Enfin… quand on dit les « habitants » on dit surtout les « hommes ». Du coup, je détonnai un peu dans cette communauté. En me faisant toute petite, je reconnaissais là plusieurs représentants des familles de Saint Amand apparentées à mon arbre : Jean Vandé, Jean Baudry ou Pierre Foulonneau dont le fils épousera en troisièmes noces mon ancêtre Modeste Boissinot. Mais aussi les Birgnonet dont la famille donnera un maire à la commune pendant une dizaine d’années ou le curé Fariau. Et d’autres que je ne connaissais pas comme René Réthoré, les frères Roquet ou André Brillaud… Quand à cet élégant qui consultait sa montre, ce devait être Me Turpault, le notaire royal de Saint Mesmin convoqué pour établir le procès verbal de la réunion du jour. Je laissai intentionnellement traîner mes oreilles pour en savoir un peu plus sur cet attroupement : propriétaire, mais aussi chapelier, boulanger ou même cultivateur composaient l’assemblée. Ils étaient jeunes ou déjà dans la force de l’âge, en général bien habillés (en tout cas du mieux qu’ils le pouvaient).
Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
samedi 16 mai 2020
#RDVAncestral : Le pavé
Enfin… quand on dit les « habitants » on dit surtout les « hommes ». Du coup, je détonnai un peu dans cette communauté. En me faisant toute petite, je reconnaissais là plusieurs représentants des familles de Saint Amand apparentées à mon arbre : Jean Vandé, Jean Baudry ou Pierre Foulonneau dont le fils épousera en troisièmes noces mon ancêtre Modeste Boissinot. Mais aussi les Birgnonet dont la famille donnera un maire à la commune pendant une dizaine d’années ou le curé Fariau. Et d’autres que je ne connaissais pas comme René Réthoré, les frères Roquet ou André Brillaud… Quand à cet élégant qui consultait sa montre, ce devait être Me Turpault, le notaire royal de Saint Mesmin convoqué pour établir le procès verbal de la réunion du jour. Je laissai intentionnellement traîner mes oreilles pour en savoir un peu plus sur cet attroupement : propriétaire, mais aussi chapelier, boulanger ou même cultivateur composaient l’assemblée. Ils étaient jeunes ou déjà dans la force de l’âge, en général bien habillés (en tout cas du mieux qu’ils le pouvaient).
dimanche 3 mai 2020
Les petits cailloux de la guerre de Vendée
- Le petit caillou de la naissance
- Le petit caillou des combats
- Le petit caillou des blessures
- Le petit caillou des démarches administratives
- Le petit caillou de l’indigence
De la même manière, je n'étais pas pressée d'avoir des détails sur les coliques de Jacques !
jeudi 30 avril 2020
#Genealogie30 2020
Nous nous retrouvons autour de ce mot clé pour partager sur les réseaux sociaux, sur nos blogs, notre passion pour la généalogie, nos coups de cœur.
Tous les jours un thème différent nous est proposé.
Tout comme le #ChallengeAZ, le but est de nous retrouver pour faire la fête et partager notre passion. Pas besoin de grands discours, un mot, une image suffisent parfois à communiquer et à toucher.
Comme de nombreux généalogistes, j'ai posté une infographie (sur Twitter et Facebook) au jour le jour, selon le thème imposé. Si vous avez manqué une ou plusieurs de ces publications, ou juste pour le plaisir, retrouvez-les ici réunies.
Le diaporama démarre automatiquement et change de diapo toute les 30 secondes.Vous pouvez aussi avancer à votre rythme en cliquant sur les flèches en bas à gauche du diaporama.
Jacques Célestin BREGEON a vu le jour le 6 juin 1842, sous la Monarchie de Juillet, à Saint-Amand-sur-Sèvre (79) petite localité à la croisée du pays poitevin saintongeais, de la Vendée militaire et du Sud Anjou. Fils de Jacques Isidore BREGEON et Geneviève Céleste JADAUD, il est l'aîné d'une fratrie de sept enfants. Seulement cinq d'entre eux atteindront l'âge adulte. L'un des témoins de sa naissance est son oncle, Esprit JADAUD, avec lequel il gardera des liens étroits tout au long de sa vie, travaillant avec lui à la métairie de la Ruffinière.
Il n'a dû aller à l'école que le strict nécessaire car il savait juste lire et écrire son nom. Il devait parler le poitevin saintongeais, que l'on appelle le "parlanjhe". Et "jarthi !" ("peste !") il devait avoir un sacré accent car tout au long de sa vie son nom sera tantôt compris BREGEON tantôt BERGEON. Ce nom, courant dans l'Ouest et la Vienne, et qui connaît de nombreuses variantes (Brejon, Bergeon, Bréjeon...) dérivant sans doute d'un terme régional désignant une pièce de terre de forme triangulaire, rappelant son origine rurale.
A 20 ans il se rend au chef-lieu de canton, Châtillon sur Sèvre, pour le tirage au sort des conscrits. C'est son déplacement le plus long connu (13,5 km !). Mais finalement il est exempté pour "faiblesse de constitution". Il ne verra pas davantage de pays avec l'armée.
En 1871, il épouse Clémentine BOURY, jeune paysanne d'une métairie voisine. Son oncle Esprit est encore là pour l'accompagner. Ensemble, ils s'installent à La Ruffinière, où ils vont donner naissance à 11 enfants. Dit fermier ou cultivateur selon les modes du temps, il cultive la métairie héritée de la famille de sa mère.
Vivant un peu à l'écart du monde, et de ses changements politiques parfois violents, ils mènent une vie paisible sans faire de bruit (ils n'apparaissent pas dans la presse, ne semblent pas très actifs dans la vie de leur communauté). Modestement sans doute (la garde robe de Jacques n'est estimée qu'à 20 francs lors de son décès); leur seule richesse est la ferme. Mais ensemble. Ils restent fidèle à la famille, vivant à La Ruffinière avec plusieurs générations : parents, l'oncle Esprit bien sûr, leurs enfants, ou son jeune frère Louis. Voyant grandir leurs enfants, partageant une chouée (plat à base de choux) ou un pâté aux prunes, tous autour de la table. Ils assistent aux mariages des enfants, à la naissance d'une nouvelle génération. Et lorsqu'arrive le grand âge, ils rejoignent le coin de l'âtre tandis que leur fils aîné, aussi prénommé Jacques, a repris la ferme.
Jacques s'éteint le 18 novembre 1917, au milieu des siens à La Ruffinière de Saint-Amand, à l'âge de 75 ans. C'était mon ancêtre à la 6ème génération, l'arrière-grand-père de ma grand-mère maternelle.