38 branches différentes de mon arbre y ont vécu, soit environ 450 personnes. L'ancêtre le plus lointain y est né vers 1570; le dernier l'a quitté en 1891. J'y ai recensé 545 événements (dans le jargon généalogique, cela désigne les naissances, mariages et décès). Le premier acte trouvé date de 1617 : je n'ai pas pu remonter plus loin parce que... il n'y pas de registre antérieur à 1616 !
Autrement dit près de quatre siècles d'histoire.
Ces ancêtres exerçaient des professions agricoles en majorité (définitions à consulter sur le lexique de généalogie) :
- laboureurs, cultivateurs, métayers, fermiers, marchands et/ou marchands fermiers, closiers, propriétaire
- vignerons,
- poulailler
- drapier
- tissier en toile
- tailleurs d'habits
- maréchal en œuvres blanches
- couvreur d'ardoise
- charpentiers
- boulanger
- syndic, procureur marguillier
La plus longue lignée villevêquoise est celle des Saulnier : 6 générations, depuis les années 1600 jusqu'à la Révolution; suivies de deux autres générations avec changement de patronyme (mariage par les femmes), jusqu'en 1813.
Aujourd'hui Villevêque compte un peu mois de 3 000 habitants (1 600 en moyenne au XIXème). Située sur la rive gauche du Loir, elle doit son origine à la résidence des évêques d'Angers, surplombant la ville. Forteresse élevée au XIIème siècle, elle perd son aspect défensif au milieu du XVème pour devenir une agréable résidence.
Aujourd'hui elle abrite la collection de Daniel Duclaux, industriel et amateur d'art éclairé qui a réuni des pièces du Moyen-Age et de la Renaissance. Son épouse a légué le château et la collection à la ville d'Angers. On peut y voir des tapisseries, des émaux limousins, des céramiques, une riche bibliothèque, etc... [ 1 ]
Mes ancêtres ont donc dû connaître :
- la peste de 1640, probablement comme Aubry Magdelaine "morte de contagion" le 28/09/1640. Son époux, Ouvrard Pierre, est lui-même décédé le 8 dudit mois (la cause du décès n'étant pas précisée).
- la reconstruction de l'église dans les années 1770
- la consécration de l'ancien autel en 1684
- la rédaction des cahiers de doléances à la Révolution, comme Courtin Antoine dont on reconnaît la signature au bas du document.
Il est amusant de constater que, si les échanges et les rencontres sont nombreux avec la paroisse voisine de Corzé (12 branches cumulent des événements à la fois à Corzé et à Villevêque), ils sont beaucoup plus rares avec Soucelles (2 branches seulement), autre paroisse voisine, mais située en rive droite : le passage du Loir devait donc être beaucoup plus rare que les échanges rive gauche.
Mes ancêtres habitaient le bourg ou des lieux-dits, comme Craon, La Joulainerie, Les Humeaux, Reugnier et surtout l'Hôpitaux (le plus souvent cité).
S'il n'est pas toujours facile d'imaginer la paroisse du XVIème siècle, par manque de source précise, on peut en revanche faire quelques comparaisons avec son état du XIXème. En effet, pour cette période, il existe plusieurs cartes postales qui nous permettent de "voir" le Villevêque qu'a connu une partie de mes ancêtres. Et, si l'on excepte les inévitables quartiers de pavillons qui fleurissent de nos jours à proximité des grandes villes, on peut s'apercevoir que le centre bourg n'a pas beaucoup changé.
Tâchons de mettre nos pas dans les leurs...
- La Rue Principale : cœur du village, où se tenaient probablement les foires autrefois, comme la foire de la Pentecôte.
On reconnaît très facilement la grande bâtisse blanche qui ferme la place et le bâti sur la gauche qui n'a guère changé, notamment la grande maison dont l'emprise au sol est un peu de biais.
- La Rue Neuve: on donnait souvent ce type de nom aux artères percées lors d'une période d'expansion de la cité, signe de vitalité économique.
- La Grande Rue : nom donné à l'artère principale, bien sûr, et souvent la plus commerçante.
- Les moulins : Il y avait trois moulins à Villevêque dépendant du domaine propre de l’Évêché : le Moulin de Froment, le Grand Moulin, nommé ainsi car il possédait deux roues situé à proximité d'une porte marinière (aujourd'hui disparue) permettant la navigation sur le Loir et enfin le Moulin de Guichet, à l'emplacement du port actuel et détruit depuis. Les activités des moulins de Villevêque étaient surtout céréalières, il y avait également un moulin à foulon ainsi que des meules à papier et huile.[ 2 ]
- L'église : L’église St Pierre présente une nef unique du début du XIème siècle. Elle est couverte d’une voûte de lambris datée de 1771. La porte sud a été refaite au XIXème. Un beau et haut clocher fut accolé à la nef à la fin du XIème : trois étages dont deux décorés de fausses arcades, le troisième à baies géminées (doubles). Le chœur à chevet plat et à fenêtres ogivales est du XIIIème. L'église était entourée par une galerie extérieure sur deux côtés, au sud et à l’ouest, qui servait de porche à l’entrée principale et de lieu de rassemblement pour la "communauté des habitants" avant la Révolution. Celle-ci fut détruite en 1903 par le curé Budan avec l’accord de la municipalité de l’époque, afin d’en utiliser les matériaux pour la reconstruction des sacristies et la restauration du chœur. [ 1 ]
Cette église qui a vu le baptême de tant de mes ancêtres...
Villevêque aujourd'hui :
Peut-être qu'un jour j'irai moi aussi à Villevêque...
[ 1 ] Source : villeveque.fr
[ 2 ] Source : moulindevilleveque.fr