« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 27 novembre 2021

X comme Inconnus ou illisibles

  - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Certains objets ont été difficilement lus (et donc peut-être mal transcris) et d'autres sont restés totalement inconnus.


Musée Cognac © al.deliquet.free.fr

 

-         "un brochoir [ ?] avec ses textilles [ ?] asses bonnes,

-          un couloir a lait

-          une patiere plus de moitié uzée, une autre patiere de sappin

-          un bavoir [ ?]

-          Une maconaise vuide [vide ?]

-          Un president de lict [= lit]

-          un petit redressoir avec son basset deux portes fermant a clef de sappin

-          un capat sellon la condition de ladites filles de la maison dou elle part et celle ou elle vat [vient après l’habit de noce : est-ce une cape ?]

-          trois carrere de maisons haut et bas avec ses yssues  de devant et derniere a icelles maisons appartenant

-          une carrée de maison servant de chauffepied par le milieu, rues et issues derrière;

-          trois carrée de maisons logis servants de granges étable et cellier issues devant et derrière aves la masure y joignant

-          trois carree de maison hault et bas avecq ladite issue de devant et derriere a icelle maison apartenant avecq une portion de terre plantée et jardin darbres et un champ

-          la moitié de la maison manable* servant de grange rues et issues devant [résolu]

-          une casse d’eau de cuivre,

-          quatre ficheux de soye et deux toyle de coton avec deux moitie de soye et moitie fleur [= fichus ou mouchoir ?]

-          une chaudiere de cuivre tenant environ deux sceaux, une autre chaudiere de cuivre tenant environ un sceau, une autre chaudiere tenant environ demy sceau

-          deux pots a feu de gueuse,

-          un pot a feu de gueuse tenant environ trois pots

-          une coquoniere de gueuse tenant environ un pot

-          un bronzier de gueuse tenant environ deux pots,

-          une petite montagne* lieudit a la bottiere paroisse de samoën [résolu]

-          un putrissoir,

-          une table à couper les herbes avec le couteau,

-          demi douzaine de four echelles,

-          une coconiere,

-          une loge à boure

-          un tournier

-          une petitte bode"

 

Si quelqu’un a connaissance de l’un de ces objets ou mention, merci de me le faire savoir…

 

Sources : Inventaire Buffard Jean, 1707 (Ardon, Ain), Inventaire Janvion Claude, 1796 (Lalleyriat, Ain), Testament Assumel Lurdin Claude, 1777 (Le Poizat, Ain), Contrat de mariage Barberel Jacques, 1658 (La Sauvagère, Orne), Contrat de mariage Guibé Noël, 1729 (La Coulonche, Orne), Contrat de mariage Langlois Charles, 1708 (La Coulonche, Orne), Donation Huet Barbe, 1645 (La Sauvagère, Orne), Succession Bidault Richard, 1671 (La Coulonche, Orne),  Testament Seraie Marie, 1658 (La Sauvagère, Orne), Contrat de mariage Baud Claudy, 1708 (Morzine, Haute-Savoie), Contrat de mariage Moccand Pierre Joseph, 1755 (Samoëns, Haute-Savoie), Codicille et inventaire de Michaud Jean, 1722 (Morillon, Haute-Savoie), Inventaire Moccand Jean, 1739 (Samoëns, Haute-Savoie), Inventaire Moccand Pierre Joseph, 1771 (Samoëns, Haute-Savoie), Inventaire Guilliot Nicolas, 1767 (Samoëns, Haute-Savoie), Inventaire Guilliot Nicolas, 1767 (Samoëns, Haute-Savoie), Testament Anthoine Henry et son épouse, 1727 (Morillon, Haute-Savoie), Testament Bel François, 1773 (Taninges, Haute-Savoie), ), Partage entre les frères Robin, fils d’Alexandre Pierre, 1782 (Les Epesses, Vendée), Vente Caillaud Pierre, 1759 (La Verrie, Vendée)

 

 

vendredi 26 novembre 2021

W comme Warning

  - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Les warning sont des feux de détresse. On les allume lorsqu’il y a danger (ou lorsqu’on ressent la possibilité d’un danger). C’est ce qu’ont perçu plusieurs de mes ancêtres : danger de mourir sans avoir laissé ses affaires en bon ordre - mourir « ab intestat », c'est-à-dire sans avoir fait rédiger son testament. Les warning s’allument en général lorsqu’on est malade.


© sebsauvage.net


- lequel etant detenu malade dans son lit depuis hier

- laquelle se trouvant detenue malade dans son lict de sadite maison de beval considerant qua cause de sa longue […?] elle nespera longuement vivre en ce monde

- lequel estan couché [ ?] dans un lit malade depuis quelques temps dans laquelle icelle maison

- laquelle de gré saine de ses sens, memoyre et entendement, touttefois allitée de maladie corporelle, considérant l’incertitude de l’heure de la mort assurée à touttes créatures vivante pour n’en estre prévenue auparavant que d’avoir preveu au salut  de son ame et disposé des biens qu’il a pleu à Dieu luy donner en ce monde, a faict  et faict par cette son Testament

- détenu malade de corps dans son lit de la cuisine de la maison située audit lieu

- detenu malade de corps d'une jaunisse auprès du feu de la cuisine de sa maison audit lieu du Poisat

 

Parfois il était bien temps d’allumer les warning (2 jours avant le décès, pour le délai le plus court), et de faire venir notaire et témoins. D’autres fois le souffreteux s'est remis et a continué sa vie plusieurs années encore, bien qu’on ne sache pas toujours s’il fut complètement guéri ou s’il dut rester alité tout ce temps (17 ans est le record de longévité entre la rédaction du testament et la date du décès). 

On appréciera au passage, de temps à autres, le détail du lieu où se situe le lit du patient, voire de la maladie elle-même qui est citée.

 

Sources : Testament Gras Claude, 1756 (Montanges, Ain), Testament Molinier Antoinette, 1694 (Mousset, Aveyron), Testament Jacquiot Bernard, 1689 (Montanges, Ain), Testament Robin Clauda, 1691 (Montanges, Ain), Testament Assumel Pierre François, 1781 (Le Poizat, Ain), Testament Assumel Lurdin Claude, 1777 (Le Poizat, Ain),

 

 

jeudi 25 novembre 2021

V comme Veaux, vaches et pas de cochon

    - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Les animaux font partie des biens de la maison, et sont recensés comme tels… avec parfois des expressions légèrement surprenantes pour nos oreilles modernes…

 

© delcampe.fr

 

-          "une brebis garnyes,

-          [une] vache [donnée] lannee dappres et [la] chevre se delivrerat le lendemain de la sellebration des nopces

-          quatre bouefs poil rouge deux étant âagés de cinq ans et les autres deux petits aagés de trois ans,

-          cinq vaches meres touttes de poil rouge deux des six veaux,

-          une genisse de deux ans mesme poil,

-          trois veaux d’un an aussy poil rouge, l’un masle et les autres deux femelles,

-          neuf chevres meres poil blanc, trois petis chevrost d’un an mesme poil

-          trois brebis laine noire et les autres deux blanches

-          une vache provenant de son dot et mariage

-          deux veaux de laict, et deux chevrot de laict,

-          une vache aagée de six ans poil fromain et un tourau de deux ans mesme poil et un autre au poil blanc

-          demi douzaine tant moutons que brebis estimés le tout douze livres

-          deux brebis suivies de leurs agneaux et une chevre

-          legue de plus audit pierre martin deux ruches a miel a prendre comme dessus dans lan de son mariage

-          deux vaches pleines ou les veau apres elles

-          un torreau ou noge sous poil roux

-          une tore ou nogesse, même poil"

 

Source : Contrat de mariage Cochet Maurice, 1701 (Martignat, Ain), Contrat de mariage Pinard Claude, 1694 (Lalleyriat, Ain), Inventaire Buffard Jean, 1707 (Ardon, Ain), Testaments Janin Aimé, 1700 et 1710 (Lalleyriat, Ain), Testament Rey Anne, 1734 (Montréal la Cluse, Ain), Testament Assumel Lurdin Claude, 1777 (Le Poizat, Ain), Contrat de mariage Astié Jean, 1694 (Conques, Aveyron), Testament Martin Geraud, 1725 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Gautier Michel, 1693 (Saint Maurice du Désert, Orne), Vente Caillaud Pierre, 1759 (La Verrie, Vendée)