« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 28 janvier 2022

#52Ancestors - 4 - François Dubois

 

- Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 4 : Une curiosité de votre généalogie 

Le sixième jour de juillet 1728 François Dubois épouse Marie Dumoulin à Echemiré (Maine et Loire). Apparemment rien d’extraordinaire dans ce mariage : les bans ont été publiés par trois dimanches consécutifs en l’église de la paroisse (celle du jeune homme) et en celle de Cheviré, la paroisse de la jeune fille. Le curé ne mentionne aucun empêchement : on suppose qu’il n’y a pas eu d’obstacle à cette union.

Les fiançailles ont été faites le jour même : c’est peut-être la seule bizarrerie qui ressort de cet acte.


 

François est le fils d’un autre François Dubois et de défunte Jeanne Daviau. Marie est fille de défunt Pierre Dumoulin et de Michelle Allory. Les deux parents survivants sont présents et consentants à cette union.

Mais ce que ne dit pas cet acte de mariage c’est que François Dubois père et Michelle Allory sont… mariés !

Arbre François Dubois / Michelle Allory
(cliquez pour agrandir)


En effet François père avait épousé Jeanne Daviau en 1697 à Jarzé. De cette union sont nés au moins 9 enfants. 5 de ces enfants n’ont pas vécu plus de 13 mois. Deux sont mêmes mort-nés, dont le denier de la fratrie (qui se prénommait aussi François comme son père et son frère aîné). Malheureusement Jeanne n’a pas survécu à cette dernière naissance : elle est décédée de suites de couches trois jours plus tard, en avril 1711. François a alors 48 ans et père de trois enfants âgés de 10, 8 et 2 ans. Il est bêcheur, un ouvrier agricole sans terre.

 

Michelle Allory, de son côté, avait épousé Pierre Dumoulin en 1703. Lui aussi était bêcheur, à Clefs (à un peu moins de 20km de Jarzé). Ensemble ils ont eu deux filles, mais seule l’aînée, Marie, a survécu. Pierre est décédé en 1709. Que fait Michelle, veuve de 30 ans et mère d’une petite fille de près de 4 ans ? L’histoire ne le dit pas, mais ce qui est sûr c’est que 2 ans plus tard, en 1711, elle demeure à Echemiré, la paroisse voisine de Jarzé…

 

Quand se sont-ils rencontrés ? Où ? Je l’ignore. Mais moins de deux mois après le décès de Jeanne, François épouse Michelle ! François décroche d’ailleurs le record du veuvage le plus court de ma généalogie. 5 enfants viendront par la suite agrandir la fratrie recomposée.

 

C’est ainsi que la petite Marie, 6 ans, va faire la connaissance de François, 12 ans. Ils vont grandir côte à côte, apprenant à se connaître comme frère et sœur. Et puis leur relation va évoluer et en 1728 on les retrouve devant l’autel.

 

Deux ans plus tard, en 1730, lorsque naît leur premier-né (baptisé François évidemment), le vicaire de la paroisse aura davantage de mémoire que le curé en 1728. En effet, les parrain et marraine de l’enfant sont ses grands-parents, François Dubois et Michelle Allory « femme dudit Dubois ».



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