« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

jeudi 30 juin 2022

#52Ancestors - 26 - Jacques Gabard

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 26 : Quels sont les noms présents dans votre généalogie ? Quelles sont les origines de votre généalogie ? 

 

Voici une infographie pour explorer les patronymes de ma généalogie : 

vendredi 24 juin 2022

#52Ancestors - 25 - Julienne Jegar

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 25 : Branche cassée

 

Si j’imprime un arbre circulaire de dix générations, mon côté paternel est entièrement rempli (merci les archives en ligne de  l’Aveyron et du Maine et Loire particulièrement bien fournies et faciles à utiliser !). Du côté de ma mère, ça se gâte un peu : une fille-mère en génération 6 fait une large entaille dans l’éventail. Tout à fait à droite, ce sont les branches Vendée/Deux-Sèvres : les destructions révolutionnaires y ont laissé une douzaine de cicatrices, en particulier à partir des générations 9 et 10. Dans les Côtes d’Armor, je ne compte qu’une seule branche rompue.


Arbre Astié 10 générations


En 1751 Allain Cadoux épouse Julienne Jegar à Loudéac. La famille d’Allain m’est bien connue : fratrie, parents, grands-parents. Mais du côté de Julienne, c’est le silence complet. Lors de son mariage, qui n’est pas filiatif, il n’y a pas de témoin appartenant à sa famille.

Lors de la naissance de leurs 5 enfants, il n’y a qu’un seul membre de la famille qui est nommé parmi les parrains et marraines, et c’est un frère d’Allain Cadoux. Trois de ces enfants sont décédés en bas âge et à nouveau le seul témoin affilié au couple appartient à la parentèle du père.

 

Les deux époux sont dits de la paroisse de Loudéac.

L’acte de décès de Julienne donne une naissance vers de 1723. Si on tente notre chance à l’aveugle, il existe deux Julienne nées à Loudéac qui pourraient correspondre :

  • Une née en 1730, mais en la suivant on s’aperçoit qu’elle épouse un Gilles Collet en 1758.
  • Une née en 1713 ; mais notre Julienne a des enfants jusqu’en 1763, ce qui la ferait âgée de 50 ans lors de sa dernière grossesse.

 

Ou bien était-elle originaire d’ailleurs mais arrivée récemment dans la paroisse ?

En élargissant le cercle des recherches* on trouve une autre Julienne née en 1729 à Trévé, dont la marraine est une Lativier. Or Lativier est un des patronymes qui apparaissent parmi les parrains des enfants Cadoux/Jegar. C’est une bonne piste… hélas elle en épouse un autre !

 

A tout hasard, j’ai exploré la famille de la Julienne née en 1713 (parents, fratrie de 6 autres frères/sœurs), mais à nouveau aucun lien ne se détache. Pas d’avantage du côté de la famille du marié, Alain Cadoux. J'ai testé aussi les variantes du nom : Jegar/Jegart/Jegard/Gegar/Gegart/Gegard, mais rien de nouveau.

 

Sur Geneanet, très peu de personnes ont travaillé les mêmes familles : 2 pour notre couple et 3 pour la famille du marié (moi comprise).

 

Bref, je n’ai pas d’information sur les ascendants de Julienne Jegar, décédée « d’une maladie de langueur », fin de branche de mon arbre (enfin, une branche).

© Pixabay


 

* Merci encore à l’excellent site Genearmor qui facilite les recherches.

 

 

vendredi 17 juin 2022

#52Ancestors - 24 - François Robin

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 24 : Un nom un peut trop commun (cas d’homonymie)

 

Je compte 7 branches portant le nom de Robin dans mon arbre, soit 67 individus. Ce n’est pas énorme, mais c’est déjà beaucoup. Et surtout, les Robin couvrent toutes les branches de mon arbre, tant maternelle que paternelle : Ain, Côtes d’Armor, Maine et Loire, Vendée. Partout ils sont présents, de 1576 à 1840. Parmi eux je compte 8 François ou 4 Joseph.

 

Le patronyme Robin est dans le top 50 des noms les plus portés en France. « C'est un diminutif de Robert porté dans toute la France, mais surtout en Vendée. Très fréquent [sic]. Robert est un nom de personne d'origine germanique, Hrodberht (hrod = gloire + berht = brillant)* ».

 

Si je cherche Robin François sur Gallica, les résultats donnent 838 documents consultables en ligne ! Sur Geneanet cela peut conduire à 11 864 résultats « juste » dans la bibliothèque. Bref, des recherches un peu compliquées.

 

Je prends ici l’exemple de François Robin, ayant vécu aux Epesses (85), mon ancêtre à la XIème génération (sosa n°1976). Il a épousé Marie Jeanneau vers 1707. Je le connais surtout par ses enfants car les registres paroissiaux des Epesses ne commencent qu’en 1737.

Le couple a 4 enfants, probablement entre 1708 et 1719 (si on se fie aux dates données dans leurs actes de décès) :

  • Perrine
  • Jacquette
  • Alexandre Pierre
  • Marie Anne

 

François est dit décédé à partir de 1740 (mariages de ses filles ou acte notarié concernant sa veuve). Il est peut-être même décédé avant 1737 car dans les premiers registres paroissiaux disponibles, son décès n’apparait pas entre 1737 et 1740. Son épouse, Marie Janneau, décède en 1750.

Par ailleurs Alexandre est facilement identifiable car il signe d’un joli « A. Robin ».

 

Mais François Robin n’est pas le seul François Robin dans la famille car son petit fils se nomme aussi François Robin.

En effet Alexandre a eu un fils qu’il a prénommé François. Et l’histoire ne s’arrête pas là : François Robin, petit-fils, a épousé Marie Jeanneau ! Il y a donc homonymie parfaite entre le couple des grands-parents et celui du petit-fils.


Alors là, je peux vous dire qu’on a perdu une grande partie des généalogistes de Geneanet ! De nombreux arbres en ligne mélangent les deux couples. Perrine, Jacquette et Marie-Anne se retrouvent les filles de François petit-fils. Et ça ne gêne pas leurs auteurs de désigner Alexandre né vers 1712 père de François qui se marie vers 1705 : précoce le fiston ! Pour d’autres Alexandre se retrouve le grand-père d’Alexandre. Et pour ceux qui ont compris qu’il y avait deux Marie Jeanneau, mais comme on se recopie sans rien vérifier, Marie Jeanneau la grand-mère se retrouve à décéder le 29 août 1750 exactement comme Marie Jeanneau l’épouse du petit-fils.

 

Bon, vous l’aurez peut-être compris, cela m’exaspère de trouver de tels résultats en ligne, de voir des généalogies qui se copient en dépit du bon sens, défiant la logique la plus élémentaire. Alors qu’une simple vérification sur des registres (qui sont en ligne) permet d’infirmer ces inepties.

 

Ainsi pour commencer Marie Jeanneau (« la Jeune » si l’on peut dire) est décédée en 1821 tandis que « l’Aînée » est bien décédée en 1750. Si elle a bien épousé un François Robin, elle l’a fait en 1785 (date pourtant largement partagée et facile à trouver). De là, il est aisé de voir que leurs enfants naissent entre 1786 et 1792 (et non pas entre 1708 et 1719). De la même manière en examinant un peu les actes concernant Perrine, Jacquette et Marie Anne on se rend vite compte qu’Alexandre est bien leur frère et non leur grand-père :

  • Quand on le voit nommé curateur des enfants de Perrine, il est dit « oncle ».
  • Quand il est témoin au décès de sa sœur Marie Anne, il est dit « frère ».

 

Alors d’accord, si deux individus homonymes sont assez courants au sein d’une même famille, il est plus rare de trouver deux couples homonymes. Mais cela n’empêche pas de faire un minimum de vérifications. Bon, ça demande un tout petit plus d'effort, mais au moins on dispose d'informations justes (et nettement plus logiques !).

 

 

 

* Étymologie fournie par Jean Tosti