« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 14 juillet 2018

#Généathème : Des objets

Je n’ai pas d’objets familiaux en ma possession (à part peut-être une médaille mystérieuse), même si quelques uns sont passés entre mes mains. Mais j’ai dû les rendre à leurs propriétaires légitimes. Par contre, j’ai  hérité de beaucoup de papiers de familles : cela va de cartes postales aux avis de décès, en passant par les cartes d’identité ou des photographies – j’ai déjà eu l’occasion d’en parler sur ce blog.
A l’occasion du défi #genealogie30, j’ai abordé plusieurs fois les documents laissés par mon grand-père paternel, lui qui avait commencé sa généalogie et celle de son épouse, et qui m’a transmis le virus.

Dans le carton des « vieux papiers », j’ai exhumé un document écrit de sa main, où il raconte quelques souvenirs, bribes de son histoire. Aujourd’hui il se présente sous la forme de quatre photocopies, format A4 ; mais à l’origine cela devait être deux feuillets, puisque l’un porte la mention « suite au verso ». On y retrouve sa belle écriture soignée (et ses tournures de phrases un peu surannées) que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer et qui m’émeut toujours quand je la vois. Je retranscris ce document tel qu’il m’est parvenu (orthographe comprise…).


Il commence par évoquer ses parents :

Page 1
 « Mes parents sont nés tous les deux, la même année en 1888. S’ils vivaient encore, cela ferait bientôt cent ans. Ils m’ont appris bien des souvenirs de leur temps que j’ai essayé de garder. »

Mon grand-père, Daniel Augustin, était fils unique. Ses parents, Augustin Daniel Astié et Louise Joséphine Lejard éteint bien nés tous les deux en 1888. Lui à Angers et elle à Andard (Maine et Loire). Ce document a donc été écrit un peu avant 1988 : mon grand-père avait alors entre 70 et 75 ans.

« Je suis un grand-père, et, avec mamie, nous avons eu des enfants, qui, à leur tour, nous ont donné bien des petits enfants. C’est cela la famille, ceux qui nous suivent et ceux qui ont été avant nous. »

En 1935 il a épousé Marcelle Philomène Assumel-Lurdin, celle qu'il appelait « mamie » à la fin de sa vie. Ensemble, ils ont eu 7 enfants. Au moment où il écrit ils ont un peu plus de 20 petits-enfants. Leurs arrière petits-enfants ne sont pas encore nés, mais ils en verront quelques uns avant leurs décès. Quand à la dernière phrase, je trouve que c’est une belle définition de la famille, voire de la généalogie.

« Je suis né en 1913, l’année avant la grande guerre mondiale de 1914-1918. Mon père ne m’a pas connu longtemps avant de partir à la guerre. Il a été comme tous les soldats français au front, dans le nord ou à l’est de la France. »

Mon grand-père naît en juin 1913. La mobilisation de la première guerre mondiale est décrétée le 1er août 1914, soit un peu plus d’un an après sa naissance. Faisant partie de la classe 1908, son père Augustin avait déjà fait son service militaire et envoyé dans la réserve en 1911. Mais en 1914, âgé de 26 ans, il est aussitôt rappelé sous les drapeaux : le 15 août 1914 il rejoint la 22ème compagnie C.O.A., c'est-à-dire une section de commis et ouvriers d’administration (unités chargées du ravitaillement des troupes)… ou d’artillerie (chargés de l'entretien dans les forts des pièces d'artillerie) ; je ne sais pas quel est la bonne section où il a été envoyé. J’ignorais aussi qu’il avait été dans le Nord de la France, sa fiche militaire ne le précisant pas.

« Puis la guerre s’est étendue dans une autre partie de l’Europe, au sud, en Serbie – qui n’est plus maintenant un état indépendant et fait partie de la Yougoslavie – L’Autriche et la Hongrie étaient alliée de l’Allemagne et se battaient contre la Grèce, alliée de la France. »

Sans doute mon grand-père partage-t-il les souvenirs de son propre père, ou bien est-ce son goût pour l’Histoire (et les histoires) qu’il aimait raconter ?

« Mon père, avec beaucoup d’autres soldats, dont son capitaine, Mr Bessonneau, le patron de l’usine d’Angers, ont été envoyés par de grands bateaux naviguant en convois sur la mer Méditerranée, à Salonique, une ville très ancienne de la Grèce. »

Nous entrons ici dans la légende familiale qui veut que le patron des usines Bessonneau d’Angers ait été envoyé sur le front d’Orient en "emportant" avec lui tous ses ouvriers. Les Angevins connaissent bien les usines Bessonnneau, un des plus gros employeurs de la ville, ancienne manufacture de chanvre, puis « filature, corderie et tissage », avant de fabriquer des tentes de grandes tailles pour protéger les aéroplanes, qui eurent beaucoup de succès pendant la guerre et son aviation naissante. Je n’ai pas trouvé la preuve qui me permettrait de confirmer que Bessonneau a bien emmené avec lui tous ses ouvriers. Quoi qu’il en soir en septembre 1915 Augustin sera affecté dans un groupe d’aviation, direction « l’Orient ». Ce que nous confirme l’extrait suivant :

Page 2
 « Il était dans le grand corps de l’aviation, dans les rampants, ceux qui s’occupaient des hangars, des moteurs, et… des avions au sol. »

D’abord basé à Salonique, il fut ensuite affecté dans les Dardanelles.

« Ma mère a besogné dur pour pouvoir vivre. Elle faisait de la couture pour les habits des soldats et travaillait aussi chez une charcutière dont le mari était au front. »

Elle était couturière à l'école Chevrollier, place de l'Académie, l'année de son mariage (1912) ; mais j’ignore quel était son employeur pendant la guerre. Mon oncle Jean a hérité de sa vieille machine à coudre à pédale (même si elle était alors  hors d’usage), en souvenir d'elle ; machine qui avait dû longtemps lui servir. Elle fut aussi servante chez le docteur Letournel. Leur précédente domestique s'appelait Joséphine : en embauchant Louise, ils ont donc décidé de la rebaptiser Joséphine, histoire de n'avoir pas à retenir un nouveau prénom ! Par hasard, il se trouve que c'était le second prénom de Louise : ça tombait bien ; mais de toute façon elle n'avait pas son mot à dire. Après-guerre elle a, elle aussi, travaillé chez Bessonneau (comme tout le monde à Angers !).

« La guerre terminée par la défaite des allemands et des autres nations qui s’étaient mises du côté des prussiens, les soldats français rentrèrent  dans leurs foyers après l’armistice du 11 novembre 1918.
Le régiment de mon père dut rapatrier tout le matériel que la France avait envoyé à l’armée qui avait défendu les petites nations loin de ses frontières pendant quatre ans. Ces soldats ne rentrèrent en France qu’au début du mois de janvier 1919. »

Nommé caporal en 1917, Augustin est finalement démobilisé en mars 1919 selon sa fiche militaire (motif : un enfant, trois frères tués au combat). Le souvenir de mon grand-père d’un retour en janvier est donc sans doute un peu prématuré. Par ailleurs, il obtient une pension d’invalidité ayant été infecté par le paludisme lors de son affectation en Orient.

« Je me rappel bien du retour de mon père, arrivé chez nous, comme ça, à l’improviste. Je revois sa vareuse militaire, son képi gris, - il n’était plus bleu horizon – et aussi ses bandes molletières aux jambes, mais surtout le bonheur de mes parents. »

Mon grand-père avait alors 6 ans. Le retour, tant attendu et pourtant inopiné, a dû être une véritable surprise et une joie pour Louise qui n’avait pas dû voir son mari pendant de longues années. Le récit de mon grand-père passe sous silence une légende familiale qui dit que lui, au contraire de sa mère, ne fut pas du tout enchanté de « l’intrusion » de cet homme inconnu (il n’avait pas de souvenir de lui avant-guerre bien sûr) dans le foyer intime qu’il partageait seul avec sa mère !

« Quelques jours après nous avons été nous faire photographier tous les trois. Ces photos et les souvenirs que j’ai de tous ces moments là sont pour moi, et pour les miens, la mémoire vivante que je veux laisser à tous mes enfants et petits enfants pour qu’à leur tour ils aiment garder les liens que nous tissons entre nous avec les bons et les durs moments de notre vie. »

La photographie dont il est question ici, la voici :

Quand à la mémoire, elle est toujours vivante grand-père, grâce à tes écrits…

Le document se poursuit sur sa vie proprement dite :

Page 3
 « Quelques réflexions sur la vie professionnelle d’un gamin du Faubourg St Michel. »

La famille Astié a habité ce faubourg Saint Michel à Angers, faubourg qui n’existe plus aujourd’hui ayant été détruit pour insalubrité dans les années 1960 ; et on peut comprendre pourquoi : le bâtiment où ils habitaient était en partie creusé dans l'ardoise. Le rez-de-chaussée était occupé par la boucherie Frète (oncle et tante d’Augustin) et l’usage du premier étage était réservé à la « grand-mère Frète ». Le deuxième étage, au sommet du rocher, donnait sur une petite cour avec le logement de la famille Astié et un cabinet d'aisance dont la fosse était creusée dans le rocher. Dans ces vieux bâtiments les logements étaient imbriqués les uns dans les autres. L'escalier était taillé dans le rocher d'ardoise. L'appartement était petit et sombre. La cuisine donnait sur la cour et la chambre donnait sur la rue. Dans cette chambre une cloison séparait le lit de Daniel du lit des parents. [1]

« A 13 ans, vers le milieu du mois de juillet, après la fermeture de l’école primaire du faubourg St Michel pour les vacances scolaires, muni de mon certificat d’étude, sans plus attendre, je commençais ma vie professionnelle.
Mon père m’avait trouvé une place d’apprenti mécanicien. « Chez Tafforeau-Taffanel » ainsi que l’on disait. Je pouvais devenir ajusteur dans la mécanique agricole. Noble ambition ! Hélas ! deux mois après, un petit accident au poignet droit dont j’eu bien garde de me plaindre, fut découvert par le contremaître. La grimace que je fis lorsqu’il me tourna les poignets pour voir su j’avais des ampoules aux mains fut le signal de la fin de ma carrière dans cette grande profession. »

C’était l’époque où on ne « perdait pas trop de temps à faire des études » : dès 13 ans, mon grand-père s’apprête donc à devenir un mécanicien (dans tous les sens du terme). D’après cet extrait, et les termes qu’il emploie au sujet de cette profession, cela semblait lui convenir. Mais son « petit accident » était assez sérieux tout de même puisqu’il fut renvoyé et immobilisé longtemps, comme il est dit ensuite :

« Pendant un an et demi mon avant bras droit resta immobilisé dans un plâtre. Dans le faubourg, on craignait plus que tout, la tuberculose. Cette période inactive fortifia ma constitution. A l’école j’aimais le « dessin géométrique ». Le docteur Jamin ami de la famille me recommandat à un architecte, Mr. Bricard. Tout le reste de ma vie professionnelle et familiale fut heureusement orientée par ce fichu accident, qui et, longtemps après, par de l’arthrose qui se rappelle encore à moi.
suite au verso »

L’accident était donc sérieux. Mais il eut d’heureuses conséquences : l’entrée en poste chez un architecte, où mon grand-père pu laisser s’exprimer son goût pour le dessin (et la belle écriture). Finalement, ce devait davantage lui convenir qu’un métier de mécanicien !

Page 4
 « C’est en 1928 que j’entrais au service de Mr Bricard Architecte rue Celestin Port à Angers pour apprendre le dessin d’architecture, faire les courses, tirer les plans en x exemplaires etc… Tant bien que mal, j’appris à comprendre et à tracer des plans. Mr Enguehard me format et je lui en suit très reconnaissant. On me fit parfois copier des plans et les mettre à une échelle supérieure. »

Il entre au cabinet d’architecture en 1928 ; il a donc 15 ans. Il a toujours été passionné par le dessin et avait chez lui une grande table d’architecte… et n’a pas aimé du tout lorsque l’un de ses fils l’a utilisée pour en faire un toit de cabane ! C’était une période heureuse pour lui je pense.

« Puis vint une période particulièrement difficile par suite de la crise qui sévissait aux Etats Unis. Mr Bricard se sépara de moi et de peut être d’autres dessinateurs qualifiés. J’avais appris bien des choses qui m’aideraient par la suite, très efficacement. Cela se passait début octobre 1933. J’étais sans travail et bien ennuyé. »

La « crise de 29 » eut donc des conséquences jusque dans ma famille. Et voilà mon grand-père, âgé de 20 ans, sans emploi et « bien ennuyé » pour reprendre ses mots ! Mais…

« J’avais connu une jeune fille au cours d’un pèlerinage à Lourdes. Elle me plaisait beaucoup. Je crois que nous nous aimions. J’en suis absolument sûr, maintenant, après plus de cinquante années d’épousailles ! »

Plusieurs photos montrent ce pèlerinage à Lourdes, dont celle-ci :
Daniel pose à côté d’une jeune fille, Marcelle… qu’il épousa en 1935. Leur mariage dura 66 ans.

« Un camarade scout, André Alliot, qui devint son beau-frère en 1937, fit part a son père, directeur du Grand Bon Marché, place du Ralliement, de ma situation de sans travail. Il avait besoin d’un apprêteur, vendeur, et autres fonctions. Il me prit à son service. C’était le 15 octobre 1933. Je n’avais pas été longtemps sans occupation. J’appris bien des choses. A connaitre les tissus, le contact avec la clientèle, les rouries de la vente, flater le client, mais pas trop, complimenter la maman de ce joli garçon auquel on essaye un costume plus grand que son âge, car il va grandir n’est ce pas, mais surtout parce qu’il n’y en a pas d’autres en rayon. J’ai aimé cette période, qui m’a fait comprendre que l’on peut convaincre, sans forcer la personne à abandonner son point de vue, mais en l’enrichissant de conseils ou d’arguments supplémentaires qui lui feront prendre une décision plus conforme ou plus réfléchie en fonction de ses besoins. Cela m’a beaucoup aidé par la suite, dans le devoir d’orienter des gens vers des solutions qui s’imposaient, avec beaucoup plus d’importance a eux. »

La période de chômage de mon grand-père ne dura donc qu’une quinzaine de jours. Il apprit un nouveau métier et ses anecdotes sur son nouvel emploi sont, je trouve, assez savoureuses. Il occupa ce poste jusqu’à la guerre. Il devint ensuite secrétaire général des Mouvements Familiaux - pendant et après la guerre - et participa à la création de l'UDAF (Union Départementale des Associations Familiales), en 1945. Il aida de nombreuses familles et je pense que c’est l’allusion qui se cache derrière sa dernière phrase. Militant populaire des familles, il prit avec son épouse, l'organisation et la gestion de la Maison Familiale de Vacances et de Repos des Travailleurs, située sur le domaine du Hutreau à Sainte-Gemmes-sur-Loire, dans la proche banlieue d’Angers (de 1945 à 1952). C’est là que mon père est né.

Mais ceci est une autre histoire car les souvenirs de mon grand-père couchés sur ces papiers s’arrêtent ici.



[1] Merci à mon oncle Jean pour ces précieux souvenirs.




dimanche 1 juillet 2018

#Genealogie30 2018

Pour ce mois de juin, le défi est nous retrouver autour du mot clé #Genealogie30.
Nous partageons sur les réseaux sociaux, sur nos blogs, notre passion pour la généalogie, nos coups de cœur.
Tous les jours un thème différent nous est proposé :


Tout comme le #ChallengeAZ, le but est de nous retrouver pour faire la fête et partager notre passion. Pas besoin de grands discours, un mot, une image suffisent parfois à communiquer et à toucher.
___

Comme de nombreux généalogistes, j'ai posté un court message sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram) au jour le jour, selon le thème imposé. Si vous avez manqué une ou plusieurs de ces publications, ou juste pour le plaisir, retrouvez-les ici réunies.

Jour 1. Votre généalogie : mes ancêtres me murmurent leurs vies, leurs histoires, leurs secrets. Tendez l'oreille, vous les entendrez aussi...


Jour 2. Signature : Les signatures les plus anciennes de mon arbre : Julien Jallot en 1617 pour les hommes et Anne Bachelier en 1673 pour les femmes.

Jour 3. Votre saison préférée : l'hiver, et plus précisément janvier et février, car c'est pendant ces deux mois-là qu'on s'est le plus marié chez mes ancêtres.


Jour 4. Votre espace de travail... c'est bien installée dans le canapé !


Jour 5. Tout petit. Tout petit est cet acte : un nom, une paroisse, une date et c'est tout ! Pas de "décédée, inhumée, cimetière, etc..." pas de témoin ni même le nom/signature du curé. Tout petit petit.


Jour 6. Une lettre (extrait) : celle de mon arrière grand père demandant un poste et expliquant qu'il "n'a jamais pu réussir en rien [...] veuf pour la 2eme fois [... et sa nouvelle] femme malade". Émouvant.



Jour 7. Cigale ou fourmi ? Mon ancêtre le plus pauvre apportait en dot une seule et unique chèvre. Le plus riche avait terres, titres et château.


Jour 8. Dessine-moi un arbre : c'est celui de mon grand père paternel, qui m'a donné le goût à la généalogie. Aujourd'hui il y a trop de monde pour représenter mes ancêtres sur un arbre...


Jour 9. La ménagerie : dans les actes notariés de mes ancêtres je trouve des "brebis garnyes, des bouefs a poil rouge, des chèvres mères poil blanc, demi douzaine tant de moutons que de brebis, des ruches à miel, des noges (torreau)", etc...


Jour 10. Vos archives préférées : les archives notariales, tellement riches en informations... pour peu que tu puisses les déchiffrer !

 
Jour 11. Arc en ciel : c'est l'image de mon arbre (enfin les 10 premières générations). Où l'on voit que les archives départementales de l'Aveyron et du Maine-et-Loire sont bien fournies, que la Révolution a laissé des traces dans les Deux-Sèvres et en Vendée et qu'un fils naturel fait un grand trou dans une roue.


Jour 12. Tic-tac : la généalogie c'est jusqu'à l'infini et au-delà... jusqu'à la mort quoi ! (Je sais, s’intéresser à la mort peut paraître bizarre pour des non-généalogistes...).


Jour 13. Au commencement : le cahier résumant les recherches de mon grand père, écrit de sa belle écriture (dont a aussi été extrait l'arbre du jour 8).
Jour 14. La paléographie : je l'ai apprise sur le tas. Je me débrouille de mieux en mieux, mais quand l'encre est délavée, le papier devenu transparent, ou que le rédacteur n'y met pas du sien avec ses pattes de mouches, on se sent un peu seule !


Jour 15. Des ruches (virtuelles) : je pense aux réseaux sociaux. Une véritable communauté où règne l'entraide, la solidarité et le partage... et où il y a même une reine, n'est ce pas ? 😉



Jour 16. Très grand. Très grand est mon arbre, à tel point que j'ai dû renoncer à l'imprimer : il ferait plusieurs fois le tour du salon avec ses... 10 648 individus (à ce jour) !


Jour 17. L'album : comme c'est la fête des pères je pense à l'album que j'ai fait pour mon père racontant l'histoire de ses ancêtres grâce à mes recherches (textes, photos, actes) - voir article du blog qui y est consacré.


Jour 18. Cousinage(s). J'ai découvert plusieurs cousin/es grâce à la "ruche" des réseaux sociaux (voir Jour 15); et de nouveaux sont apparus depuis le billet rédigé sur le blog à ce sujet. Mais bien sûr ma multiple cousine @feuilledardoise y a toujours une place de choix !

 
Jour 19. Mon outil favori : mon ordinateur. Il contient toute ma généalogie, documents et photos numérisées et me permet de consulter les archives (notamment) puisque je n'habite pas dans une région où vivaient mes ancêtres.


Jour 20. Insolite : rencontre plutôt étrange au détour d'un registre de mariages (1620/1644)...


Jour 21. Le document : la photo des Borrat-Michaud.
Pliée, déchirée : abîmée.
Au centre mon arrière grand père portant sa croix guerre : fierté.
Devant, ses parents dont je découvre le visage pour la première fois : joie.
Au milieu un enfant inconnu : question.
Encore plein de mystères...


Jour 22. Un métier : maréchal en œuvres blanches, le premier dont je ne connaissais pas la définition. Il s'agit d'un taillandier, fabricant des outils tranchants (armes blanches) : haches, scies, doloires, cognées...


Jour 23. Autoportrait : tout ce que je peux prendre, je prends !


Jour 24. Temps libre : en dehors de la généalogie je fais... de la généalogie ! Passion quand tu nous tiens...


Jour 25. Y'a d'la joie : quand on trouve un acte longtemps recherché, c'est la danse de la joie !


Jour 26. Vos gribouillis : en général je fais tout sur informatique, donc pas de gribouillis. Mais ça peut quand même être utile pour comprendre un implexe (individu qui apparaît plusieurs fois à cause d'un ancêtre commun) particulièrement complexe !


Jour 27. Un objet : un "livre de famille" où ma grand mère avait pris des notes. Elle y avait recopié par exemple son menu de fiançailles (et plus loin de mariage).


Jour 28. Une envie folle : que les archives suisses soient en accès libre - notamment pour les Français (et en ligne tant qu'à faire).


Jour 29. Vendredi lecture (à l'ère du numérique) : les blogs de généalogie bien sûr ! Nombreux, riches et variés : à lire absolument !


Jour 30. Pourquoi la généalogie ? Pour la recherche, le frisson de la découverte, la variété et la richesse de la passion. Et le partage bien sûr !





samedi 30 juin 2018

#Centenaire1418 pas à pas : juin 1918

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de juin 1918 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er juin
Le bataillon va quitter le cantonnement cette nuit et se rendre par voie de terre à la gare d’Arques (près de Saint Omer).

2 juin
Nous nous embarquons dans deux trains : le premier part à midi le second à 15h.

3 juin
Itinéraire : Calais, Boulogne, Etaples, Abbeville, Abancourt, Serqueux, Pontoise, le Bourget, Noisy le Sec, Meaux. Débarquement du 1er train à Villers les Riganet, le second à la Ferté sous Jouarre dans la nuit du 3 au 4.

Carte Fauquembergues-Meaux

4 juin
Nous voici de retour en Seine et Marne. Tout le bataillon est réuni à Isle les Meldeuses où nous cantonnons.

5 juin
Étape de 2 à 6 heures sur Château la Trousse (4 km à l’Ouest de Lizy). La Division est rattachée au VIIeme C.A. Puis départ à 23h pour Crouy sur Ourcq.

Carte Isle-Crouy

6 juin
On repart à nouveau sur les routes. Les bleus se tournent souvent vers leur sous off, mais il paraît aussi fourbu que nous. Et tout aussi ignorant de notre prochaine affectation durable. [1]
Arrivée à 2h. Le Bataillon est en réserve de Division ; la moitié de l’effectif cantonne dans le village, l’autre moitié est au bivouac dans les boqueteaux à l’Est du village.

7 juin 
Reconnaissance de travaux à exécuter par le bataillon entre le bois de Cerfroid et Chezy en Orxois.

8 juin 
Travaux de nuit.

9 juin 
Poursuite des travaux de nuit.

10 juin 
Le Bataillon est en réserve de C.A.

11 juin 
Exercice d’attaque avec des chars légers.

Chars Renault attaquant lors d'une offensive, 1918 © rosalielebel75.franceserv.com

12 juin 
Mêmes exercices que la veille.

13 juin 
Départ du capitaine adjudant major Roux qui part au 11eme corps pour y commander un bataillon. Le capitaine Marrin le remplace au titre d’adjudant major, le capitaine Montvignier Monnet prend le commandement de la CM.

14 juin 
En exécution de l’ordre n°156/5 le bataillon vient s’établir au bivouac dans le bois au SO de Vasset. Départ à la tombée de la nuit. L’installation se fait sans incident.

Carte Crouy-Vasset

15 juin
Installation. Journée calme. Le soir reconnaissance des cadres sur la position intermédiaire.

16 juin
A 4 h le bataillon reçoit l’ordre de s’alerter. Nous restons silencieux et immobiles, dans l’attente et l’incertitude de notre sort. A 6h le téléphone signale la fin de l’alerte. La situation est rétablie et quelques prisonniers ont été faits.

17 juin
Les dispositions sont prises pour nous porter sur la ligne des réduits de la 1ère position (Chézy). Organisation des bivouacs. On commence des abris contre les bombardements.

18 juin
Chaque nuit une compagnie et une section de mitrailleuse vont travailler sur la position intermédiaire. A la chute du jour rafales sur le carrefour de Cerfroid. Dans la nuit des obus toxiques sur le plateau.

19 juin
Notre bataillon relèvera le 12e bataillon dans le sous-secteur de Chézy demain soir. Reconnaissance préalable. Ordre de bataillon n°198.

20 juin
Diverses nominations et mutations.

21 juin
Relève sans incident, terminée vers 1h. Dispositif : trois compagnies en 1ère ligne, une en réserve, une dans le village de Chézy. Journée calme. Dans la nuit l’artillerie ennemie se montre assez active : rafales de 77 et 105. Pertes : 1 tué et 3 blessés.
Travaux d’organisation des 3 lignes de surveillance, de résistance, des réduits. Étude de la réduction des effectifs dans la ligne de surveillance. Les permissions sont reprises au taux de 8%.

22 juin
L’aviation se montre active : dès le petit jour jusqu’à la nuit des avions ennemis survolent nos lignes. Activité d’artillerie semblable à celle de la veille. Pertes : 1 tué, 2 blessés, 1 mulet tué et 2 blessés.

Explosion d'une marmite boche, 1916 © Gallica

23 juin
Tir de 150 sur les batteries. Quelques coups de 77 et de 105 sur Chézy. Toute la nuit notre artillerie exécute des harcèlements extrêmement violents (75 et 155) sur les 1ères lignes et les arrières ennemis. Pertes : 2 mulets.

24 juin
Faible activité de l’artillerie allemande mais l’aviation ennemie continue à survoler très fréquemment nos lignes. Continuation des travaux d’organisation. Pertes : 2 blessés.

25 juin
Notre artillerie harcèle l’ennemi de 1 à 2h et de 3 à 3h30. Calme. Reconnaissance, à la nuit, du 11e bataillon qui relèvera le 51e dans la nuit du 26 au 27.

26 juin
Journée et nuit calme. La relève s’effectue sans incident. Elle se termine vers minuit.
Tiens ! C’était mon anniversaire aujourd’hui. Encore un de sauvé. 24 ans. C’est étrange, alors que tant sont tombés autour de moi.
Et moi je suis encore là…

27 juin
Le bataillon s’installe sur la position intermédiaire en réserve du groupe, à la place du 12eme bataillon qui passe en réserve de D.I. au Sud Ouest de Vasset.

28 juin
Nominations et affectations.

29 juin
Journée calme. L’aviation ennemie est active. Travaux d’organisation de la position intermédiaire pendant la nuit.

30 juin
Tir de contre batterie. Quelques rafales sur le plateau et les bois au Nord de la route de Cerfroid-Brumetz. Ordre général d’affectation n°89 de la 47e Division modifiant l’organisation du secteur sur la position des avants postes.
Le dispositif est réalisé par une série de relèves établissant deux groupes accolés en ligne et un autre en réserve. Le 51e est sur la droite, le 12e à gauche. Travaux effectués pour permettre l’occupation des lignes.


[1] Inspiré de « Ils rêvaient des dimanches » de Ch. Signol

samedi 23 juin 2018

#Généathème : Des ancêtres

Pour ce #Généathème de juin laissons faire le hasard : la loterie des ancêtres s'est chargée de désigner le/la personne à étudier. Et c'est le numéro 73 qui est sorti pour moi !

Mon sosa n°73 est donc forcément une femme (numéro impair) [1]. Elle se nomme Michelle Dubois. Elle appartient à la branche angevine de mon arbre. Comme c’est une femme, je n’ai que peu d’information sur elle (les femmes sont toujours moins présentes dans les archives). Néanmoins, je sais qu’elle née en 1768 dans la paroisse de Jarzé, située à une trentaine de kilomètres au Nord Est d’Angers, d’où vient un grand nombre de mes ancêtres. Dans les années 1790 Jarzé compte un peu plus de 1 600 habitants.

Michelle n’a pas connu ses grands-parents, tous morts avant sa naissance. 

Ses parents, René Dubois et Jeanne Redessant  (dont on connaît une dizaine de variantes orthographiques du nom au fur et à mesure des actes) se sont mariés en 1754 et ont donné naissance à 9 enfants (3 fils et 6 filles). Michelle est la numéro 8. Comment se sont-ils connus ? Difficile à dire. Mais on ne peut manquer de remarquer que leur premier enfant naît trois mois seulement après le mariage ; il était temps ! Ce fils, hélas, ne verra pas l’âge adulte : il meurt âgé d’à peine trois ans.

La famille Dubois a quelque peu bougé : les 5 premiers enfants naissent à Echemiré, les 4 derniers à Jarzé. Il semble que, comme son père avant lui, René Dubois ait déménagé au fil des emplois trouvés : travailleur de la terre, il est tantôt dit closier tantôt cultivateur. Il est né à Jarzé. Son épouse Jeanne est dite de même, mais son acte de naissance n’y a pas été trouvé. Il semble que la famille Redessant habite Echemiré, paroisse voisine, lors du mariage de René et de Jeanne en 1754 ; c’est peut-être la raison qui explique que leurs premiers enfants y soient nés.

Au moment où « notre » Michelle naît, la famille est revenue à Jarzé depuis 4 ans ; elle n’en bougera plus. La paroisse a, selon le Dictionnaire historique et géographique de Célestin Port (1876/1878), « un sol inégal, coupé de vallons et de hauts coteaux boisés ». Vignes et bois se partagent le paysage.

La famille Dubois allait-elle aux grandes foires du 23 avril et celle du 2ème mardi de juin ? Ces foires existaient-elles seulement à leur époque ? Peut-être que les dates n’étaient pas les mêmes, mais sans doute en existait-il déjà et la famille devait s’y rendre, comme la majorité des paysans, ne serait-ce que pour vendre une partie de leur production, faire des rencontres et échanger les dernières nouvelles.

Quoi qu’il en soit, ils allaient forcément à l’église de Jarzé. Celle-ci est dédiée à deux saints peu connus, Saint Cyr et Saint Julitte. Jeanne a-telle raconté leur histoire à Michelle ? Lui a-t-elle dit qu’il y a fort longtemps, dans une ville lointaine, à Tarse, vivait un juge nommé Alexandre qui aimait à condamner les chrétiens. Que Saint Cyr avait à peine cinq ans lorsqu'il se faufila dans le tribunal en criant: "Moi aussi, je suis chrétien". Il courait dans les salles du tribunal et personne ne pouvait le rattraper. Il fallut plus d'une demi-heure pour que le juge mette la main dessus. Devant les exclamations de l'enfant, il lui fracassa la tête contre un mur. Sainte Julitte (ou Julienne), la mère de saint Cyr, fut également martyrisée [2]. De quoi calmer les ardeurs d’une enfant trop remuante sans aucun doute…

L’église s’élève un peu à l’écart du bourg, sur un sol fortement incliné. Une simple église de quatre travées, ajoutées au XVIème siècle à l’édifice primitif, où la petite Michelle Dubois a sans doute contemplé les voûtes en croisées d’ogive ornées de clés armoriées. Peut-être s’est-elle laissée distraire de l’office par la lumière qui entre dans l’édifice par des fenêtres à double meneau. Sa mère l’a peut-être légèrement poussé du coude pour qu’elle recentre son attention sur le prêtre officant dans la nef antique, composée de trois travées, servant de chœur. En partant, la famille a peut-être fait des dévotions particulières à la Vierge, dont une chapelle latérale lui est dédiée .Michelle a-t-elle été impressionnée par le chanoine Grippon dont le cadavre, couché nu, les mains croisées, étaient représenté sous son épitaphe datée de 1524 ? Ne préférait-elle pas contempler les belles statues de Saint Christophe et celle de Notre-Dame qui ornaient, plus loin, la chapelle seigneuriale ? Dans le chœur, a-telle pu s’approcher des stalles dont les miséricordes étaient ornées de feuillages, chauves-souris, « têtes de sauvages et bêtes fantastiques » ?

Église de Jarzé, lithographie de Deshayes et Bachelier, XIXe © AD49

Je n’ai trouvé aucune information particulière sur l’enfance de Michelle. Sans doute s’est-elle écoulée comme toutes celles des enfants de cultivateurs, au milieu d’une nombreuse fratrie. La seule anecdote notable est que le curé s’est trompé en rédigeant son acte de naissance : il a noté que le nom de sa mère était Dubois (son nom d’épouse) et non Redessant (son nom de jeune fille).

Est-ce qu'à la veillée on racontait des histoires à faire peur, des anecdotes du passé ? comme les épisodes de peste qui ont décimé la population angevine, notamment celle des années 1640 ; ou bien encore l’histoire de cette femme tuée en 1611 à coup de bâton et achevée d’un coup de pistolet parce qu’on l’accusait d’être une sorcière (et cependant enterrée dans le cimetière de Jarzé) ? Est-ce que pour garder les enfants à la maison on leur parlait de la « bête féroce » qui dévorait les enfants isolés de la paroisse quelques 70 ans plus tôt ?

Lorsqu’elle a 26 ans, Michelle et sa famille vont sans doute assister à l’ouverture de l’enfeu seigneurial : formant deux caveaux, on y trouva quatre cercueils « usés et vétustes », dont deux étaient brisés. Le tout fut transporté à Baugé. Cela a dû représenter un événement important dans la vie paroissiale et alimenter bien des conversations.

Est-ce que la période troublée de la Révolution a eu un impact direct sur leur vie ? Difficile à dire. Le château seigneurial, par manque d’héritiers mâles, avait déjà été plusieurs fois vendu. Il est loin le temps où le roi Charles IX s’y était arrêté pour dîner. Jarzé connu bien quelques troubles, notamment en 1794 lorsque l’armée vendéenne incendia le château, mais on ne signale pas d’autres événements graves.
La famille ne semble pas avoir déménagé à cette période, ni changé d’emploi, mais les sources la concernant sont assez lacunaires et il est délicat de combler les trous.

Michelle se marie assez tard, à 29 ans, avec un cultivateur nommé Louis Lejard (en 1798). La famille Lejard est aussi un peu nomade, même si elle reste dans un cercle géographique relativement restreint : Vieil Baugé, Le Plessis Grammoire, Fougéré, Clefs, Saint Quentin les Baurepaire… Les nombreuses variantes orthographiques de leur patronyme m’ont souvent causé quelques difficultés pour les pister (sans compter les nombreux déménagements). Louis est né au Vieil Baugé, un peu par hasard puisque ses parents déménageait environ tous les 5 ans. Il a 27 ans lorsqu’il épouse Michelle. Celle-ci a perdu son père 6 ans plus tôt : est-ce l’un de ses frères (tous deux témoins de son mariage) qui l’a menée à l’autel ? Je ne connais au couple que trois enfants, nés entre 1799 et 1806, mais peut-être d’autres m’ont-ils échappé lors de déménagements demeuré inconnus. Entre temps, Michelle assistera au décès en sa mère, en 1800.

Le fils aîné des Lejard, Louis, né en 1799, est mon ancêtre direct. Il est l’arrière-grand-père maternel de mon grand-père. Michelle assistera à son mariage en 1826 à Saint Barthélémy d’Anjou, avec Marie Pillet. Celle-ci est aussi issue d’une famille de cultivateurs qui a un pied à Jarzé, un pied ailleurs selon les circonstances. Michelle verra la naissance de ses 4 petits-enfants.

Elle s’éteindra à Jarzé en octobre 1840, dix ans avant son époux, à l’âge de 71 ans.


[1] Pour mémoire les numéros sosa sont une façon de compter et d’identifier les ancêtres : la souche de l’arbre est le n°1, son père le 2, sa mère le 3, son grand-père paternel le 4, etc… De cette façon tous les numéros pairs sont des hommes et les numéros impairs des femmes.
[2] Ce qui fait de Saint Cyr l’un des plus jeu martyr de la chrétienté. Des variantes existent sur l’histoire, mais le crâne de l’enfant finit toujours par être fracassé. De même, son nom connaît plusieurs formes : Cirgues ou Cirq par exemple. 42 localités portent ce nom (Saint Cirq Lapopie, dans le Lot, est l’une des plus connue). Source : Nominis.