« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

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vendredi 9 novembre 2018

#ChallengeAZ : H comme honneur

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L’horreur de la guerre est un instant rompu par l’honneur qui est fait au 23ème BCA : la garde du Drapeau des Chasseurs.

Ordre de bataillon n°14 (daté du 25 juillet 1915) :
« Chasseurs de la 4ème Brigade,
Notre drapeau – le glorieux Drapeau des chasseurs est confié à votre garde pendant quelques jours.
C’est un honneur qui vous rendra fiers et aussi une récompense qui vous est due.
Je n’ai pas besoin de vous dire ce qu’est notre Drapeau décoré de la Légion d’Honneur, de la Médaille Militaire, de la croix de guerre, lambeaux héroïques de soie tricolore qui renferment dans leurs plis toute la gloire du passé, toute celle du présent. [...]
Vous avez, depuis un an de guerre, forcé l’admiration du monde par votre énergie, votre courage et votre abnégation. […]
Réunis autour du drapeau des chasseurs, vous lui jurerez fidélité, vous ferez le serment non seulement de le défendre mais encore de le conduire, coûte que coûte, au bord de ce Rhin que nous voyons d’ici, au pied des dernières montagnes vosgiennes.
Et quand, votre tâche accomplie, vous défilerez sous l’Arc de Triomphe, au milieu des acclamations de la France entière, ne serez vous pas récompensés de vos peines et de vos fatigues en voyant flotter au-dessus de vos têtes notre glorieux étendard.
Signé : Lacapelle. »

Et le général Puydragin, commandant la 47ème DI y va aussi de son commentaire élogieux : « La 47e D.I. a brisé la résistance des troupes d’élite que l’ennemi lui a successivement opposées et maintenu glorieusement la vieille réputation des Chasseurs dont elle avait l’honneur de garder le drapeau ».

Les Chasseurs et leur drapeau, 1915 © lagrandeguerre.cultureforum.net

En effet, il n’y a qu’un seul et unique drapeau, commun à tous les bataillons et groupes de chasseurs à pied ou alpins. Autrefois chaque régiment d’infanterie, composé de plusieurs bataillons, avait alors son drapeau. Cependant à leur création il n’existait pas de "régiment de chasseurs" mais uniquement des bataillons. C’est pourquoi il n’y aurait donc qu’un seul drapeau, symbole de l’unité et de la cohésion de tous les chasseurs. Ce premier drapeau fut remis par le Roi, Louis Philippe d’Orléans, lors d’une cérémonie qui eut lieu le 4 mai 1841. Il fut confié au 2ème bataillon de chasseurs à pied pour tous les bataillons de chasseurs. 

Désormais la garde en est confiée, à tour de rôle et dans l'ordre croissant des numéros, à chaque bataillon pour la durée d’un an, mais en 1915 le 23ème ne l’a gardé que quelques jours. La passation se fait aujourd’hui au château de Vincennes, berceau des chasseurs, lors de la cérémonie nommée « les journées bleu-jonquille » (référence aux couleurs de l’uniforme des Chasseurs).

Ce drapeau des chasseurs a reçu de la Légion d’honneur pour avoir enlevé un drapeau autrichien, en 1859, à la bataille de Solférino. Il a aussi obtenu différentes décorations : la Médaille Militaire (c’est le seul de l’armée française à pouvoir la porter), médaille obtenue suite à la prise du drapeau au 132ème régiment Prussien le 14 août 1914 par le 1er bataillon de chasseurs à pied à Saint-Blaise-la-Roche (Vosges) ; La Croix de Guerre 1914-1918 avec palme qui rappelle, sur leur unique Drapeau, l’héroïsme des bataillons d’active et de réserve ; La Médaille Italienne du Mérite de Guerre qui marque la part éminente que prirent les Chasseurs dans les combats du front italien durant la Grande Guerre, etc…


jeudi 8 novembre 2018

#ChallengeAZ : G comme grades

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Les principaux grades dans l'infanterie sont les suivants :
  • Les hommes de rang :
- soldat de 2ème classe : Soldat
- soldat de 1ère classe : Distinction et non un grade ; permet d'accéder au grade de caporal
- caporal : Commande une escouade (composée de 10 hommes environ)
  • Les sous-officiers :
- sergent : Commande une demi-section (composée de 2 escouades soit environ 30 hommes)
- adjudant : Chargé des corvées et de l'organisation de la compagnie.
- major : Sous-officier chargé de l'administration
  • Les officiers supérieurs :
- lieutenant : Commande une section (composée de 60 hommes)
- capitaine : Commande une compagnie (composée d'environ 240 hommes)
  • Les officiers subalternes :
- commandant : Commande un bataillon (composé de 4 compagnies, 1100 hommes)
- colonel : Commande un régiment (composé de 3 bataillons, 3400 hommes)
  • Les officiers généraux :
- général de brigade : Commande une brigade (composée de 2 régiments, 6800 hommes)
- général de division : Commande une division (composée de 2 brigades, 16000 hommes)
- général de corps d'armée : Commande une armée (composée d'au moins 2 divisions)
- général d'armée : Commande un corps d'armée (composé d'au moins 2 armées)
- maréchal : Distinction et non un grade


Grades et insignes des Chasseurs © Wikipedia

Jean-François est resté toute la guerre un soldat de 2ème classe. Le soldat de 2ème classe constitue la base de la hiérarchie militaire française. Il se situe au-dessous du premier grade qui est caporal. Il peut obtenir la distinction de première classe qui n'est pas un grade de l'armée française mais une distinction attribuée aux hommes du rang.

Naïvement je pensais que le grade de caporal pouvait s’obtenir « à l’ancienneté », en particulier lorsque tous les gradés étaient morts sur le champ de bataille et qu’il fallait bien quelqu’un pour mener les troupes lors des assauts. Je pensais donc logiquement que Jean-François, ayant passé 4 ans aux armées, aurait eu cette « promotion » puisqu’il n’a semble-t-il pas démérité : lui-même a reçu une médaille et les bataillons auxquels il a appartenu ont souvent été cités pour leur bravoure (pour en savoir plus, voir la lettre M).
Cependant rien de tel.

Depuis les Lois Gouvion Saint Cyr et Soult de 1818 et 1832, le statut des officiers est précisément défini.
Le grade est propriété de son titulaire qui ne peut pas en être dépossédé, hormis dans quelques cas très limités (démission, perte de la qualité de français et certaines condamnations). La nomination au grade d'officier se fait soit par accès aux écoles (Saint-Cyr ou Polytechnique), soit par nomination au sein du corps des sous officiers, à condition d'avoir déjà deux ans de grade. Cette procédure favorise les jeunes gens de bonne famille, bénéficiant d'utiles relations et qui ne souhaitent pas (ou ne réussissent pas) passer par les écoles.
Pour devenir caporal, en plus de savoir lire et écrire, il faut maîtriser un socle de connaissances (service de place, service intérieur...) et il faut avoir "servi activement au moins six mois, comme soldat, dans un des corps de l'armée" (article 1er). Les hommes ayant obtenu le Brevet d'Aptitude Militaire peuvent de droit intégrer l'école des élèves caporaux et le devenir au bout de 4 mois de service. Pour tous les autres, il s'agit de soldats choisis pour leur moralité, leur conduite, leur aptitude au commandement et leurs connaissances professionnelles.
Une fois sous-lieutenant, la progression en grade se fait à l'ancienneté ou au choix de la hiérarchie.
Après 1834, la plupart des nominations aux grades de lieutenant et de capitaine et la moitié des grades de chef de bataillon ou d'escadron se fait à l'ancienneté, les autres au choix. Au-delà (colonel et général), toutes les nominations sont au choix.
Jusqu’au grade de capitaine compris, les promotions se font dans le corps (le régiment) pour l'infanterie et la cavalerie. Au delà de ce grade, l'avancement se fait au sein de l'arme. Cette procédure favorise les officiers servant dans des régiments engagés au combat qui, s'ils survivent, on plus de chance d'être promus en bénéficiant de la mort de leurs aînés.
Pour les officiers subalternes, les promotions sont décidées par l'inspecteur général, sur proposition des chefs de corps. Au delà, l'inspecteur général établit une liste qui sera décidée par le comité de l'arme en question (infanterie, cavalerie, artillerie, génie et état major) ou par le ministre.

Il semble que Jean-François avait les nécessaires requis pour devenir au moins caporal. Ce qui n’a pas été le cas. Peut-être qu’un élément m’a échappé ? N’avait-il pas les connaissances requises ? Ou peut-être le lui a-t-on proposé et a-t-il refusé ? Cela reste un mystère pour moi.


mercredi 7 novembre 2018

#ChallengeAZ : F comme formation militaire

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Paysans, ouvriers, marchands… il faut faire de ces hommes aux profils divers des soldats. 

La base de l’enseignement militaire commence par la connaissance des grades et des commandements.

Ensuite, la formation (nommée « école ») s’élargit pour passer de l’individuel au collectif : soldat, section, compagnie, bataillon. Elle comprend plusieurs volets :
  • L’éducation physique est évidemment primordiale dans la formation du futur soldat. Pour ceux qui en sont capable, s’y ajoute la « gymnastique d’application » constituée par des applications militaires et sportives, destinée à surmonter les difficultés rencontrées en campagne. Et enfin pour les élites, la « gymnastique de sélection » qui comprend certains exercices spéciaux aux agrès et certains sports exigeant des facultés particulières. Chaque recrue dispose d’une fiche individuelle de gymnastique où sont notées ses performances à la natation, au saut, à la course, etc…
  • Les manœuvres sont le second volet de la formation militaire : la mise au garde à vous, au repos, la marche (pas de gymnastique ou pas cadencé), les positions du fusil (à l’épaule, au repos, etc…). Les positions debout, à genou, couché.
  • Vient ensuite le tir, instruit de façon individuelle puis collective : chargement de l’arme, visée, feux dans différentes positions, cessez le feu, inspection des armes. Le combat à la baïonnette : la mettre et la défaire, charge. On considère encore à l’époque que la baïonnette est l’arme suprême du fantassin.
Quittant la caserne, les soldats commencent leur instruction sur le terrain : le « service en campagne ». Ils y apprennent la connaissance et l’utilisation du terrain, l’orientation, les missions des sentinelles, des éclaireurs. Un cours sur la Convention de Genève leur est apporté.
  • Les travaux de campagne comportent un volet sur les destructions, les travaux de camp ou de bivouac, des exercices pratiques d’embarquement en chemin de fer ou de ravitaillement en munitions. Les exercices se pratiquent de jour comme de nuit. La construction des tranchées y tient une place importante.

 Extrait du manuel d'instruction militaire, les positions dans les tranchées © Gallica
  • L’éducation morale leur inculque les notions de Patrie, de Drapeau, les principes de discipline et de solidarité. Ils doivent également connaître l’historique de leur Corps d’Armée.
  • Bien sûr, ils doivent reconnaître immédiatement les marques extérieures de respect, en particuliers celles dues aux supérieurs hiérarchiques. Les récompenses, certificats de bonne conduite ou permissions sont expliquées, de même que les punitions encourues.

  • L’alimentation (on dirait aujourd’hui la nutrition) est abordée, de même que divers programmes tels que le tabac ou le fonctionnement de la poste.
  • L’hygiène militaire fait l’objet d’un programme complet : on y aborde les soins de propreté corporelle (bien que finalement, beaucoup devront s’en passer pendant de longues périodes), mais aussi la tenue des chambres, la vie au bivouac, le paquet individuel de pansement. Enfin, les maladies contagieuses (en particulier syphilis ou tuberculose), et l’alcoolisme sont également abordés.
  • Le paquetage est soigneusement détaillé, notamment dans sa façon de le ranger afin que des éléments indispensables soient facilement accessibles et inversement.
  • Le code de justice militaire clôt la formation, avec ses obligations et cas particuliers (maladies, voyages, réformes…).

On notera que Jean-François est entré en formation début octobre 1914 : ses « classes » auraient dû durer 6 mois, mais ont été écourtées d’un mois : en janvier 1915 l’armée se considérait déjà en manque d’hommes et a fait abréger les formations militaires pour remplacer les – nombreux – soldats morts sur le front.


mardi 6 novembre 2018

#ChallengeAZ : E comme éléments de description

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La fiche matricule donne un certain nombre de renseignements sur le soldat :
- Son nom, prénom et surnom éventuel ;
- Son état civil ;
- Date et lieu de naissance ;
- Résidence et domicile (pour mémoire le domicile, en droit civil, c'est le lieu où l'individu a son principal établissement, c'est-à-dire son habitation principale et le centre de ses intérêts les plus importants, tandis que sa résidence est le lieu où l'individu se trouve en fait, en général de façon temporaire). Au point de vue militaire, la distinction entre le domicile et la résidence est tout aussi importante qu'en droit civil. Pour le recrutement, le canton assigné au jeune homme est celui du domicile de ses parents, qu'il conserve tant qu'il ne peut justifier d'un domicile personnel (quelque soit sa résidence au moment du recrutement) ;
- Profession ;
- Parenté ;
- Mariage éventuel.
- Signalement physique : couleurs des cheveux, des yeux, forme du visage, taille, marques particulières…
- Degré d’instruction.
- Localités successivement habitées.
- Parcours militaire (nous en parlerons dans la lettre R).


Extrait de la fiche matricule de Jean-François © AD74

C’est ainsi que j’ai fait quelques découvertes à propos de Jean-François :

Si je connaissais sa date et lieu de naissance, son domicile et l’identité de ses parents, j’ai remarqué en revanche qu’il avait sa résidence à Paris, au 174 faubourg Saint Martin, dans le 10ème arrondissement, et qu’il était garçon de café. Mais son domicile étant toujours en Haute-Savoie, il fut recensé militairement parlant dans les Alpes. A ma connaissance, après la guerre, il ne revint jamais faubourg Saint Martin et changea de métier.

Sur la fiche principale, la partie dévolue à son signalement a été très peu remplie : je sais juste qu’il était roux aux yeux châtains. Cependant la fiche contient plusieurs retombes (papiers collés parce que les cases d’origines étaient trop petites) ; or, au verso de l’une d’elles, on retrouve un extrait de sa fiche matricule (un double ? un brouillon ?) et là, surprise, on voit qu’il avait le front droit et le visage ovale. Et dire que je ne me suis aperçue de ce détail que 4 ans après avoir reçu ledit document !

J’ignore son degré d’instruction, partie non remplie également.

Après guerre, il naviguera entre Eaubonne (Val d’Oise), Samoëns, retour à Eaubonne et enfin Paris.

Sa fiche signale encore qu’en 1924 il était camionneur. Par ailleurs (et là encore je viens seulement de m’en apercevoir : comme quoi on ne lit jamais vraiment à fond les documents qu’on a sous les yeux !), il est mentionné qu’en 1937 il est « classé affecté spécial au titre de la Société des Matières Colorantes et Produits Chimiques de Saint-Denis (rue des Poissonniers à Saint-Denis) comme "ouvrier spécialisé en produits chimiques". Cette usine est née de la fusion en 1881 de l’usine Dalsace, qui produisait de l’aniline et des dérivés de la houille servant à la teinture, avec les établissements Poiriers, fabriquant des produits chimiques. Elle a fermé ses portes en 1965. Comment un fils de cultivateur, anciennement garçon de café puis camionneur s’est-il retrouvé à travailler comme ouvrier spécialisé pour une usine utilisant des produits chimiques tels que la soude, des engrais, des nitrates et diverses matières colorantes ? Mystère. Quoi qu’il en soit, il a quitté ce poste au moins en 1946 car alors une autre source m’indique qu’il entre à la Société Anonyme des Pneumatiques Dunlop… mais ceci est une autre histoire.


lundi 5 novembre 2018

#ChallengeAZ : D comme déplacements

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Parti de Haute-Savoie, Jean-François commence son périple par l’entraînement à la caserne, probablement celle de Chambéry. Lors de sa première affectation, avec le 23ème BCA, il est envoyé dans les Vosges. Il y connaîtra différents lieux, soit en premières lignes soit en cantonnements à l’arrière. Avec son nouveau bataillon, le 51ème, il rejoint la Somme, puis la Picardie, la Meuse, la Marne, les Ardennes. Ils sont finalement envoyés en Italie, avant de rentrer en France : Somme, Nord, Oise, Aisne et Somme à nouveau.

Les déplacements de courte distance, entre cantonnement et premières lignes, sont effectués à pied, parfois dans des conditions pénibles de froid et de neige (durant la période vosgienne par exemple). Parfois le transport se fait en automobiles ou en convois de camions. Et pour les trajets plus longs, des trains sont affrétés spécialement.

Il y a aussi d’autres types de déplacements : des missions de reconnaissances régulièrement effectuées.
Lors des périodes de « repos » sur les lignes arrières, les soldats ne restent pas inactifs et font de longues marches de manœuvre, avec barda complet sur le dos : ils vont d’un point à un autre ou marchent parfois en boucle, revenant à leur point de départ.
A tous ces déplacements il faudrait ajouter les permissions : en effet, en 4 ans de guerre, il est fort probable que Jean-François en ait eu ; malheureusement je n’ai pas d’indication quand aux dates et aux lieus de départ dont il aurait pu en bénéficier, si bien que je ne peux pas les prendre en compte.

L'année 1917 est particulièrement riche en déplacements : le bataillon va de cantonnements en cantonnements, monte parfois en première ligne, mais fait surtout de longues marches d'exercice. Vosges, Haute-Saône, Haut-Rhin, Marne, Oise, Seine et Marne, Marne, Meuse, Vosges, Marne se succèdent à un rythme effréné jusqu'au grand départ de novembre vers l'Italie.

Parfois les déplacements sont difficilement compréhensibles, comme cet aller-retour italien : étape Lonato-Cedegolo le 8 novembre 1917, poursuite vers Edolo le 9  et retour immédiat à Lonato (prévu le 13, mais reculé au 17 à cause d’un éboulement sur la voie), soit 240 km initialement prévus en 5 jours (et finalement réalisés en 9).

Si l’on ajoute tous les déplacements en 4 ans de conflits, d’après mes estimations, cela représente 13 037 km (hors les 5 mois de formation, les marches de manœuvres qui ne sont pas détaillées et les permissions dont je n’ai pas retrouvé les traces), soit environ 280 km par mois. L'étape la plus longue a lieu lors du retour d'Italie : de la Vénétie jusque dans la Somme, ce sont près de 1 400 km qui sont effectués en trois jours (par train principalement, terminés par une marche pénible sous la pluie et sur des routes défoncées).

Voici ce que cela donne sur une carte :



Bref, en 4 ans de guerre, Jean-François en a fait du chemin !


samedi 3 novembre 2018

#ChallengAZ : C comme costume alpin

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L’uniforme (appelé tenue chez les chasseurs) des Alpins comprend :
  • La « tarte » avec son insigne d'arme. C’est un béret, c'est-à-dire coiffure souple en laine tricotée et feutrée, circulaire et plate, généralement garnie d'une couronne intérieure en cuir, d’origine béarnaise. Il est adopté comme coiffe des chasseurs en 1891. La tarte devient vite l'emblème des chasseurs alpins : suffisamment grande pour protéger du froid lors des longues gardes en montagne (« Il faut pouvoir y glisser les deux pieds quand il fait froid au cantonnement. » selon le cahier des charges), elle protège aussi du soleil. Lors de la Première Guerre mondiale, les chasseurs abandonnent même le casque réglementaire pour porter leur tarte emblématique durant les combats. Selon certains, la tarte pouvait aussi être remplie de chiffons afin protéger les chasseurs des chutes de pierres.
  • La vareuse dolman bleue foncé et à boutons argentés. Son col est frappé du cor et du numéro de bataillon surmonté de pattes losangées ornées de deux soutaches (galon étroit et plat, à deux côtes).
  • Selon les époques, une taillole (ceinture de laine bleue entourée autour de la taille, mesurant 4,20 mètres de long) ou un ceinturon de cuir.
  • Un pantalon gris de fer avec, plus tard, un passepoil (liseré) jonquille sur la couture du pantalon.
  • Des bandes molletières, en drap gris bleu, autorisées en janvier 1895, mais déjà portées depuis longtemps en manœuvre.
  • De solides brodequins à semelle débordante et à clous adaptés aux manœuvres montagnardes; sur la semelle est gravée la lettre d’identification de la compagnie.
  • Une ample pèlerine à capuchon qui permet de s’envelopper dans le bivouac.
  • Un sac, modèle 1882, d’une capacité de 25 kg de chargement.
  • Un bâton en merisier également ferré, appelé alpenstock : c’est une canne se terminant par un fer de section carrée, initialement fourchue et permettant d’y appuyer l’arme pour faciliter le tir, puis simplement à bec recourbé.
  • Un piolet, une corde et des raquettes à neige.
  • L’insigne distinctif des chasseurs est le cor de chasse. Il est porté sur la tarte, les pattes d’épaules et les insignes de bataillons. Il est hérité de l’infanterie légère du Premier Empire.




Costume soldat du 13ème BCA © militaria-medailles.fr

Il existe de légères différences selon les bataillons. Ainsi la fourragère du 23ème BCA est aux couleurs de la croix de guerre de 14-18.




vendredi 2 novembre 2018

#ChallengeAZ : B comme bataillon

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Pour sa première affectation, en 1915, Jean-François est envoyé au 23ème Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA). Il y restera jusqu’en septembre 1916 (20 mois), puis passera au 51ème jusqu’en juillet 1918 (21 mois) et enfin un court passage au 54ème jusqu’en septembre 1918 (2 mois). Il terminera la guerre dans un Régiment d’Artillerie Lourde, le 84ème (3 mois) ; première affectation hors du corps des Alpins.

Lors de leur création (cf. lettre A comme Alpins), les douze premiers bataillons alpins, issus des bataillons de chasseurs à pied, sont rattachés aux deux corps d'armée (chacun étant une grande unité militaire constituée de plusieurs divisions) qui défendent les Alpes, basés dans différentes garnisons :
  • Le XIVe corps d'armée de Lyon :
    - le 12e BCA (Grenoble),
    - le 13e BCA (Chambéry),
    - le 14e BCA (Embrun),
    - le 22e BCA (Albertville),
    - le 27e BCA (Annecy)
    - le 28e BCA (Grenoble),
    - le 30e BCA (Grenoble) ; 
    • Le XVe corps d'armée de Nice :
      - le 6e BCA (Nice),
      - le 7e BCA (Antibes puis Draguignan),
      - le 11e BCA (Barcelonnette),
      - le 23e BCA (Grasse),
      - le 24e BCA (Villefranche-sur-Mer).


      51ème bataillon © histoire-passy-montblanc.fr

      Ils constituent les bataillons d’armée active. Mais il existe aussi des bataillons de réserve et des territoriaux :
      Les bataillons de réserve sont constitués d'hommes âgés de 23 à 35 ans. Le numéro du bataillon de réserve est obtenu en ajoutant le nombre 40 au numéro du bataillon d'active correspondant ; par exemple : le 46e BCA est le bataillon de réserve du 6e BCA. Ils sont donc 12, comme ceux d’active.
      À ces bataillons s'ajoutent les bataillons de chasseurs alpins de l'armée territoriale (BCAT ) constitués d'hommes âgés de 35 à 45 ans. Il s'agit de sept bataillons, numérotés de 1 à 7.

      En 1914, on compte désormais 31 bataillons d’active, chacun composé en général de 6 compagnies et d’une section de mitrailleuses, soit environ 1 700 hommes.
      9 bataillons furent créés pendant la Grande Guerre, en complément de ceux déjà existants : les 32e, 102e, 106e, 107e, 114e, 115e, 116e, 120e et 121e.

      Les bataillons sont divisés en compagnies, elles-mêmes subdivisées en 4 sections, chacune commandée par un capitaine et comptant 210 chasseurs, ainsi que le clairon, infirmier, sous-officiers, etc…. Les sections se décomposent en 4 escouades, commandées par un lieutenant, soit environ 65 soldats au total.

      Chaque bataillon a un refrain qui lui est propre. En effet, à l'heure des combats d'infanterie sans moyen de transmission, le clairon sonnait son refrain au cor. Grâce à cela, les généraux supervisant les combats connaissaient la position de leurs troupes. La tradition veut que chaque numéro de jour corresponde à un refrain chasseur. C'est pour cette raison qu'il y a 31 refrains pour les 31 premiers bataillons. Par exemple, le refrain du 23ème est « V'la le vingt-troisième, nom de Dieu, ça va barder ! ».


      jeudi 1 novembre 2018

      #ChallengeAZ : A comme alpins

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      Originaire de Haute-Savoie, Jean-François est presque naturellement affecté à un corps d’Alpins. On les appelle Bataillon de Chasseurs Alpins ou Bataillon de Chasseurs à Pied.
      Les Chasseurs Alpins sont des soldats spécialisés dans le combat en milieu montagneux. Cette unité a été créée en 1888.

      Dans les années 1830 une troupe d’élite à vocation temporaire est créée pour tester une nouvelle arme, la carabine Delvigne-Pontcharra : on la nommera bataillon provisoire de Chasseurs à pied. Mais, remplissant plusieurs missions avec succès (notamment la bataille de Sidi Brahim en 1845), on la fit perdurer plutôt que de la dissoudre. Le premier bataillon de Chasseurs à pied était né. Les Alpins constituent la plus ancienne subdivision de l’infanterie, après les régiments de ligne.

      Parallèlement, à la fin des années 1850, les royaumes indépendants d’Italie (pas encore réunifiés) sont une menace à la frontière française. D’autant plus que les Italiens se sont dotés d’une troupe spécialisée dans le combat en milieux montagnard. Les Français se doivent de pouvoir répondre à une de leurs attaques : ils créent donc une troupe de montagne en 1888. 12 des 31 bataillons de Chasseurs à pied sont choisis pour assurer cette mission (en 1916 ils prennent l’appellation de bataillons de Chasseurs Alpins).


      Alpins, 13ème BCA © memoire-des-alpins.com

      En général, ces bataillons agissent en tirailleurs à l’avant de l’infanterie. Profitant de leur expérience en milieu accidenté, ils se postent à couvert et peuvent viser l’ennemi, contrairement à l’infanterie de ligne qui attaque de matière compacte, en formation serrée.
      Selon la tradition, au tout début, les chasseurs étaient les seuls soldats de l'armée française auxquels on demandait de savoir lire et écrire. On disait d’eux qu’ils étaient les meilleurs tireurs et les meilleurs sportifs.

      1915 sera l’année la plus difficile pour les Alpins : regroupés au sein d’une « Armée des Vosges », ils mènent des attaques aussi héroïques que meurtrières sur les sommets vosgiens. Par exemple, le Braunkopf saigna le 11ème BCA, tandis que le Lingekopf sera le sinistre « Tombeau des Chasseurs » du 22ème BCA. Au total le conflit a fait plus de 80 000 morts dans leurs rangs.

      Mais leur bravoure leur vaut le surnom de « Diables noirs » donné par les Allemands. Du côté français, on les surnomme plutôt les « Diables bleus » en raison de la couleur de leur uniforme.

      La protestation des Chasseurs est le chant de base des Chasseurs à pied :



      I.
      Nous sommes trente mille braves,
      Au képi sombre, au manteau bleu,
      Et nous voyons même les Zouaves
      Derrière nous courir au feu.
      Vous qui voulez qu’on nous supprime,
      Qu’avez-vous à nous reprocher ?
      En guerre, en paix, notre seul crime
      C’est d’avoir su trop bien marcher.
      Ne touchez pas au Corps d’Elite,
      Chasseurs, Chasseurs, pressons le pas,
      Qu’on nous fasse marcher plus vite,
      Mais qu’on ne nous supprime pas.
      REFRAIN
      Encore un carreau d’ cassé... 
      V’là l’ vitrier qui passe,
      Encore un carreau d’ cassé
      V’là l’ vitrier passé...
       II.
      Essayez de nous suivre au pas,
      Voyez un peu notre démarche,
      C’est notre Bataillon qui marche.
      Allons, ne vous essoufflez pas ;
      C’est le clairon qui nous entraîne,
      Notre clairon, c’est notre amour.
      Fi du Biffin qui lent se traîne,
      Trébuchant derrière un tambour.
      Place aux Chasseurs, la route est large,
      La route qui mène au combat,
      Vous les verrez pousser la charge,
      Si vous ne les supprimez pas.
      REFRAIN
      III.
      Visez-vous à l’économie
      Des cinq milliards qu’on dût verser ?
      Nous vous offrons tous notre vie
      Pour vous les faire rembourser !
      Si vous tenez au drap garance,
      Qui coûte autant sans valoir mieux,
      Notre sang versé pour la France
      Rougira nos pantalons bleus.
      A nous les coups de main dans l’ombre
      Qu’il faut exécuter tout bas,
      Notre tenue n’est pas trop sombre
      Pour qu’on ne la supprime pas.
      REFRAIN
      IV.
      Vous avez vu nos frères d’armes
      Tomber au loin pour leur pays ;
      Vous leur avez donné vos larmes,
      Épargnez donc leurs vieux débris.
      Serez-vous plus durs que la guerre ?
      Ne voulez-vous pas ménager,
      Aux Chasseurs dormant sous la pierre,
      Quelques Chasseurs pour les venger ?
      Que le canon Krupp nous décime,
      Il a sur nous droit de trépas ;
      Et, s’il le peut, qu’il nous supprime,
      Mais vous, ne nous supprimez pas.
      REFRAIN
      V.
      (Strophe d’après la Grande Guerre)
      Vous avez vu la Grande Guerre
      Faire de nous des Diables Bleus.
      Ce nom, ceux qui le lui donnèrent,
      Allez, s’y connaissaient un peu...
      Sur tous les fronts, Verdun, la Somme,
      Plus de cent fois renouvelés,
      Nos Bataillons, comme un seul homme,
      Devant la Mort se sont dressés...
      Chez nous pas de paroles vaines,
      Les Chasseurs de Driant sont là,
      Qu’à leurs tombeaux on nous enchaîne,
      Mais qu’on ne nous supprime pas...
      REFRAIN


      (Les strophes en italique ne sont pas chantées dans cet extrait).

      Le refrain s’expliquerait par le fait que les « vitriers » dont il est question est le surnom donné aux chasseurs en raison du sac à dos en toile cirée qui brillait au soleil les faisant ressembler de loin à des vitriers.




      mercredi 31 octobre 2018

      #Centenaire1418 pas à pas : octobre 1918

      Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois d’octobre 1918 sont réunis ici.

      Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

      Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

      Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
      ___ 

      1er octobre
      Un nouveau docteur rejoint notre groupe pour remplacer l’ancien rappelé à l’intérieur. Le tube 476 de la 1ère batterie est échangé contre le tube 774.

      2 octobre
      Ordre du colonel : la colonne lourde fera manœuvre à 18h et la colonne légère à 5h pour Outrepont (région de Vitry le François).

      Carte Rarecourt-Outrepont

      3 octobre
      Arrivée de la colonne lourde à 4h et de la colonne légère à 10h à Outrepont où nous cantonnons.

      4 octobre
      Les camarades me racontent les progrès fait par le régiment d’artillerie lourde depuis le début de la guerre : parti dès le premier jour de la mobilisation, il a constitué une arme nouvelle qui a réussi à participer à tous les grands combats sur les fronts de France, d’Italie ou d’Orient.

      5 octobre
      Se déplaçant fréquemment le RAL a été appelé là où les bombardements faisaient rage, là où il y avait besoin de la puissance et de la portée de ses canons et de la vaillance de ses soldats.

      Artillerie lourde © museevirtuelmilitaire.centerblog.net

      6 octobre
      L’intelligence de tous, officiers et hommes de troupe, ont permis de perfectionner matériel méthodes. A tel point que le commandement décida la création d’unités analogues.

      7 octobre
      Si le RAL a subi de lourdes pertes, il a aussi mérité les honneurs, s’illustrant dans les grandes batailles de la guerre : Meuse, Yser, Champagne, Argonne, Verdun, Montdidier, etc…

      8 octobre
      Le RAL a aussi été récompensé par de nombreuses citations, palmes et étoiles. Sa fourragère verte et rouge restera, nous l’espérons, dans l’histoire comme le symbole du courage et de la vaillance du régiment.

      9 octobre
      L’ennemi est maintenant hors de portée. Le régiment est alors mis à la disposition de la Ière Armée dans la région de Saint-Quentin : nous reprenons la route.

      10 octobre
      Le Groupe envoie au PRA un avant train de la 1ère batterie l’affût 102 et la glissière 101 de la 2ème batterie qui vont être échangé contre un nouvel avant train l’affût 351 et la glissière 45.

      11 octobre
      Tout le régiment fait mouvement pour Sézanne. Nous cantonnons à Barbonne.

      Carte Outrepont-Barbonne

      12 octobre
      Étape de Barbonne à Trocy où nous cantonnons.

      13 octobre
      Étape de Trocy à Tarlefesse où nous cantonnons 48h. Une reconnaissance est ordonnée pour le lendemain afin de déterminer les positions des batteries entre la côte 87 et la route de Marcy à Bernot.

      Carte Barbonne-Bernot

      14 octobre
      Le chef d’escadron effectue sa reconnaissance avec les commandants de batteries.

      15 octobre
      A 5h30 départ d’une section par batterie pour les positions situées en bordure de la route de Regny à Seboncourt à 1 500 m au SE de Fontaine Notre Dame où s’installe le PC du chef d’escadron.

      16 octobre
      Le chef d’escadron prend pour trois jours, en l’absence du colonel, le commandement des groupes de G.P.F. du régiment.

      17 octobre
      Le groupe participe à une opération déclenchée à 5h30. 158 tirs sont exécutés.

      18 octobre
      235 coups sont tirés.

      Douilles de canon 75 © Wikipedia

      19 octobre
      Le groupe est chargé par le colonel d’assurer la liaison entre la 33ème DI et le régiment. Tirs exécutés par la 1ère batterie : 105 coups ; par la 2ème batterie : 60 coups.

      20 octobre
      Tirs exécutés : 120 coups.

      21 octobre
      Certains disent que c’est l’ultime bataille de la guerre. Pourvu que cela soit vrai !

      22 octobre
      Tirs exécutés : 62 coups.

      23 octobre
      Un de nos lieutenants est affecté à la mission française auprès de l’armée américaine. Tirs exécutés de nuit : 40 coups.

      24 octobre
      Évacuation du sous-lieutenant Monnet. Tirs exécutés : 65 coups et 10 de nuit.

      25 octobre
      Tirs exécutés : 373 coups.

      26 octobre
      Le groupe participe aux opérations de franchissement de l’Oise à 5h45 pour la 33ème DI et à 9h pour la 56ème DI. Tirs exécutés : 390 coups pour la 1ère batterie, 409 pour la 2ème batterie.

      27 octobre
      Reconnaissance des positions de batterie dans la région de Noyales. Tirs exécutés : 209 coups.

      Tir au canon de 120 © picclick.fr

      28 octobre
      Dans la matinée mise hors batterie ; les pièces sont conduites aux nouvelles positions au sud (1ère batterie) et au Nord (2ème batterie) de Noyales. Trois pièces seulement par batterie, les quatrièmes restent à l’échelon. Le PC est installé à Noyales, l’échelon se transporte à Regny. Le tube 520 de la 2ème batterie est échangé contre le tube 759.

      29 octobre
      Le capitaine Daubon prend le commandement du groupe en l’absence du chef d’escadron parti en permission.

      30 octobre
      Le groupe participe à l’attaque menée par le 31ème CA dont la mission d’ensemble comporte le franchissement de l’Oise en aval et au SE de Guise. Tirs exécutés : 177 coups.

      Carte Bernot-Guise

      31 octobre
      Tirs exécutés : 176 coups.