« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mardi 4 juillet 2017

Les surprises du recensement

Au début était une famille. Ou plutôt quatre. Enfin quatre qui n’en faisaient qu’une. Nous allons les suivre (ou tenter de les suivre) sur plusieurs décennies au travers des recensements.

Au centre, la famille Astié :
1) Les Astié [attention, suivez bien ils ont presque tous le/les même(s) prénom(s)]
- Pierre Jean et son épouse Geneviève
- leur fils Augustin Pierre Jean, qui épousera Cécile Rols (voir plus loin)
- dans cet article paraîtront trois de leurs dix enfants (trois sont morts en bas âge) : Marie Euphrasie (dite Marie ou Maria), Élie et Augustin Daniel (communément prénommé Auguste)
- mon grand-père, fils d’Augustin Daniel, prénommé… Daniel Augustin !

Autour :
2) Les Rols
- Alexandre, le père, et son épouse Marie Anne Puissant (dite Marie ou Maria)
- Cécile, leur fille aînée, épouse d’Augustin Pierre Jean Astié
- Élisabeth, leur fille cadette, qui épousera Daniel Frète

3) Les Frète
- Daniel Frète, époux d’Élisabeth Rols
Ils n’ont pas eu d’enfant… quoi que…

4) Les Raveneau
- Charles Gaston Raveneau époux de Marie Euphrasie Astié
La question de leurs enfants est un des nombreux fils qu’il m’a fallu tirer pour dénouer la pelote bien emmêlée de ces liens familiaux.

Un arbre pour visualiser tout cela (oui, je sais, c'est un peu petit, mais il y a du monde !).

J’espère que jusqu’ici, tout va bien pour vous ! D’après les informations identifiées dans les divers actes d’état civil, j’ai souhaité retrouver tout ce petit monde dans les listes de recensements d’Angers.

Les faits : les données issues des listes de recensements publiées par les archives municipales d’Angers.

  • 1872
 34 rue de la Roë, Angers, 1er arr.
- Rols Alexandre, né à Conques (Aveyron), âgé de 40 ans, épicier
- Puissant Maria, née à Candé (Maine et Loire) son épouse, âgée de 42 ans
- Rols Cécile, née à Saint-Patrice (Indre et Loire), leur fille, âgée de 14 ans
- Rols Élisabeth, née à Angers, leur fille, âgée de 3 ans
- un employé de l’épicerie né à Conques (Aveyron), âgé de 19 ans



En grisé les personnes décédées ou pas encore nées. Celles identifiées dans les recensements sont marquées d'une pastille de couleur (une par domicile).

  • 1876
31 rue de la Roë, Angers, 1er arr.
- Rols Alexandre, né à Conques (Aveyron), âgé de 45 ans, épicier
- Puissant Maria, née à Candé (Maine et Loire) son épouse, âgée de 46 ans
- Rols Cécile épouse Astié (qui suit), née à Saint-Patrice (Indre et Loire), leur fille, âgée de 20 ans
- Rols Élisabeth, née à Angers, leur fille, âgée de 8 ans
- Astié Augustin (marié à Cécile), gendre, né à Conques (Aveyron), âgé de 26 ans, employé de l’épicerie
- Astié Alexandre, fils du précédent, né à Angers, âgé d’un an

  • 1881
12 place des Prisons, Angers, 1er arr.
- Rols Marie (née Puissant), âgée de 51 ans, ouvrière, mère (époux décédé en 1879)
- Rols Élisabeth, fille, âgée de 13 ans

  • 1886
Cour Ayrault, faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Puissant Anne Marie, âgée de 56 ans, employée
- Rols Élisabeth, fille, âgée de 17 ans, couturière
106 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Raveneau Auguste, 35 ans, chef, plombier
- Deniau Louise, 34 ans,  épouse, ménagère
- Raveneau Auguste, 4 ans
- Raveneau Charles, 1 an
- Raveneau Blanche, 66 ans, belle-mère, ménagère

  • 1896
82 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Frète Daniel, âgé de 30 ans, boucher
- Rols Élisabeth, épouse, âgée de 27 ans, bouchère
- Astié Auguste, neveu, âgé de 8 ans

  • 1901
82 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Veuve Rols (née Puissant) Marie, âgée de 71 ans, grand-mère
- Astié Élie, petit-fils, âgé de 15 ans, tapissier
82-84 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Frète Daniel, âgé de 35 ans, chef de ménage, patron boucher
- Rols Élisabeth, âgée de 32 ans, épouse
- Astié Auguste, âgé de 13 ans, neveu
- Astié Maria, âgée de 19 ans, nièce, lingère embauchée par Daniel Frète

  • 1911
82 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Frète Daniel, né à Angers en 1865 (46 ans), chef de ménage, patron boucher
- Rols Élisabeth, née à Angers en 1868 (43 ans), épouse
- Raveneau Robert, né à Paris en 1903 (8 ans), enfant adoptif, écolier
- Astié Élie, né à Combes (Saint-Aubin, Aveyron) en 1886 (25 ans), neveu, tapissier
- une domestique de 29 ans et un garçon boucher de 17, tous les deux embauchés par Daniel Frète
86 faubourg Saint-Michel, Angers, 1er arr.
- Raveneau Charles, né à Angers en 1884 (27 ans), chef de ménage, employé poinçonneur ?
- Raveneau Maria (née Astié), née à Angers en 1882 (29 ans), épouse, ménagère
- Raveneau Élisabeth, née à Angers en 1906 (5 ans)
- Raveneau Suzanne, née à Ivry en 1902 (9 ans)
- Raveneau Marcel, né à Ivry en 1909 (2 ans)


Les questions qui en découlent :

  • En 1881
- Pourquoi ne trouve-t-on pas Augustin Astié, et son épouse Cécile Rols, dans les recensements à Angers, 63 faubourg St Michel (adresse donnée par l’état civil lors du décès d’un fils) ? 

  • En 1886
- On ignore où habite Augustin et sa famille. Pas trouvé sur les adresses précédentes ou suivantes : une nouvelle adresse encore inconnue ?

  • En 1896
- On ne trouve pas les Raveneau : où sont-ils ?
- Anne Marie Puissant n’apparaît pas à son adresse habituelle cette année-là : où est-elle ?

  • En 1901
- Pourquoi Élie habite seul avec sa grand-mère : où sont ses parents Augustin et Cécile Astié ?
- Pourquoi son frère Auguste (Augustin Daniel) et sa sœur Maria (Marie Euphrasie) habite chez son oncle et sa tante.
> Où sont Augustin et Cécile ? Ils sont censés habiter toujours en Anjou (où on les voit en 1905 dans l’état civil). Où sont les autres enfants du couple ? 

  • En 1911
- Qui est cet enfant adoptif des époux Frète, nommé Raveneau Robert, né à Paris en 1903, alors qu’on sait que Marie Euphrasie Astié a épousé un Raveneau Charles en 1905 à Angers ? Coïncidence ? Parenté avérée ?
- Où est Augustin Daniel ?

Ce que l’on sait : 

  • En 1872 (probablement) et 1876
- Les parents Pierre Jean et Geneviève Astié (et leurs enfants) n’apparaissent pas dans les recensements d’Angers puisqu’ils vivent en Corse au moins jusqu’en 1870 puis en Aveyron à partir de 1873 et jusqu’à leur mort respectivement en 1883 et 1897. Il reste une légère incertitude sur les années 1871/1872 ; l’hypothèse la plus probable est qu’ils soient partis directement de Corse pour aller en Aveyron, mais à cause de lacunes dans les recensements on ne peut pas le prouver (pour en savoir plus sur cet épisode, cliquez ici).

  • En 1876
- On sait que leur fils Augustin Pierre Jean Astié a trouvé un emploi chez les Rols, en tant que commis épicier ; c’est pourquoi il demeure chez eux rue de la Roë. Sans doute le réseau social a-t-il joué puisque les deux familles sont originaires de Conques. C’est là qu’il rencontre la fille de la maison, Cécile (Marie Augustine de ses autres prénoms), qu’il épouse en 1875.

  • En 1881
- Le couple Augustin et Cécile Astié quitte l’Anjou entre juillet 1881 où il réside à Angers, 63 faubourg St Michel (décès d’un fils) et juin 1882 où on le retrouve à Aubin en Aveyron (naissance d’une fille). Cependant ils n’ont pas été trouvés dans les recensements au faubourg St Michel d’Angers, ni à Aubin…

  • Années 1880/1890
- Augustin, Cécile et leurs enfants reviennent en Anjou à partir de 1888 et changent presque tous les ans d’adresse : 39 chemin des Banchais, Angers (1888), rue Victor Hugo à Angers (1889), 27 rue Larevellière à Angers (1889), 10 rue de la Rame à Angers (1892), 14 rue Fénelon à Angers (1895), Route des Ponts de Cé à Angers (1904). Jusqu’à ce qu’on les retrouve en région parisienne à partir de 1905 (34 Rue Nationale à Ivry) où ils finiront leur vie (pour en savoir plus sur leurs nombreux déménagements, cliquez ici). D’après les souvenirs familiaux, Augustin "était journalier dans une ferme. Quand il n'y avait plus de travail, on le renvoyait. Il mettait ses enfants et ses effets dans un coffre, le tout dans une charrette à bras, et partait avec toute la famille à pied à la recherche d'un nouvel emploi. Si un/une parent(e) avait besoin d'une aide il lui laissait un enfant. "
- Maria (de ses véritables prénoms Marie Euphrasie donc) épouse Charles Gaston Raveneau à Angers en 1905. Une fille y naît l’année suivante, puis en 1907 et 1909 ils donnent naissance à deux enfants à Ivry (aujourd’hui Val de Marne) mais reviennent ensuite en Anjou puisqu’on les retrouve sur les recensements de 1911.
- Augustin Daniel (communément prénommé Auguste), fils d’Augustin et Cécile Astié, échappe souvent aux recensements : il naît en 1888 : trop tard pour celui de 1886 ; il se marie en 1912 : trop tard pour celui de 1911 ; les recensements suivants (1921 etc…) ne sont pas encore communicables. On ne le trouve qu’en 1901, âgé de 13 ans, vivant chez son oncle Frète.

  • En 1886
- Daniel Frète demeure chez son tuteur (parents décédés) lors de l'appel militaire (en 1885), 17 rue de la Préfecture à Angers. Il part au service en décembre 1886 (selon sa fiche militaire). Mais il n’a pas été trouvé à cette adresse dans le recensement de 1886. Il n’est pas non plus inscrit sur les listes électorales d’Angers cette année-là  (né en 1865 était-il encore trop jeune pour y être inscrit ?) : où est-il ?

  • En 1901
- Augustin Pierre Jean Astié habite 35 rue Franklin d’après les listes électorales, mais on ne le retrouve pas à cette adresse dans les listes de recensement.
- Charles Raveneau n’est pas inscrit sur les listes électorales d’Angers en 1901 (né en 1884 était-il encore trop jeune pour y être inscrit ?) : pourquoi ? où habite-t-il ?

Les réponses (plus ou moins) 

  • Les insaisissables :
- Augustin Astié, et son épouse Cécile Rols échappent aux recensements d’Angers et d’Aubin en 1881. Est-ce simplement dû à un timing serré : parti avant celui d’Angers, arrivé après celui d’Aubin ?
- La famille n’a toujours pas été retrouvée en 1886.
- Daniel Frète n’a pas été trouvé, en 1886, au 82 rue du Faubourg Saint-Michel à Angers où il habite lors de son mariage en 1889 : visiblement il n’y habite pas encore. Son épouse Élisabeth Rols habite avec sa mère. Bien que né à Angers, Charles semble avoir habité à Châtellerault, dans la Vienne (mention de son acte de mariage où il est dit qu’il y résidait « avant », mais sans doute dans une période récente car les bans y ont été publiés en tant que « précédent domicile du futur » ; bien que non trouvés en ligne).

  • Les enfants
- On ignore toujours pourquoi trois des enfants d’Augustin Astié, et son épouse Cécile Rols n’habitent pas avec leur parents (ni où sont ceux-ci) en 1901, mais l’un avec sa grand-mère et les deux autres avec leur oncle. Le fait que le couple, subissant la misère, « larguait un enfant au gré des cousins qui voulaient bien les accepter » est sans doute l’explication de ces séparations. Mais où sont les autres enfants ?
- Après des recherches plus poussées, notamment dans l’état civil, il s’avère que Marie Euphrasie a eu un fils, né de père inconnu, né en 1903 à Paris. Son prénom est Robert. Il est reconnu et légitimé en 1905 lors du mariage de Marie et de Charles Raveneau.
Il est fort probable que l’enfant « adoptif » des Frète, Robert Raveneau, soit cet enfant illégitime de Marie Euphrasie Astié. Daniel Frète semble très proche de Marie : il est témoin à son mariage, à la naissance de sa première fille. Peut-être a-t-il gardé Robert ? Cependant, pourquoi le garçonnet, n’habite pas avec ses parents légitimes en 1911 ? Difficile de répondre à cause du manque de sources postérieures.
Je dispose d’une photo de Robert, âgé de 9 ans, prise lors du mariage de son oncle Augustin Daniel en 1912 ; il est entouré des Frète et d’Élie Astié (sans doute l’une des dernières photos de lui puisqu’il meurt pendant la Grande Guerre, sur un front de Picardie, en 1916).

Noces Astié/Lejard, 1912 © Coll. personnelle

- Les enfants Raveneau nommés en 1911 (Suzanne, Élisabeth et Marcel) : ce pourrait-il que Suzanne soit en fait Robert (né à Paris à la même époque selon le recensement) ? Quant à Marcel, c’est en fait Marcelle ; ce qui induit une légère nuance… 
Si tel est le cas, je veux bien reconnaître que le vin d’Anjou a des effets secondaires puissants et que l’agent recenseur a dû en abuser…
Par contre pas de trace de Germaine, trouvée lors de ces recherches inattendues, née en 1907 à Ivry, n’apparaît pas avec ses parents à Angers (mariée en 1935 à Paris, décédée en 1966 à Villejuif) : où est-elle ? Est-ce la même enfant en fait ?

  • Le dernier recensement, en 1911 :
- Augustin Pierre Jean et Cécile Astié n’apparaissent plus dans les recensements d’Angers car ils ont déménagé à Ivry, à partir de 1905.
- En 1911 je ne trouve pas trace d’Augustin Daniel : il est probablement à l’armée (d’octobre 1909 à septembre 1911 selon sa fiche militaire) ; à moins que le recensement ait eu lieu en toute fin d’année et dans ce cas il a une nouvelle adresse… 
- Mon grand-père, né en 1913 à Angers, est (était) « trop jeune » pour les recensements en ligne, mais peu importe : il y a bien assez à faire comme cela avec le reste.

En bref, les réponses ne sont pas très satisfaisantes. Par contre, ce qui pouvait me paraître une simple promenade de santé (récupérer les clichés issus des recensements où figurent mes ancêtres) est devenu un sac de nœud que j’ai eu bien du mal à dénouer, m’entraînant dans de longues recherches à travers toute la France et divers types de sources; certaines questions étant restées sans réponse encore. Comme quoi, rien n’est jamais simple en généalogie.



vendredi 30 juin 2017

#Centenaire1418 pas à pas : juin 1917



Suite du parcours de Jean François Borrat-Michaud : tous les tweets du mois de juin  1917 sont réunis ici.

Ne disposant, comme unique source directe, que de sa fiche matricule militaire, j'ai dû trouver d'autres sources pour raconter sa vie. Ne pouvant citer ces sources sur Twitter, elles sont ici précisées. Les photos sont là pour illustrer le propos; elles ne concernent pas forcément directement Jean François.

Les éléments détaillant son activité au front sont tirés des Journaux des Marches et Opérations qui détaillent le quotidien des troupes, trouvés sur le site Mémoire des hommes.

Toutes les personnes nommées dans les tweets ont réellement existé.
___ 

1er juin
Ordre de bataillon n°154 (cassation).

2 juin
Le bataillon est transporté en T.M. au camp de Faité (1 km Nord de Ventelay - Marne). Les compagnies laissent au dépôt leurs chefs de section en surnombre.

Carte La Celle-Ventelay

3 juin
A 3h, reconnaissance des positions occupées par le bataillon que nous devons relever dans la nuit. Départ du bataillon à 19h45. Relève terminée à minuit sans incident.

4 juin
Situation du bataillon : PC près de Pontavert. Notre Compagnie est sur la butte de l’Edmond. De là, on peut presque voir Craonne…

5 juin
Travaux d’organisation du secteur du bataillon.

6 juin
Le conducteur de la cuisine roulante de notre compagnie est tué par un obus. C’était un brave gars…

7 juin
Aucune note pour ce jour.

8 juin
Journée calme. Travaux d’aménagement de la deuxième position. Corvée de  transport de matériel aux premières lignes.

9 juin
Bombardement du secteur D sans attaque d’infanterie.

10 juin
Action moyenne d’artillerie. La ferme du Temple est toujours choisie comme cible par l’ennemi. Travail de sape de la 2e position.

11 juin
La 47e Division passe au Ve Corps d’Armée.

12 juin
Journée calme. Un avion survole pendant une heure le bois du Beau-Marais. Quelques obus sur la ferme du Temple. 

Carte La Ferme du Temple © Geoportail

13 juin
Travaux dans le secteur du Bataillon d’amélioration des sapes et des communications.

14 juin
Aucune note pour ce jour.

15 juin
Le Bataillon est relevé dans la nuit du 14 au 15 par le 54ème. On retourne au camp de Faité en réserve.

16 juin
Travaux de propreté. Installation au camp. Des avions bombardent la région et laissent tomber quelques bombes sans causer de dégâts. 

Barbier, 1914 © Gallica

17 juin
Les 6e et 9e compagnies vont au camp de Ventelay.

18 juin
Reconnaissance des « postes » d’Évreux, de Toulon, de Carmes, de Nice par le Commandant.

19 juin
Aucune note pour ce jour.

20 juin
Visite du Général Pellé commandant le Vème Corps d’Armée.


General Pellé © polytechnique.edu

21 juin
Tout le reste de la semaine est consacré aux exercices, effectués par compagnies, et à l’instruction des spécialistes.

22 juin
Exercices par compagnies. Instruction des spécialistes.

23 juin
Exercices par compagnies. Instruction des spécialistes.

24 juin
Exercices par compagnies. Instruction des spécialistes.

25 juin
Ordre de bataillon n°155.

26 juin
Le 51e va relever le 70e cette nuit. Le matin des officiers font la reconnaissance du secteur. Nous partons du camp du Faité à 21h30.

27 juin
Relève terminée sans incident à 2h du matin. Nous allons directement en 1ère ligne.
Le secteur, récemment enlevé à l’ennemi est à réorganiser complètement : tranchées à recreuser, fils de fer à poser…

28 juin
Nuit très agitée : attaque ennemie sur nos voisins de droite (12e BCA). Ordre de bataillon n°156.

29 juin
Travaux d’organisation de la 1ère ligne : pose de réseau, approfondissement des tranchées, nettoyage et réparation des boyaux. Nuit relativement calme.

30 juin
Il paraît que les Américains ont débarqués : peut-être enfin la fin du tunnel ?

Arrivée Américains St Nazaire, 1917 © Gallica




#ChallengeAZ : Z comme Zélia Berrod et son mouchoir

Mouchoir de Zélia Berrod © Coll. personnelle

C’est un des rares objets familiaux qui soit passé entre mes mains : un mouchoir de tissus fin et léger, brodé du chiffre de mon arrière-arrière-grand-mère.



jeudi 29 juin 2017

#ChallengeAZ : Y comme Yvré le Pôlin

Yvré le Polin © Delcampe

Des villages inconnus, j’en ai rencontré un certain nombre au cours de mon voyage généalogique, comme cet Yvré le Pôlin (Sarthe) où est née Morillon Marie en 1626, la sœur de mon ancêtre Magdelaine.



mercredi 28 juin 2017

#ChallengeAZ : X comme la signature de Noël Barré

Signature Barré Noël, 1676 © AD61

Dans l’Orne, les curés faisaient apposer une marque à ses paroissiens illettrés, souvent une croix ou... un X (je n’ai pas retrouvé ce phénomène ailleurs au cours de mes recherches). En général ils gardaient la même marque toute leur vie.



mardi 27 juin 2017

#ChallengeAZ : W comme wagon

Wagon © michelcolmard.free.fr

C’est ainsi que ma famille originaire de l’Ain est arrivée en Anjou au début du XXème siècle. J’ignore par quel moyen de transport les autres migrations se sont faites ; mais une chose est sûre : toutes les branches de mon arbre ont fini par se retrouver en Anjou.


lundi 26 juin 2017

#ChallengeAZ : V comme vol de lapins

Vol de lapins, M. Assumel, 1928, Ouest Eclair © Gallica

Un petit entrefilet dans la presse et voilà que j’ai connaissance d’une cocasse aventure arrivée à mon arrière-grand-père (enfin, cocasse pour moi !).


Les Ponts de Cé
VOL DE LAPINS - Deux lapins
estimés 50 francs ont été volés au
préjudice de M. Assumel, garde des
eaux et forêts, aux Ponts de Cé. La
gendarmerie enquête. 


samedi 24 juin 2017

#ChallengeAZ : U comme uniforme

Jean-François Borrat-Michaud, vers 1918 © Coll. personnelle

Cet uniforme c’est celui des Chasseurs alpins de la Première guerre Mondiale. Mon ancêtre Jean-François Borrat-Michaud y a servi dans plusieurs bataillon (voir ici son suivi journalier). Sur sa tête, la célèbre « tarte ». A son revers, la Croix de guerre.


vendredi 23 juin 2017

#ChallengeAZ : T comme tombe

Tombe de Gabard Célestin, cimetière Saint-Amand-sur-Sèvres, © Coll. personnelle

Voici la tombe de Gabard Célestin, décédé à Saint Amand sur Sèvre (Deux Sèvres) en 1924. Sur la tombe, un disque de porcelaine où a été reproduit son portrait. C’est l’une des rares tombes de mes ancêtres que j’ai pu retrouver.

Exceptionnellement une seconde photo pour apprécier le détail de la plaque mortuaire. 







jeudi 22 juin 2017

#ChallengeAZ : S comme signature

Signature Bachelier Anne, 1673 © AD77

Signature de Bachelier Anne, en 1673. Elle a vécu à Cocherel (Seine et Marne) et si j’ignore son métier (son époux était maçon), ce devait être néanmoins une lettrée car sa signature est belle et assurée. C’est la signature la plus ancienne parmi mes ancêtres féminines.


mercredi 21 juin 2017

#ChallengeAZ : R comme registre militaire

Extrait de registre militaire, Baudin Pierre René, 1813 © AD85

Extrait de registre militaire, concernant Baudin Pierre René, en 1813. Les registres militaires fourmilles d’informations : état civil, description physique, domicile, et parcours militaire (ou réforme, comme ici : « estropié de la jambe gauche ») bien sûr !


mardi 20 juin 2017

#ChallengeAZ : Q comme quittance

Quittance Jean/Mathurin Soullard, 1759 © AD85

Après l'obligation autre type de document notarié : la quittance. C’est une attestation écrite reconnaissant le paiement d'une somme due (dette, redevance, droit). Celle-ci concerne Soullard Jean (ou ici Mathurin, comme parfois), rédigée devant notaire en 1759 aux Epesses (Vendée).

Quittance de 35 livres
Mathurin autre Mathurin et pierre soullard père et fils à Pierre Cousseau du 26/11/1759

Nous mathurin, autre mathurin et pierre soullard père et fils, laboureurs demeurant ensemble et en même communauté à la mestairie de la petitte jesque en cette paroisse des epesses ; reconnoissons et confessons de bonne foy par ces presantes avoir [ ?] eu et reçu presantement ; et comptant en especes du cours, de pierre cousseau journallier demeurant a lepine paroisse de la verrie beaupere de marie landreau femme de moy dit pierre soullard, la somme de trante cinq livres scavoir vingt sept livres restant portée par ledit contrat de mariage de moy dit pierre soullard avec ladite landreau ma femme le total dicelle ayant entré en la communauté generalle de nous dits soullard, père et fils, icelluy dit contrat reçu par chenuau l’un des notaires soussignez, et son confrere ; le vingt neuf janvier mil sept cent cinquante six, duemant controllé et insinué ; et huit pour les parts et portions a moy dit pierre soullard comme mary de ladite marie landreau, revenant dans la sucession mobilliere de ladite feue jeanne caillaud ma belle mere ; à son décès femme dudit cousseau, a laquelle somme je me suis restraint, laquelle même somme de huit livres moy dit pierre soullard ay retiré par devers moy et ne doit point entrer en laditte communauté generalle de nous dits soullard delaquelle dot et desdittes huits livres, nous quittons le dit cousseau et tous autres, et consantons que ces presantes callent, et servent a laditte marie landreau ce que de raison,
Comme estant fes droits stypullés par le contrat de mariage sus datté entierement acquis La presante quittance ecritte et signée à mois requester par les notaires soussignéé de la baronnie du puy du fou ausquels nous avons tous les trois declarez ne le scavoir de ce par eux enquis et interpellez suivant lordonnance aux epesses estude de chenuau l’un d’iceux, après midy, cejourd’huy vingt sixieme novembre mil sept cent cinquante neuf, celle de cent trante une livre promise par ledit cousseau et feue jeanne caillaud sa femme et ainsy que la somme de trante livre re nommée [ ?] par ledit contrat par feu pierre caillaud qui la aussy eté approuvé pour valloir le dit [ ?] notaire de ladite feu deux mots rayez nuls
R. V. Chenuau notaire des Epesses 3E 065 (1752-1778) p502/501

 

lundi 19 juin 2017

#ChallengeAZ : P comme photos d'identité

Photos identité Christiane Borrat-Michaud, 1941 © Coll. personnelle

En 1941 ma grand-mère maternelle a fait faire une série de photos d’identité. Elle n’a pas dû en utiliser beaucoup car plusieurs plaques figuraient encore dans ses affaires à la fin de sa vie. On remarquera les différentes poses, plutôt incongrues pour nos yeux contemporains.

samedi 17 juin 2017

#ChallengeAZ : O comme obligation

Titre de l'obligation Momaton Simon, 1692 © AD12

Obligation : lien de droit par lequel une ou plusieurs personnes déterminées sont tenues, en vertu d'un contrat, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Celle-ci concerne un de mes ancêtres, Momaton Simon, datée de 1692, rédigée devant notaire à Entraygues (Aveyron).

19 janvier 1692
Obligation de
200 livres portant
quittance de droits
légitimaires concédée (?)
par Simon Momaton
a Jacques Momaton


vendredi 16 juin 2017

#ChallengeAZ : N comme noces Lejard

Noces d'Honoré Lejard, 1900 © Coll. personnelle

C’est la plus ancienne photo de mariage que je possède. Elle provient de l’album de photos familial : en 1900 Honoré Lejard y épouse… je ne sais pas qui (mariage pas trouvé !). Honoré est le demi-frère, de la grand-mère de mon père, de 20 ans son aîné. Remarquez les quelques coiffes angevines (encore) caractéristiques de l'époque.


jeudi 15 juin 2017

#ChallengeAZ : M comme mercerie Roy

Mercerie "Veuve Roy", 1936 © Coll. personnelle

La mercerie de la « veuve Roy » est celle de Bregeon Clémentine Adeline (rencontrée dans l'article C de ce Challenge), veuve Roy depuis 1914 - mon arrière-arrière-grand-mère. Photo prise en 1936 où elle figure avec deux de ses petites-filles. Le magasin, qui se situait à Châtillon (aujourd’hui Mauléon, Deux-Sèvres) a été vendu en 1938 et Adeline est venue s’installer à Angers chez l'une de ses filles.


mercredi 14 juin 2017

#ChallengeAZ : L comme liste électorale

Liste électorale d'Angers, 1899 © Archives municipales d'Angers

Extrait des listes électorales d’Angers où figure l’arrière-grand-père de mon père, Astié Augustin Pierre Jean. Sans doute communément appelé Auguste : c’est sous ce prénom qu’il figure tous les ans. Mais, à mon grand regret, son patronyme est orthographié Astier, alors que depuis 1671 (acte le plus ancien de notre lignée éponyme) nos ancêtres n’ont jamais eu de R final à leur nom !