« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

jeudi 8 novembre 2018

#ChallengeAZ : G comme grades

Lien vers la présentation du ChallengeAZ 2018
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Les principaux grades dans l'infanterie sont les suivants :
  • Les hommes de rang :
- soldat de 2ème classe : Soldat
- soldat de 1ère classe : Distinction et non un grade ; permet d'accéder au grade de caporal
- caporal : Commande une escouade (composée de 10 hommes environ)
  • Les sous-officiers :
- sergent : Commande une demi-section (composée de 2 escouades soit environ 30 hommes)
- adjudant : Chargé des corvées et de l'organisation de la compagnie.
- major : Sous-officier chargé de l'administration
  • Les officiers supérieurs :
- lieutenant : Commande une section (composée de 60 hommes)
- capitaine : Commande une compagnie (composée d'environ 240 hommes)
  • Les officiers subalternes :
- commandant : Commande un bataillon (composé de 4 compagnies, 1100 hommes)
- colonel : Commande un régiment (composé de 3 bataillons, 3400 hommes)
  • Les officiers généraux :
- général de brigade : Commande une brigade (composée de 2 régiments, 6800 hommes)
- général de division : Commande une division (composée de 2 brigades, 16000 hommes)
- général de corps d'armée : Commande une armée (composée d'au moins 2 divisions)
- général d'armée : Commande un corps d'armée (composé d'au moins 2 armées)
- maréchal : Distinction et non un grade


Grades et insignes des Chasseurs © Wikipedia

Jean-François est resté toute la guerre un soldat de 2ème classe. Le soldat de 2ème classe constitue la base de la hiérarchie militaire française. Il se situe au-dessous du premier grade qui est caporal. Il peut obtenir la distinction de première classe qui n'est pas un grade de l'armée française mais une distinction attribuée aux hommes du rang.

Naïvement je pensais que le grade de caporal pouvait s’obtenir « à l’ancienneté », en particulier lorsque tous les gradés étaient morts sur le champ de bataille et qu’il fallait bien quelqu’un pour mener les troupes lors des assauts. Je pensais donc logiquement que Jean-François, ayant passé 4 ans aux armées, aurait eu cette « promotion » puisqu’il n’a semble-t-il pas démérité : lui-même a reçu une médaille et les bataillons auxquels il a appartenu ont souvent été cités pour leur bravoure (pour en savoir plus, voir la lettre M).
Cependant rien de tel.

Depuis les Lois Gouvion Saint Cyr et Soult de 1818 et 1832, le statut des officiers est précisément défini.
Le grade est propriété de son titulaire qui ne peut pas en être dépossédé, hormis dans quelques cas très limités (démission, perte de la qualité de français et certaines condamnations). La nomination au grade d'officier se fait soit par accès aux écoles (Saint-Cyr ou Polytechnique), soit par nomination au sein du corps des sous officiers, à condition d'avoir déjà deux ans de grade. Cette procédure favorise les jeunes gens de bonne famille, bénéficiant d'utiles relations et qui ne souhaitent pas (ou ne réussissent pas) passer par les écoles.
Pour devenir caporal, en plus de savoir lire et écrire, il faut maîtriser un socle de connaissances (service de place, service intérieur...) et il faut avoir "servi activement au moins six mois, comme soldat, dans un des corps de l'armée" (article 1er). Les hommes ayant obtenu le Brevet d'Aptitude Militaire peuvent de droit intégrer l'école des élèves caporaux et le devenir au bout de 4 mois de service. Pour tous les autres, il s'agit de soldats choisis pour leur moralité, leur conduite, leur aptitude au commandement et leurs connaissances professionnelles.
Une fois sous-lieutenant, la progression en grade se fait à l'ancienneté ou au choix de la hiérarchie.
Après 1834, la plupart des nominations aux grades de lieutenant et de capitaine et la moitié des grades de chef de bataillon ou d'escadron se fait à l'ancienneté, les autres au choix. Au-delà (colonel et général), toutes les nominations sont au choix.
Jusqu’au grade de capitaine compris, les promotions se font dans le corps (le régiment) pour l'infanterie et la cavalerie. Au delà de ce grade, l'avancement se fait au sein de l'arme. Cette procédure favorise les officiers servant dans des régiments engagés au combat qui, s'ils survivent, on plus de chance d'être promus en bénéficiant de la mort de leurs aînés.
Pour les officiers subalternes, les promotions sont décidées par l'inspecteur général, sur proposition des chefs de corps. Au delà, l'inspecteur général établit une liste qui sera décidée par le comité de l'arme en question (infanterie, cavalerie, artillerie, génie et état major) ou par le ministre.

Il semble que Jean-François avait les nécessaires requis pour devenir au moins caporal. Ce qui n’a pas été le cas. Peut-être qu’un élément m’a échappé ? N’avait-il pas les connaissances requises ? Ou peut-être le lui a-t-on proposé et a-t-il refusé ? Cela reste un mystère pour moi.


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