« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 18 mars 2016

Laissons faire le hasard

Un peu en panne d'inspiration, je ne sais pas sur quel sujet/ancêtre écrire un nouveau billet. Alors je laisse faire le hasard : je lance les dés et c'est le n°45 qui sort. Je vais donc vous parler de mon sosa n°45; ou plutôt "ma" sosa, car c'est une femme (numéro impair oblige).

Marie Victorine Cochet est originaire de l'Ain, dans la vallée de l'Ange. Elle est née à Martignat en 1820, sous l'époque de la Restauration, lorsque les Bourbons reviennent au pouvoir. Ses parents sont cultivateurs et travaillent une terre de basse montagne (entre 500 et 980 m), où l'on fait pousser du froment, du seigle, de l'orge, fait du commerce de bestiaux et de bois. Activités principales que l'on complète par la fabrication de soieries, du tissage à domicile et de petites fabriques de peignes. La commune compte alors un peu moins de 700 habitants.

Martignat © Delcampe


D'après les actes officiels, il semble qu'on l'appelait usuellement Victorine : c'est le prénom que l'on gardera ici. Elle est restée fille unique après le décès de son seul frère, prénommé François Marie, décédé à l'âge de 7 mois, trois ans avant sa propre naissance.

Le père de Victorine, Claude (je vous épargne ses autres prénoms) tient une bonne place dans les records de ma généalogie : il a 62 ans lorsque naît sa fille. Il a aussi 21 ans de plus que son épouse Jeanne. Pourquoi a-t-il attendu l'âge de 57 ans pour se marier ? L'histoire ne le dit pas. Néanmoins il va vivre jusqu'en 1840, voyant sa fille grandir et se marier. Autre curiosité : Claude et Jeanne meurent à un mois d'intervalle en avril et mai 1840.

Claude apparaît dans les tables de succession d'Oyonnax : son héritière est sa fille Victorine. Il n'y a pas de détail sur la succession (les registres correspondant n'étant pas encore numérisés), néanmoins selon les biens déclarés, la valeur du mobilier, argent, rentes et créances s'élève à 107 francs et le revenu des immeubles situés à Martignat à 34 francs. Un mois plus tard, sa mère lègue à Victorine des biens dont la valeur du mobilier, argent, rentes et créances s'élève à 300 francs et le revenu des immeubles situés à Martignat à 14 francs 50 centimes. Grande différence de valeur en un mois seulement !

Juste avant le décès de ses parents, en février, Victorine a épousé Hippolyte Gros, un cultivateur de Groissiat. Elle déménage chez lui, dans sa ferme familiale (il est le seul fils de la fratrie) puisqu’on la retrouve ensuite dans cette petite commune voisine. Hippolyte a 9 ans de plus qu'elle. Ils auront deux enfants seulement. Mais le mariage ne va pas durer très longtemps car il décède 7 ans plus tard.

Bien que dit "propriétaire", on pourrait penser qu'Hippolyte une condition moins élevée que celle de Victorine car lors de son décès en avril 1847 les biens déclarés et le revenu des immeubles situés à Groissiat ne s'élèvent qu'à 25 francs 75 centimes. Ses héritiers sont ses enfants.

Sa veuve fera une demande d'inventaire des biens Gros en septembre 1848 (détails demandés encore en attente... affaire à suivre). Cette demande comprend les biens d'Hippolyte, mais aussi de ceux de son père Jean Antoine, décédé entre temps. On peut donc apporter une nuance dans le propos sur la condition sociale d'Hippolyte : le père, encore vivant lors du décès du fils, est lui beaucoup plus "riche" (la valeur du mobilier, argent, rentes et créances s’élevant à 782 francs et 78 centimes et le revenu des immeubles situés à Groissiat et Martignat à 157 francs). Hippolyte aurait sans doute hérité des biens de son père s'il ne l'avait pas précédé dans l'autre monde et aurait eu des biens à la valeur plus élevée.

Avec deux enfants de 6 et 4 ans, Victorine ne reste pas seule très longtemps : en 1851 elle épouse en secondes noces Jean Joseph Pesant; cultivateur lui aussi, originaire des environs, à Izernore. Un fils naîtra l'année suivante.

Lors de ce mariage elle est qualifiée de "dame", mais ce titre ne doit pas refléter son niveau social (comme on le verra plus bas). En 1866 elle marie sa fille, ouvrière en soie. Mais elle ne sera déjà plus là pour le mariage de son fils Elie (de son prénom usuel, mon ancêtre).

Elle quitte ce monde en 1872, à 51 ans seulement. Elle désigne pour héritiers ses enfants (Elie et Henriette, nés de son premier lit ; Eugène né du second). Par sa déclaration de succession, nous savons que la défunte "laisse meubles et immeubles". La valeur du mobilier, argent, rentes et créances s'élève à 107 francs et le revenu des immeubles à 123 francs 60 centimes. Les 107 francs correspondent à ceux figurant sur la succession de son père (mais où sont les 300 francs de feue sa mère ?). Le revenu des immeubles, lui, a nettement progressé. Rien à voir avec la succession de son premier époux. Elle ne semble pas avoir profité des richesses de son (premier) beau-père.

Mais la case "numéro de sommier douteux" est remplie : n°331. Sur ce sommier sont consignés l'existence de droits impayés ou fraudés (mais ces registres ne sont pas conservés aux archives). Quand le contrôleur a réuni les preuves de l'exigibilité d'un droit ou lorsque le contrevenant se reconnaissait débiteur de l'impôt, l'article était annulé et reporté sur le "sommier des droits certains". A l'inverse, si la réclamation est non fondée ou s'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour engager des poursuites, l'article était annulé. La succession n'a donc pas été tout à fait ordinaire. Peut-être que le frais ont été un peu longs à régler...

Et voilà comment le hasard a fait "renaître" Marie Victorine. Une courte vie, mais bien remplie...


mardi 8 mars 2016

#Généathème : le mois de la femme

Elle portait toujours la coiffe vendéenne, qu'elle amidonnait avec soin.

Marie Henriette Benetreau, épouse Gabard, années 1920 © coll. personnelle

Née Marie Henriette Benetreau le 10 juin 1871 à Saint Aubin de Baubigné (79), elle était mon aïeule à la cinquième génération. Ses parents étaient cultivateurs (ou bordiers ou métayers selon les années et les actes). Petite dernière, elle a grandi à la ferme avec ses parents, ses sœurs et son frère et bien sûr le domestique et la servante - personnels toujours présents dans les fermes de l'époque et de la région.

Plus tard la famille déménage un peu plus loin à Saint Amand sur Sèvre, au hameau de La Gidalière. C'est là que se trouve la ferme transmise de génération en génération dans la famille de ma grand-mère maternelle, depuis la Révolution et peut-être même avant...

Extrait carte environs de Saint-Amand-sur-Sèvre © Geoportail

Elle y rencontre Célestin Félix Gabard (c'est à sa famille qu'appartient ladite ferme) et l'épouse en 1892. La vie s'organise, avec plusieurs générations sous le même toit : les parents, les époux, son beau-frère et sa famille, ses enfants, les domestiques; entre 10 et 15 personnes selon les années. Les grossesses se succèdent (il y en aura neuf). Les enfants sont envoyés à l'école, au moins "la petite école" pour apprendre à lire et écrire. Ensuite, les enfants reviennent sans doute à la ferme pour aider aux travaux.

Plus tard quand la Grande Guerre éclate, elle connaîtra le destin difficile d'une mère s'inquiétant pour ses fils au front :
- Son fils aîné, Célestin Aubin, âgé de 21 ans est y envoyé dès le début de la guerre. Il est cité comme soldat "calme et courageux", mais sera évacué à cause des gaz qu'il reçoit à la toute fin de la guerre, en septembre 1918.
- Le second François Joseph est d'abord ajourné pour faiblesse, puis finalement incorporé en 1917. Il sera blessé, lui, en octobre 1918; blessure invalidante qui lui vaudra pension.
- Joseph Élie (mon arrière-grand-père) est trop jeune pour avoir participé à la Première Guerre Mondiale. De toute façon, quand viendra son tour, les autorités militaires l'ajourneront pour faiblesse de cœur.
- Les deux derniers fils, né en 1903 et 1912 ont aussi échappé à ce conflit, bien sûr, vu leur âge.

La paix revient mais n'empêche pas les drames : Marie perd son époux en 1924. Il décède "en son domicile", à la ferme, comme c'était l'usage autrefois : on y naissait, on s'y mariait, on y vivait, on y mourrait.
Mais la vie doit continuer. Marie n'a que 53 ans. Elle survivra à son époux et restera veuve pendant presque 30 ans encore.

Pendant la guerre, c'est Joseph, le malade du cœur, qui a aidé sa mère à tenir la ferme. Mais quand ses frères sont revenus le père lui a dit que, malgré la tâche (bien) accomplie, c'était à l'aîné de reprendre la ferme. Lui n'avait qu'à se trouver une situation ailleurs... Marie voir alors partir son fils à Angers où il va s'installer comme boucher. C'est le premier Gabard à quitter la ferme de la Gidalière.

Le vendredi Marie allait jusqu'à Châtillon (aujourd'hui Mauléon) pour y vendre au marché son beurre, ses lapins, poules et œufs. Le midi elle s'arrêtait chez Clémentine Bregeon (épouse Roy, la mère de sa bru) pour y déjeuner. Celle-ci tenait une mercerie : les murs étaient couverts de boîtes de boutons, de cotons à broder ou repriser, de laine à tricoter. Marie profitait de cette sortie "à la ville" pour faire ses achats à l’épicerie car elle trouvait que les épiciers ambulants passant à La Gidalière étaient trop chers.

A l'automne de sa vie, Marie va finalement s'installer chez l'une de ses filles qui habite à Treize-Vents (85). C'est là qu'elle décèdera en décembre 1951, à l'âge de 80 ans.



lundi 29 février 2016

#Centenaire1418 pas à pas : février 1916

Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de février 1916 sont réunis ici. 

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Jean François dispart "des radars" entre sa blessure (fin janvier) et son retour au front en septembre. J'ignore où il a été soigné et où il a passé sa convalescence. Il m'a donc fallu inventer un probable parcours, basé sur la consultation de différentes archives (vie à l'hôpital, autres batailles...).
 
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
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1er février 
L’ambulance alpine n°2/64 qui m’a évacué est celle qui est stationnée dans la mairie-école de Mittlach, à quelques kilomètres de Metzeral.

Ambulance alpine n°2/64 © ambulance-alpine-dna.fr

Suite à de très violents bombardements et à la destruction partielle des parties hautes, l’ambulance s’est retranchée au sous-sol du bâtiment.
Elle a aussi installé des infrastructures creusées dans le sol alentours.
Ce que le service des armées nomme « ambulance alpine » est un poste de secours qui accueille une cinquantaine de médecins, infirmiers, brancardiers…
Initialement conçu comme un lieu d’accueil des blessés venant du front, il a pour fonction de les trier, de remettre sur pieds ceux qui peuvent l’être et de stabiliser les plus gravement touchés avant de les transférer vers les hôpitaux de campagne situés à l’arrière.
Toutefois, en raison des conditions climatiques, notamment en hiver, le rôle de l’ambulance va évoluer. En effet, les cols devenant impraticables à cause de la neige, il est impossible de transférer les blessés. Les soins et les traitements sont donc administrés parfois directement sur place.
La météo le permettant, je ne suis resté qu’un seul jour à l’ambulance : j’ai été évacué dès le 29.

2 février
L’ambulance 2/58 m’a ensuite emmené à Krüth
J’y retrouve R. Gustave, du 23e bataillon de chasseurs alpins, entré à l’ambulance 2/58 le 25-12-15.
Il était considéré comme suspect, le rapport préliminaire concluant à un coup de feu tiré à courte distance.
Finalement il  est considéré comme un blessé ordinaire et évacué à l’arrière.

3 février
J’en ai vu des gars, usés par la peur, le froid et l’horreur : certains cèdent à la panique et laissent leurs mains dépasser du parapet.
Ils espèrent être la cible d’un tireur isolé : un membre estropié vaut un retour au pays.
A condition de ne pas être reconnu comme blessure volontaire : c’est alors la cour martiale… ou pire.
Le vacarme incessant des bombardements, la saleté, les poux, la boue. Il faut avoir les nerfs solides pour résister à tout ça.
D’autres se sentent coupables à l’idée de détruire la vie d’un Allemand inconnu de leur âge, respirant le même air, riant, mangeant.
Ce n’est pas de la déloyauté ou de la lâcheté. C’est simplement le signe de leur humanité.

 Soldat russe ©  legeekcestchic.eu

4 février
Me voici donc à l’hôpital [*]. Je découvre un nouvel univers.
En treize mois au front, c’est la première fois que je suis blessé.

5 février
La souffrance me fait oublier tout ce qui est étranger à cette salle commune dans laquelle on meurt ou on vit presque par hasard.
La nuit les plaintes des blessés interdisent un sommeil qui de toute façon ne vient pas.

6 février
La nuit, parfois, des souvenirs de mon enfance surgissent, bouleversants, chargés d’espérance.
Je n’ose m’y abandonner.

7 février
Ici on est plus loin du front, mais chaque assaut et bombardement se devine par l’afflux de blessés qui arrive parmi nous.

8 février
La pénurie, le rationnement, le manque de personnel est le lot commun de l’hôpital.
Celles et ceux qui se dévouent pour nous ont d’autant plus de mérite. Leur engagement est sans faille et leur tâche toujours plus lourde.
Soigner les blessés est un défi. Les nourrir une gageure.

9 février
Après le bruit, le froid, la peur, infirmières et médecins apparaissent comme un rempart aux drames du quotidien du front.

10 février
Ici on trouve des tuberculeux, syphilitiques, gazés. Mais 70% des blessés sont là à cause des obus, comme moi.

11 février
Parfois les blessés affluent en si grand nombre qu’il n’y a plus de lit disponible. On les met par terre, sur un matelas s’ils ont de la chance.
Dans ces cas-là les médecins opèrent de jour comme de nuit.

12 février
Beaucoup d’infirmières sont de simples bénévoles. Elles ont reçu un enseignement de 2 à 6 mois, basé sur le « Manuel de l’infirmière ».
Dans la réalité, elles font beaucoup plus que des confections de pansements, bandages ou préparations des opérations.

13 février
La salle est pleine. Beaucoup sont gravement blessés.
Mon voisin de lit me dit, d'une extrême tristesse : "Tu vois petit, la guerre, c'est pas beau, c'est pas beau...".

14 février
Le soir la mélancolie du pays me prend.
Je fredonne alors un de ces airs dont la musique semble être en patois, évoquant vals, torrents et pics enneigés.

15 février
"Je suis dans l’abri. Près de la porte avec mon fusil. 5 balles dans chaque chargeur. Malheur au premier qui entrera !"
Je me réveille en sursaut : encore un cauchemar.

16 février
On essaye de se tenir au courant des événements, du moins quand on en a la force et la capacité.
En général, les nouvelles nous arrivent en pointillé.

17 février
Je me rends compte soudain que depuis quelques nuits je dors dans un vrai lit, chose que je n’avais pas connue depuis la caserne je crois.
Ça me change de la paille !

18 février
Mon voisin de lit a un énorme bandage qui lui mange presque tout le visage.
Un autre a été amputé d’une jambe. Celui-là d’un bras.
Au milieu des canons on ne se rend pas vraiment compte des conséquences du « retour du front ».

19 février
Soudain une alerte : les bombardements se rapprochent. Vont-ils nous toucher ?
Chacun retient son souffle. Le calme revient. Le soulagement aussi.

20 février
Notre quotidien ici ce sont des cris perçants des agonisants, des larmes amères mais aussi des gestes de réconfort des infirmières dévouées.

21 février
Il paraît qu’on se bat fort à Verdun, Souville, Vaux, Douaumont… Les boches sont passés à l’offensive, avec force et fermeté.

22 février
A Verdun les canons se sont déchaînés. Un million d’obus allemands ont été tirés le premier jour. Du jamais vu.

Verdun © lesfrancaisaverdun-1916.fr

Ensuite c’est l’assaut des troupes.
Encore un lieu où on meurt par paquets de dix.
Hachés par la mitraille avant même d’avoir pu combattre.

23 février
La noria des voitures sanitaires doit être incessante, d'un poste de secours aux grands postes de triage et aux hôpitaux d'évacuation.
Dans une ambiance de fin du monde, le découragement doit s’emparer des chefs comme des soldats.

24 février
Pour les chefs, la perte de Verdun est inenvisageable. L’ordre suivant est donné : « On meurt sur place en attendant les renforts ! »

25 février
Par la fenêtre j’entrevois le médecin-chef, le curé et un brancardier qui fument une cigarette. Ils ont l’air si désemparés, écœurés.

26 février
Les héros ici sont les blessés silencieux. Non que la douleur les assomme, mais tant de visions les occupent : luttes, fatigues, sang, boue.

27 février
Pour beaucoup des visions de passé et des inquiétudes d'avenir : le foyer retrouvé, mais par un invalide. Pour quelle vie ?
Le foyer demain ; ou peut-être la mort aujourd’hui…

28 février
Au début les médecins et officiers ne se trouvaient pas très bien cantonnés (dans une vieille ferme).
Maintenant ils n’ont plus le temps de s’en plaindre, n’importe quelle paillasse accueillant leur fatigue !

29 février
Certains chirurgiens hardis ne reculent devant rien avec leurs bistouris à la main.
Ils enregistrent parfois une mortalité effrayante, mais la chance aidant leurs quelques succès leur vaut le respect et considération.


[*] Le SAMHA (Service des archives médicales hospitalières des armées) n’a pas su me dire où il avait été évacué après le 29 janvier. Le Thilliot (l’hôpital le plus proche), Gérardmer, Epinal (où les hôpitaux sont les plus nombreux) ou ailleurs ?



Sources complémentaires :
A. Perry « au temps des armes »
Ch. Signol « Ils rêvaient des dimanches »
Léon Jouhaud : Souvenirs de la grande guerre 
Document Arte : Verdun, ils ne passeront pas (réal. Serge de Sampigny)
"Journal résumé de la guerre 1914-1918", par Jean Pouzoulet, caporal au 23e Bataillon de chasseurs alpins, AD Hérault :