[**] Mise à jour janvier 2018 : depuis j'en ai découvert d'autres, comme Raymond du blog L'arbre de nos ancêtres.
Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
samedi 6 mai 2017
C'est ma cousine
[**] Mise à jour janvier 2018 : depuis j'en ai découvert d'autres, comme Raymond du blog L'arbre de nos ancêtres.
dimanche 30 avril 2017
#Centenaire1418 pas à pas : avril 1917
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
Le Bataillon défile près de Montlevon devant le Général Lebrun, commandant le IIIe C.A.
samedi 22 avril 2017
#Généathème : mes ancêtres paysans
Au sein de ce groupe de « paysans » nous trouvons différentes dénominations de métiers, recouvrant des réalités de vie très disparates.
J’ai dénombré en effet 37 métiers distincts dans ce groupe de paysans.
Les plus nombreux sont les laboureurs (165 ancêtres), détrônant d’une courte tête les vignerons (143 vignerons et 1 vigneronne).
Les laboureurs se situaient plutôt en bas de l’échelle sociale paysanne. Au pire ils sont propriétaires d'animaux de labour, et se louent avec leurs bêtes pour les travaux agricoles. Au mieux ils sont propriétaires de terres qu'ils cultivent, ou locataires à la façon d’un métayer (cf. plus bas : métayers et fermiers). On trouve parfois la mention complémentaire « laboureur à bras » (2 ancêtres) [*] : c’est un laboureur qui n'a d'autres moyens de travail que ses bras. Un curé charitable a précisé que l’un de mes ancêtres était « laboureur de terre », des fois qu’on le confondrait avec un laboureur de nuages… On peut les comparer aux bordiers (19 bordiers, 4 bordières) : paysans exploitant une borderie et payant une rente annuelle au propriétaire. Les borderies, inférieures en général à 10 ha, étaient plus petites que les métairies et le bâtiment principal ne comportait qu'une ou deux pièces. Dans la même veine le closier (18 ancêtres), qui est un petit métayer dont le terrain est en général trop petit pour faire travailler une paire d'animaux, ou le brassier (4 ancêtres) qui est le synonyme du laboureur à bras (quand il ne désigne pas un bûcheron ou un manœuvre).
« Mes » vignerons sont originaires de Conques en Rouergue, des hauts plateaux de l’Ain, de la Brie et de l’Anjou. Hormis en Anjou, où la culture de la vigne est toujours restée active, les autres régions ont vues peu à peu leurs treilles disparaître, pour différentes raisons (maladie, qualité médiocre due à des sols peu favorables, vin finalement concurrencés avec l’arrivée de meilleurs crus grâce au développement du chemin de fer…). De nos jours, quelques vignerons ont à nouveau planté des ceps, mais la vigne reste une exception.
Certains de mes ancêtres ont eu la vigne dans le sang, se transmettant le métier de génération en génération :
- 5 générations pour les Astié à Conques de 1671 à 1841 environ (une sixième génération vient se glisser avant la dernière : un « renégat » qui s’est fait chapelier !). Le dernier, d’abord vigneron, deviendra ensuite gendarme quittant pour la première fois dans l’histoire de sa famille et le métier et le pays.
- 6 générations pour les Macréau à Guérard en Seine et Marne, de 1656 à 1840 environ. Les hommes des générations suivantes sont manouvriers (entre autres).
- 5 générations pour les Noel (dont plusieurs enfants sur une même génération), eux aussi à Guérard, de 1641 à 1781 environ. Le métier se poursuit peut-être chez les hommes des générations suivantes, mais c’est une fille qui arrive après dans mon arbre. Elle épousera… un vigneron nommé Macréau (celui de la 4ème génération). Tiens, tiens ! Après tout ce temps, les familles ont fini par se réunir. On n’en ne s’en étonnera guère.
Aucun de mes vignerons n’était encore en activité quand le phylloxera a fait son apparition en France (à la fin des années 1860) : ce n’est donc sans doute pas cette raison qui a poussé les fils à quitter le métier de leurs pères.
Viennent ensuite, loin derrière, les cultivateurs (83 cultivateurs et 25 cultivatrices – souvent les épouses desdits cultivateurs) ; terme très en vogue aux XVIII et XIXème siècles, recouvrant des réalités un peu floues, changeantes selon les époques et les régions. Difficile de dire s’ils possédaient leurs terres, leurs matériels, leurs bestiaux…
Métayers (47 métayers et 7 métayères) et fermiers (19 et 4) se valent : les premiers exploitent une terre avec les matériels et animaux du propriétaire et partagent avec lui la moitié des fruits de leur labeur. Les seconds payent une somme à un propriétaire pour en exploiter son bien.
Les métairies pouvaient être assez importantes et l'exploitation pouvait aller jusqu'à 50 ha, mais bien souvent on n’a pas conservé suffisamment d’informations pour déterminer la taille des domaines cultivés. Dans l’Ain j’ai trouvé les termes de granger (2 ancêtres) et grangier (idem) : il désigne un paysan exploitant un grangeage, à la façon d’une métairie.
Les journaliers sont des ouvriers agricoles employés à la journée. Ils représentent un contingent assez important parmi mes ancêtres : 45 journaliers, 5 journalières, auxquels ont peut ajouter les 15 manouvriers et 5 manouvrières, ainsi que les 5 travailleurs. Ces dénominations recouvrent des réalités assez proches.
14 fois je trouve le terme de paysan et une seule celui d’exploitant agricole.
17 bêcheurs figurent dans mon arbres, tous en Anjou, sauf un dans l’Orne. D. Chatry [*] donne comme définition un ouvrier employé dans l'exploitation d'une tourbière, qui extrayait les pains de tourbe employés ensuite comme engrais ou chauffage à l'aide d'une pelle spéciale. Or en Anjou (où se trouvent mes bêcheurs, donc), il n’y a pas de tourbière. Ce sont donc plus vraisemblablement des paysans ne possédant que leur bêche pour travailler ( ?).
Parmi les pauvres paysans on peut classer les bergers (7 ancêtres), personne qui garde les moutons mais aussi les oies, vaches, cochons et en général tous les animaux de la ferme quand ils sont dans les pacages et pâtures ; les vachers (1) et vacherons (1) – petits gardiens de vaches - spécialisés dans la surveillance des troupeaux de vaches, comme on peut s’en douter, et parfois responsable de la fabrication du fromage.
J’ajouterai dans la catégorie « paysan » les deux jardiniers de mon arbre, mais pas l’employé des fermes du Roy qui est un faux ami : ce n’est pas un paysan, mais un collecteur d’impôt !
Quant au terme de ménagère (qui n’a pas forcément moins de 50 ans), il désigne celle qui tient le ménage. En gros l’épouse, la « mère au foyer », mais selon les époques, ce terme désigne aussi un métier de la terre : lorsque l'agriculteur dispose d'une grande surface de terres, qu'il est riche, il est qualifié de "ménager", c'est à dire chef de maison. Son épouse est donc la ménagère. On peut donc ajouter mes 16 ménagères au groupe des paysans.
Enfin, il y a trois catégories spécifiques : les « inconnus », les originaux et les « cumulards ».
Dans la première catégorie, on trouve les métiers de :
- marchand. A part deux de mes ancêtres qui sont spécifiés marchands fermiers et un couple dits marchand/e de vin, je compte 63 marchands dont j’ignore la nature des marchandises vendues. Peut-être font-ils parti du groupe des paysans au sens large… ou pas.
- propriétaire. 16 de mes ancêtres sont dits propriétaires… mais de quoi ? d’une ferme ? d’une boutique en ville ? d’un château ?
A part, les deux marchands fermiers, les autres n’ont pas été comptabilisés parmi les paysans : trop d’incertitudes ; même si certains d’entre eux en faisaient sans doute partie.
Viennent ensuite quelques métiers représentés par un seul ancêtre dans mon arbre :
- le botteleur : désigne un fermier en Aunis et dans le Bas-Poitou.
- le cabanier : est aussi un fermier, terme de l’Ouest de la France, en Vendée particulièrement.
- la campagnarde : bon, disons que c’est une variante de fermière (faute de mieux).
- l’herbager : éleveur de bovins dont le métier était de faire ré-engraisser, aux portes des grandes villes, les animaux un peu fatigués provenant de l’arrière-pays.
- le poulailler : négociant en volaille allant généralement de ferme en ferme. A ne pas confondre avec le lieu où sont élevées les gallinacées…
- le bonnier : celui-ci nous pose problème. Le bonnier est une mesure agraire, anciennement utilisée dans les Flandres, représentant environ 1 hectare (selon les époques). Est-ce que le métier correspondant serait celui qui travaille/loue/possède une terre d’un bonnier ? Affaire à suivre.
Dans la dernière catégorie, on trouve les « cumulards », c'est-à-dire ceux qui ont été désignés par plusieurs métiers au cours de leur vie, dans les différents actes les concernant. J’en trouve 25 parmi mes ancêtres. Ils peuvent être toujours en rapport avec le travail de la terre :
- laboureur, cultivateur.
- laboureur, journalier.
- vigneron, laboureur.
- bêcheur, closier, bonnier.
Ou bien varier les plaisirs :
- blanchisseuse, domestique, cultivatrice.
- métayer, tisserand.
- tissier, journalier.
- etc…
Pour les premiers, est-ce juste une dénomination différente adoptée par le rédacteur de l’acte ou un véritable changement de statut ? Et pour les seconds, est-ce un changement de métier ou une activité annexe ? Difficile à dire…
Parmi ces cumulards on peut, si on lit entre les lignes, deviner ceux qui ont probablement bien géré leurs affaires et prospéré :
- d’abord journalier, il devient ensuite marchand ou propriétaire.
- de cultivateur il est ensuite qualifié de propriétaire ou rentier.
Bref, des paysans il y en a. Mais il n’est pas toujours facile de déterminer leur profil spécifique, leur véritable activité et le niveau de vie qui en découle.
[*] La plupart des définitions de métiers est donnée par D. Chatry, Les métiers de nos ancêtres.
samedi 15 avril 2017
#RDVAncestral : rencontre au Ralliement
J'ai rendez-vous Place du Ralliement à Angers. Le nom est prémonitoire et parfaitement adapté à la situation. Je ne sais pas exactement à quoi elle ressemble car j'ignore à quel âge de sa vie elle a décidé de me rencontrer.
Elle, c'est la Louise. Louise Châtelain, épouse Lejard, est née en 1857 et nous a quittée en 1919. C'était l'arrière-grand-mère maternelle de mon père. La place est grande et il y a du monde qui circule. Je me rappelle, enfant, la sculpture-fontaine métallique en forme de rose des sables qui datait du réaménagement des années 1970, remplaçant l'immense parking moche qui avait fini par envahir la place. Elle a été replacée place Saint Serge aujourd'hui.
Je me dirige vers le "nouveau" théâtre, bâtiment signal de la place inauguré en 1871, où je pense pouvoir trouver la Louise. La Place du Ralliement était autrefois l'adresse prestigieuse d'Angers avec ses grands magasins (Nouvelles galeries, Dames de France...), ses beaux immeubles, vitrine de la vie mondaine.
Je jette un coup d’œil en passant à la rue de la Roë, qui accueilli l'épicerie d'un autre de mes ancêtres.
Avec l'implantation du tramway en 1896, la place a connu la circulation la plus intense de la ville, toutes les lignes aboutissant ici. Mais cela n'avait sans doute rien à voir avec la ville d'aujourd'hui ! Je m'inquiète du tramway moderne qui, s'il porte le même nom, n'a plus rien à voir avec les véhicules qu'a connu la Louise.
Et la voici ! Elle, toute recroquevillée aux pieds des colonnes du théâtre. Je la reconnais facilement car elle a l'apparence que je lui connais sur un cliché en ma possession. De toute manière, elle tranche tellement dans le paysage, qu'il faudrait être aveugle pour ne pas savoir que c'est elle. Elle porte sa robe noire et sa coiffe angevine blanche.
Elle semble inquiète, effarée, effrayée : je me rapproche pour la rassurer. Nous traversons la place. Je la tiens par coude pour la réconforter. Durant ce court trajet, tout lui semble étrange : la foule, les vêtements des passants, cette drôle de fusée (le nouveau tramway), cette halle en verre où il n'y a pas de marché, ces véhicules avec le bruit et l’odeur qui les accompagnent (la place est piétonne mais cernée de rues où les voitures circulent), les enseignes colorées et inconnues, l’allure de la place qu’elle ne reconnaît pas vraiment. Où est (l'ancien) tramway ? Les voitures hippomobiles ? ...
Nous nous engouffrons dans un café, au fond de la salle, pour être un peu au calme. Mais là encore que de bizarreries :
- Le décor, les couleurs, les matières.
lundi 3 avril 2017
Fête de famille pour 241 descendants
- Le dernier 3 aussi,
Soit 14 descendants pour cette génération.
- Les 9 enfants (au moins trois sont déjà décédés, selon les mentions marginales de leurs actes de naissance)
- 70 petits-enfants
- 133 arrière-petits-enfants
- 10 arrière-arrière-petits-enfants
vendredi 31 mars 2017
#Centenaire1418 pas à pas : mars 1917
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
Alternance du travail et de l’instruction prévue par période de 8 jours.
8 mars