"Le 1er novembre 1780 est décédée Jeanne Salesse épouse de Pierre Clerc mariés de Conques ayant reçu tous les sacrements dans sa maladie et a été inhumée le lendemain par nous présent au convoi Clerc son époux et Anterrieux maçon de Conques qui n’ont su signer requis"
"Le 10e décembre 1780 est décédée Antoinette Amagat veuve de feu Raynal aubergiste de Conques de mort subite…"
"Ce jourd’hui 20ème du mois de juin 1780 est décédé et a été inhumé pour raisons pressantes Jean Bonal vigneron du Palays de la présente ville âgé de 45 ans après avoir reçu tous les sacrements…"
"Le 20e mai est décédée à l'hôpital de la présente ville et le 21e du mois a été inhumée par nous curé Anne Moysset du village des Mascles paroisse de Firmi, fille associée audit hôpital, âgée de cinquante cinq ans, de surprise d'apoplexie, présents Jean Boisredon et Jeannet Louis deux restants à l'hôpital qui n'ont su signer requis'
Les termes « fille associée » et « restants » signifient que ces personnes vivaient à demeure à l’hôpital. Unique dans la décennie qui nous occupe, ce motif du décès.
Les trois chanoines décédés à Conques lors de la décennie étudiée ont droit à un acte de décès spécial :
"L’an 1783 et le 13e août a été inhumé dans le cimetière et les tombeaux du chapitre messire Charles Lacarbonniere chanoine du chapitre de Conques mort de la veille après avoir reçu les sacrements des mains de Mr le vicaire de la paroisse, les obsèques ont été faites conformément à la transaction et accord à l'autel de paroisse présenté corpore in die obitus et aussi les autres jours suivant ; les héritiers ayant fourni à tous les frais suivant l'usage comme est dit en la transaction furent présents Mr Jean François Labro hebdomadier du chapitre et Mr Jean Pierre Aymé vicaire de la paroisse soussignés"
D’après cet acte, le chanoine est décédé le 12 août. Le corps du défunt a été présenté « in die obitus » (le jour de sa mort), sans doute exposé sur un lit mortuaire, peut-être exposé dans le chœur en attendant les funérailles. Il a été inhumé dans le cimetière le 13, au cimetière dans les tombeaux du chapitre. Les obsèques, c'est-à-dire les cérémonies ayant un lien avec le décès (veillées, messes, luminaires, sonneries des cloches…), ont eu lieu pendant plusieurs jours (les funérailles d’un chanoine se déroulent le lendemain ou le surlendemain de son ensevelissement en général) ; les messes étant dites à l’autel de paroisse. Tous ces usages sont payants, comme on le voit, et sans doute prévus dans un testament, réglé par les héritiers.
Les deux autres chanoines suivent sensiblement le même cérémonial, sauf pour André Nicolas, ancien chanoine où c’est un autre chanoine qui paie les frais, sans doute en l’absence d’héritiers pouvant prendre en charge la cérémonie.
"L’an 1784 et le 4e mars a été inhumé dans le cimetière et dans les tombeaux du chapitre André Nicolas dit Caveillac ancien chanoine du chapitre de Conques décédé de la veille âgé d’environ 73 ans, après avoir reçu tous les sacrements de la main de Mr le vicaire de la paroisse, les obsèques ont été faites conformément à la transaction et accord à l'autel de la paroisse présenté corpore in die obitus et ainsi les autres jours suivants, Me Benazech chanoine dudit chapitre ayant fourni les frais suivant l'usage comme est dit en la transaction, furent présents…"
"L’an 1785 et le 8e octobre a été inhumé dans le cimetière et dans les tombeaux du chapitre messire Marie Anne François Charles Masson chanoine du chapitre de Conques mort de la veille après avoir reçu le sacrements de l’extrême onction des mains de Mr le curé de la paroisse, les obsèques ont été faites canoniquement à la transaction et accord à l'autel de paroisse et au chœur présenté corpore in die obitus et ainsi les autres jours suivant les héritiers ayant fourni tous les frais suivant l’usage comme en est dit en la transaction furent présents Mr Jean François Labro hebdomadier du chapitre et Mr Marc Antoine Cantaloube prêtre fraternisant soussignés"
Dans la décennie précédente, en 1776, est décédé un autre chanoine. Son acte de décès précise les cérémonies effectuées lors de son décès, ce qui nous donne une idée de celles de « nos » chanoines (qui ont sans doute suivi le même rituel) : il a été inhumé dans un tombeau placé autour de l’église et [tache d’encre] galerie de l’abbaye, l’enterrement fait sur les six heures et demi après prime (office de 6h du matin), l’office des morts a été chanté au chœur, puis le corps a été porté dans la nef de la paroisse précédé de tout le chapitre et suivi de tout le convoi, le curé a chanté la messe des obiits [= des morts] et dit après la messe les prières pro sepultura [= pour l’enterrement] et a fait autres cérémonies selon le rituel et l’usage de la paroisse, assisté des diacre et sous diacre.
« inhumé pour raisons pressantes » m’interroge… un risque de contagion ou quelque chose comme ça ? Avoir la cause du décès dans un acte est une belle geneajoie pour nous et même avec le temps je trouve toujours ça assez décalé qu’on se réjouisse à la lecture d’un tel acte. On est vraiment dans un autre monde quand on part dans nos recherches 😊😊
RépondreSupprimerC'est super de pouvoir avoir les causes de décès, elles sont rares dans les actes malheureusement
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