Avant tout, il convient de ne pas épouser un trop proche parent. Cela ne se fait pas. Malgré tout il arrive que des cousins tombent amoureux. Mais il y a "cousin" et "cousin". Si l'idée de s'épouser entre cousins germains est peu fréquente, cela se complique avec des parents de la troisième ou quatrième génération. En effet, en particulier dans les campagnes où les bassins de population sont restreints et où il y a peu de brassage, on finit toujours par tomber sur un membre de sa famille, plus ou moins lointaine. Et l’Église réprouve le mariage entre trop proches parents. Elle peut néanmoins faire des exceptions et accorder des autorisations spéciales : ce sont les dispenses de consanguinité.
Un dossier complet est alors nécessaire :
- par le biais du curé de la paroisse, les fiancés adresse une "supplique", comprenant leurs noms, prénoms, professions, domiciles et un tableau de cousinage où figurent les ascendants de la lignée menant à l'ancêtre commun.
- l'enquête qui suit et comporte les témoignages des futurs époux, de deux témoins de la famille et de deux témoins pris en dehors de la famille.
- et enfin l’accord de l’Église.
- des parents au deuxième degré de consanguinité sont cousins germains (enfants d'un frère et d'une sœur).
- des parents au troisième degré de consanguinité sont cousins issus de germains (petits-enfants d'un frère et d'une sœur).
- des parents au quatrième degré de consanguinité sont enfants de cousins issus de germains (enfants des petits-enfants d'un frère et d'une sœur).
La dispense de consanguinité est nécessaire jusqu'au quatrième degré inclus. Elle est attribuée par l'évêque pour les troisième et quatrième degrés, mais par le Pape uniquement pour le deuxième degré.
Dans les papiers hérités des recherches généalogiques effectués par les membres de ma famille [ * ], j'ai retrouvé cet extrait, qui est de toute évidence le tableau de cousinage des suppliants :
Joseph robin 1 claude robin
Claude joseph robin 3 benoiste cochet
Marie françoise robin 4 jean françois prost
Supliante supliant
J'ai bien retrouvé cette même filiation, en effet :
Marie Françoise Robin a bien épousé Jean François Prost le 5 juillet 1768 à Martignat (01). Comme le précise (systématiquement dans ce genre de cas) l'acte de mariage, le curé a donné "la bénédiction nuptialle [les fiancés] ayant obtenu dispense du quatrieme égal degré de consanguinité [...] signée par monseigneur l'eveque".
Toujours pour lutter contre les unions consanguines, on fait publier les bans. Il n'est alors plus possible de convoler dans la clandestinité.
La publication des bans de mariage n'est pas une invention républicaine. Elle existait bien avant l'instauration du mariage civil, déjà dans la tradition chrétienne, où elle remonte aux conciles de Latran (en 1215) et de Trente (en 1563) qui ont fait obligation de la publication des bans avant la cérémonie.
Les bans sont une annonce publique, triple en principe, d'un mariage futur au prône dominical, par voie d'affiche à la porte de l'église, afin que toute personne connaissant un empêchement au mariage le fasse savoir.
Le droit civil français a aussi rendu la publication des bans obligatoire. La publication est affichée sur un panneau officiel dans chacun des lieux où résident les futurs époux. Elle doit l'être au moins dix jours précédant la date du mariage pour que la cérémonie puisse être célébrée.
On trouve ainsi dans certains registres paroissiaux ou d'état civil ces publications qui annoncent le mariage.
Fiançailles :
Le vingt et deuziesme jour de
Le premier ban public le dimanche vingt & cinquiesme ledit mois & an Le secont et troiziesme les dimanches premier & huictiesme aout en suivant
Mariage :
En résumé, le/la fiancé(e) est trouvé(e), la dot est négociée et constituée, les papiers nécessaires réunis et publiés... il ne reste plus qu'à se marier !
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