« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 28 juin 2014

#ChallengeAZ : Y comme Y'a un problème...



De temps en temps, si on est attentif, on s’aperçoit qu’il y a comme un problème.

Calendrier

On compte les jours du calendrier et là on voit... 

- Des grossesses trop courtes : 

  • Deschesnay Perrine est née en avril 1704, tandis que ses parents se sont mariés en novembre de l'année précédente (soit cinq mois seulement avant sa naissance). Son mari Hervé Pierre, est lui-même né en mai (1714) tandis que ses parents ne se sont mariés qu'en février (soit trois mois avant sa naissance) !
  • Honoré Lejard a épousé en première noce Marie Bienvenue en 1867. Il épouse ensuite Louise Châtelain le 7 janvier 1883, alors que sa première épouse n'est décédée que trois mois plus tôt, en octobre 1882. Un fils naît de cette seconde union (qualifiée de "légitime") seulement deux mois après le mariage et cinq mois après le décès de la première épouse, en mars 1883 ! Ce fils est le frère de mon ancêtre Louise Joséphine.
  • Pinot Martin fait un second mariage, en avril 1715, après le décès de sa première épouse Nouchet Catherine (décédée en février 1714); une fille naît de cette seconde union en juin 1715 (soit deux mois après les noces). Martin est alors âgé de 59 ans, son épouse est de 20 ans sa cadette.
  • Coutand François et Cousseau Renée se marient le 12 novembre 1736 et leur premier fils Pierre naît le 22 décembre de la même année, soit un mois et demi après les noces.


- Une grossesse vraiment très courte ! 

  • Bertrand François et Boissinot Modeste déclarent deux naissances à un mois d'intervalle : le 21 thermidor an 11 et le 5ème jour complémentaire an 11, soit le 9 août 1803 pour le premier et le 22 septembre 1803 pour le second ! Le premier de ces enfants est mon ancêtre Marie Françoise.


- Des pères inconnus... pas tant que ça :

  • Chaillous Cécile, épouse de Puisant Noël, est la mère d’un fils, né quelques mois avant son mariage, né de père inconnu, mais prénommé Noël... Ce fils est le frère de mon ancêtre Charles Prosper.
  • Lors de leur mariage, Borrat-Michaud Joseph Auguste et Jay Antoinette Adélaïde (en 1893) demandent à reconnaître et légitimer deux filles, née en 1881 pour la première (dite "enfant naturel de Jay Antoinette") et 1892 pour la seconde (dite "enfant illégitime de Borrat-Michaud Joseph").

 Et ce n'est qu'un florilège (j'ai d'autres exemples, mais ne lassons pas le lecteur... ).


vendredi 27 juin 2014

#ChallengeAZ : X comme Xxx, cet inconnu

Ma généalogie est parsemée de Xxx. C’est sous ce terme que sont désignés les prénoms ou noms inconnus.

Détail de l'arbre généalogique

La plupart du temps, ce Xxx est adopté lorsque le nom ou le prénom n'a pas été déchiffré. D'ailleurs, cet état n’est pas toujours définitif : l’écriture du rédacteur de l’acte devient plus familière à force de lire les registres (on s’habitue à la curieuse façon de faire les R chez untel par exemple) et par analogie on arrive à déchiffrer le nom (voir l'article Kesako ? de ce challenge). Ou dans un autre acte il est mieux écrit.

Ou bien encore d’autres généanautes ont été plus clairvoyants et nous donnent la clé pour percer le mystère. Mais parfois on trouve autant de versions du même nom que d'arbres généalogiques en ligne. Du coup, le choix est difficile, voire impossible : pourquoi adopter telle version plutôt qu'une autre ? Alors, en attendant de trouver un acte plus lisible que les autres, je garde le Xxx.

Au début j'avais centré mes recherches sur mes ancêtres directs. Puis, petit à petit, j'ai élargi à tous les enfants de mes ancêtres (enfin, tous ceux que j'ai trouvé). De ce fait, je vois les patronymes plus souvent écrits, et parfois par une autre main lorsque le rédacteur de l'acte change avec les années; ce qui permet de temps en temps de déchiffrer les noms inconnus.

Quelques fois, ce Xxx est choisi simplement parce que le rédacteur de l’acte n’a pas mentionné le nom. Par exemple : « Marthe, fille de Simon Drouard et Françoise ses père et mère ». N'étant pas extralucide, et en l'absence d'autres actes, ladite Françoise est nommée Xxx.

On retrouve aussi ce Xxx pour les enfants mort-nés et non prénommés. En effet, si la plupart du temps les enfants mort-nés sont prénommés avant d’être inhumés, il arrive parfois que ce ne soit pas le cas (ou alors le rédacteur de l’acte a omis le prénom).

Enfin, quatre personnes cumulent le Xxx à la fois dans le nom et le prénom : ce sont toujours des premières épouses non nommées dans l'acte de second mariage de l'époux. Exemple : "Jean Fonteny veuf de la paroisse de Cerizay". Comme il fallait bien mettre quelque chose dans la case ajoutée dans le logiciel de généalogie, j'ai opté pour le double Xxx. Pour celles-là, je n'ai pas beaucoup d'espoir de trouver leur véritable nom et leur état de "Xxx" risque de se prolonger un certain temps.

D'une façon tout à fait arbitraire, je n'ai pas nommé Xxx les pères inconnus ou mères non nommées : la case correspondante est simplement laissée vide.

A ce jour, on compte 18 Xxx comme patronymes et 15 Xxx comme prénoms (dans ma généalogie directe; 61 Xxx prénoms si on prend en compte la généalogie complète, avec tous les enfants).

La plupart des Xxx utilisés en tant que nom de famille sont des femmes, ce qui n'est pas étonnant : les noms d'épouses étant plus souvent négligés que ceux des hommes.



jeudi 26 juin 2014

#ChallengeAZ : W comme www.murmuresdancetres.blogspot.fr

A force d’engranger des informations, il faut bien les organiser. L’idée est venue de les mettre en scène, pour les rendre plus attrayantes à lire que d’interminables pages de texte sous Word : interactif, ludique, au gré des envies.

Ne trouvant pas, à l'époque, comment éditer un CD-Rom depuis chez soi, j'ai commencé à faire un site internet. Au fur et à mesure sont venues s’ajouter les pages sur les mariages, les photos, les lieux que mes ancêtres ont connus... Et puis la capacité autorisée - gratuite - du site a atteint ses limites maximum.

C’est alors que j’ai découvert le Challenge AZ 2013 dans la seconde quinzaine d’avril ; et de là, les nombreux blogs de généalogie qui émaillent la toile. L’idée d’en ouvrir un à mon tour s’est lentement, mais sûrement, insinuée. Et c’est en novembre 2013 que j'ai inauguré mon blog Murmures d’ancêtres. 

Capture d'écran blog Murmures d'ancêtres

Et puisqu’on est aujourd’hui à la lettre W, parlons du web en général :
Internet est aussi très précieux pour faire les recherches elles-mêmes : les sites communautaires, comme Geneanet, où chacun peut déposer sa généalogie, par exemple. Ils m’ont permis d’avancer sur bien des branches. Même si, on ne le dira jamais assez, il faut toujours en vérifier les informations car beaucoup se contentent de recopier des données qui s'avèrent parfois fausses dès le départ.

Les réseaux sociaux permettent aujourd'hui d'échanger, de diffuser, de débloquer aussi parfois...  C'est une autre façon de mettre en valeur sa généalogie, de la partager. Parce que la généalogie c'est aussi une question de partage.

Et bien sûr il y a aussi les archives en ligne : elles permettent de progresser de chez soi, à l’heure souhaitée, comme on en a envie. Quand on habite loin du secteur recherché et qu'on ne peut pas se déplacer, c'est irremplaçable. Sans cela, je n'aurai pas autant progressé et j'aurai peut-être même arrêté faute de sources à exploiter. Du coup, pour les départements qui ne sont pas en ligne, ou qui n’ont que des collections partielles, c’est parfois la frustration. L’impression d’être arrêtée sur le coup. Parfois ce n’est qu’une question de patience (de plusieurs années tout de même) et enfin les recherches peuvent reprendre et la famille s’agrandir.

Aujourd’hui ce n’est plus seulement l’état civil, mais aussi, les actes notariés, les archives militaires, les recensements en ligne... qui permettent d’appréhender d’une façon différente la vie de nos ancêtres. On peut compléter le décor, ajouter de la chaire au squelette que l'on a bâti avec les actes d'état civil.

Autre surprise, liée à internet, des cousins qui se manifestent ; des descendants d’une branche lointaine qui ont remarqué mon arbre en ligne. Ils me demandent parfois des compléments d’information. D’autres fois, au contraire, ce sont eux qui m’ont permis de débloquer des impasses.

En bref : le web, une mine d’or pour la généalogie aujourd’hui.