Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de novembre sont réunis ici.
Ne disposant, comme unique
source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver
d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur
Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas directement Jean François.
Sa fiche militaire indique une
période "Intérieur" après sa mobilisation et avant d'aller "Aux armées".
J'en déduis que c'est la période où il fait ses classes.
Tous
les éléments détaillant l'instruction militaire sont issus de
"L'infanterie en un volume, Manuel d'instruction militaire" (Librairie
Chapelot, 1914) trouvé sur Gallica.
Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
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1er novembre
- Les deux moyens de lutte de l’infanterie sont le feu et le
mouvement en avant.
- Le premier est l’élément de préparation ; le second est
l’élément d’exécution.
- Lorsque le feu a suffisamment affaibli l’ennemi, le
mouvement en avant lui succède pour aborder l’adversaire.
2 novembre
- Les forces morales constituent les facteurs les plus
puissants du succès.
3 novembre
- Il faut résister jusqu’au bout et se faire tuer sur place
plutôt que d’abandonner le drapeau.
4 novembre
- L’offensive surexcite la force morale et s’adapte
parfaitement au caractère français.
- Elle déconcerte l’ennemi et lui enlève sa liberté d’action.
5 novembre
- Et toujours la gymnastique. Après les séances individuelles,
on passe à la gymnastique collective.
Gymnastique, Rueil, Gallica
6 novembre
- Aujourd’hui exercice en pleine nature. Objectif de la
compagnie :
attaquer le saillant N.E. (une maison au toit bleu).
- La 6è Compagnie à gauche et la section de mitrailleuse ont
pour mission de fixer l’ennemi. Les 7è et 8è appuient notre attaque.
- En cas de succès, la compagnie se réorganisera dans le
village, prête à reprendre l’offensive.
- En cas d’insuccès, elle devra se maintenir sur la croupe à
l’est du village.
- Un refuge pour les blessés est prévu dans le bois proche du
village.
- La voiture à munitions marche avec le premier échelon au
train de combat du bataillon.
- La voiture à vivres et à bagages ainsi que la cuisine
roulante avec le deuxième échelon.
- Le capitaine et les officiers à chevaux en arrière de la
fraction.
- Lorsque la compagnie arrive à proximité de l’objectif, elle
a subi des pertes et sa capacité offensive est presque épuisée.
- La 7è vient en renfort.
- Le chef de bataillon commande « en
avant ! ». Nos deux compagnies prennent le pas
gymnastique, puis le pas de course.
- L’objectif est
pris.
- La peur du combat, mêlée à l’excitation et finalement la
joie de la victoire.
- Est-ce que ce sera ça, la vraie guerre ?
7 novembre
- Sur le front, on aura sans doute à tenir un point déterminé
du terrain, participer au mouvement en avant ou exécuter un mouvement de repli.
8 novembre
- Après l’offensive, la défensive.
- La défensive passive est vouée à une défaite certaine. Elle
est à rejeter absolument.
- Seule une défensive agressive donne des résultats.
- Les troupes chargées de la défense ont à livrer des combats
qui présentent un caractère offensif :
c’est la défense agressive.
9 novembre
- Entraînement tir au canon.
Entraînement tir au canon, Rueil, Gallica
10 novembre
- Les grandes batailles pouvant se prolonger plusieurs jours,
on nous prépare au combat de nuit.
11 novembre
- L’infanterie seule est apte au combat de nuit
; elle ne peut
compter sur l’appui de la cavalerie ou de l’artillerie.
12 novembre
- Toute attaque de nuit doit viser un objectif nettement
déterminé.
- Autant que possible, il doit être reconnu à l’avance, et
n’exiger que des mouvements très simples.
13 novembre
- Les attaques de nuit doivent être préparées avec soin et en
secret.
- Le chef indique à chacun son rôle, le point de ralliement et
le moyen de reconnaissance.
- Nous marchons en rangs serrés, dans le plus grand silence,
et attaquons à la baïonnette, sans tirer.
14 novembre
- Des exercices de tirs sont organisés pour déterminer les
meilleurs tireurs.
Soldats tirant 1914, Gallica
15 novembre
- Chiens, culasses, baïonnettes n’ont plus de secret pour nous
désormais qui savons parfaitement démonter, remonter et entretenir nos armes.
16 novembre
- Au début, on faisait les exercices avec des cartouches à
blanc. Depuis peu, on est passé au tir réel.
- La vie et la mort sont désormais à portée de notre fusil.
17 novembre
- On s’exerce toujours à la gymnastique éducative collective
deux fois par jours. La durée de chaque séance ne dépasse jamais trois quarts
d’heure.
18 novembre
- On entame une série de « travaux
de campagne » où on apprend à tirer parti des
couverts ou divers obstacles que l’on peut rencontrer.
- Se camoufler derrière un tronc d’arbre par exemple.
Soldat camouflé derrière un arbre, manuel d'instruction militaire, Gallica
19 novembre
- On apprend aussi à améliorer les obstacles. Renforcer le
tronc par un masque de terre, par exemple.
Renforcement d'obstacle, manuel d'instruction militaire, Gallica
20 novembre
- Les travaux du jour consistent à tailler une banquette sur
une levée de terre, permettant d’être plus à l’aise pour tirer.
21 novembre
- La campagne s’enlise, on le voit bien. Peu à peu les troupes
s’enterrent dans les tranchées.
- C’est la guerre de position désormais.
22 novembre
- L’entraide et la solidarité sont nécessaires pour assurer la
réussite de toute opération.
Manœuvres militaires 1913, Gallica
23 novembre
- Détonateurs, amorces fulminantes, pétards et cordeau : c’est désormais
l’emploi des explosifs qui nous occupe.
24 novembre
- Le rôle de l’outillage portatif est de mettre à la
disposition du soldat le moyen de diminuer sa vulnérabilité contre les effets
du feu.
- Reconnaître les outils et leurs emplois. Raoul hésite entre
pelle-bêche et pelle-pioche !
25 novembre
- On étudie maintenant les tranchées : tracé sur le terrain, profil…
- Quelque chose me dit qu’on va en avoir besoin…
26 novembre
- La tranchée pour tireur assis s’aménage en moins d’une
heure, avec des outils portatifs.
Tranchée pour tireur assis, manuel d'instruction militaire, Gallica
27 novembre
- L’exécution de la tranchée pour tireur à genoux peut durer
jusqu’à 1h30, toujours avec des outils portatifs.
Tranchée pour tireur à genoux, manuel d'instruction militaire, Gallica
28 novembre
- La tranchée pour tireur debout, s’exécute en plusieurs
phases et peut durer jusqu’à 2h30.
Tranchée pour tireur debout, manuel d'instruction militaire, Gallica
29 novembre
- Pour nous protéger contre les éclats d’obus, nous pouvons
construire des abris sous parapets.
Tranchée avec abris sous parapet, manuel d'instruction militaire, Gallica
30 novembre
- Nous révisons les travaux de destruction sommaire que nous
serrons amenés à effectuer sur le front :
voie ferrée, ligne télégraphique…
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