Est-ce une simple querelle qui a provoqué la Première Guerre Mondiale ? Sûrement pas. Si, au moment des faits, la situation pouvait apparaître simple (l’assassinat de l’archiduc austro-hongrois par un nationaliste serbe), elle est en fait beaucoup plus complexe.
Rapidement cet assassinat n’apparaît pas comme un acte localisé, les Autrichiens souhaitant « régler le problème serbe » notamment grâce au soutient du Reich. En Allemagne, certaines voix se font entendre, pour un règlement définitif de la dispute entre ses voisins. En effet, ils pensent que les autres nations ne réagiront probablement pas : la France est préoccupée par des questions de politique intérieure et la Grande-Bretagne doit gérer ses problèmes avec l’Irlande ; seule la Russie pourrait être tentée d’intervenir, mais elle ne semble pas en mesure de soutenir une guerre contre les puissances centrales européennes.
L’Autriche-Hongrie envoie donc un texte rédigé de telle façon que c’est plutôt un ultimatum que reçoit le gouvernement de Belgrade. Et son refus entraînerait, de facto, une intervention contre la Serbie. Ce texte n'accuse pas la Serbie d'être responsable de l'attentat, mais simplement d'avoir rompu les accords de 1909, qui l'obligeaient à « des rapports de bon voisinage » avec son voisin septentrional, en laissant se développer sur son territoire des courants nationalistes. Par ailleurs le texte exige que des policiers austro-hongrois doivent pouvoir mener des investigations sur le territoire serbe pour enquêter sur le meurtre, ce qui représente une négation du gouvernement et des pouvoirs serbes. Cet ultimatum est adressé le 22 juillet 1914, avec une réponse attendue dans les 48 heures. Si la plupart des revendications austro-hongroises peuvent être acceptées, ce dernier point est refusé catégoriquement par Belgrade. Les relations diplomatiques sont alors rompues.
Cette dernière déclare officiellement la guerre le 1er août à la Russie, le 2 au royaume de Belgique et le 3 à la France. Les mobilisations générales se déclarent en cascade dans tous ces pays. Face à l’invasion du Luxembourg et de la Belgique, le 4 août c’est la Grande-Bretagne qui déclare la guerre au Reich, comme elle s’y était engagée si celui-ci intervenait de façon directe dans le conflit.
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