- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -
Semaine 24 : Un nom un peut trop commun (cas d’homonymie)
Je compte 7 branches portant le nom de Robin dans mon arbre,
soit 67 individus. Ce n’est pas énorme, mais c’est déjà beaucoup. Et surtout,
les Robin couvrent toutes les branches de mon arbre, tant maternelle que
paternelle : Ain, Côtes d’Armor, Maine et Loire, Vendée. Partout ils sont
présents, de 1576 à 1840. Parmi eux je compte 8 François ou 4 Joseph.
Le patronyme Robin est dans le top 50 des noms les plus
portés en France. « C'est un diminutif de Robert porté dans toute la
France, mais surtout en Vendée. Très fréquent [sic]. Robert est un nom de personne d'origine germanique, Hrodberht
(hrod = gloire + berht = brillant)* ».
Si je cherche Robin François sur Gallica, les résultats
donnent 838 documents consultables en ligne ! Sur Geneanet cela peut
conduire à 11 864 résultats « juste » dans la bibliothèque.
Bref, des recherches un peu compliquées.
Je prends ici l’exemple de François Robin, ayant vécu aux
Epesses (85), mon ancêtre à la XIème génération (sosa n°1976). Il a épousé Marie
Jeanneau vers 1707. Je le connais surtout par ses enfants car les registres paroissiaux
des Epesses ne commencent qu’en 1737.
Le couple a 4 enfants, probablement entre 1708 et 1719 (si on
se fie aux dates données dans leurs actes de décès) :
- Perrine
- Jacquette
- Alexandre Pierre
- Marie Anne
François est dit décédé à partir de 1740 (mariages de ses
filles ou acte notarié concernant sa veuve). Il est peut-être même décédé avant
1737 car dans les premiers registres paroissiaux disponibles, son décès n’apparait
pas entre 1737 et 1740. Son épouse, Marie Janneau, décède en 1750.
Par ailleurs Alexandre est facilement identifiable car il
signe d’un joli « A. Robin ».
Mais François Robin n’est pas le seul François Robin dans la
famille car son petit fils se nomme aussi François Robin.
En effet Alexandre a eu un fils qu’il a prénommé François. Et
l’histoire ne s’arrête pas là : François Robin, petit-fils, a épousé Marie
Jeanneau ! Il y a donc homonymie parfaite entre le couple des grands-parents
et celui du petit-fils.
Alors là, je peux vous dire qu’on a perdu une grande partie
des généalogistes de Geneanet ! De nombreux arbres en ligne mélangent
les deux couples. Perrine, Jacquette et Marie-Anne se retrouvent les filles de
François petit-fils. Et ça ne gêne pas leurs auteurs de désigner Alexandre né
vers 1712 père de François qui se marie vers 1705 : précoce le fiston !
Pour d’autres Alexandre se retrouve le grand-père d’Alexandre. Et pour ceux qui
ont compris qu’il y avait deux Marie Jeanneau, mais comme on se recopie sans
rien vérifier, Marie Jeanneau la grand-mère se retrouve à décéder le 29 août 1750
exactement comme Marie Jeanneau l’épouse du petit-fils.
Bon, vous l’aurez peut-être compris, cela m’exaspère de
trouver de tels résultats en ligne, de voir des généalogies qui se copient en dépit
du bon sens, défiant la logique la plus élémentaire. Alors qu’une simple vérification
sur des registres (qui sont en ligne) permet d’infirmer ces inepties.
Ainsi pour commencer Marie Jeanneau (« la Jeune »
si l’on peut dire) est décédée en 1821 tandis que « l’Aînée » est
bien décédée en 1750. Si elle a bien épousé un François Robin, elle l’a fait en
1785 (date pourtant largement partagée et facile à trouver). De là, il est aisé
de voir que leurs enfants naissent entre 1786 et 1792 (et non pas entre 1708 et
1719). De la même manière en examinant un peu les actes concernant Perrine, Jacquette
et Marie Anne on se rend vite compte qu’Alexandre est bien leur frère et non
leur grand-père :
- Quand on le voit nommé curateur des enfants de Perrine, il
est dit « oncle ».
- Quand il est témoin au décès de sa sœur Marie Anne, il est
dit « frère ».
Alors d’accord, si deux individus homonymes sont assez
courants au sein d’une même famille, il est plus rare de trouver deux couples
homonymes. Mais cela n’empêche pas de faire un minimum de vérifications. Bon, ça demande un tout petit plus d'effort, mais au moins on dispose d'informations justes (et nettement plus logiques !).
* Étymologie fournie par Jean Tosti