« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 15 juin 2019

#RDVAncestral : L'arbre des générations

Article disponible en podcast ! 
 

 
 
J’arrivais au village du Poizat dans les premiers jours de février 1884. Un joli tapis blanc de neige recouvrait les hauts plateaux de l’Ain. Je demandais à voir Roze, ou plutôt la « veuve Berrod » comme on l’appelait. On m’indiqua facilement sa maison et là on me montra le fond du jardin :
- Vous voyez ce mélèze là-bas ? Elle est assise dessous.
- Mais ? Par ce froid ?
Mon interlocuteur se mit à rire
- Oh ! ça ! Aucune importance ! Elle en a vu d’autres ! De toute façon elle y est tous les jours, quel que soit le temps. J’ai réussi à la convaincre de prendre une couverture, mais je ne suis même pas sûr qu’elle l’utilise.

Je suivis un chemin tracé à petits pas dans la neige qui me mena tout droit vers un grand mélèze, seul au fond du jardin. Dépouillé de ses aiguilles il semblait trembler de froid… ou était-ce seulement moi ? En arrivant tout près je vis Roze, assise sur un banc qui avait été installé là, tout près du tronc de l’arbre. Elle avait la tête penchée en arrière, regardant vers la cime des branches. Sa couverture était à moitié tombée par terre, mais elle semblait ne pas s’en être aperçue. Je la remis doucement en place et m’assis sur le banc sans un bruit, ne voulant interrompre sa rêverie. Au début je ne savais pas si elle m’avait remarqué. Mais après un petit moment elle me dit, sans détourner les yeux :
- Vous voyez ces banches de ce bel arbre ?
A mon tour je penchais la tête en arrière. De ce point de vue, l’arbre semblait atteindre le ciel.
- Je le vois, répondis-je.

Souriante elle reprit :
- C’est mon père qui l’a planté. Il m’a souvent raconté cette histoire : il devait avoir 4 ou 5 ans lorsqu’un jour son grand-père lui dit de remplir une cruche d’eau. Il le prit ensuite par la main et s’éloigna de la maison. Oh ! Je dis maison, mais à cette époque elle devait ressembler plutôt à une cabane. Mon père marchait précautionneusement sur ses courtes jambes malhabiles, veillant à ne pas renverser d’eau, cette eau si précieuse que sa mère avait puisé au puits le matin, comme elle le faisait tous les jours dès qu’elle se levait. Quand il me racontait cette histoire, il se rappelait la sensation de la main noueuse de son grand-père serrant fort la sienne, petite et lisse, presque perdue dans cette main trop grande qui avait si souvent retourné la terre quelque peu ingrate de nos plateaux. 

Elle fit une pause, pensant peut-être à ces mains, au lien entre la rugueuse et la douce, à la transmission entre les deux. D’une main à l’autre. D’une génération à l’autre. Peut-être qu’elle voyait dans ce tronc noueux cette main rude. Une main d’adulte taiseux qui, probablement, ne devait pas souvent prendre la main enfantine dans la sienne. C’était peut-être pour cela que Pierre Beroud, le père de Roze, s’en rappelait si bien.

- Enfin ils arrivèrent ici, à cet endroit précisément où nous sommes, enchaîna Roze. Grand-père Jean François dit à son petit-fils de poser la cruche à terre, ce que l'enfant fit avec un certain soulagement, celui de ne pas avoir renversé la précieuse eau. Son aïeul mit les genoux à terre et demanda au petit de bien écouter ce qu’il allait lui dire. Étonné, mais tout ouïe, l’enfant devint soudain grave et attentif, sentant que ce qui était en train de se passer n’était pas ordinaire. Ses yeux s’agrandirent et il buvait les paroles de ce gentil vieillard qui, d’habitude, en était plutôt avare.
Jean François ouvrit son autre main, révélant son trésor. Pierre se pencha et observa bien, comme on le lui commandait. C’était petit, marron, d’une forme biscornue, vaguement triangulaire. Pierre n’en avait jamais vu.

« - Tu vois ça petit, c’est une graine. Aujourd’hui nous allons la planter ici. Et quand tu seras vieux comme moi, elle sera devenue un bel et grand arbre.  »
Pierre était prêt à croire à peu près n’importe quoi et faisait tout pour assister aux veillées et entendre les histoires merveilleuse qui s’y racontait, mais que cette chose minuscule et sans forme devienne un arbre, ça sûrement pas ! Le grand-père y devait avoir perdu la tête. Mais Pierre n’osa pas protester, alors il regarda simplement son aîné de ses grands yeux.
« Parce que tu vois, ici, poursuivit-il, c’est la position idéale : pas trop près de la maison comme ça quand l’arbre sera grand il ne pourra pas tomber dessus s’il y a une grande tempête. Mais pas trop loin non plus, comme ça on pourra en profiter. »

Le vieil homme fit un trou avec son index et demanda à Pierre de joindre ses deux mains ouvertes ; ce que fit l’enfant. Le grand-père déposa délicatement la graine au creux des mains du petit, comme une offrande, et lui dit de déposer la graine au fond du trou. Une fois fait, il reboucha le trou et demanda à Pierre de prendre la cruche et de renverser son contenu sur le petit tas de terre fraîchement comblé. Verser de l’eau c’était plus facile que la transporter : Pierre fit avec joie ce qu’on lui avait réclamé.
« Et un jour tu pourras couper l’arbre et faire une belle maison bien solide avec ! ». Alors là c’était le pompon : comment on pouvait faire une maison avec une chose qui tient dans la main !

Ils rentrèrent à la maison et rapidement l’enfant oublia la graine et cette histoire farfelue. Quelques temps après la Noël, au début du mois de février, son grand-père tomba malade. On ne l’autorisa à le voir qu’une seule fois et ce jour-là son grand-père lui dit d’une voix rauque ses derniers mots : « N’oublie pas la graine petit ! Occupe-t-en comme si c’était ton enfant. » Il mourut le lendemain. Pierre fut bien triste, mais comme souvent à cet âge, le chagrin passa vite. Mais, impressionné par les dernières paroles de son grand-père, il n’oublia pas la graine. Un beau jour, un petit quelque chose sortit de terre à l’endroit précis où ils avaient planté la fameuse semence. Il passa un long moment à le regarder, encore dubitatif sur le soi-disant arbre majestueux qui devrait apparaître ici.

Dans la maison, à un rythme régulier, les petites sœurs  se succédaient dans le berceau qui avait été le sien. Son père consolidait et agrandissait la maison quand il le pouvait. Quand Pierre eu enfin un petit frère, la graine était devenue un buisson. Puis il y eu d’autres enfants. Et d’autres événements aussi, comme cette Révolution dont tout le monde parlait. Pierre avait 12 ans. D’aucuns disaient que maintenant le monde allait avoir une vie meilleure et que la pauvreté disparaitrait très vite maintenant que le roi était mort. Pierre, lui, voyant son arbre, pensait que les choses n’iraient peut-être pas aussi rapidement et qu’il faudrait être patient. Tout aussi régulièrement que les saisons, les régimes se succédaient : Directoire, Consulat, Premier Empire…

En 1798 Pierre avait épousé une fille du village, Marie Thérèse. Eux aussi eurent une flopée de gamines, et un seul fils. Moi, je viens après Blaise. Je suis la cinquième fille et il y en a encore eu deux autres après moi ! L’année d’après ma naissance, les Autrichiens envahirent l’arrondissement de Gex. Mon père a bien cru qu’il y allait avoir la guerre. Mais finalement le traité de Vienne a arrangé les choses : on a supprimé le département du Léman et on a récupéré le territoire de Gex. Quand j’ai eu 10 ans, un nouveau diocèse a été créé à Belley.

Les temps ont bien changé, mais la misère n’a pas disparue pour autant. L’agriculture s’est profondément transformée : des techniques modernes se sont développées (apparition des engrais, de la charrue, des comices agricoles), dans les basses terres la viticulture s’est répandue, de nombreux étangs ont été asséchés et les fromageries se sont multipliées. Le chemin de fer et l’industrialisation ont attiré les jeunes vers les villes. La montagne s’est dépeuplée petit à petit. 

Ma mère nous a quittées lorsque j’avais une douzaine d’années. Mais mon père était toujours là ; le pilier de la maison. Puis vint le jour de mon mariage : mon père était fier car j’épousais un instituteur primaire, Jean François Berrod. Lui dont les ancêtres n’étaient que de pauvres journaliers.

Un jour je vis mon père qui regardait fixement vers le fond du jardin. Étonnée, je demandais ce qu’il regardait. « L’arbre. » me répondit-il. « Il y a un grand arbre au fond du jardin. » Je ne comprenais pas : « Bah ! il a toujours été là cet arbre ! ». Et dans un sourire énigmatique, mon père me répondit « Presque, oui, presque… ». Ce n’est que bien plus tard que j’appris comment une graine minuscule était devenue un bel arbre, ainsi qu’un vieil homme l’avait promis à un jeune enfant.


Mélèze © couleursbois.com

Ce jeune enfant était devenu un vieillard à son tour. Mais, tout noueux qu’il était devenu, il ne manquait pas de venir chaque jour voir si son arbre allait bien. Il veillait sur lui comme sur ses enfants. Intriguée, un jour je lui ai demandé ce qu’il avait de particulier cet arbre ; et c’est ainsi que j’ai su cette histoire.

A mon tour j’ai eu des enfants (en écoutant Roze dire cela, je pensais alors à sa fille Zélia qui était mon ancêtre directe, la grand-mère de ma grand-mère Marcelle).
Aujourd’hui mon père nous a quittés. Il avait plus de 90 ans ! Dire qu’il trouvait que son grand-père était âgé, et il n’avait que 68 ans à son décès, lui ! Mais lorsqu’on est un enfant, un adulte c’est déjà un vieillard. 

C’est en souvenir de lui que je viens ici tous les jours, maintenant que je suis vieille à mon tour. Sais-tu qu’il y a 101 ans que cet arbre a été planté ? Cela paraît une éternité, et pourtant…
Mais c’est bizarre, depuis que mon père n’est plus là, l’arbre est comme malade. Mes fils disent qu’il faudrait l’abattre. Cela me rend triste… mais tu sais quoi ? me dit-elle dans un souffle. J’aimerais bien que de ses planches ont fit mon cercueil. Comme ça je sais que mon père veillera sur moi, comme il a pris soin de cet arbre. 
Sur cet aveu, je m'en allai.

Roze s’éteignit la semaine suivante. Et comme elle le souhaitait, on fit son cercueil grâce au vieil arbre abattu. Celui qui, d’une petite graine dans les mains d’un enfant, accompagna les vies de cinq générations et veilla au sommeil éternel d’une vieille femme dont le même sang coulait dans les veines, comme la sève dans celles du grand arbre au fond du jardin.


lundi 3 juin 2019

Calendes

Une fois n'est pas coutume, je vous présente aujourd’hui un petit outil que je trouve fort pratique. Il s’appelle « Calendes » et il permet de retrouver n’importe quel jour de la semaine, saint du jour ou fête religieuse à n’importe quelle date. Utile quand on se promène dans les méandres du temps comme nous le faisons, nous autres généalogistes.

Voici un exemple : je recherche depuis des années l’acte de décès de mon (arrière) mémé Berthe et enfin le Graal ! Le voici sous mes yeux. Mais le curé est facétieux et n’a pas souhaité me faciliter les choses : l’acte est daté de « l’Annonciation de l’an de grâce 1682 ». Et bien cela me fait une belle jambe ça !

J’ouvre aussitôt « calendes » et fait dérouler le calendrier jusqu’à trouver l’année correspondante : et hop ! en un clic je vois que l’Annonciation de l’an de grâce 1682 tombait le 25 mars. Je peux ainsi rentrer la date complète du décès de mémé Berthe dans mon logiciel de généalogie (parce que « Annonciation de l’an de grâce 1682 » il n’aimait pas trop en fait…).


Ça marche avec Pâques, fête mobile s’il en est, le solstice d’été ou encore le calendrier de l’Avent (pour les fans…), etc...

Dans l'exemple ci-dessous, j’ai affiché 1682 (et n’importe quel mois) : sur la partir droite de l’écran sont affichées toutes les grandes fêtes de l’année (on remarque que je n’ai coché ici que le fêtes chrétiennes) : ainsi pas besoin de dérouler tous les mois si on veut savoir quand tombait le début du carême cette année-là.



On peut choisir d’afficher les saints – ou pas.




Évidemment le calendrier républicain est disponible (en cliquant sur « correspondances entre calendriers » en haut à gauche), ainsi d’autres, plus exotiques : romain, éthiopien ou… pataphysique !




Et si l’astronomie vous passionne, ça marche aussi avec les levers de soleils ou les quartiers de lunes !




Si vos ancêtres viennent d’horizons lointains ou de religions différentes, on peut cliquer sur le calendrier juif, musulman ou orthodoxe.

Au fait ! J’ai failli oublier :
  • C’est gratuit (et ça c’est une bonne nouvelle)
  • Pour télécharger cliquez ici et choisissez Calendes ! 


En espérant que cet outil vous sera aussi utile qu'à moi...




    dimanche 26 mai 2019

    La mère de la mère de... ma mère


    samedi 18 mai 2019

    #RDVAncestral : A l'école !

    En arrivant à Cocherel (petite bourgade de Seine et Marne actuelle), je demandais mon chemin pour me rendre chez les Bachelier – mes ancêtres à la XIIème génération. Presque à chaque fois on me regardait d’un air bizarre, on chuchotait une fois que j’avais le dos tourné, sans parler du couple qui refusa carrément de me répondre ! Je me demandais bien ce qu’il se passait : qu’avaient fait mes ancêtres pour subir cet opprobre de la part de leur communauté ? Finalement j’arrivais enfin à trouver leur maison et j’y fus accueillie à bras ouverts. Cela me changeait de l’atmosphère pesante qui avait accompagnée mon entrée dans le bourg.

    Après les salutations et diverses politesses d’usages, j’osais raconter mon arrivée et l’accueil plutôt froid, pour ne pas dire hostile, que j’avais reçu dès lors que je prononçais leur nom.
    - C’est à cause de moi ! répondit une petite voix tranquille.
    Je me penchais de l’autre côté de la table pour apercevoir son auteur : une petite fille haute comme trois pommes, qui jouait silencieusement avec une poupée de chiffon.
    - Mais non, ma chérie : ce n’est pas ta faute, rassura la voix chaude de sa mère Jeanne.

    Ma surprise devait se lire sur mon visage. Pierre et Jeanne échangèrent un regard puis Pierre prit la parole :
    - Nous avons décidé d’instruire notre fille, de lui faire apprendre ses lettres et un peu les chiffres. Nous pensons que le savoir c’est important.
    - Et pas que pour les garçons, appuya Jeanne.
    - Et c’est là l’origine du problème ?
    - Beaucoup ne partagent pas notre point de vue : ils disent que la seule chose que les filles doivent savoir c’est tenir leur ménage et satisfaire leur mari. Même le curé y a fait allusion lors d’un prêche à l’église. Désormais, même ceux qui nous soutenaient auparavant n’osent plus le faire ouvertement.
    - Ah ! Je comprends mieux maintenant…


    Alphabet méthodique © crdp-strasbourg.fr

    Jeanne enchaîna tristement :
    - Apprendre aux filles c’est apprendre au diable. Seule l’éducation religieuse est permise. De toute façon elles sont sottes et n’y comprendraient rien. C’est ça qu’on nous dit. Et encore, des fois c’est pire : si elles sont savantes elles deviennent vaines, voire lascives et dangereuses !
    Jeanne regarda sa petite fille qui, dans l’innocence de sa jeunesse, n’avait rien de tout cela.
    - Les filles passent de la domination du père à celui du mari. Ou alors  c’est le couvent ! Pas d’autre alternative possible, confirma Pierre.
    - Moi je ne veux pas de cela pour ma fille : je veux qu’elle soit instruite et qu’elle trouve un mari qui l’appréciera pour cela aussi. Et pas juste une servante pour s’occuper des gosses et balayer sa cuisine.
    L’intention était louable, mais l’époque ne s’y prêtait guère. Rencontrer une féministe au XVIIème siècle était déjà curieux, mais un féministe encore plus ! Parce que bien sûr, rien ne pouvait se faire sans la volonté du mari. Et de toute évidence, celui-ci était tout acquis à cette cause ; ce qui me fit bien plaisir moi qui, tous les jours ou presque, assistais au lent grignotage des droits des femmes un peu partout dans le monde.

    - Mais alors, qu’allez-vous faire ?
    - Nous cherchons un cours paroissial qui voudrait l’accepter parce que, bien sûr, le curé de notre paroisse de veut pas en entendre parler. Peut-être à Vendrest, d’où je suis originaire et où ma famille est connue et respectée.
    - J’espère qu’ils l’accepteront car cela fait déjà une heure de marche pour y aller, plus encore pour Anne et ses petites jambes. Parce qu’on ne pourra pas l’accompagner : il y a trop de besogne ici. Elle devra y aller seule, souligna Jeanne.
    - En attendant, nous avons commencé à l’éduquer nous-mêmes, reprit Jeanne dans un souffle, surveillant la porte au cas où une oreille indiscrète passerait par là.
    - Je suis moi-même un peu instruit : oh ! pas un savant hein ? Mais je sais mes lettres, alors je me sers des citations de la bible utilisées lors des offices par le curé, comme ça on ne peut rien me reprocher ! expliqua Pierre.
    Un petit air de défi éclairait son visage.

    J’admirais ces parents qui, seuls, contre tous, voulaient absolument éduquer leur fille. Quitte à prendre des risques, à être mis à l’écart de leur communauté. Combien de siècles avaient-ils d’avance ? Au XVIIème siècle près de 90% des femmes étaient illettrées. Et encore, dans les 10% restant il y avait surtout des citadines bien nées et vivant déjà dans un milieu sinon cultivé au moins instruit.
    Je ne sais pas s’ils trouvèrent enfin une école pour accueillir et éduquer leur fille, mais une chose est sûre : à 18 ans, lors de son mariage, elle savait parfaitement signer son nom et peut-être bien plus encore...

    Signature Anne Bachelier, Cocherel, 1673 © AD77

    On est alors en 1673. C’est la plus ancienne signature féminine de mon arbre.