'ai décidé de suivre pas à pas mon arrière-grand-père Jean François Borrat-Michaud au cours de ces années de conflit.

Jean François Borrat-Michaud est né en 1894 à Samöens (Haute-Savoie). 


Jean François Borrat-Michaud, vers 1917 ou 1918, coll. personnelle

Son père, Joseph Auguste, est né à Champéry (Suisse) en 1863. Installé à Samoëns sans doute dans la décennie 1880, en tant que cultivateur, il épouse Antoinette Adélaïde Jay en 1893. Lors de ce mariage, ils reconnaissent la fille d'Antoinette, Félicie Césarine (née en 1881) et la fille de Joseph, Marie Louise (née en 1892). Un autre enfant viendra agrandir la famille : Armand, né vers 1905.

Arbre généalogique Jean François Borrat-Michaud
 
Alors que Jean François a tout juste 20 ans, la Première Guerre Mondiale éclate. 

Nous avions déjà parlé de lui sur ce blog (ici, et ). Mais cette fois c'est une façon différente de lui rendre hommage, en le suivant pas à pas.

Revivez avec moi, au jour le jour, son parcours tout au long du conflit de la Première Guerre Mondiale sur son compte Twitter @jfbm1418 ( * ). Ou, si vous préférez la version blog, les tweets du mois seront regroupés dans des articles récapitulatifs mensuels.

Ce "live tweet 14/18" a commencé le 29 juillet 2014/1914 :

- Je m'appelle Jean François et je vais bientôt connaître 4 années peu communes, qui me marqueront à vie.

- J’ai tout juste 20 ans : né le 26 juin 1894, j’ai fêté mon anniversaire en famille le mois dernier.

- J'ai grandi à l'ombre du Criou (la montagne), dans le bourg de Samoëns en Haute-Savoie
Église de Samoëns et, en arrière-plan, le Criou © Delcampe

30 juillet :

- Papa a rapporté le Petit Journal. Ils en parlent encore ce matin : la tension est palpable. Aurons-nous la guerre ?
Le Petit Journal, 30 juillet 1914, © Gallica

- Je reviens de la place de l’église : sous le Gros Tilleul, on ne parle que du discours de Jaurès, longuement applaudi hier.

- Après une journée de labeur dans les parcelles hautes, de retour à la maison, nous apprenons la mobilisation générale en Russie.

31 juillet :

- Rentré en catastrophe à Samoëns, reverrais-je un jour le faubourg St Martin et le troquet où j’étais garçon de café ?
Paris, rue du Faubourg Saint martin, © Delcampe

- Et les jolis yeux bleus de Lisette ?

- Le temps est lourd : les pays d'Europe décrètent la mobilisation générale les uns après les autres; avec allégresse ou frayeur c'est selon.

- Nous venons d’apprendre que Jaurès a été assassiné ! Stupeur générale. Le conflit semble maintenant inévitable.


( * ) Pour mémoire, Twitter est un réseau social sur lequel on s'exprime en courts messages (140 caractères maximum); on peut aussi joindre des photos ou des vidéos. C'est pour cela que les messages de Jean François sont très courts.

lundi 21 juillet 2014

Il n'est jamais trop tôt pour commencer la généalogie

Fort de ce principe, j'ai entrepris de transmettre le goût de la généalogie à mon neveu (4 ans) et ma nièce (9 mois) !

Bon, OK, c'est un peu tôt pour qu'ils passent leurs journées aux archives à compulser de vieux registres en latin. Alors, il a bien fallu trouver autre chose : les sensibiliser à la notion de famille et de parents (au sens large), par exemple. D'autant plus qu'ils habitent loin et que je ne les vois pas souvent. Alors, pour qu'ils n'oublient pas leur branche limousine, j'ai réalisé pour eux des "arbres généalogiques" spécifiques.

Voici le compte-rendu de mon expérience, qui pourra peut-être vous donner des idées . . .

J'ai utilisé deux méthodes différentes :
  • le fait-maison
  • le fait-internet

Mon neveu est dans sa période pirate et sa chambre a un décor marin : je ne voyais pas l'y mettre un grand chêne. J'ai donc confectionné un "bateau pirate généalogique".

Bateau pirate généalogique

Je suis donc partie de mon neveu et j'ai ajouté les photos de sa sœur, ses parents, ses oncles/tantes et grands-parents. Bon l'inconvénient c'est qu'un arbre généalogique est serré à la base (l'individu de départ) et s'élargit au fur et à mesure qu'on ajoute des générations. Or le bateau c'est exactement l'inverse ! Serré en haut, à la pointe de la voile, et large à la base au niveau de la coque du bateau. J'ai donc dû tricher un peu pour pouvoir caser tout le monde. On ne retrouve pas forcément cette belle forme épanouie qui caractérise les arbres généalogiques traditionnels, mais bon il a bien fallu s'adapter au motif choisi.

L'idée est ensuite d'accrocher ledit bateau à hauteur d'enfant (en bas d'un mur de sa chambre, ou au dos de la porte) afin qu'il puisse y retourner souvent pour aller voir les photos des différents membres de la famille. Comme ça, avec un peu de chance, il se souviendra de nos visages quand nous le reverrons à sa prochaine visite.

Si vous ne vous sentez pas l'âme d'un bricoleur, vous pouvez aussi faire appel au magicien internet. Il doit exister de nombreux sites, mais personnellement j'ai contacté Mémé Moustache. A partir de photos, j'ai reconstitué les membres de la famille façon portrait robot. A ma disposition, différentes forme de visage, de nez, de lunettes, des couleurs de cheveux variées, etc . . . que j'ai associé pour faire des portraits qui nous ressemble (enfin, dans l'esprit, quoi !).

Je suis partie de ma nièce et j'ai ajouté sa parenté au fur et à mesure. Ensuite, Mémé Moustache s'est chargée pour moi d'éditer un livre adapté aux jeunes enfants.

Ma famille illustrée, édité par Mémé Moustache

 

Moi, j'ai choisi le format livre, mais il y a aussi la possibilité de faire des jeux de mémoire et des puzzle en bois, des magnets, etc . . .


Et maintenant, mamie peut raconter l'histoire de la famille à sa petite-fille.



Et après, il ne restera plus qu'à attendre qu'ils grandissent pour passer à la vitesse supérieure . . .