- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -
Semaine 11 : Fleurs (ancêtres au prénom fleuri ; fleuristes...)
Angélique Marchand épouse Pierre Marolleau en 1807 à Cirières (79). De lui, elle a eu 11 enfants entre 1808 et 1827.
Lorsqu’elle décède en 1849 on ne retrouve que 6 de ces enfants. Les trois fils aînés ne sont pas nommés : ils sont donc très vraisemblablement décédés entre temps, même si je n’ai pas (encore) retrouvé leurs actes de décès. De même deux des filles : Julie, née en 1820, est décédée deux ans plus tard, et Marie Jeanne est décédée en 1846 à 31 ans.
Il reste donc : deux fils, Louis Casimir et Charles Auguste, et quatre filles :
2) Marie Joséphine
3) Angélique Françoise
4) Marie Julie
Deux documents me permettent d’en savoir plus sur la succession de la mère Angélique Marchand : les tables de succession et absences et les registres de déclaration de succession du bureau de Bressuire.
Dans le premier il est indiqué que la succession a été réglée le 18 avril 1850. La valeur du mobilier est évaluée à 212,50 francs et les revenus des immeubles situés à Cirières à 258,75 francs. Enfin, son héritière est sa fille Rose.
Mais qui est Rose ? Est-ce la fille n°1 Rosalie Angélique ? De Rosalie à Rose, il n’y a qu’un pas. Mais les choses ne sont pas si faciles…
En effet dans le deuxième document, le registre de succession, de nouveaux éléments viennent brouiller les cartes :
« Rose Marolleau comparaît en son nom et en celui d'Auguste et Louis Marolleau métayers à Cirières, Angélique épouse Haye de Combrand, Joséphine épouse Roy de Saint Amand et Julie de Cirières ses frères et sœurs. »
Registre de déclaration de succession © AD79
Si les deux frères sont identifiés sans problème, c’est plus compliqué du côté des filles. Donc on a :
b) Angélique
c) Joséphine
d) Julie
La logique voudrait que :
- Rosalie Angélique soit Rose
- Marie Joséphine soit Joséphine
- Angélique Françoise soit Angélique
- Marie Julie soit Julie
Mais non ! En effet, grâce au patriarcat (si souvent dénigré de nos jours), on a la clé du mystère. Parce que chaque fille est rattachée à son époux (le cas échéant) et son domicile.
b) Angélique est dite épouse « Haye de Combrand »
c) Joséphine « épouse Roy de Saint Amand »
d) Julie « de Cirières »
Il m’a fallu rechercher tous les mariages de la fratrie et leurs domiciles. Or il s’avère que l’Angélique « épouse Haye » c’est Rosalie Angélique, la numéro 1. Rosalie n’est donc pas Rose.
Joséphine, la c), est bien Marie Joséphine, la numéro 2 (c’est mon ancêtre directe). Marie Julie ne s’est mariée qu'en 1853 : elle a vécu à Cirières où elle est décédée en 1856. Julie, la d), est donc Marie Julie, la 4).
Par élimination, il ne reste que Angélique Françoise pour être Rose.
Pourquoi Angélique mère a-t-elle choisi une de ses filles
cadettes pour la désigner héritière ?La question reste entière.
On notera au passage que Pierre Marolleau, le mari d’Angélique, n’est jamais nommé dans ces documents alors qu’il est toujours vivant et qu’ils habitent sous le même toit ! C’est Louis, le fils aîné, qui sera son propre héritier.
Bref, en généalogie, on oublie la logique. Et on se souvient que les prénoms d’usage n’ont parfois rien à voir avec les prénoms de baptême !