« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

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mercredi 22 novembre 2023

S comme Sages-femmes

On trouve de nombreuses références aux sages-femmes dans les registres de Conques.

Sage-femme, J. Ruff © BIU Santé Médecine

Selon le dictionnaire de l’Académie Française en 1694, « On appelle ainsi celle dont le métier est d'accoucher les femmes », avec pour étymologie « Sage » dans le sens d'habile.

Les sages-femmes rurales sont généralement des femmes ayant une expérience personnelle des accouchements. Elles portent assistance aux autres femmes au moment de leur accouchement. Leurs formations sont très diverses essentiellement basées sur la transmission individuelle et sur une connaissance empirique grâce à leur propre expérience de la maternité. Dans les milieux urbains des formations plus « professionnelles », institutionnalisées, existent aussi.

Sous l'Ancien Régime, sage-femme est un métier, et plusieurs ordonnances royales, en particulier sous Louis XIV, exigent que toutes les communautés de village choisissent une sage-femme et décident de percevoir une contribution pour payer leurs gages comme pour les maîtres d'école.

La sage-femme se doit d’être « vertueuse » et de bonne moralité, car elle peut être amenée, en cas d’urgence, à administrer le baptême. Elles reçoivent pour cela une « formation » de la part du curé. Aussi, les conciles exigent des sages-femmes qu’elles aient « un témoignage de catholicité ou du curé ou de l’évêque [et] qu’elles [soient] approuvées par l’évêque ou son vicaire ». En cas de baptême administré par les sages-femmes, elles devaient trouver au moins deux personnes qui soient témoins du baptême qu’elles administrent, afin que le curé puisse les interroger lorsque l’enfant sera porté à l’Église pour officialiser le baptême.

 

Dans les registres de Conques, je compte quatre sages-femmes.

Baptême Xxx Marty, 1786 © AD12

"Un enfant naturel de Pierre Marty vigneron et de Marie Jeanne Cabrolier mariés est né le 15 octobre 1786 et a été ondoyé à la maison y ayant cas de nécessité par Marguerite Bories sage femme…"

 

"Est né hier 11e mars 1787 un enfant mâle fils naturel et légitime de Jean Delannes vigneron et de Marie Carmes mariés et fut ondoyé à la maison par mademoiselle Vergnhes sage femme qui a signé"

Celle-ci est l’épouse de Pierre Bories, maître chirurgien.

 

"Une fille naissante d'Antoine Anterrieux vigneron et de Marie Jeanne Serles mariés fut ondoyée à la maison y ayant cas de nécessité par Marie Carles sage femme et mourut de suite le même jour 12 juin 1790 et fut enterrée le lendemain."

 

Les deux premières ne sont citées qu’une seule fois durant la décennie étudiée. Marie Carles ondoie 4 nouveau-nés et est marraine de 3 autres.

 

Baptême Anne Vigouroux, 1784 © AD12

"... la baptisée qui avait reçu l'eau a la maison par Jeanne Rols sage femme y ayant cas de nécessitté ainsi qu'elle nous la assuré..."

Jeanne Rols semble être la sage-femme principale. Elle intervient à partir de 1780 et jusqu’en 1792 au moins. Elle ondoie 11 enfants, en présente 2 autres et est témoin à 1 naissance. Avant elle, les sages-femmes ne sont jamais nommées dans les actes paroissiaux : est-ce un hasard ou est-ce parce qu’il n’y avait pas de sage-femme « officielle » ? Elle est prénommée Jeanne au début, une fois Janetelle (surnom ?) en 1782, puis Anne (parfois en 1784 puis à partir de 1788) ; en 1792 elle est nommée Raouls.
Elle est peut-être la fille de Joseph et Marie Jeanne Bousquet (mes sosas 272 et 273), Jeanne, née en 1751. Elle aurait 29 ans lorsqu’on la rencontre la première fois en tant que sage-femme. Cependant elle ne semble pas mariée ni mère (je n’ai pas trouvé son décès). Elle n'apparaît jamais dans les registres hors de son rôle de sage-femme.
Autre hypothèse : Elle se nommait en fait Raouls
(le patronyme Raouls est couramment dit Rols dans les registres, ou inversement). Dans ce cas, je compte 4 candidates possibles :

  • Jeanne Raouls née en 1725, fille de Géraud et Marie Issanjou (mes sosas 558 et 559). Née en 1725 elle aurait 67 ans lors de son dernier accouchement.
  • Jeanne Raouls, fille de Jean Raouls mon sosa 526 et de sa seconde épouse Anne Durieu.
  • Jeanne fille de Pierre et Anne Fontanier, née en 1711, mariée en 1745 avec Jean Arnaud.
  • Jeanne fille de Guillaume et Marie Delagnes, née en 1713, mariée en 1742 avec Jean Fournier, originaire de la paroisse voisine de Saint Marcel. 

Je n'ai plus trouvé trace des deux premières après leurs naissances. Si les deux dernières sont bien des femmes mariées, elles étaient âgées de plus de 80 ans lors du dernier accouchement (si toutefois elles étaient encore vivantes à cette date : je n'ai pas trouvé leurs décès).

 

Curieusement Marie Carles ondoie une fille « a pere et mere inconnus » ! Le père, passe encore, mais la mère devait bien être un peu connue…

Baptême Jeanne, 1786 © AD12

"Jeanne fille a pere et mere inconnus a été baptisée à la maison par Marie Carles y ayant cas de necessité, les autres cérémonies lui ont été supplées aujourd'hui 30 juin 1786 par nous vicaire soussigné après quelle nous a été présentée par Jeanne Rouquette veuve de Pierre Brozes qui a été sa marraine et qui nous a certifié que ladite Jeanne était née hier au soir et qui requise de signer a dit ne savoir ainsi que ladite Carles"

 

Jeanne Rols présente un enfant né dans les mêmes conditions :

"Antoine fils a pere et mere inconnus présenté par Jeanne Rols sage femme ..."

 

En fait, cela n’est guère étonnant car les sages-femmes étaient tenues à ce que l’on appellerait aujourd’hui le secret professionnel. Elles doivent garder inviolablement les secrets qui lui sont confiés. Comme l’identité d’une mère qui ne souhaite pas être connue par exemple.

 

 

mardi 21 novembre 2023

R comme Restants

Dans les registres de Conques, on trouve souvent la mention de « restant » ou « restante ». Ce terme signifie « habitant ». Il est utilisé quelques fois pour désigner qu’un qui habite un lieu.

"…Jacques Baxet Me maçon âgé d’environ 24 ans fils légitime à feu Etienne Baxet et à Jeanne Fonteille mariés du lieu de Montignac, ledit Jacques Baxet restant dans la ville de Conques depuis environ 7 ans"

 

Ou quelqu’un qui demeure chez une personne en particulier.

"… et la marraine Marianne Lacombe tante maternelle du baptisé restante au service de Mr le curé de Conques"

 

Néanmoins, la très grande majorité des restant(e)s sont des personnes qui habitent à temps complet, voire travaillent, pour l’hospice.

Ancien hospice de Conques © coll. personnelle

L’hôpital de Conques  a été fondé au XIIIème siècle pour accueillir les pèlerins. Supprimé au début du XVIIIème, il fut rouvert en 1762 afin de « rétablir un azile où, non seulement les pauvres malades trouveroient les secours qu’ils ne peuvent se procurer dans les autres hôpitaux […] mais les nécessiteux trouveroient aussi une retraite et l’occasion de se former aux manufactures ».

Il accueille donc non seulement des malades, mais aussi entretient la population en lui donnant du travail (nombreux sont les cultivateurs ou tisserands "de l’hôpital") : les lettres patentes royales de 1762 permettent la création d'une « manufacture de bonneterie ou de draperie pour que les enfants et les pauvres valides puissent y être employés ».

« Les pauvres malades ou invalides des paroisses » doivent pouvoir y être accueillis ainsi que les « mendiants, valides ou invalides ».

Il est établi sur un terrain donné par les sœurs de l’Union. Il est géré par un bureau, un syndic et deux sœurs. 80 invalides sont recensés au XVIIIème siècle, y compris des enfants.

 

On y réside à temps complet, on y travaille, on y abandonne ses enfants et on y meurt…

 

Je compte environ 25 restant(e)s à l’hôpital dans la décennie étudiée.

 

Certains sont alternativement qualifié de pauvres et de restants.

"… son parrain a été Joseph Delagnes pauvre de l'hôpital…" (1780)

"… son parrain a été Joseph Delagnes demeurant à l'hôpital…" (1782)

"… son parrain a été Joseph Delagnes restant à l'hôpital…" (1786)

 

Ou restants/hospitaliers.

Baptême Guillaume, 1788 © AD12

"… son parrain a été Guillaume Selves restant à l'hôpital…" (1788)

"…présents […] Guillaume Selves hospitalier…" (1789)

 

7 sont des femmes.

"… sa marraine a été Jeanne Vidal restante audit hôpital…"

"… sa marraine a été Magdelaine Servières restante à l’hôpital…"

"… sa marraine fut Anne Piganhol restante à l'hôpital de Conques…"

 

Plusieurs ont des métiers 

  • des tisserands, comme Alexis Lacombe : d’abord qualifié de tisserand puis de restant à l'hôpital à partir de 1783 et « affidé à l'hôpital » lors de son décès en 1798. Pierre Dangles est lui aussi tisserand/restant à l’hôpital.
  •  un cardeur - personne démêlant (cardant) la laine - (Guillaume Alary).
  • un fournier - propriétaire ou gérant d'un four qui cuit la pâte que d'autres ont pétrie, sorte de boulanger  - (Jacques Alran).
  • ou un vigneron (Joseph Bonal).

L’hospice est un lieu d’accueil des pauvres, mais c’est aussi un lieu où l’on soigne. L’une des sœurs du couvent de Conques, Catherine Cabroulie, est dite restante : sans doute y jouait-elle le rôle d’infirmière. Pierre Chatelier est dit praticien en 1789 et même « praticien de la maison communale de l'hôpital » un peu plus tard en l'an II (1794).


Seuls deux restants sont lettrés et signent : Jacques Alran et Pierre Chatelier.

Baptême Marianne Bobis, 1785 © AD12

Ils sont par ailleurs beaux-frères par alliance (la sœur de Pierre ayant épousé le frère de l'épouse de Jacques).


Ces restant(e)s sont sollicité(e)s à de très nombreuses reprises en tant que témoins ou parrains/marraines. Guillaume Alary apparaît ainsi 26 fois, Alexis Lacombe 40 fois, Pierre Chatelier 42 fois. Le record est détenu par Joseph Delagnes : 60 fois.


Enfin, de nombreux enfants y sont abandonnés.

Baptême Benoit, 1789 © AD12

"... benoit enfant trouvé exposé à la porte de l'hôpital fils a pere et mere inconnus..."

Nous reviendrons sur ces enfants à la lettre X de ce ChallengeAZ.



 

lundi 20 novembre 2023

Q comme Quartiers

Différents quartiers ou rues sont mentionnés dans les registres de Conques ; et aussi des villages et paroisses plus ou moins lointains. 

Localisation des rues d'après le cadastre napoléonien (postérieur de 50 ans) © AD12


1. A Conques même :

  • Une famille est dite de la rue Haute

"Elisabeth Anterrieux fille légitime et naturelle à Pierre et Marie Prousal mariés à la rue Haute…"

 Cette rue n'a pas été identifiée.

  • Deux autres demeurent rue des Rocs

"Antoine Mas, couvreur dudit Conques  […] domicilié dans ladite municipalité de Conques à la rue des Rocs"

Antoine Mas est mon sosa 132 (cette rue située dans les hauts de Conques n’existe plus aujourd’hui)

  • Plusieurs sont dits du Palais, le quartier de mes ancêtres éponymes.

"Jean Bonal vigneron du Palays de la présente ville"

"Antoine Selves vigneron et Jeanne Pradelli mariés al Palays"

Sépulture Marie Brouzes, 1780 © AD12

"Marie Brouzes veuve de Jean Selves del Palays"

 Elle est la tante du précédent.

C’étaient les voisins de mes ancêtres directs.

Une quinzaine de mentions concernent des personnes demeurant au faubourg de Conques.

"Antoine Fraisse travailleur fils légitime et naturel d’Antoine Fraysse aussi travailleur et de feue Anne Boutaric mariés du faux bourg de la ville de Conques…"

"Antoine Carles fils légitime de Joseph Carles et de Marie Servières mariés au faubourg…"

Sépulture Jean Roux, 1780 © AD12

"…est décédé à l’hôpital Jean Roux dit Bourrut fils à feu Geraud Roux du fond du faubourg…"

 

2. En élargissant le cercle, on trouve des habitants des villages de la paroisse (une vingtaine de personnes :

"Catherine Anterrieux fille de Pierre Anterrieux et Catherine Carles du village de la Capelle paroisse de Conques…"

"Anne Delagnes fille légitime et naturelle d’Antoine Delagnes vigneron et de Jeanne Dauban mariés du village de Goubert sur la présente paroisse…"

"… fils légitime et naturel à feu Joseph Servières et à Marguerite Albespic mariés du village del Puech del Rat paroisse de Conques"

"Une fille naissante d'Antoine Soulatie et Marie Gloye mariés au hameau del Pas del Rieu sur la présente paroisse…"

Baptême et sépulture d'un enfant d'Antoine Sounetie, 1784 © AD12

"Un enfant mâle d’Antoine Sounetie et de Marianne Garriguet mariés du village de Camali présente paroisse…"

"…naquit et fut baptisé Marianne Bruguière fille de Pierre et d’Hélène Lacan mariés de la Salesse…"

"Guillaume Nolorgues couvreur de toits fils légitime à Joseph Nolorgues travailleur et à Marie Clots mariés du village de l’Herm paroisse de Conques"

 

Certains villages n’ont pas été identifiés :

"… fille de Joseph Vergne marchand et de Demoiselle Marianne Boyé mariés du lieu de Louche présente paroisse…"

 Mais aussi La Prou Soularie, Saury, La Croisette…

 

3. Puis on trouve les paroisses voisines :


Origines des paroissiens de Conques

Voici quelques exemples, classés par cercles concentriques du plus près de Conques au plus éloigné.

  • une dizaine de mentions concernant des personnes originaires de St Marcel

"Antoine Costes fils légitime et naturel d’Antoine Costes et de Marguerite Fabre mariés du village de Teyssonies paroisse de St Marcel…"

 

  • une dizaine de mentions de Montignac

"Pierre Couderc du village de la Valiere paroisse de Montignac…"

 

  • une dizaine de mentions de Grand Vabre (ancienne paroisse aujourd'hui réunie à la commune nouvelle de Conques en Rouergue)

"…et la marraine Jeanne Arnaud du village del Peyre parroise de Grand Vabre qui n’a su signer de ce requise"

 

  • une douzaine de mentions de St Cyprien (ancienne paroisse aujourd'hui réunie à la commune nouvelle de Conques en Rouergue)

"...Nous avons célébré le mariage de Jean Delagnes vigneron fils légitime et naturel de feu Jean Delagnes et Gabriele Malpel mariés du village de la Peyre paroisse de St Cyprien..."

 

  • 4 mentions de Noailhac (ancienne paroisse aujourd'hui réunie à la commune nouvelle de Conques en Rouergue)
Baptême Jean  François Vigouroux, 1788 © AD12

"…le parrain a été François Cammaly et marraine Marie Jeanne Landes tante au baptisé tous deux de Noaillac…"

 

Des paroisses plus éloignées :

  • 1 mention d’Arjac, environ 10 km

"…de Joseph Bousquet fils légitime et naturel à Jean Bousquet ici présent et à Anne Briquete du village de Roquefort paroisse d'Arjac…"

 

  • 3 mentions  de Nauviale, environ 10 km

"…et Marguerite Campredon fille majeure à feu Antoine Capredon vigneron et à Jeanne Delmas mariés du village d’Olmet paroisse de Nauviale…"

 

  • 3 mentions de Sénergues, environ 10 km

"…François Delannes de genoulhac paroisse de senergues"

 

  • 6 mentions de St Parthem, une quinzaine de km.

"… et Anne Landes majeure de 25 ans fille légitime a feu Jean Landes et a marguerite maury mariés du village del boutigou paroisse de st parthem..."

  • 5 mentions de St Felix de Lunel, une quinzaine de km.

"… et Jeanne Balitrand fille naturelle a feus Jean Balitrand et à Anne Dounet de la paroisse de Lunel, habitante de Conques depuis environ deux ans…"

 

  • 3 mentions d’Espeyrac, une quinzaine de km.
Baptême MJC Raynal, 1790 © AD12

"… le parrain a été Jean Gaspard Puech du village de la Peyrade paroisse d'Espeyrac…"

 

  • 2 mentions de La Capelle Mouret, une vingtaine de km.

"… fils légitime de feu Antoine Fraisse aussi vigneron et de marie Serres mariés habitants du village de Vernhes paroisse de la Capelle Mouret…"

 

  • 3 mentions de Flagnac, une vingtaine de km.

"… et qui l’a fait tenir par Mr Geraud Levergnhe du village de la Griffouliere paroisse de Flagnac"

 

  • 1 mention de Firmi, une vingtaine de km.

"… fils légitime à feu Pierre Espeilhac et à Catherine Girou du village de Lauriol paroisse de Firmi…"

 

  • 1 mention de Bez Notre-Dame (aujourd'hui Coampouriez), une vingtaine de km.

"...marraine Anne Fabre du village de [...?] paroisse de Bes..."

 

  • 1 mention de Rignac, une trentaine de km.

"… fille de feus Pierre Garrigue et d’Anne Rouquete mariés du village de Ligonenq paroisse de Rignac…"

 

  • 1 mention d’Aubin, une trentaine de km.
Baptême Jean Pierre Rols (mon sosa 68), 1784 © AD12

"… son parrain a été le sieur Pierre Vayre marchand de la ville d’Aubin…"

 

  • 2 mentions de Muret, une trentaine de km.

"… et Jeanne Balitrand fille naturelle a feus Jean Balitrand et à Anne Dounet de la paroisse de Lunel, habitante de Conques depuis environ deux ans…"

 

  • 1 mention de Bournazel, une trentaine de km.

"…et Marie Meriic du lieu de Bournazel restante pour le présent chez le sieur Vergnes de Louche…"

 

  • 3 mentions d’Entraygues, une trentaine de km.

"...avec Marie Salesse fille légitime à feu Pierre Salesse et à feue Marie Costes mariés du village de Mejanaserre paroisse d’Entraygues…"

 

  • 2 mentions de Golinhac, une trentaine de km.

"...Marianne Darde du village de la Garrigue paroisse de Golinhac…"

 

  • 1 mention de Villecomtal, à un peu moins d’une trentaine de km.

"… le sieur Joseph Bertrand marchand habitant de Villecomtal…"

 

  • 1 mention de La Capelle Neuve Eglise, une quarantaine de km.

"… fils de feu Jean Chivalier et de Catherine Baldit mariés du vilage de la Lougarde paroisse de la Capelle l’Eglise…"

 

  • 1 mention d’Estaing, une quarantaine de km.

"…son parrain a été Antoine Doumergue marchand de la ville d’Estaing…"

 

  • 1 mention de Lax, une cinquantaine de km.

"…fils légitime et naturel Armans Mazenc et Catherine Rainal mariés du village de Monteils paroisse de Lax…"

 

  • 1 mention de La Chapelle Balaguier, une cinquantaine de km.

"…sa marraine a été Catherine Bes de la Capele Bologé…"

 

  • 1 mention de Thérondels, à près de 70 km.

"… fils légitime et naturel de Mr Raymond Pons docteur en médecine du lieu de Thérondels au présent diocèse…"

 

  • 1 mention de Lavernhe, à près de 80 km.

"… fils légitime à feu Guillaume Boudou et à Catherine Treilhonne mariés du village de la Catusse paroisse de Lavernhe…"

C’est le lieu le plus éloigné cités dans les registres de Conques de cette décennie.

 

Dans d’autres diocèses :

  • 1 mention de Capdenac (diocèse de Cahors, département actuel du Lot), à un peu plus de 40 km.

"…son parrain a été messire Pierre Joseph Raimond de Vaillac chevalier de l'ordre de St Louis ancien officier de la gendarmerie habitant de Capdenac…"

 

  • 3 mentions dans le diocèse de Saint Flour (département actuel du Cantal).

"… Pierre Bobis tisserand fils légitime de feu Jean Bobis Marie Lacroix mariés de la Coix paroisse de Viellevie en Auvernhe"

à une douzaine de kilomètre de Conques.

 

"...François Andrieu âgé de 34 ans serrurier natif du village de Lacombe paroisse de Junhac en Auvergne diocèse de St Flour…"

à une trentaine de km.

Sépulture Françoise Delmas, 1780 © AD12

"…est décédée à l'hôpital de Conques Françoise Delmas fille associée originaire de Canhac âgée de 40 ans"

à une trentaine de km

 

 



 

samedi 18 novembre 2023

P comme Pas de prénom

Certains actes paroissiaux de Conques concernent des personnes qui n’ont pas de prénom

 


Les religieux ne sont pas toujours prénommés.

"…ayant été ondoyée à la maison y ayant cas de nécessité par Mr Brart chanoine de Conques…"

C’est son acte de décès, trouvé en dehors de la période étudiée (en 1794), qui indiquera ses prénoms, Jean Olivier.

Le curé Dauban, curé de Conques de 1772 à 1781, lui, ne donnera jamais son prénom.

 

Parfois ce sont les témoins dont on ignore le prénom.

"…présents François Roux cordonnier et Cussac travailleur tous de Conques…"

 

Sépulture Catherine Raynal (détail), 1781 © AD12

"…présents Antoine Marty et le nommé Lafon de Conques…"

 

Ou les marraines.

"…sa marraine a été Marti de la paroisse de Grand Vabre…"

                                                  

Ou les époux décédés.

"Jeanne Montbroussous veuve de Martin âgée d’environ 70 décédée…"

 

Ça marche aussi pour le nom des mères.

Baptême Anne Fumel, 1788 © AD12

"…est née et a été baptisée Anne Fumel fille légitime et naturelle de Jean Fumel et de Catherine [blanc] mariés de cette ville…"

 Elle se nomme Couderc, en fait.

 

Plus rare dans la décennie, des décédés dont on ignore nom et prénom :

 

  • un garçon non nommé,  pourtant bien identifié par son métier et sa paroisse d’origine

"Ce 8e mars même année un garçon maréchal ferrant natif de la paroisse de Bouillac habitant Conques depuis environ 20 ans a été trouvé noyé au dessus de la chaussée du moulin de Combelong sur les frontières de la paroisse de Noailhac et la vérification faite par la justice il a été enterré le 10 du mois de l'agrément du sieur père de Noailhac dans le cimetière de Conques. Il étoit âgé d'environ 65 ans…"

 

  • une étrangère
Sépulture Catherine XXX, 1782 © AD12

"Catherine [blanc] âgée d’environ 50 ans, veuve de [blanc] décédée le jour d’hier a été inhumée ce jour d’hui 26 janvier 1782 en présence de Mr Me François Labro hebdomadier du chapitre et Arnaud Costes ce dernier requis de signer a dit ne savoir"

Noté « étrangère » dans la marge.

 

 

Mais les plus nombreux parmi ceux qui n’ont pas de prénom, sont les enfants mort-nés.

"Un garçon naissant de François Boutaric tanneur et de Catherine Anterrieux mariés de la présente ville né et ondoyé à la maison par nécessité ce jour d'hui 30 mai 1782 par Jeanne Rols sage femme ainsi qu'il nous a été par elle attestée les susdits an et jour laquelle requise de signer a dit ne savoir, a été inhumé le lendemain. Le susdit enfant naissant étant mort la veille, jour de sa naissance…"

 

Sépulture fille Anterrieux, 1790 © AD12

"Une fille naissante d'Antoine Anterrieux vigneron et de Marie Jeanne Serles mariés fut ondoyé a la maison y ayant cas de nécessité par Marie Carles sage femme et mourut de suite le même jour 12 juin 1790 et fut enterrée le lendemain…"

 

 

vendredi 17 novembre 2023

O comme Obitus

Les registres de Conques sont plutôt avares en ce qui concerne les motifs des décès. Toutefois quelques actes se distinguent en la matière.

Cimetière de Conques

 

"Le 1er novembre 1780 est décédée Jeanne Salesse épouse de Pierre Clerc mariés de Conques ayant reçu tous les sacrements dans sa maladie et a été inhumée le lendemain par nous présent au convoi Clerc son époux et Anterrieux maçon de Conques qui n’ont su signer requis"

 

"Le 10e décembre 1780 est décédée Antoinette Amagat veuve de feu Raynal aubergiste de Conques de mort subite…"

 

Sépulture Jean Bonal, 1780 © AD12

"Ce jourd’hui 20ème du mois de juin 1780 est décédé et a été inhumé pour raisons pressantes Jean Bonal vigneron du Palays de la présente ville âgé de 45 ans après avoir reçu tous les sacrements…"

 

"Le 20e mai est décédée à l'hôpital de la présente ville  et le 21e du mois a été inhumée par nous curé Anne Moysset du village des Mascles paroisse de Firmi, fille associée audit hôpital, âgée de cinquante cinq ans, de surprise d'apoplexie, présents Jean Boisredon et Jeannet Louis deux restants à l'hôpital qui n'ont su signer requis'

 

Les termes « fille associée » et « restants » signifient que ces personnes vivaient à demeure à l’hôpital. Unique dans la décennie qui nous occupe, ce motif du décès.

 

Les trois chanoines décédés à Conques lors de la décennie étudiée ont droit à un acte de décès spécial :


Sépulture Charles Lacarbonière, 1783 © AD12

"L’an 1783 et le 13e août a été inhumé dans le cimetière et les tombeaux du chapitre messire Charles Lacarbonniere chanoine du chapitre de Conques mort de la veille après avoir reçu les sacrements des mains de Mr le vicaire de la paroisse, les obsèques ont été faites conformément à la transaction et accord à l'autel de paroisse présenté corpore in die obitus et aussi les autres jours suivant ; les héritiers ayant fourni à tous les frais suivant l'usage comme est dit en la transaction furent présents Mr Jean François Labro hebdomadier du chapitre et Mr Jean Pierre Aymé vicaire de la paroisse soussignés"

 

D’après cet acte, le chanoine est décédé le 12 août. Le corps du défunt a été présenté « in die obitus » (le jour de sa mort), sans doute exposé sur un lit mortuaire, peut-être exposé dans le chœur en attendant les funérailles. Il a été inhumé dans le cimetière le 13, au cimetière dans les tombeaux du chapitre. Les obsèques, c'est-à-dire les cérémonies ayant un lien avec le décès (veillées, messes, luminaires, sonneries des cloches…), ont eu lieu pendant plusieurs jours (les funérailles d’un chanoine se déroulent le lendemain ou le surlendemain de son ensevelissement en général) ; les messes étant dites à l’autel de paroisse. Tous ces usages sont payants, comme on le voit, et sans doute prévus dans un testament, réglé par les héritiers.

 

Les deux autres chanoines suivent sensiblement le même cérémonial, sauf pour André Nicolas, ancien chanoine où c’est un autre chanoine qui paie les frais, sans doute en l’absence d’héritiers pouvant prendre en charge la cérémonie.

 

"L’an 1784 et le 4e mars a été inhumé dans le cimetière et dans les tombeaux du chapitre André Nicolas dit Caveillac ancien chanoine du chapitre de Conques décédé de la veille âgé d’environ 73 ans, après avoir reçu tous les sacrements de la main de Mr le vicaire de la paroisse, les obsèques ont été faites conformément à la transaction et accord à l'autel de la paroisse présenté corpore in die obitus et ainsi les autres jours suivants, Me Benazech chanoine dudit chapitre ayant fourni les frais suivant l'usage comme est dit en la transaction, furent présents…"

 

"L’an 1785 et le 8e octobre a été inhumé dans le cimetière et dans les tombeaux du chapitre messire Marie Anne François Charles Masson chanoine du chapitre de Conques mort de la veille après avoir reçu le sacrements de l’extrême onction des mains de Mr le curé de la paroisse, les obsèques ont été faites canoniquement à la transaction et accord à l'autel de paroisse et au chœur présenté corpore in die obitus et ainsi les autres jours suivant les héritiers ayant fourni tous les frais suivant l’usage comme en est dit en la transaction furent présents Mr Jean François Labro hebdomadier du chapitre et Mr Marc Antoine Cantaloube prêtre fraternisant soussignés"

 

Dans la décennie précédente, en 1776, est décédé un autre chanoine. Son acte de décès précise les cérémonies effectuées lors de son décès, ce qui nous donne une idée de celles de « nos » chanoines (qui ont sans doute suivi le même rituel) : il a été inhumé dans un tombeau placé autour de l’église et [tache d’encre] galerie de l’abbaye, l’enterrement fait sur les six heures et demi après prime (office de 6h du matin), l’office des morts a été chanté au chœur, puis le corps a été porté dans la nef de la paroisse précédé de tout le chapitre et suivi de tout le convoi, le curé a chanté la messe des obiits [= des morts] et dit après la messe les prières pro sepultura [= pour l’enterrement] et a fait autres cérémonies selon le rituel et l’usage de la paroisse, assisté des diacre et sous diacre.