Suite du
parcours de Jean François Borrat-Michaud
: tous les tweets du mois de septembre 1916 sont réunis ici.
Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule
militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant
citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là
pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean
François.
Jean François disparaît "des radars" entre sa blessure (fin
janvier) et son retour au front en septembre. J'ignore où il a été soigné et où
il a passé sa convalescence. Il m'a donc fallu inventer un probable parcours,
basé sur la consultation de différentes archives (vie à l'hôpital, autres
batailles...).
Cependant,
n'ayant pas assez de matière (et d'imagination), j’ai été obligée de faire une
pause dans le suivi journalier de mon arrière-grand-père, jusqu'à ce qu'il revienne au
front. Le voici donc de retour...
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___
9 septembre
Je suis transféré au 51è BCA, et de retour sur le front,
après plus de 7 mois de convalescence.
Cette fois c’est la Somme.
Je fais connaissance avec un nouvel encadrement : le capitaine
Monnier, le lieutenant Barbier…
10 septembre
Dire que je trouvais que le relief savoyard parfois épuisant : ici tout est si
plat. Ah ! je
regrette ma montagne !
mon Criou !
11 septembre
Départ pour Méricourt s/Somme où nous cantonnons.
Méricourt ©
frumence.blogspot.com.
12 septembre
D’autres gars arrivent, fraichement débarqués du dépôt du 23ème
BCA. En tout nous sommes près de 900 hommes et 200 chevaux et mulets.
13 septembre
On repart par voie de terre près d’Eclusier s/Somme. Ceux
qui voyageaient en trains arrivent également. C’est de Fabry Fabrègues qui est
le chef de Bataillon Commandant.
14 septembre
A 4h nous partons pour Cléry où nous arrivons après deux
heures de marche.
Trajet Méricourt/Cléry
Nous occupons la tranchée des hannetons, à 300 m à l’Ouest
de Cléry.
Notre mission est se tenir prêts à renforcer, soutenir ou
relever la 70ème DI.
15 septembre
Nous gardons les mêmes emplacements, prêts à attaquer dans
les directions d’Inferno, Feuillancourt ou Mont-Saint-Quentin.
Carte d'état-major Clery © geoportail
16 septembre
Mêmes emplacements.
17 septembre
Le Bataillon fournit chaque nuit des corvées importantes
pour les travaux de communication et les transports de munitions.
Les sapeurs sont mis à la disposition de la brigade pour
nous construire des abris.
18 septembre
Le Commandant du Bataillon et ceux des Compagnies vont en
reconnaissance sur les premières lignes.
19 septembre
Mêmes emplacements. L’aménagement de la tranchée continue.
Les bombardements aussi.
20 septembre
Mêmes emplacements. Corvées et travaux divers pour toute la
brigade.
21 septembre
Aucune note pour ce
jour.
22 septembre
Aucune note pour ce
jour.
23 septembre
Je me dis que tout ce que je vis
maintenant c’est du rab, un véritable rabiot de vie inespéré.
24 septembre
Mêmes emplacements. Les bombardements continuent : on évacue
plusieurs sous-lieutenants blessés.
25 septembre
Départ à 4 heures. Notre Compagnie, avec le PC et un Peloton
de mitrailleuses, nous rendons dans les tranchées des Berlingots et de Vau, en
réserve de brigade.
Une attaque vers Feuillancourt se prépare, en liaison avec
la 3ème Brigade de chasseurs à droite et le VIIème CA à gauche.
Les ordres d’attaque arrivent à 12h35. A 13h l’attaque est
lancée. Seules les premières vagues ont pu sortir, aussitôt fauchée par les
mitrailleuses ennemies. Mêmes résultats malheureux chez les voisins de droite
et de gauche.
A 16h40 l’ordre est reçu de reprendre l’attaque à la nuit
tombante.
A 18h45 les gars ne peuvent toujours pas sortir des
tranchées : le
tir de barrage ennemi et le feu de ses mitrailleuses sont très violents.
Chasseurs, 1916 © Gallica
26 septembre
Journée sans
changement. Un projet d’attaque sur des objectifs limités n’est finalement pas
mis à exécution.
En réserve dans le talus près de 1118, nous observons tous
ces mouvements et ce déchaînement de violence.
Dire que j’avais presque oublié le bruit assourdissant des
explosions.
27 septembre
Le Chef de Bataillon fait une reconnaissance détaillée des
1ères lignes. Si les attaques n’ont pas obtenues les résultats espérés, les
sacrifices n’ont pas été vains :
la 47ème DI a maintenu devant elle d’importantes réserves, ce qui a
facilité le succès de l’attaque principale à Thiepval.
On doit maintenant s’organiser, durer, afin de permettre au
Haut Commandement de consacrer toutes ses réserves à l’exploitation des
résultats obtenus.
Thiepval, août1916 ©
commons.wikimedia.org
28 septembre
Un poste d’observation très important sur les tranchées de
Zombor est poussé en avant du centre du front du bataillon.
29 septembre
Travaux d’approche en vue d’une attaque du bataillon sur les
tranchées de Zombor et de l’Inferno, en liaison à gauche avec la 12ème
DI.
30 septembre
Un élément de tranchée est creusé, sur une vingtaine de
mètres, partant du centre du front du bataillon et se dirigeant vers le NE.
C’est l’amorce de la nouvelle position à conquérir.
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