- 1781 : décès de Françoise (âge inconnu)
- 1783 : décès d’Antoine âgé de 2 semaines
- 1785 : décès de Catherine âgée de 11 mois
- 1789 : décès d’Antoine âgé de 13 jours
- 1792 : décès d’Anne âgée de 13 ans
- 1794 : décès de Marie âgée de 4 semaines
- 1818 : décès de Marie Jeanne âgée de 31 ans
- 1883 : décès d’Antoine âgé de 87 ans
Blog généalogique, souvenirs d'aïeux de Conques (Rouergue) à Samoëns (Haute-Savoie), en passant par l'Anjou, la Bretagne, l'Ain, la Suisse . . .
« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »
- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches
dimanche 8 janvier 2017
Allons au cimetière
samedi 31 décembre 2016
#Centenaire1418 pas à pas : décembre 1916
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.
Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
27 décembre
samedi 17 décembre 2016
#RDVAncestral : la loge dans la forêt
J'y ai rendez-vous avec la famille Guillouard : François le père, Jeanne son épouse, et Pierre leur fils. Les forestiers ont plutôt la réputation d'être des taiseux, mais là, assemblés près de la cheminée (nous somme en février 1657), la famille me raconte volontiers sa matinée.
Père et fils sont de retour du bourg de La Sauvagère où, ce matin, ils étaient chez le notaire Me Perier. Accompagné de Jean Bernier, ils ont fait rédiger un contrat de mariage pour Pierre avec la sœur de Jean, prénommée Marie.
Ils m'expliquent que le père de Marie étant déjà décédé, c'est Jean qui s'occupe de tout désormais. Les deux fiancés se sont promis que, "au plaisir de Dieu [mariage] sera fait et accomply selon les constitutions et cérémonies de nostre mère sainte église catholique apostolique et romaine."
Jean Bernier "a promis, en faveur dudit mariage, en don pécuniel la somme de 150 livres". Cette somme représente à la fois la part de Jean, l'héritage paternel et les "biens meubles". Elle sera versée en plusieurs termes, dûment définis. Marie apportera aussi dans la corbeille de mariage un beau trousseau qu'elle a dû patiemment élaborer : "un habit honneste et selon son usage, un lit fourny de couette, traversier, oreiller, couverture et courtine et pendant dudit lit selon la coustume, avec une douzaine de linge." Ce linge sera complété par de la vaisselle : "6 écuelles, 6 assiettes, un pot, le tout d’estain." Le tout sera disposé dans "un coffre de bois de chesne fermant à clef bon et suffisant." Du bétail complète la dot : "une vache pleine ou le veau après elle, une genisse de 2 ans, 6 brebis pleines ou les aigneaux après elle."
- Et toi François, qu'as-tu promis ?
- J'ai "consenty et accordé que de ladite somme de 150 livres en soit mis et employé en fond ou rente la somme de 100 livres au nom et ligne de ladite fille pour assignat." Et si jamais mon fils venait à décéder du vivant de Marie, j'ai promis quelle "ait son douaire coustumier sur tous ses biens comme sy dès à présent Pierre estoit héritier."
L'ensemble ne représente pas une grande fortune, mais les deux familles sont des gens modestes.
Je me tourne vers Pierre :
- "Tu es content ?"
Un large sourire est ma seule réponse.
- Le notaire a tout rédigé selon vos vœux ? Et il vous a fait signer le document ?
- Ben, nous autres on ne sait pas écrire, mais on a mis notre marque. Chacun a la sienne.
La nuit commence à tomber. François me raccompagne à la lisière de la forêt grâce à un petit lumignon qui n'éclaire pas grand chose; mais heureusement il connaît le chemin par cœur. Au moment de nous quitter, je me retourne et lui chuchote : "ne t'inquiète pas : il aura une belle vie...".
De retour dans le présent, je ne résiste pas à aller aux archives voir s'il reste des traces de cette matinée. Mais, si j'ai découvert plusieurs documents sur la famille confirmant ma prédiction (Pierre sera collecteur de taille [*] par exemple), je suis déçue car je ne trouve pas le contrat de mariage dans la liasse des archives du notaire Perier en 1657. Finalement, c'est O. Halbert qui va me donner la solution : "Il existe un véritable problème pour trouver les contrats de mariage dans les énormes registres reliés des archives notariales de l’Orne, car en fait puisque les dots étaient rarement payées dans les temps, on devait se référer à ce contrat souvent des décennies plus tard, lors de la "reconnaissance". Le notaire sortait donc à ce moment là le contrat de son année réelle, et le reclassait avec la transaction passée des décennies plus tard. Ainsi, à titre d’exemple, le contrat de Pierre Guillouard, passé en 1657, est classé en 1679, soit 22 ans plus tard." Et effectivement, il est là, bien plus tard que prévu, mais bien là, souvenir et preuve de notre rencontre en février 1657...
[*] Selon O. Halbert, le fait que Pierre ne sache pas signer n'est pas un obstacle à son métier de collecteur de taille : savoir compter et faire rentrer l'argent suffit !