Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
lundi 27 juin 2016
#ChallengeAZ : W comme J’ai trouvé un Wagon d’ancêtres
samedi 25 juin 2016
#ChallengeAZ : V comme (Un) vieux de la vieille
Une personne très âgée ayant acquis une sérieuse expérience dans un domaine précis.
On peut assez logiquement supposer qu'un vieux est marié avec une vieille.
Mais s'agit-il bien de la vieille du vieux dont il est question dans cette expression ?
Eh bien s'il n'y a aucun doute sur le "vieux", il est certain que la "vieille" ne désigne pas ici sa moitié.
Cette locution, qui date du XIXe siècle, est en effet une version courte de "un vieux de la vieille garde", car c'est bien de soldats d'une garde qu'il est question ici.
Mais quelle garde (car la France en a connu de nombreuses) ? Il s'agit en fait de la garde impériale créée par Napoléon Ier en 1804. Composée d'environ 100 000 hommes, c'était une troupe d'élite divisée en une vieille, une moyenne et une jeune garde.
Vous souvenez-vous de Waterloo et de son fameux "la garde meurt mais ne se rend pas", attribué à Cambronne ? Eh bien c'était à propos de cette garde-là que cette phrase avait été prononcée.
Une fois l'empereur déchu, les anciens qui racontaient leurs exploits aux plus jeunes étaient appelés "les vieux de la vieille (garde)".
Avec le temps, ces soldats ayant été oubliés, les vieux de la vieille a fini par désigner des vétérans ayant beaucoup d'expérience dans leur profession ou un domaine particulier.
vendredi 24 juin 2016
#ChallengeAZ : U comme Un peu, mon neveu !
Ça va de soi !
Ici, le « neveu » n'est présent en appui de ce qui précède que parce qu'il rime avec.
Selon Pierre Enckell, cette expression serait apparue en 1824 sous sa première forme avec "un peu !" qui est une version courte de "pas qu'un peu !" litote pour dire 'complètement'.
Variante : « Je veux, mon neveu ! »
jeudi 23 juin 2016
#ChallengeAZ : T comme Tomber sur un os
Selon Gaston Esnault, cette expression apparaît en 1914.
Et selon Cellard et Rey, les seuls, dans leur Dictionnaire du français non conventionnel, à donner une explication plausible sur l'origine de cette locution, elle viendrait du milieu militaire.
En effet, lors du service des rations de tambouille, les chanceux tombaient sur de véritables portions de viande, mais les autres, eux, ne recevaient qu'un misérable morceau d'os.
La notion de 'difficulté' viendrait alors du contraste entre la viande qui se mange facilement et l'os qu'on grignote très difficilement.
Mais, si l'origine est bien là, le fait que l'expression se soit facilement diffusée hors des casernes puis des tranchées vient probablement des sens argotiques du mot 'os' popularisés dans d'autres locutions, à commencer par "l'avoir dans l'os" où 'os' désigne l'anus.
mercredi 22 juin 2016
#ChallengeAZ : S comme Salut vieille branche !
Le qualificatif "vieux" ou "vieille" s'emploie familièrement avec quelqu'un connu de longue date, le "vieux" étant alors lié à la durée de la relation, bien plus qu'à l'âge de la connaissance.
Reste le plus intrigant : pourquoi 'branche' ?
Une explication parfois proposée est lié à l'argotique "se brancher avec quelqu'un" pour dire "entrer en rapport avec quelqu'un". Issue du monde des électriciens, l'image est compréhensible à partir du moment où vous savez brancher une prise électrique et établir une relation forte entre la prise mâle et la prise femelle (sans sous-entendu sexuel obligatoire).
Partant de là, les éléments 'branchés' peuvent être appelés des branches. Et ces branches / individus qui sont branchés ou se connaissent depuis longtemps, deviennent l'un pour l'autre des vieilles branches.
Mais si l'explication semble tenir la route, elle ne résiste pas à l'analyse chronologique : en effet, le "vieille branche" est attesté depuis le milieu du XIXe siècle, avant que l'usage de l'électricité se répande dans les foyers, alors que "se brancher" date d'un siècle plus tard.
D’après Gaston Esnault, c'est en 1400 qu'apparaît le terme 'poteau' pour désigner un ami proche ; ce poteau-là donnant bien plus tard l'abréviation 'pote'. Ce poteau est quelque chose sur lequel on peut s'appuyer, tout comme on peut s'appuyer sur un ami fidèle (bien que le mot avec cette acception semble ensuite ne plus être utilisé avant de réapparaître au milieu du XIXe siècle).
Mais quel rapport avec la branche, me direz-vous ? Eh bien, il semblerait que ce soit une utilisation du même type de métaphore : l'ami peut nous empêcher de tomber, comme on peut s'accrocher à une branche solide pour ne pas se casser la figure.