« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mardi 26 novembre 2013

JF Borrat-Michaud, soldat 2ème classe (n°1)

Le père de mon arrière-grand-père Jean-François Borrat-Michaud, Joseph Auguste, est né à Champéry en Suisse. Il effectue un saut de puce (et de vallée) et emménage à Samoëns (Haute-Savoie) où il épouse Antoinette Adélaïde Jay. Après quelques enfants fort peu réguliers (mais ça c'est une autre histoire : un autre jour peut-être . . . ), Jean-François naît le 26 juin 1894. il appartient donc à la classe 1914.

JF Borrat-Michaud, coll. personnelle

D'après sa fiche militaire, il a les cheveux roux et les yeux châtains (sic).
Il est affecté au 97ème régiment d'infanterie (immatriculé sous le numéro 7650) le 9 septembre 1914. Sa fiche précise qu'il est arrivé au corps ledit jour (ouf). Il y est nommé soldat de 2ème classe.

Dès le mois de janvier 1915, il change d'affectation : il rejoint un premier bataillon de chasseurs alpins. Sa naissance en haute montagne a dû faciliter sa nomination. Sur le cliché ci-dessus on reconnaît le costume militaire des chasseurs alpins : le large béret de laine noire (la "tarte") porté légèrement incliné, le numéro de son bataillon (le 51ème BCA) brodé sur le col, au-dessus du cor de chasse argent. A la boutonnière, la Croix de guerre. . . Mais là, je vais trop vite; revenons donc en 1915.

Ce premier bataillon porte le numéro 23.  Il est immatriculé sous le numéro 5624.
Ce Bataillon est envoyé dans les Vosges en 1915. Après un court repos à l'Est des Vosges (du 29 novembre au 8 décembre 1915), le Bataillon remonte sur les importantes positions du Kiosque et du "mamelon intermédiaire" à l'Est de Metzeral. Il organise une occupation difficile de points où le rapprochement, à quelques mètres à peine, des positions françaises et allemandes, exige une surveillance active et continue. Cette occupation est rendue d'autant plus pénible par le froid et la neige. Mais la mission est de "tenir" et malgré tout, le Bataillon "tient" avec cœur [ * ]. C'est au cours de cette opération que Jean François est blessé le 28 janvier 1916 à Metzeral (Haut Rhin). Il est évacué le lendemain, 29 janvier. Il a été blessé "en faisant bravement son devoir" selon sa fiche militaire.


 Extrait fiche militaire JF Borrat-Michaud, AD74

La nature de la blessure n'a pas été totalement déchiffrée : ". . . région claviculaire sans lésion osseuse". Celui qui a photographié cette fiche n'a malheureusement pas soulevé le papier apposé dessus (si quelqu'un y parvient, merci de me contacter).
Sa blessure a dû néanmoins être assez sérieuse car il ne rentre au dépôt commun qu'en juillet 1916.

Le 9 septembre 1916, il est affecté au 51ème BCA. . .

. . . Affaire à suivre . . .


[ * source : Gallica]

3 commentaires:

  1. Bonjour si la fiche provient d'archives en ligne il y a parfois plusieurs photos de la fiche avec tous les papiers posés ou soulevés (j'en ai vu jusqu'à quatre).
    Sinon vous avez tous les éléments pour demander avec précision la copie de la fiche avec et sans papier...
    Bonne suite

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    1. 5 ! c'est le nombre de clichés avec les différentes couches de papiers soulevés. Malheureusement il manque juste ce petit coin de papier.

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  2. Merci pour cet article, qui rejoint celui que j'ai publié voilà quelques jours (http://www.venarbol.net/archives/5754). Il y a d'ailleurs des Savoyards parmi les soldats français inhumés à Pederobba. Je cherche à les identifier et grâce à vous, je peux déjà faire la supposition que certains appartenaient aux 51e ou 11e BCA.

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