« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 16 novembre 2019

#Challenge AZ : N comme notaires

Jean Avalon n’est pas spécialement fidèle à un seul notaire. En effet, au travers des 400 actes le concernant, on recense six notaires principaux, 64 actes dont le notaire n’est pas cité et une catégorie « divers », c'est-à-dire des notaires qui ne reviennent pas assez souvent pour les prendre en compte dans une catégorie propre (chacun ayant rédigé de 1 à 7  actes seulement) : ces 13 notaires « divers » totalisent 32 actes. 

Synthèses des notaires

Néanmoins, Me Albespy (prénom inconnu) est sans conteste le notaire qui revient le plus souvent, avec près d’un quart des actes à son actif. Il intervient non seulement comme notaire mais aussi comme greffier dans 6 appointements de condamnation et/ou sentences (à moins que ce soit un homonyme : ces actes n’ont pas été trouvés). Cependant cela ne signifie pas que j’ai mis la main sur tous ses actes. En effet, sur le site des archives départementales en ligne, il y a ses minutes de 1676 à 1697, mais avec des lacunes pour les années 1683/1685, 1689 et 1693.Par ailleurs, pour les années présentes, il m’est souvent arrivé de ne pas trouver l’acte recherché.

Me Jean Jacques Salvetat, avec 65 actes, est le notaire que j’ai le plus lu. En effet, il est le rédacteur - entre autres - du testament (3 pages), de l’inventaire après décès (64 pages) et du partage des biens (29 pages) de Jean Avalon. Actif de 1691 à 1718, il couvre les dernières années de la vie de Jean Avalon (décédé pour mémoire en janvier 1701).

Me Laurens (prénom inconnu) est concerné par 55 actes. Malheureusement, je ne l’ai pas trouvé parmi les fonds mis en ligne. Trois Laurens apparaissent : deux à Requista et le dernier à Millau (soit à une centaine de kilomètres de la ville d’Entraygues où réside Jean). Mais il semble bien qu’aucun de ces trois Laurens ne soit celui que je recherche.

Même chose pour Me Miquel dont un est établi à Balsac, un à Lanhac et le dernier à Rodez. Le « mien » serait un Jean, établi à Entraygues et dit décédé lors du mariage de sa fille en 1673.

Me Antoine Soulié (concerné pour 45 actes), actif de 1689 à 1693, est sans doute l’un de mes ancêtres, oncle par alliance de Jean Avalon (il compte plusieurs homonymes, mais les autres sont plutôt dans le commerce).

Enfin, Me Pradel, le dernier des « notaires prolixes », n’apparaît pas du tout parmi les fonds mis en ligne, même si on le trouve régulièrement comme témoin sur différents actes.

On notera au passage que certains notaires sont organisés en études puisque, bien que regroupés sous un même nom, l’écriture peut changer radicalement d’un acte à l’autre, preuve d’une deuxième (ou plus) paire de mains.


vendredi 15 novembre 2019

#ChallengeAZ : M comme mobilier et immobilier

En plus des outils (voir lettre H) l’inventaire après décès de Jean Avalon mentionne le mobilier et l’immobilier qu'il possédait.

Les meubles sont composés de :
- plusieurs « dressoirs à deux armoires », une « garderobe à 3 ou 4 armoire dont une vide », une garderobe fermée à clé et un vieux dressoir ;
- des tables, dont une dite vieille, une longue et une petite table à deux battants (j’ignore la forme qu’avait ce meuble : les deux battants désignent-ils des portes ? ou des plateaux/rallonges ?) ;
- pour s’assoir trois bancs dont un usé, trois tabourets, une vieille chaise, une « chaise à tenir  le sel » qui n’est pas vraiment une assise mais plutôt un coffre où l’on mettait le sel sur lequel on pouvait s’assoir (généralement ce meuble était situé au plus près de la cheminée pour tenir le sel au sec), une vieille « escabete » (escabelle ?) ;
- plusieurs maie à pain et des « madies »*
- dans la cheminée une grande plaque de fer attachée au foyer et une paire de landiers*.
- la literie est composée de « deux lits garnis », un lit rempli de plumes, deux paires de rideaux de lit couleur de musc, une vieille courtepointe verte, deux coussins de plumes, un vieux matelas de laine, plusieurs paires de draps généralement usées ou vieux, « vingt linceuls toille de pays partie demy uzes », un bois de lit sans fond, un vieux tour de lit, un rideau de lit gris, un « mechant carrau [=coussin carré] de plume » ; dans la chambre de madame : une courtepointe rouge, un vieux matelas de laine, deux vieilles couvertes blanches, un coussin de plume, deux bois de lit, un rideau de lit gris, ; au galetas : un méchant bois de lit sans couchette. Cela fait beaucoup de lits, mêmes s’ils sont usés ;

Enfin, le notaire a signalé la présence d’une caisse fermant à clé vide et une autre pleine (essentiellement de draps usés).

En ce qui concerne l’immobilier Jean Avalon possédait une maison, située rue Droite, la petite boucherie dans la même rue (sans doute située au rez-de-chaussée du bâtiment abritant la maison), un « chay » rue Esquerre - aujourd’hui rue du Collège - (un divisé en trois lors du partage, ou trois dans la même rue, ce n’est pas précisé), la « maison Fougalle » située entre la porte supérieure et la rue Esquerre, un cazal*, une grange et une étable rue Del Pourtanel. Estimation de leurs valeurs : 1 321 livres (soit un peu moins de 24 000 euros).

Entraygues, rue Droite © mascoo.com

Pour ce qui des terres, elles sont réparties dans plusieurs paroisses à Entraygues et aux alentours. On y trouve des champs, prés, vignes, nogarettes, chastaignals, une chenevière, des bois, un jardin, un tronçon de couderc, un domaine complet situé dans une paroisse voisine. Estimation des terres : 4 707 livres (soit un peu plus de 85 000 euros).


 Synthèse de l'immobilier divisé en quatre lots, selon le partage des biens de Jean Avalon


* Le sens d’un mot vous échappe ? Rendez-vous sur la page Lexique de généalogie de ce blog pour le découvrir !


jeudi 14 novembre 2019

#ChallengeAZ : L comme liasses

Si on considère les 400 actes notariés concernant Jean Avalon cela doit représenter quelques liasses d’archives. Et encore : je ne les ai pas tous trouvés, loin de là. Souvent je le regrette, parfois j’en suis heureuse parce que les chercher puis les transcrire n’a pas été une mince affaire et si j’avais trouvé les 400 j’y serai peut-être encore…

En bref, sont cités :
- 263 actes mentionnés dans l’inventaire (dont 189 le sont aussi dans le partage),
- 32 de plus cités uniquement dans le partage,

- par ailleurs, j’en ai trouvé 18 de plus, au hasard des dépouillements des registres (parce que oui, en plus de tout cela je me suis aussi amusée à feuilleter les minutes notariales !),
Soit 313 actes (première salve).

Sur ces 313 actes j’en ai véritablement déniché 53. Ces 53 actes m’ont cités 87 actes supplémentaires (deuxième salve) :
- 82 actes de « seconde main » - actes cités dans les 53 actes dépouillés – dont 4 seulement ont pu être trouvés et transcrits.
- 5 actes « troisième main » - cités dans les actes de seconde main-
Total : 400 actes cités. 57 trouvés et dépouillés.

Origine des actes

Ainsi sur les 400 actes cités, seuls 57 ont été réellement trouvés ; ce qui me laisse de la marge…

Synthèse des 400 actes

Jean avait une copie de la plupart de ces actes : j’aurais aimé savoir comment elles se présentaient, physiquement parlant je veux dire. Étaient-ce des papiers volants entassés en vrac ? Jean avait-il un système de classement (en tout cas l’inventaire après décès les présente sans ordre apparent : ni par date ni par notaire, ni par type, ni par somme) ? Les avait fait-il relier ? Étaient-ils en caisses, en « dossiers » ? Et la question essentielle : pourquoi a-t-il gardé toutes ces liasses d’archives (ou inversement pourquoi les autres ancêtres ne les ont-ils pas conservées eux aussi) ?