« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 18 novembre 2022

#52Ancestors - 46 - Antoine Mas

 - Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 46 : Cimetières et tombes

 

A l'occasion de cette quarante sixième semaine du challenge #52Ancestors dont le thème est "cimetière et tombes", je reviens sur les tristes (et nombreux) voyages d’Antoine Mas au cimetière.


On le sait, la période qui précède la Révolution française est une période de calamités agricoles : mauvaises récoltes, faim, froid, disettes… puis Révolution. Bien peu ont échappé à ces fléaux (en général, ils seront bientôt rattrapés et auront des ennuis jusqu’au cou…).

A Conques (12), si je n’ai pas de détails particuliers sur cette période, je vois bien que les registres paroissiaux débordent d’actes de sépultures.

Est-ce que la configuration du village a beaucoup changé par rapport à aujourd’hui ? Je l’ignore. Cependant aujourd’hui le cimetière est coincé entre l’abbaye et… le vide. Conques est en effet un village niché à mi-pente d’une grande colline (petite montagne ?) au cœur d’une vallée encaissée [*]. Il n’est pas très grand. Entouré d’un petit muret ; paisible lieu de repos et d’éternité.

 

Vue aérienne de Conques © B.Rousset via survoldefrance.fr

Lieu que la famille Mas a fréquenté de (trop) nombreuses fois. Antoine Mas (mon sosa n°132) a épousé Françoise Pradel - ou Pradellis/Pradelly - (sosa n°271) en 1775. Il est couvreur (il est même dit « Maître couvreur » en 1789 ; ce qui me fait penser qu’il ne devait pas être le plus pauvre parmi les plus pauvres), demeurant à Conques, rue des Rocs [**]. Ensemble ils ont eu 9 enfants… Et ils en ont enterré 8 ! Presque aussi régulièrement que Françoise mettait des enfants au monde (soit à peu près tous les deux ans), Antoine allait ensuite les enterrer au cimetière !
Le plus jeune a vécu 13 jours, le plus vieux 87 ans (mais il est resté célibataire). Seul mon ancêtre directe, Jean Antoine a survécu à cette hécatombe et a eu une descendance.

Antoine a donc accompagné ses enfants au cimetière en :
  • 1781 : décès de Françoise (âge inconnu)
  • 1783 : décès d’Antoine âgé de 2 semaines
  • 1785 : décès de Catherine âgée de 11 mois
  • 1789 : décès d’Antoine âgé de 13 jours
  • 1792 : décès d’Anne âgée de 13 ans
  • 1794 : décès de Marie âgée de 4 semaines
  • 1818 : décès de Marie Jeanne âgée de 31 ans
  • 1883 : décès d’Antoine âgé de 87 ans

On le voit, deux parviendront tout de même à l’âge adulte (Marie Jeanne et Antoine) mais, restés célibataires, ils ne donneront pas de descendance. A vrai dire, Antoine père ne connaîtra pas le décès de son (troisième) fils Antoine, car il meurt avant lui, avant 1833.

Le paradoxe de l’histoire est que j’ignore quand exactement Antoine père est décédé : je perds sa trace entre le décès de Marie Jeanne en 1818, où il est présent, et celui de son épouse en 1833, où il est dit décédé. Le voir si souvent au cimetière pour les autres et ne pas le trouver lui…

Si autrefois la mortalité infantile était courante, et si aujourd’hui elle est effrayante, comment ces parents ont-ils vécu le décès de la quasi-totalité de leurs enfants ? C’est une chose que nous ne pouvons imaginer à leur place, à leur époque. Mais la tristesse a bien dû habiter dans une maison de la rue des Rocs à Conques…


[*] Ce qui explique l’origine de son nom : la conque.
[**] Du moins je le suppose : l’adresse donnée est en partie sous une tâche d’encre !

 

 

 

P comme PENLOU

   - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 119 patronymes de ma généalogie commençant par P, le hasard a désigné les PENLOU, et parmi eux François PENLOU, sosa n°1142, XIème génération.


  • Etat civil

Il naît en 1657 à La Coulonche (Orne), aîné d’une fratrie de 7 enfants. A 34 ans il se marie avec Martine Guibé dont il a au moins 5 enfants. Mais son épouse décède 2 mois après avoir donné naissance à un fils en 1701. François se remarie 9 mois plus tard avec Barbe COISPEL (mon ancêtre). De cette seconde union naissent 3 enfants, dont une paire de jumeaux. Mais j’ai un trou de 9 ans entre la naissance de l’aînée et des cadets : il y a peut-être eu d’autres enfants. François PENLOU décède en 1736 à l’âge de 79 ans. J’ignore son métier.

 

  • Environnement familial

En 1734 il ne peut pas assister au mariage de son fils Bernard "étant retenu malade". S’est-il remis ? Est-il resté alité ? En tout cas il ne meurt que 2 ans plus tard.

Dans son acte de mariage il est qualifié de "fils des petits fermiers". Je ne sais pas quand sont décédés ses parents ni ses grands-parents maternels (ses grands-parents paternels ne son pas connus).

Il a marié au moins 4 de ses enfants et a connu ses premiers petits-enfants. Deux de ses enfants du second lit épousent un frère et sa sœur, Noel et Madeleine Guibé (à 5 ans d’intervalle). Ce Noël détient le record de ma généalogie : marié le plus jeune (à 17 ans).

 

  • Sources généalogiques complémentaires

PENLOU : Le nom est porté dans l'Orne. On le trouve en Mayenne sous la forme Penloup. Il désigne celui qui habite un lieu-dit Penloup ou Panloup, endroit où l'on pendait le loup (selon une étrange coutume médiévale consistant à appliquer la sentence de la pendaison également aux animaux).

Il n’est pas lettré, mais appose sa marque, comme il est souvent demandé aux illettrés dans ce coin de l’Orne.

Il est le témoin au mariage de son frère en 1692 : son père n’y est pas, sans doute est-il déjà décédé.

Il vit sous les règnes de Louis XIV puis Louis XV.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne dans l’Orne.

François est né trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Contrat de mariage, testament…

 

 

jeudi 17 novembre 2022

O comme OUVRARD

   - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 7 patronymes de ma généalogie commençant par O, le hasard a désigné les OUVRARD, et parmi eux Marguerite OUVRARD, sosa n°1195, XIème génération.


  • Etat civil

Marguerite  OUVRARD est née en 1665 à Angers, paroisse Saint-Martin (Maine et Loire). A 20 ans elle épouse Pierre DIBON, un marchand de Villevêque. Ensemble ils auront 7 enfants. Et c’est ce qui tua Marguerite à l’âge de 34 ans : elle est décédée de suites de couches (une fille née trois jours plus tôt et décédée dès le lendemain).


  • Environnement familial

La famille a peut-être connu des déboires financiers : qualifié d’abord de marchand, son mari devient ensuite vigneron puis laboureur. A chaque changement de métier correspond un déménagement.

Lettré, Pierre signait ses actes.

Le couple avait déjà perdu un enfant mort-né. Après le décès de Marguerite, Pierre se retrouve avec 4 enfants de 11, 9, 5 et 3 ans. Il se remarie dès l’année suivante avec Marguerite ROGER, qui lui donnera 5 enfants supplémentaires.

Marguerite avait perdu sa mère lorsqu’elle avait 15 ans. Son père, remarié l’année suivante, lui survit et décède en 1707. Il est qualifié d’honorable. Elle a 4 frères et sœurs et 3 demi frères et sœurs.

Ses grands-parents paternels étaient décédés lors de la peste de 1640. J’ignore quand et où sont décédés ses grands-parents maternels.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

OUVRARD : Nom porté en Vendée et dans le Poitou. Désigne sans doute un artisan, comme c'est le cas pour le nom Ouvrier.

Elle vit sous le règne de Louis XIV.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne en Maine et Loire.

Marguerite est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Décès des grands-parents maternels.

Hypothèse de la « déchéance » financière à confirmer.