« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 19 décembre 2014

#Généathème : l'histoire sans fin

Curieusement je ne me rappelle pas quand et comment cela a commencé exactement.

Mon grand-père paternel avait effectué des recherches généalogiques : il avait dessiné un arbre grâce à ses trouvailles. Il en a donné une copie à tous ses enfants, je crois. J'en ai eu connaissance alors.

Arbre réalisé par mon grand-père paternel, coll. personnelle

Il avait aussi réuni quelques notes de sa belle calligraphie soignée. Cela commençait ainsi :
"Antoine Astié est né très probablement à Conques en Rouergue dans la décennie de 1740. Sa famille était de la paroisse Saint-Marcel, dans les hauts de Conques, comme pour tous les descendants avant que l'un vienne habiter à Angers, vers 1904. Ceci nous permet de dire que c'est à Conques en Rouergue le lieu d'origine de notre famille. 
Nos recherches sur les registres paroissiaux, déposés en mairie de Conques, sont, au-delà de la Révolution Française, restées infructueuses. Pour avoir plus de précisions, il faudrait faire un véritable travail de généalogiste." [ 1 ]

Si cet arbre est indéniablement la clé, le début de tout, je ne sais pas quand néanmoins j'ai commencé véritablement à éplucher les premiers registres. Ce qui est sûr c'est que j'ai pu récupérer une copie des notes de mon grand-père, qui m'a servie de base à mes propres recherches. 

Sa généalogie ne concernait que sa famille et celle de son épouse, ma branche paternelle donc : je l'ai étendue à mes branches maternelles.

Il est décédé en 2001; parti trop tôt pour que je partage avec lui mes découvertes. J'ose croire qu'il aurait aimé connaître cette multitude d'histoires, plus ou moins détaillées, accompagnant chacun de nos ancêtres, et que j'ai découverte au fur et à mesure.

En fouillant dans les documents de mon ordinateur, j'ai retrouvé des pages sous Word avec quelques notes par générations, datés de 2002 : j'ai donc commencé avant cette date.

Mon premier logiciel de généalogie est une version 2003. Je suis tellement habituée à entrer mes données dans un logiciel adapté que je me demande comment je faisais avant ! Parce que franchement, illustrer les liens, parfois complexes, entre les différentes familles, sous Word c'est rapidement impossible.

En me renseignant dans ma famille (y a-t-il d'autres amateurs d'ancêtres par ici ?), j'ai découvert qu'une cousine de mon père et une tante de ma mère avaient aussi fait des recherches : elles m'ont permis de fouiller tout à loisir dans leurs classeurs volumineux. Ça a été l'occasion de découvrir des photos de familles inconnues, des documents notariés et, bien sûr des lignées entières déjà déchiffrées... Ce qui ne m'a pas empêché d'aller vérifier toutes les données, ne serait-ce que pour en récupérer toutes les sources !

Mais si les débuts sont si flous, une chose est sûre : le virus a bien été attrapé, lui !

C'est ce frisson, je crois... quand après avoir longtemps cherché un acte, parfois désespéré de le trouver, et qu'enfin la situation se débloque. Le goût de la recherche. La joie de la découverte. 

Et puis avec la diversification des ressources en ligne, on peut découvrir davantage la vie de nos ancêtres : les contrats de mariage, les registres militaires ou de succession nous détaillent les meubles, les particularités physiques ou le niveau de vie précis. Et c'est tout un autre monde qui s'offre à nous. 

Parfois la petite histoire rencontre la Grande : révocation de l’Édit de Nantes, rattachement de la Savoie à la France, Première Guerre Mondiale... La rédaction de billets sur le blog est l'occasion d'approfondir des sujets divers, qui nous entraînent parfois beaucoup plus loin que prévu; mais c'est ce qui en fait le sel. La surprise.

Et parce qu'on ne sait jamais sur quoi on va tomber : la généalogie, c'est comme une boîte de chocolats... (comme dirait l'autre). En tout cas, une chose est sûre, une fois adoptée, c'est difficile de lâcher prise. Une histoire sans fin, quoi.


[ 1 ] J'ai pu remonter trois générations supplémentaires, à un nouveau "plus vieil ancêtre" prénommé... Antoine ! En fait la famille arrive à Angers dans les années 1870.

1 commentaire:

  1. En ce qui me concerne,un vieux prêtre de 80 ans,qui commençait... sa généalogie,m'a "boostée",il y a maintenant plus de 35 ans,du temps du papier crayon,et des longues stations en mairies,parfois dans des greniers poussiéreux,sans chauffage,et registres à même le sol,fort heureusement respectés désormais.
    M@g.

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