Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
samedi 19 mai 2018
#RDVAncestral : Né post mortem
samedi 5 mai 2018
Comment trouver des parents...
Au début il y a la mère.
Elle se nomme Charrier, patronyme ayant de nombreux homonymes dans ce coin des Deux-Sèvres vendéennes. Et elle porte un prénom, disons... assez connu : Marie !
Je ne connais pas ses parents : registres perdus, pas d'acte de mariage, déménagements à répétition (un coup en Vendée, un coup dans les Deux-Sèvres), acte de décès non filiatif. Mais sont époux est connu grâce aux générations suivantes. Notamment par le mariage de sa fille, mon ancêtre directe.
Longtemps je me suis arrêtée là, faute de sources disponibles.
Et puis à la fin de l'année dernière, j'ai reçu son contrat de mariage (ça, c'est signé @RayDeborde, encore une fois, ;-) qui a encore été travailler pour moi - merci à lui... encore).
Lecture en travers : je vois cité René, le frère de la mère - encore un prénom original : on cumule dans la famille.
J'ai bien essayé de chercher René Charrier (dans les deux départements) mais il y a trop d'homonymes pour un résultat probant. Nouveau coup d'arrêt dans mes recherches.
Et puis lors d'une semaine ordinaire, une alerte de Geneanet : des nouvelles de Marie Charrier sont publiées, avec ses parents ! Chouette me direz-vous. Ben, pas vraiment : l'arbre n'est pas assez détaillé, les actes non filiatifs pour être sûr que les parents soient bien les parents. De plus, il y a 11 ans de décalage entre l'âge (estimatif) donné par l'acte de décès de Marie et celui donné dans l'arbre en ligne. Ce n'est pas rédhibitoire, mais disons que ça ne va pas dans le bon sens.
J'élargis mes recherches grâce à l'option correspondances : 5 couples correspondent avec ma Marie, mais les parents varient d'un arbre à l'autre ! Certains donnent bien un frère René, mais...
Trop d'homonymes, je vous dis.
Je relis alors le contrat de mariage et je vois parmi les témoins la tante maternelle, veuve de René. Je l'avais bien notée, mais sans comprendre l'importance.
Je retourne sur Geneanet avec ce couple : 4 résultats, aux informations très variables : noms juste cités, mention du décès de René sans lieu ou avec un lieu (mais pas le bon département) pour un autre. Je vais voir l'acte de décès à tout hasard. Il est filiatif : chouette ! Mais bon, son épouse n'est pas mentionnée. Nouveau doute. Elle est bien dite veuve l'année suivante (dans le contrat de mariage), mais quand même. Nouveau doute.
Certains arbres donnent un fils, d'autre une fille. Je vais voir le fils dont l'acte de mariage est mentionné (1825). Et cet acte est très détaillé et confirme le décès (douteux) de René cité plus haut.
Donc ce René est bien le frère de "ma" Marie. Et je connais enfin leurs parents, cités dans l'acte de décès de René. Et voici comment j'ai trouvé Honoré et Marie.
Et vous savez quoi ? Ce n'est aucun des parents cités dans les 5 arbres publiés sur Geneanet !
Ce "nouveau couple" est d'ailleurs inconnu sur Geneanet, ce qui s'explique sans doute à cause de la disparition des registres qui les ont fait entrer dans les oublis de l'histoire...
lundi 30 avril 2018
#Centenaire1418 pas à pas : avril 1918
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
samedi 21 avril 2018
#RDVAncestral : Décédés d'amour
Mais en arrivant près de la maison ce jour-là, je fus fort étonnée de voir toute une assemblée en grand deuil. Sans doute feue Jeanne Maillard était elle estimée, mais tout ce monde encore présent une semaine après ses funérailles… Étrange.
Ils sont tous là : les amis, les voisins, bien sûr, mais aussi les enfants, leurs conjoint(e)s, les petits-enfants, venus des villes et villages voisins où ils demeurent aujourd’hui - Guérard, Faremoutiers, Saints, Saint-Augustin… Il n’en manque qu’un. Gabriel lui-même.
Et pour cause : toutes ces personnes ne sont pas là pour Jeanne, mais bien pour Gabriel. Gabriel qui a suivi de près sa défunte épouse dans l’autre monde. Sept jours. Seulement sept jours séparent les deux décès.
Qu'est-il arrivé ?
Je me glisse dans la file d’amis et de proches qui offrent leurs condoléances aux récents orphelins. Bien sûr, ils sont grands maintenant (entre 30 et 45 ans). Mais perdre ses deux parents dans un laps de temps aussi proche, c’est une épreuve tout de même.
Je m’approche de Jeanne, leur fille (mon ancêtre directe à la XIème génération) et son époux Jacques. Je tente d’en savoir plus :
- Que s’est-il passé ?
Jeanne est trop émue pour me répondre. C’est Jacques qui tente de m’expliquer :
- Bien sûr, il y a l’âge : ils n’étaient plus tous jeunes tous les deux (environ 70 ans). Il y a aussi peut-être des raisons « extérieures » : on a passé des années difficiles autour de 1709 et du « grand hyver » qui ont durement éprouvés les organismes. Ma belle-mère ne s’était jamais remise d’avoir perdue une petite fille âgée de quatre mois, même si ça peut paraître chose courante : il y en a certains pour qui c’est plus difficile que d’autres. Ça semblait s’être accentué ces dernières années : elle en parlait souvent de cette enfant qui n’avait pas vécu, surtout avec l’arrivée de la nouvelle génération. Les blessures du passé ont été ravivées. Et Gabriel se sentait honteux ne n’avoir rien pu faire : ni pour sauver la petite, ni pour soulager la douleur de son épouse. Cette tristesse-là, elle est restée à jamais dans leurs deux cœurs.
- Mais deux décès si rapprochés, c’est peu commun tout de même.
Je demande s’il y a une épidémie particulière qui sévit dans cette région. Jacques me réponds que non : on ne meurt pas plus que d’habitude en ce moment au pays. Plus tard, un coup d’œil aux registres paroissiaux me confirmera ses dires.
- C’est le hasard, ajoute Jacques, fataliste.
Il regarde son épouse : c’est à son tour de s’inquiéter pour quelqu’un d’autre maintenant. D’autant que son épouse n’a pas perdu un nourrisson, mais trois, dont une fille mort-née ! La mélancolie va-t-elle à son tour déployer ses griffes autour de la femme qu’il aime tout particulièrement ?
Essuyant une larme, Jeanne affirme dans un souffle :
- Ils sont décédés d’amour.
- « Décédés d’amour » ? Qu’entends-tu par là ?
- Ma mère était le pilier de cette maison, surtout depuis que nous, les enfants, avions quitté la ferme les uns après les autres. Le départ des deux derniers, Anne et Antoine, il y a quelques mois seulement a laissé un grand vide. Sans elle, mon père ne voulait pas vivre. Il ne pouvait pas vivre.
Jacques entoure les épaules de son épouse d’un bras consolateur. Ils s’éloignent : d’autres que moi réclament leur attention.
L’un ne pouvant survivre à l’autre ? Était-ce cela qui avait provoqué la mort de Gabriel si peu de temps après le décès de son épouse ? Nous ne le saurons sans doute jamais, mais peut-être que Jeanne avait raison...
Dans ma généalogie je compte 12 autres couples décédés avec un intervalle particulier :
- 3 jours pour BOUGARD André et VIAU Françoise, en 1631 à Pellouaille les Vignes (Maine et Loire)
- 4 jours pour CAILLAUD Pierre et BOURDET Marie, en 1759 à La Verrie (Vendée)
- 5 jours pour ASSUMEL Jean-Baptiste et GUILLERMET Louise Marie, en 1740 à Lalleyriat (Ain)
- 9 jours pour BOUGUIÉ Pierre et FELON Catherine, en 1699 à Corzé (Maine et Loire)
- 10 jours pour MERCERON Jean et HAMARD Jeanne, en 1643 à Villeveque (Maine et Loire)
- 3 semaines pour HAQUETTE Toussaint et VALLET Reine, en 1707 à La Chapelle s/Crécy (Seine et Marne)
- 1 mois pour POCHET Abel et JUDAS Margueritte, en 1711 à Guerard (Seine et Marne), BANIDE Jean et BESOMBES Jeanne, en 1747 à Florentin la Capelle (Aveyron) et COCHET Claude Joseph Bertrand et HUGON Jeanne-Marie, en 1840 à Martignat (Ain)
- 2 mois pour ROUAULT Nicolas et BIESLIN Françoise, en 1794 à Villeveque (Maine et Loire)
- 4 mois pour MOCCAND Gaspard et Xxx Michelle, en 1643 à Sixt Fer à Cheval (Haute-Savoie)
- 7 mois pour LE GOFF Olivier et ETIENNE Marie, en 1817 à St Caradec (Côtes d’Armor)
- Et pour l’anecdote : GROS Alphonse Elie Frédéric et PROST Marie-Philomène sont décédés tous les deux un 14 septembre mais à 30 ans d’intervalle (1898 et 1928) !
Hormis pour le premier couple, où une épidémie est certainement la raison de ces décès très rapprochés car trois de leurs enfants meurent en même temps qu’eux et que la peste règne en Anjou à cette époque, rien n’indique dans les actes de décès pourquoi les deux époux se sont suivis dans la tombe de façon (plus ou moins) rapprochée.
samedi 14 avril 2018
#Généathème : J'ai fait parler une carte postale
Mise à jour, janvier 2019 :
J'ai enfin trouvé Paulette et Yvonnet, son second mari : je vous raconte toute l'aventure dans cet article "Comment trouver la tante Paulette ?"
samedi 7 avril 2018
Etranges naissances
Brumaire (22 octobre/20 novembre) : des brouillards et brumes ;
Frimaire (21 novembre/20 décembre) : du froid sec ou humide ;
Nivôse (21 décembre/19 janvier) : de la neige qui blanchit la terre ;
Pluviôse (20 janvier/18 février) : des pluies qui tombent avec plus d'abondance ;
Ventôse (19 février/ 20 mars) : des giboulées et du vent qui vient sécher la terre ;
Germinal (21 mars/19 avril) : de la germination et de la montée de la sève ;
Floréal (20 avril/19 mai) : de l'épanouissement des fleurs ;
Prairial (20 mai/18 juin) : de la récolte des prairies et de la fécondité ;
Messidor (19juin/18 juillet) : des moissons dorées qui couvrent les champs ;
Thermidor (19 juillet/17 août) : de la chaleur solaire et terrestre qui embrase le sol ;
Fructidor (18 août/16 septembre) : des fruits que le soleil dore et mûrit.
2ème jour : duodi ;
3ème jour : tridi ;
4ème jour : quartidi ;
5ème jour : quintidi ;
6ème jour : sextidi ;
7ème jour : septidi ;
8ème jour : octidi ;
9ème jour : nonidi ;
10ème jour : décadi (jour de repos - dimanche).