GABARD est le patronyme de ma
grand-mère maternelle. Pendant plus de deux cents ans sa famille occupa la même
ferme, située au lieu-dit La Gidalière, à Saint-Amand-sur-Sèvre (Deux-Sèvres,
commune frontalière avec la Vendée).
Signature d'un de "mes" Gabard, 1813 © AD79
Selon la légende familiale
ils en étaient propriétaires, mais je ne serai pas aussi catégorique. En effet,
j’ai trouvé aux archives la mention de baux (par exemple en 1821 : acte passé
devant Me Bellin notaire à Châtillon par M. Augustin Dumoutiers propriétaire à
Loudun tant pour lui que pour M. Joseph Jerome Dumoutiers son frère à Jean
Gabard et Françoise Paineau sa femme [mes sosas 112 et 113] de la métairie de
la Gidalière commune de St Amand pour trois, six ou neuf années à grée respectif
qui ont commencé à la St George dernière 1820, moyennant 600 fcs, 146
décalitres seigle, la filature d'un kilogramme et demi de fil, de 6 kg de beurre
et les contributions.
Les
Dumoustier sont une famille de seigneurs locaux, comptant des gardes du corps
du roi, président du baillage de Loudun, légion d'honneur, etc. Qui dit bail
dit locataire. Qui dit locataire dit pas propriétaire. Il faudra que je creuse
cette question.
Bref,
ce n’est pas vraiment le sujet du jour. Non, moi ce qui m’intéresse c’est le avant
« les deux cents ans ». Car avant, c’est le trou noir.
Les GABARD sont nombreux dans
la région. Sur Geneanet, en 1800, on recense plus de 650 porteurs du nom rien
qu’à saint-Amand. Dans mon arbre j’en ai enregistré au total 144.
Selon
Tosti ce patronyme aurait pour origine le nom d’une personne d'origine
germanique, Gebhard (geba = don et hard = dur). Autre possibilité, selon Morlet, ce serait un dérivé de
l'ancien français gab (= moquerie, plaisanterie), surnom d'un joyeux drille.
Le nom
est surtout porté en Poitou-Charentes (avec un gros noyau en
Deux-Sèvres/Vendée), dans le Centre et dans le Bourbonnais.
Côté
prénom, mes GABARD ne sont guère imaginatifs : dans mon arbre 16% sont des
Marie, 12% sont des Jean, 11% des Pierre et 9% des Jacques. Ça fait beaucoup d’homonymes.
Depuis longtemps je cherche à
remonter l’ascendance de Jacques GABARD (sosa 224), marié à Anne GOBIN (ou GAUBIN). Il est
né vers 1735 et est décédé en 1798 à St Amand sur Sèvre. C’est lui le « premier »
aïeul, cultivateur à La Gidalière.
Je reprends sporadiquement
ces recherches, mais deux difficultés s’offrent à moi :
- Les registres paroissiaux ont
disparus.
-
L’existence de nombreux
homonymes.
Cette région a en effet subi
de plein fouet les guerres de Vendée. Comme le raconte l’abbé Gabard (un de nos
lointains cousins) : « les paysans vendéens accueillirent assez mal les
changements qui se succédèrent rapidement en France, à partir de 1789. Bientôt la
constitution civile du clergé*, le serment des prêtres, la vente des biens ecclésiastiques,
les poursuites exercées contre les prêtres fidèles changèrent cette défiance en
une vive irritation. Quelques désordres éclatèrent à Châtillon ; ils furent réprimés
avec une rigueur imprudente qui ne fit qu'exciter les esprits. En février 1792,
la levée de trois cent mille hommes ordonnée par la Convention amena un soulèvement
universel; les jeunes gens refusent d'aller défendre à la frontière un
gouvernement qui emprisonnait leur roi et opprimait leur conscience. Bientôt
toute la Vendée est en insurrection. » Les révoltes paysannes se
transforment alors en mouvement contre révolutionnaire. Ce sont les « Blancs ».
D’abord maître de tout le
territoire, les Vendéens doivent bientôt faire face aux soldats envoyés depuis
Paris (que l’on appelle les « Bleus »). Victoire et défaites marquent
les deux camps. « Au mois de janvier [1794], les colonnes infernales commencèrent
à sillonner le pays dans tous les sens, brûlant, pillant, massacrant tout ce
qu'elles rencontrent sur leur passage. » Loin de pacifier le pays, ces
exactions provoquent de nouveaux soulèvements. Plusieurs tueries marquent l’année
jusqu’à ce que la Convention rappelle leurs chefs. En décembre 1794 les
républicains engagent des négociations qui aboutissent au printemps 1795 à la
signature de traités de paix. Quelques désordres perdurent en 1795 et les
années suivantes mais globalement la paix est rétablie.
Néanmoins, le bilan est lourd
dans le pays : on estime le nombre des victimes à environ 170 000 (dont
près de 50 000 rien que pour les colonnes infernales), soit entre 20 et
25 % de la population du territoire insurgé. D’après l’historien Reynald
Secher, « les troupes républicaines, et notamment les colonnes infernales,
seraient responsables de la destruction de 35 % des maisons du département. »
A Saint-Amand on note des
troubles dès l’hiver 1789. À la mi-janvier 1794 la garnison de
Mallièvre s’abat sur Saint-Amand-sur-Sèvre à la recherche, selon la
tradition orale, du camp des partisans de Charette.
Quelques jours plus tard, les
24 et 25 janvier 1794, c’est la colonne infernale de Boucret, ralliant
Châtillon-sur-Sèvre (Mauléon) aux Épesses qui incendie Saint-Amand au passage. Le
même 25 janvier, la colonne de Grignon marchant entre Cerizay et La Flocellière
ravage l’ouest de la commune dans les parages de La Pommeraie. C’est ainsi que Saint-Amand
devint sans doute la seule commune à avoir subi deux colonnes le même jour. La
mémoire locale désignait ces événements sous le nom de « Grand
Brûlement ». Selon les estimations la population de Saint-Amand passa de 1 220 habitants en 1790 à
767 en 1800. Et que les registres paroissiaux ont disparus, hélas pour nous généalogistes.
Saint-Amand reprendra les
armes encore en 1799, puis brièvement en 1815.
Comme on l’a vu plus haut, les
GABARD aiment beaucoup les prénoms Pierre, Jean et Jacques. Au début de ces
(nouvelles) recherches, la famille serait composée du père (peut-être prénommé
Jacques), qui a deux fils prénommés Jacques, un petit-fils Jacques, trois
petit-fils Pierre, et encore des Jean (3), Jacques(5) ou Pierre (5) aux
générations suivantes. Bref, un joli sac de nœuds à démêler.
Sur Geneanet on retrouve
cette famille. Plusieurs généanautes donnent l’identité du père :
- Selon soubise307 il se prénommerait Jacques, marié à Marie BREMAUD
(pas de source).
- Selon beraud86 il se prénommerait aussi Jacques, né au Pin en 1699 mais aurait eu deux épouses : - Marié avec une première épouse dont le nom n’est pas connu, dont :
- Jacques GABARD /1735-1798 notre ancêtre
- Marié avant 1738 avec Marie BREMAUD †, dont :
- Mathurin GABARD ca 1735-1797, marié avec Jeanne Marie COUDRIN
- Jacques Jean GABARD 1738-1822, marié avec Marie COUDRIN
- Pierre GABARD 1740-1812, curé de Chambretaud,
- Jean GABARD 1743-1803, marié avec Louise MORISSET
- Selon babbouff il se prénommerait Jean, mariée le 19 janvier 1734, Treize-Vents, avec Perrine ECHASSERIEAU.
- Selon jeangodet il se prénommerait Jacques, marié avec Anne GABORIT, dont :
- Jean GABARD ca 1763-1839, marié vers 1789 avec Marianne MORISSET, puis marié avec Marie Jeanne CHARRIER
- Marie GABARD ca 1768-1827, mariée vers 1800 avec Louis MARTINEAU
- François Marie GABARD 1782-1836, marié le 18 février 1813 avec Jeanne RONDEAU
- Jacques GABARD †1798, marié avec Anne GOBIN †1813
- Jean GABARD ca 1778-1827, marié avec Jeanne Françoise PAINEAU
Bref, on a le choix !
Pour ma part, je sais de
façon avérée qu’il y a trois frères : deux Jacques et un Mathurin (mon sosa 1012 car je descends de deux des frères). L’un
des Jacques n’est qu’un demi-frère. En effet, lors du décès de Mathurin
assistent deux Jacques : l’un "frère propre" et l’autre
"frère de père".
Fratrie Gabard avérée avant le début de ces recherches
Le premier Jacques et sa
descendance est cultivateur à la Gidalière (ce sont mes ancêtre directs),
Mathurin est installé au Poux (ferme voisine) et l’autre Jacques au Puy Jourdain
(à moins de 2 km), toutes des fermes de Saint Amand s/Sèvre.
Mais je ne parviens pas à
remonter plus avant : pas de registre paroissiaux, donc, mais aussi pas de
notaire avant l’an IV (1796) et rien dans les successions qui n’indiquerait une
quelconque ascendance.
Après vérification, je ne
valide pas l’arbre de jeangodet : si François Marie est bien le fils des
parents indiqués, il comporte par ailleurs trop d’erreurs (Jean donné pour
frère de Jacques alors qu’il est bien dit fils dans son acte de mariage par
exemple).
L’arbre de babbouff, bien que très complet, n’est pas
assez sourcé : je ne parviens pas à suivre ses filiations.
L’hypothèse la plus probable
est la parenté avec Jacques GABARD et Marie BREMAUD. J’ai travaillé un moment
sur ce couple. Trois enfants sont identifiés de façon certaine :
- Pierre, le curé de
Chambretaud décédé en 1812,
- Jacques, son frère témoin
au décès,
-
Jean, époux de Louise MORISSET,
dont la parenté est signalée lors de son décès.
Arbre Gabard/Bremaud
Ce couple de parents aurait
vécu à St Amand, décédé dans les années 1740/1750.
Leur fils Pierre est bien
identifié car il apparaît dans le Dictionnaire des Vendéens : Fils de Jacques
GABARD et de Marie BREMAUD, il était curé de Chambretaud depuis mai 1780, succédant
à René LOIZEAU (décédé en 1780). Au début il ne se montra pas hostile au
mouvement émancipateur né de la Révolution : il est nommé électeur du
canton des Herbiers, envoyé à Fontenay en 1790 pour élire les députés à
l’Assemblée législative. Mais il refusa de prêter le serment constitutionnel
imposé au clergé*. Caché à Saint-Malo-du-Bois (à 3 km de Chambretaud), il prit
part à l'insurrection. Il rédigea un dernier acte sur le registre de sa
paroisse en août 1792 mais, en mars et avril 1793, on le voit rebaptiser sous
condition** les enfants nés depuis la cessation de ses fonctions. En effet,
régulièrement il revient à Chambretaud (où aucun curé n’a été nommé pour le remplacer),
afin d’assurer les fonctions de son ministère de manière officieuse. Plusieurs
fois il failli se faire prendre par les Bleus (soldats républicains). Il tint
un registre clandestin à Chambretaud de mars à octobre 1793, puis de juin 1794
à septembre 1797. Il prononça finalement le serment de fidélité par écrit en
1803 en tant que desservant de Chambretaud. Il reprit son registre en juillet
1803. Il décéda en 1812 en tant que « prêtre et desservant de
Chambretaud », dit âgé de 73 ans ; la déclaration en a été faite par
son frère Jacques et son neveu aussi prénommé Jacques. L’office aurait été célébré
par Macé, curé des Herbiers. La notice précise qu’il serait né le 20 juin 1740
bien qu’il n’y ait pas de registre antérieur à l’an VI.
En fait, j’ai retrouvé dans
les registres notariés un acte de notoriété, passé devant Me Bellin, notaire à
Chatillon en l’an VI, attestant qu’il était né au Poux de St Amand mais la date
diffère légèrement : le 29 juin 1730 (au lieu du 20/6/1740).
L’hypothèse est donc que le
Jacques, frère du curé Pierre, serait un de « mes » Jacques. Il est
vrai que dans l’acte de décès de son frère il est dit de St Amand. Cela exclue
toutefois mon ancêtre direct, qui est décédé en 1798 et ne peut, par
conséquent, pas être témoin du décès de Pierre en 1812. Reste la possibilité
qu’il soit le Jacques époux de Marie COUDRIN (qui ne meurt qu’en 1822).
Le lien reste mince. J’ai
donc cherché une autre preuve.
Parmi les enfants de Jean et
Louise MORISSET d’abord : nés à St Jouin sous Chatillon (aujourd’hui
Mauléon), ils se sont installés côté Vendée ensuite (Les Châtelliers Châteaumurs,
Les Epesses, Treize Vents). S’ils sont très présents entre frère et sœurs,
jamais je ne les vois chez leurs « cousins ». A contrario, les
« cousins » Deux Sévriens sont aussi très présents les uns pour les
autres mais « ne passent pas la frontière ».
Carte des Gabard
En cherchant du côté de Marie
BREMAUD, j’ai la confirmation que le couple GABARD/BREMAUD demeurait bien à Saint-Amand (confirmé lors du mariage de la nièce de Marie, Jeanne JANNEAU, en 1746).
Marie y est dite veuve : Jacques est donc décédé cette date.
Ce fait est confirmé par
ailleurs : Jacques GABARD, le père du curé, demeurait au Poux de St Amand
de son vivant, selon l’acte de notoriété de son fils Pierre. Ledit curé étant lui-même
né au Poux.
Le Poux est une ferme où ne
vit qu’une seule famille : le fait que « mon » Mathurin GABARD y
vivait, de façon certaine, tendrait à confirmer la filiation entre Jacques et
Mathurin.
Marie BREMAUD semble encore
vivante en 1797 lors de l’établissement de cet acte de notoriété ; mais
elle est décédée en 1806 (décès de son fils Jean). Malheureusement son acte de
décès n’a pas été trouvé. Je ne l’ai pas trouvée non plus sur les différentes
tables de l’enregistrement (décès, testament, succession) du bureau de
Châtillon – dont dépend Saint-Amand.
Pendant les guerres de
Vendée, on l’a vu, dans la plupart des paroisses il n'a pas été tenu de
registres paroissiaux ou bien ils ont été détruits. Ainsi à Saint-Amand il n’existe pas de
registre antérieur à 1798. Françoise de Chabot, dans son ouvrage « un canton du bocage
vendéen », cite néanmoins un registre paroissial de Saint-Amand rédigés
pendant cette triste période, de façon plus ou moins officieuse. « A l'avant-dernière page de cet intéressant
registre nous trouvons [la mention suivante] : N. B. Plusieurs actes sont
transposés ou imparfaits, parce que je n'ai pu, dans la persécution, les faire
à heure et à temps, je les ai recueillis au milieu des déroutes et des combats.
Cependant j'ai copié sur des feuilles volantes les noms, les dates fort
exactement, et j'ai toujours appelé des témoins dignes de foi, et quand j'en ai
manqué, je n'ai mis dans les actes que ce qui est de notoriété publique.... ma
connaissance. Signé Feuille ». Elle en a tiré notamment la liste de ceux qui
sont morts les armes à la main ou massacrés par les Républicains entre 1793 et
1800.
J’ai eu accès à quelques
actes appartenant vraisemblablement à ce registre et à un relevé dactylographié
(transmis par un de nos cousins, Robert ***). J’y
retrouve deux GABARD : « Gabard, Jean-Mathurin, du Poux, 16 ans, des
témoins affirment l'avoir vu sabrer près Chemillé, le 10 mai. Gabard, Mathurin,
du Poux, 21 ans, mort de ses blessures, le 10 juillet ». Il s’agit des fils de Jean et de Mathurin; peut-être des cousins ?
On trouve des GABARD dans
d’autres listes :
- Listes générales des
individus condamnés par jugements ou mis hors la loi par décrets, et dont les
biens ont été déclarés confisqués au profit de la République) : « Gabard
Pierre, brigand de la Vendée, commission militaire Savenay, 4 nivôse. Gabard Jean,
id. 6 nivôse. »
- Contrôle nominatif des Vendéens qui ont servi dans l'armée Royale
entre 1793 et 1800 : « Gabard, Jacques, né à Saint-Amand, 1740,
commissaire en 1794, 1795 et 1799. Gabard, Mathurin, né à Saint-Amand, 1776,
capitaine, 4 ans de guerre, action d'éclat, pris un drapeau. Gabard, Jean, né à
Saint-Amand, 1781, 3 ans de guerre. Gabard, Jean, né à Saint-Amand, 1756, 4 ans
de guerre. Gabard, Pierre, né à Saint-Amand, 1760, 4 ans de guerre. Gabard,
Pierre, né à Saint-Amand, 1778, s'est battu en1799. Gabard, Jacques, né à
Saint-Amand, 1780, id. »
Encore beaucoup de Jean, de Pierre et de Jacques. Cependant, compte tenu des
homonymies, il est difficile de les identifier avec certitude, encore moins de
les utiliser pour en dresser des liens.
Grâce à ce registres, je sais
que Pierre Mathurin, fils de Jacques GABARD et Marie COUDRIN, et sa sœur Marie
Jeanne, se marient le même jour en 1800. Et c’est Pierre, le curé de
Chambretaud qui officie lors de la cérémonie. Un des rares liens qui uni les
deux familles.
Mais je trouve mieux encore, grâce à la transcription dactylographiée récemment confiée par Robert.
Il s'agit de la naissance de Marie Victoire GABARD, fille de Pierre et Marie
DIGUET, en 1804 (petite-fille de Mathurin). J’avais trouvé en ligne son acte, daté du 1er jour
complémentaire an XII (18/9/1804). Sur ce document étaient cités comme témoins « Pierre
Gabard, 27 ans et Marie COUDRIN, 31 ans ». Je n’étais pas parvenue à
déterminer qui étaient exactement ces témoins. Et j’avais oublié cet acte. Or, dans le relevé des « actes révolutionnaires » de Saint-Amand la
transcription de cette naissance est bien différente :
« Le 24-12-1803
GABARD Marie Victoire enfant
légitime de sexe féminin, née ce jour, fille de GABARD Pierre, taillandier au
Poux et de DIGUET Marie
Parrain : GABARD Pierre, curé de
Chambretau, grand oncle
Marraine : COUDRIN Marie Victoire, grand-mère
Acte rédigé par Nicolas LE FRANÇOIS prêtre
desservant de St Amand »
La date est différente, ce qui n’est guère étonnant : les actes en ligne sont souvent
des actes rédigés à postériori, après les troubles. J’ai ainsi pour sa cousine
Marie Anne j'ai deux actes de mariages : un en 1796 et un en 1801.
Les témoins ne sont plus de
simples témoins, mais un parrain et une marraine. L’acte est dirigé par le
prêtre desservant la paroisse et non par le maire ; là encore ce n’est pas
étonnant l’acte de 1804 est fait à la mairie, selon les nouvelles directives
post-révolutionnaires, tandis que l’autre a été fait devant le prêtre (d’où les
parrains).
Mais ce qui est frappant ce
sont les témoins, qui n’ont plus d’âge mais des liens familiaux indiqués sans ambigüité.
Le lien entre les deux
parties de la famille, la Vendéenne et la Deux-Sévrienne, est ici attesté de
façon formelle (si on considère que cette transcription est bien correcte ;
ce que j’ai très envie de croire). Je n’ai, hélas, pas eu accès au document original de cet acte
(si jamais un lecteur en a une copie et qu’il veut bien me la transmettre, j’en
serai ravie), mais c’est la preuve de la
parenté de mes ancêtres directs avec le couple Jacques GABARD et Marie BREMAUD
qui est enfin avérée.
Sauf élément contraire, j’ai
enfin brisé le plafond de verre de la Révolution et j’ai gagné une génération
supplémentaire. Voire plus...
Nouvel arbre Gabard (cliquez pour agrandir)
En effet, tant qu’à faire, j’ai tenté
de remonter la piste des ascendants de Jacques GABARD, époux BREMAUD : il serait
le fils de Jean et Perrine PEHILIPPON, couple installé au Pin (à une quinzaine
de kilomètres à l’Ouest de Saint-Amand – et où les registres vont jusqu’au
milieu du XVIIème siècle). Il aurait eu 5 frères et sœurs, tous décédés en bas
âge ou jeune, hormis une sœur – mais il n’apparaît pas de son côté. Les
généalogies en ligne déroulent les générations de GABARD jusqu’au début du
XVIIème siècle avec un couple fondateur demeurant à Nueil les Aubiers, 10 km
plus loin, Jean GABARD et Françoise VIOLLEAU.
De mon côté, il me reste à
prouver que Jacques est bien le fils de Jean…
* La Constitution civile du clergé est créée en 1790 par l’Assemblée
constituante, réorganisant unilatéralement le clergé français, instituant une
nouvelle Église, l'Église constitutionnelle. Cette réorganisation est condamnée
par le pape Pie VI, ce qui provoque la division du clergé français en clergé
constitutionnel (les « jureurs ») et clergé réfractaire. La
Constitution civile du clergé est finalement abrogée en 1801 par Napoléon
Bonaparte.
** Baptisé sous condition : Le
baptême efface le pêché originel. Un enfant mort sans baptême est condamné à
errer éternellement dans les limbes. C’est pourquoi il faut le baptiser au plus
vite (en général le jour même) : quelque soit le temps, il faut se rendre à
l'église la plus proche. Un enfant mort-né ou en danger de mort à la naissance
est "ondoyé" par la sage femme ; acte qui lui ouvre le ciel en
cas de décès (C’est l’une des raisons pour lesquelles la sage-femme était
nommée par le curé et prêtait serment). Ensuite, le prêtre baptise le
nouveau-né « sous condition » : il suffit que les témoins attestent
qu’ils ont aperçu un mouvement du cœur, un semblant de respiration, le
tressaillement d’un doigt, un souffle … L’enfant mort, retrouve la vie
quelques instants, le temps de recevoir le baptême.
*** Que je remercie d’avoir
partagé ses découvertes avec moi.