« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 15 juillet 2022

#52Ancestors - 28 - Marie Louise Jay

Article disponible en podcast !


 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 28 : Des personnages hauts en couleur ? Marquants ?


A l'occasion de cette vingt-huitième semaine du challenge #52Ancestors dont le thème est "des personnages marquants de votre généalogie", je ressors le portrait de Marie-Louise Jay, co-fondatrice des grands magasins "La Samaritaine".  

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Marie-Louise Jay se trouve un peu loin dans mon arbre : il faut remonter 12 générations pour nous trouver un ancêtre commun. Cependant elle est bien de la famille de mon arrière-arrière-grand-mère, née Jay. Cette famille est depuis la nuit des temps originaire de Samoëns (Haute-Savoie). Marie-Louise y est née le premier juillet 1838. Son père, Aimé, est maçon (une spécialité locale) et sa mère « campagnarde ». Elle est la huitième de neuf enfants. Comme nombre de Savoyards, elle quitte le domicile familial pour la capitale afin de chercher du travail. Elle est assez jeune, 15 ans semble-t-il, mais elle est accompagnée d'une tante et d'un cousin. Elle est embauchée comme vendeuse à La Nouvelle Héloïse, une boutique de lingerie féminine avant d’intégrer le personnel du Bon Marché. Rapidement elle grimpera les échelons et y deviendra première vendeuse au rayon confection. 

 

Marie-Louise Jay, 1903 © Wikipedia, Siren-Com
Marie-Louise Jay, 1903 © Wikipedia, Siren-Com 

En 1856, elle fait la connaissance d’Ernest Cognacq, un provincial lui aussi (il est originaire de l’Ile de Ré) monté à la capital pour faire fortune. Après avoir exercé divers métiers de vendeur pour un patron ou pour son propre compte, Ernest Cognacq était devenu calicot (un vendeur de nouveautés pour la clientèle féminine) dans une petite boutique sur le pont Neuf appelée « corbeille ». C’est alors qu'il s'entendit avec le propriétaire d'un petit café qu'il fréquentait rue de la Monnaie pour louer, à partir du 21 mars 1870, sa salle annexe peu utilisée et en faire un petit commerce de nouveautés : c’est la naissance de son échoppe « À la Samaritaine ». Le premier avril suivant la boutique s'agrandissait déjà. 

Le nom de la Samaritaine provient de la fontaine qui se trouvait à cet endroit. En effet, sur le Pont Neuf se situait une pompe à eau dont l’existence remontait à Henri IV. Cette pompe était décorée d'une représentation de l’épisode évoquant la rencontre de Jésus et de la Samaritaine au Puits de Jacob. Le tout était surmonté d'une horloge, puis plus tard d'un carillon. Elle a été détruite en 1813. 

Marie-Louise et Ernest se marient, le 18 janvier 1872 à la mairie du Vème arrondissement. Mais Marie-Louise ne se contente pas d’être une bonne épouse et tenir le ménage pendant qu’Ernest fait fructifier les affaires : elle a aussi le titre de directrice et propriétaire du magasin. Tous deux sont dotés de la bosse du commerce, d'un indéniable don d'anticipation et d'un véritable sens de l'entreprise. La petite boutique des débuts se transforme ainsi petit à petit en véritable empire, constitué de plusieurs magasins, répartis en quatre îlots voisins. 

En effet, entre 1852 et 1870, les halles de Paris se sont modernisées avec la construction des dix pavillons de Baltard. Le couple profite de l'achèvement de ces travaux et de l'attractivité de plus en plus évidente du quartier pour agrandir et moderniser leur entreprise. Le premier magasin en 1883, puis le deuxième en 1903 sont aménagés dans un style contemporain, de type Art nouveau. À l’apogée de son rayonnement commercial, la Samaritaine se compose d’un ensemble de quatre magasins-îlots, situés entre le quai du Louvre et la rue de Rivoli. Initiées en 1883, l’installation, la construction et la reconstruction de ces édifices hétérogènes sur les bords de la Seine s’étalent sur une cinquantaine d’années. 

En matière d’architecture le couple Cognacq-Jay se révèle novateur : à partir de 1885 Ernest Cognacq fait appel à l’architecte Frantz Jourdain pour l'aménagement, l'agrandissement et la transformation des nouveaux magasins. Associés avec Marie-Louise, ils conçoivent dans les années 1903-1904, un plan directeur pour encadrer le réaménagement et l’extension des surfaces regroupées, ainsi que la colonisation des îlots voisins. Une architecture de métal et de verre à la mise en œuvre rapide se substitue de proche en proche à la construction traditionnelle. La couverture des cours au moyen de verrières et la propagation des planchers de verre permettent une colonisation des nouvelles parcelles. Le magasin y gagne en volume et en luminosité, phénomène très remarquable jusqu’à la généralisation de l’éclairage électrique. La longévité des planchers de verre jusque dans les années 1980 atteste de l’étonnante performance technique du procédé, assuré par Saint-Gobain. La Samaritaine s’enrichit ensuite de deux grands halls rectangulaires à escalier monumental qui n’ont pas leur égal dans tout Paris. Éclairé d’une immense verrière commune, cet atrium double très dessiné deviendra l’espace intérieur identitaire de l’ensemble des quatre magasins. Les proportions de cette cathédrale du commerce participent de l’exaltation d’une marchandise foisonnante et tentatrice. C’est l’invention d’une mise en scène novatrice, où la clientèle est invitée à parader : désormais on va au grand magasin autant pour voir que pour être vu. 

Plan des 4 magasins de la Samaritaine © amc-archi.com
Plan des 4 magasins © amc-archi.com 

Marie-Louise Jay et Ernest Cognacq font partie de ces grands entrepreneurs commerciaux du XIXème qui révolutionnent le mode de consommation. Comme Marguerite et Antoine Boucicaut qui ont développé « Au Bon marché » (lire ou relire Au bonheur des Dames de Zola qui s’inspire de leur histoire pour s’imprégner de cette véritable révolution commerciale), les Cognacq-Jay comme on les appelle - car ils sont indissociables l’un de l’autre - savent que pour réussir il convient d'innover et d'offrir aux clients une nouvelle conception du commerce. Ils structurent leurs magasins en rayons autonomes, placé sous l'autorité d'un véritable responsable. Ils inaugurent une politique de faibles marges et développent la vente à crédit aux mêmes prix que les achats au comptant - ce qui ne se faisait pas ailleurs. S'inspirant des pratiques commerciales des Boucicaut, ils instaurent des périodes de promotion pour certains produits : deux fois par an, à l'automne et à la fin de l'hiver, ils organisent ainsi une vente d'articles nouveaux. Les prix sont fixes, et clairement affichés : on ne vend plus « à la tête du client ». C’est la révolution dans les rayons ! En revanche, plus question de négocier, de marchander, de discuter des remises : les prix sont les mêmes pour tous. Cependant les clientes pourront essayer les vêtements et, si elles le souhaitent, échanger la marchandise défectueuse. 

Ils développent également la vente par correspondance et la livraison à domicile : des catalogues sont édités afin que les clientes puissent faire leurs choix puis, à partir d'un entrepôt situé quai des Célestins, ils envoient les commandes grâce au chemin de fer et au bateau au départ de Marseille pour l'outre-mer. 

Catalogue A la Samaritaine, 1920 © tresorsdugrenier.canalblog.com
Catalogue A la Samaritaine, 1920 © tresorsdugrenier.canalblog.com 

Le couple confectionne méticuleusement un fichier de clients pour leur expédier un catalogue des produits de La Samaritaine. Les adresses sont collectées au fur et à mesure des gros achats opérés dans leurs magasins. Ils installent également un grand atelier de confection de vêtements pour hommes, où travaillent près de 500 ouvrières, afin de produire à coûts moins élevé. La politique de Marie-Louise et Ernest consiste à ne pas fermer complètement les magasins le dimanche afin que les familles qui se promènent ou déambulent dans le centre de Paris puissent y faire des achats. 

Les Cognacq-Jay ne sont cependant pas de bons samaritains (sans mauvais jeu de mot) : si des ristournes importantes, de l'ordre de 15 %, sont peuvent être accordées aux employés de La Samaritaine, ce n’est pas sans arrière-pensée mais pour qu'ils achètent sur place ce dont ils ont besoin et n’aillent pas à la concurrence. Tout employé à La Samaritaine a droit à quinze jours de congé par an. Par contre les Cognacq-Jay exigent beaucoup de leurs employés : un parfait professionnalisme et une tenue impeccable sont indispensables. Un carnet est remis à chaque employé, précisant ses obligations. Ainsi, il est obligatoire pour les hommes le port "de vêtements de nuance foncée; pas de cols mous ni de chemises de couleur. Les chaussures sont noires". Le personnel féminin doit revêtir des lainages discrets ; le noir et le blanc sont les seules couleurs admises. Un corps d’inspecteurs est recruté pour surveiller les étalages, mais aussi les employés ! Ils doivent veiller à la politesse du personnel à l'égard des clients et à leur tenue : "Pas de mains dans les poches ni de jambes croisées". Les Cognacq-Jay imposent en effet à leurs vendeurs une courtoisie sans faille. Ils sont persuadés que si les clients sont bien reçus, s'ils sont satisfaits de l'accueil, ils reviendront à La Samaritaine. "Quand un des rayons sous sa surveillance est encombré, l'inspecteur ne doit pas hésiter à prélever du personnel dans les rayons où il y a peu de clientes pour les faire débiter ou faire des ventes dans ceux où il y a foule. Une prime est accordée pour chaque débit", indique le règlement. Les instructions précisent aussi à chaque vendeur qu'il "ne doit sous aucun prétexte" quitter une cliente avant de "s'assurer qu'un autre employé s'occupe d'elle". La discipline est sévère, les écarts ne sont guère tolérés. Pendant le travail, les employés ne doivent pas bavarder entre eux, si ce n'est pour les nécessités du service. Naturellement, les absences sans motif ou répétées ne sont pas acceptées. Il n'est pas bon, dans ces conditions, de contester l'organisation ou les méthodes, ni de critiquer la discipline. Lorsqu'un salarié affiche trop ouvertement une appartenance syndicale, il est vite repéré et, s'il persiste, tout est mis en œuvre pour qu'il quitte l'entreprise. 

Marie-Louise et Ernest règnent, dirigent, ordonnent, veillent et surveillent en permanence. Pour eux, la vie, c'est d'abord et presque exclusivement le travail. Pendant que l'un prend son repas, l'autre assure une présence visible de tous. La Samaritaine est leur revanche sur la vie et sur leurs débuts difficiles ; c'est l'enfant qu'ils n'ont pu avoir, car leur mariage est resté infécond, sur lequel ils veillent jalousement et sans partage, attentifs à sa croissance. Marie-Louise est, de ce point de vue, l’égale de son époux. 

 Les Cognacq-Jay, devenus riches, vivent dans un hôtel particulier avenue du Bois-de-Boulogne. Mais cette réussite, ils entendent la partager avec leur personnel. En effet, s’ils peuvent se montrer durs et intransigeants, ils savent aussi être reconnaissants du travail effectué. À l'instar des Boucicaut, ils instituent l'intéressement aux bénéfices. En plus de leur salaire, les employés reçoivent un pourcentage sur le chiffre d'affaires réalisé dans leur rayon. C’est ainsi que 65 % des bénéfices sont redistribués chaque année. Les Cognacq-Jay cèdent la moitié du capital aux salariés et l'autre moitié à la Fondation qu'ils créent en 1916 pour financer de nombreuses œuvres sociales et caritatives. Cette Fondation a pour mission de faire fonctionner une maternité, une maison de retraite, un "pouponnat" prenant en charge 40 enfants d'employés jusqu'à l'âge de cinq ans, un orphelinat pour 50 enfants, une maison de repos et de cure en montagne, des colonies de vacances à la mer et à la montagne pour les enfants du personnel, un musée, etc... Des allocations sont accordées aux familles dont l'un des parents travaille à La Samaritaine; elles varient en fonction du nombre d'enfants à charge. Des indemnités de maladie sont versées aux employés non assurés. Le prix Cognacq-Jay a été créé grâce à un don de 20 000 francs or donné à l'Institut de France, destiné aux familles nombreuses. 

 

Deux créateurs, une œuvre © encheres.parisencheres.com
Deux créateurs, une œuvre © encheres.parisencheres.com 

Marie-Louise n’a pas oublié son village natal de Samoëns : elle a apporté son aide à différentes actions (restauration de l’église par exemple) et a fondé la Jaÿsinia en 1906, jardin botanique alpin ouvert au public, classé jardin remarquable de France qui se visite encore aujourd’hui et permet d’admirer plus de 5 000 espèces végétales issues des différentes zones montagneuses des cinq continents. 

En 1920, pour ses actions d’œuvres de bienfaisance, Marie-Louise est nommée Chevalier de la Légion d’honneur. Elle reçoit la prestigieuse médaille grâce au rapport rendu par le Ministre de l’Hygiène, l’Assistance et la Prévoyance sociale… et en dépit d’une lettre calomnieuse signée d’un bon commerçant de la rue de la Monnaie ! Le motif d’attribution de la distinction sont les dotations attribuées aux familles nombreuses, la fondation Cognacq-Jay pour l’entretien d’œuvres existantes et la création d’œuvres nouvelles. 

On notera que son époux a été élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur dès 1898, officier en 1903 et commandeur en 1922; lui aussi pour ses œuvres de bienfaisance. 

Alors que La Samaritaine prospère près du pont Neuf, les Cognacq-Jay visent à toucher une nouvelle clientèle, plus aisée : ils font construire dans un autre quartier de Paris un nouveau magasin inauguré en octobre 1917, boulevard des Capucines. Obéissant à un nouveau concept, La Samaritaine de luxe, est faite pour attirer une clientèle plus fortunée ou étrangère et populariser le luxe. 

Marie-Louise s’éteint dans son hôtel particulier du Bois de Boulogne, le 27 décembre 1925. C'est ainsi que disparaît une pionnière du commerce moderne. Son mari la rejoindra le 21 février 1928. 

À leur mort, le couple laisse une entreprise florissante de quelque 8 000 employés et de 48 000 m², la plus importante en terme de surface de vente. 

 

Sources : Wikipédia (dont M. Germain : Personnages illustres de Haute-Savoie), base Léonore, amc-archi.com

 

vendredi 8 juillet 2022

#52Ancestors - 27 - Jehan des Pradels

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 27 : Collatéraux

 

Aujourd’hui il est question d’une bénédiction.

Extrait registre paroissiaux de Conques 1649 © AD12

Le 29 Juillet 1649 a esté bénite la grande cloche
du chappittre par moy Jehan pradelz prestre et recteur
de Conques avec permission de Mr de patris
vicaire general de monseigneur de Perefixe
evesque de Rodez

 

Posons un peu le cadre. Nous sommes en 1649, au milieu de l’époque moderne, sous le règne de Louis XIV. Récemment monté sur le trône, nous sommes encore sous la régence de sa mère Anne d’Autriche.

Conques se situe en Rouergue (actuel département de l’Aveyron). Développée autour de son abbatiale, la ville est une importante destination de pèlerinage. On y vénère les reliques de Sainte Foy. C’est aussi une étape majeure sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.

La ville a été construite par les moines. Elle était cernée de remparts, percés de portes fortifiées et flanqués de tours. Compte tenu du relief accidenté, la ville était constituée d’un réseau de ruelles étroites. Le commerce s’est développé autour de la halle médiévale. Hors les murs de la ville, se déployait l'unique faubourg où se concentraient les activités artisanales (moulins, tanneries) et les échoppes (drapiers, tailleurs, cordonniers). La communauté d'habitants s'est développée peu à peu, rassemblant marchands et artisans. Au XIVème siècle, la ville comptait environ 3 000 habitants, ce qui en faisait l’une des principales villes du Rouergue. Les laïcs se sont affranchis lentement de l'autorité religieuse en élisant tous les ans quatre consuls pour les représenter.

L’abbatiale des XI et XIIème siècles est une église typique de pèlerinage. Elle est restée célèbre, notamment, pour son tympan sculpté représentant une parousie (l'histoire du Salut et le Jugement dernier), son trésor dont la pièce maîtresse est la statue reliquaire de Sainte Foy et, plus récemment, ses vitraux modernes de Pierre Soulage. L’abbaye est d’abord placée sous les ordres bénédictins, avant d’être placée sous la responsabilité des chanoines séculiers de Saint Augustin au XVIème siècle. La nouvelle communauté bénéficie de moyens substantiels. Elle constitue une clientèle de choix pour les marchands et artisans conquois. Beaucoup de ces chanoines, d'ailleurs, désertent le monastère pour s'installer dans de belles demeures dans la cité. La ville connaît alors une période de prospérité. Mais les troubles liés aux guerres de religion (incendie) sont suivi d’épidémies (peste), de mauvaises récoltes et de famines. Conques se releva très mal de cette succession de calamités. La Révolution qui impose la dissolution de la communauté religieuse et la fermeture du monastère, marque la fin de la prospérité de la ville.

 

En 1649, période qui nous intéresse, les chanoines sont installés dans l’abbatiale depuis près d’un siècle. L’incendie allumé par les protestants en 1568 est un lointain souvenir. Mais la période reste précaire, émaillée de vagues de peste, comme en 1628, et de mauvaises récoltes.

Jehan des Pradels est prêtre et recteur de Conques. Le recteur est un prêtre desservant une église ni paroissiale, ni capitulaire, ni conventuelle.

C’est aussi un collatéral de ma famille : il est le frère d’Antoinette des Pradels, ma sosa n°2073 (ancêtre à la XIIème génération). Je n’en sais pas beaucoup plus sur lui : les registres paroissiaux de Conques sont lacunaires avant 1646 et 1668 pour Saint-Marcel, la paroisse voisine d’où il est vraisemblablement originaire (je ne sais donc pas quand il est né). Il meurt en 1675. Il a une très jolie signature.

Signature Jehan des Pradels 1646 © AD12

Il a donc béni la grande cloche « du chapitre ». Ledit chapitre désigne la communauté des chanoines. La différence entre des moines et des chanoines est que les premiers vivent retirés du monde dans leur abbaye, les seconds restent en contact avec le monde.

Pour cette bénédiction il a eu l’autorisation du vicaire général, c'est-à-dire le collaborateur immédiat de l’évêque, auquel celui-ci peut déléguer certains pouvoirs. Le nom du vicaire général est François Pons de Patris. Chanoine sacristain de l’église cathédrale de Rodez, il fut aussi conseiller du roi et magistrat de la sénéchaussée de Rodez. Désigné vicaire général du diocèse, il administra le territoire pendant la longue absence de l’évêque de Péréfixe, chargé de l’éducation du roi Louis XIV. Il décède en 1659.

En effet, l’évêque Hardoin de Péréfixe de Beaumont (cité par Jehan des Pradels sous le nom de « monseigneur de Perefixe ») a été appelé à Paris en 1644 pour devenir précepteur de Louis XIV. Il sera nommé ensuite évêque de Rodez en 1648 puis archevêque de Paris en 1662. Il est connu pour son intransigeance (il fut ainsi l’auteur de l’interdiction du Tartuffe de Molière dès le lendemain de sa première représentation publique).

Un entrefilet dans les registre paroissiaux et c'est un voile qui se soulève sur un personnage de ma généalogie...



 

jeudi 30 juin 2022

#52Ancestors - 26 - Jacques Gabard

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 26 : Quels sont les noms présents dans votre généalogie ? Quelles sont les origines de votre généalogie ? 

 

Voici une infographie pour explorer les patronymes de ma généalogie :